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Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Le Front patriotique reproche à la France de s'être trop impliquée aux côtés de l'armée gouvernementale, notamment en lui fournissant depuis des années armes et logistiques

Fiche Numéro 28921

Numéro
28921
Auteur
Poivre d'Arvor, Patrick
Auteur
Jacquemin, Marine
Auteur
Froissart, Thierry
Auteur
Tuban, Gilles
Auteur
Nakad, Nahida
Auteur
Faucon, RĂ©gis
Date
26 mai 1994
Amj
19940526
Heure
20:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 20 heures [6:22]
Titre
Le Front patriotique reproche à la France de s'être trop impliquée aux côtés de l'armée gouvernementale, notamment en lui fournissant depuis des années armes et logistiques
Soustitre
Les accusations contre la politique française au Rwanda sont en effet sévères.
Taille
24939761 octets
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Résumé
- Au Rwanda, le Front patriotique aurait accepté aujourd'hui de discuter d'une trêve avec les troupes gouvernementales. Une décision annoncée alors que les forces rebelles poursuivent leur offensive contre Kigali.
- Dans un hôpital de Kigali, les gens pauvres, malades et souvent blessés sont certainement les derniers habitants dans cette ville où tout à présent respire la mort. Après la prise de l'aéroport et du camp militaire de Kanombe, les troupes gouvernementales sont un peu en déroute. Elles évacuent aussi leurs blessés.
- Le seul hôpital qui fonctionne encore, celui de la Croix-Rouge, est la cible d'obus. Comme si les belligérants voulaient faire fuir les derniers témoins.
- Le Front patriotique est opposé à la participation de soldats français à la mission des Nations unies au Rwanda : il reproche à la France de s'être trop impliquée aux côtés de l'armée gouvernementale, notamment en lui fournissant depuis des années armes et logistiques.
- Les accusations contre la politique française au Rwanda sont en effet sévères : selon ses détracteurs, la France a pris parti trop tôt pour le gouvernement à majorité hutu contre l'opposition tutsi. En octobre 1990, la France est intervenue militairement pour empêcher les rebelles tutsi du Front patriotique rwandais de s'emparer de Kigali, la capitale. le Président Habyarimana, ami personnel de François Mitterrand, a bénéficié pendant quatre ans d'un soutien jugé immodéré. En avril dernier, après l'assassinat de Juvénal Habyarimana dans un attentat contre son avion, sa famille est immédiatement évacuée à Paris. L'ambassadeur de France et les soldats français quittent le pays, laissant derrière eux les représentants modérés du gouvernement, qui auraient été massacrés dans les jours qui ont suivi. La France est également accusée d'avoir favorisé la fuite de dignitaires responsables de massacres tutsi.
- Pour Régis Faucon, spécialiste des questions internationales, "la France a trop longtemps soutenu, y compris militairement, un régime dont on connaissait la politique tribale. Oui aussi parce que dans sa politique africaine, la France a trop souvent accepté des interlocuteurs assez peu fréquentables. Et ce, au nom d'une certaine continuité. Il faut savoir aussi que l'Afrique est vraiment un continent à part où il est difficile de juger selon nos critères à nous, Occidentaux. La France, qui s'est toujours vantée d'être le principal pays occidental aidant encore massivement l'Afrique sur le plan économique, recueille finalement là les fruits empoisonnés de dizaines d'années de relations douteuses. Mais l'Afrique, c'est le continent de toutes les violences, il y a même des conflits dont on ne parle même plus. Mais c'est bien sûr l'ampleur de l'abominable massacre rwandais qui met à nouveau cruellement en lumière ce que l'on appellera pudiquement les ambiguïtés de la politique française".