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Mise à jour :
8 août 2023 Anglais

Parvenus à Butare à quelques kilomètres seulement des forces rwandaises, les militaires français ont dû se replier sous l'avancée des rebelles

Fiche Numéro 3520

Numéro
3520
Auteur
Chazal, Claire
Auteur
Berrou, Loïck
Auteur
Monnet, Jean-François
Auteur
Jentile, Catherine
Auteur
Froissart, Thierry
Date
2 juillet 1994
Amj
19940702
Heure
20:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 20 heures [3:52]
Titre
Parvenus à Butare à quelques kilomètres seulement des forces rwandaises, les militaires français ont dû se replier sous l'avancée des rebelles
Soustitre
À Kigali la ville est encerclée par le FPR et des milliers de réfugiés se dirigent vers l'Ouest du pays.
Nom fichier
Taille
12395079 octets
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Résumé
- La montée des tensions au Rwanda avec l'encerclement de Kigali par le FPR et les difficultés des soldats français. La ville est encerclée et des milliers de réfugiés se dirigent vers l'Ouest du pays. Un obus est tombé ce matin sur le marché, faisant 16 morts et de nombreux blessés.
- Ce n'est pas la première fois que le marché de Kigali est bombardé. Mais l'attaque de ce matin est de loin la plus meurtrière. Trois obus de gros calibre à 7 h 30 du matin. Le marché, principal source d'approvisionnement des 70 000 habitants qui survivent à Kigali, est bondé, malgré le risque permanent. 16 personnes meurent sur le coup. Dans la demi-heure qui suit, l'hôpital de la Croix-Rouge recevra 21 blessés, dont plusieurs enfants qui devront être immédiatement amputés.
- Cela fait prêt de deux mois maintenant que le Front patriotique du Rwanda pilonne systématiquement le centre-ville depuis les collines qu'il détient à la périphérie de la capitale. Il est vrai que l'armée gouvernementale rwandaise, qui défend Kigali, n'hésite pas à placer ses mortiers dans la proximité immédiate de bâtiments civils. Les hôpitaux, centres de réfugiés ou places de marché deviennent ainsi autant de cibles pour les assiégeants. Cela semble à présent être devenu la règle dans tous les conflits contemporains qui, au Rwanda moins encore qu'ailleurs, ne connaissent aucune règle.
- À la frontière entre le Zaïre et le Rwanda, les forces françaises poursuivent leur déploiement mais non sans difficultés. Les militaires étaient parvenus à Butare, à quelques kilomètres seulement des forces rwandaises. Mais ils ont dû se replier sous l'avancée des rebelles.
- Ces religieuses ont connu un avant-goût de l'enfer : fuyant Kigali le 15 avril, elles ont tout vu et tout vécu des massacres. Échouées dans la ville de Butare à une centaine de kilomètres d'ici, elles ont été évacuées hier soir [1er juillet] sur le Zaïre. Les militaires français ont également recueilli trois orphelins.
- Mais cette opération, dans laquelle était engagée à peu près 70 hommes, a failli mal tourner car les troupes du FPR étaient en train d'attaquer la ville. Aujourd'hui les Français ne voulaient penser qu'au succès de leur mission et au soulagement des Clarisses qui jusqu'au bout sont restées sous la protection des forces spéciales. Elles avaient passé la nuit et la matinée au QG français, sur l'aéroport de Bukavu, dans une ambiance détendue.
- Il n'empêche que deux parachutistes ont été blessés, officiellement dans un accident de voiture et lors de cette rencontre inattendue avec les forces du FPR. Colonel Rosier, "Adjoint du Général Lafourcade, Opération Turquoise" : "Les ordres sont clairs. Il n'est pas du tout question d'aller chercher l'affrontement avec le FPR puisqu'on est dans le cadre d'une mission humanitaire".
- Les religieuses ont donc eu de la chance, elles ont trouvé refuge dans un évêché zaïrois. Elles seront probablement les dernières car un nouveau problème surgit dans l'opération Turquoise : le Zaïre refuse dorénavant d'accueillir sur son sol des réfugiés rwandais.
- La France a demandé aujourd'hui que la zone d'intervention de ses soldats dans le Sud-Ouest du Rwanda soit décrétée zone militaire protégée par l'ONU face à la poussée de ces rebelles du Front patriotique. Paris attend une réponse du Conseil de sécurité dans les 24 heures. Si la réponse est négative, les forces françaises pourraient se replier sur la frontière.