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Mise à jour :
8 août 2023 Anglais

Une véritable marée humaine submerge la ville de Goma au Zaïre. Ils sont 300 000, des Hutu pour la plupart. Depuis plus d'un mois ils fuient leurs pires ennemis, les rebelles tutsi du Front patriotique rwandais

Fiche Numéro 3538

Numéro
3538
Auteur
Pernaut, Jean-Pierre
Auteur
Nakad, Nahida
Auteur
Marque, Isabelle
Auteur
Hémart, Gilles
Date
15 juillet 1994
Amj
19940715
Heure
13:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 13 heures [3:24]
Titre
Une véritable marée humaine submerge la ville de Goma au Zaïre. Ils sont 300 000, des Hutu pour la plupart. Depuis plus d'un mois ils fuient leurs pires ennemis, les rebelles tutsi du Front patriotique rwandais
Soustitre
À Kibuye, les habitants craignent le départ des soldats Français.
Nom fichier
Taille
11754835 octets
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Résumé
- La France, soutenue par les États-Unis, a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité hier soir [14 juillet] afin d'exiger un cessez-le-feu immédiat au Rwanda. Elle a également lancé un nouvel appel pour venir en aide aux centaines de milliers de réfugiés qui affluent depuis 48 heures au Zaïre.
- On parle d'un véritable exode (entre 200 000 et 400 000 réfugiés) de toute une population terrorisée par l'avance du FPR. Et une situation humanitaire complètement catastrophique.
- Une véritable marée humaine submerge la ville de Goma au Zaïre. Ils sont 300 000, des Hutu pour la plupart. Depuis plus d'un mois ils fuient leurs pires ennemis, les rebelles tutsi du Front patriotique rwandais. Le FPR a pris Ruhengeri, la principale ville du nord du pays, et avance sur Gisenyi où s'étaient installées les forces gouvernementales.
- Au poste-frontière, les douaniers zaïrois n'ont pas pu arrêter la masse de réfugiés. Des hommes, des femmes et des enfants déterminés à quitter leur pays coûte que coûte avec tout ce qu'ils ont pu emporter de leurs biens. Beaucoup souffrent de diarrhées, de malnutrition et de paludisme. Les organisations humanitaires débordées affirment que le Zaïre sera frappé d'ici la fin du mois par un désastre humain et écologique.
- Pourtant, cette fuite en avant était bien prévisible. La communauté internationale a hésité une fois de plus à venir en aide à des populations en danger. Il faudra des semaines pour leur assurer une assistance minimum. Ce sera trop tard pour des centaines de réfugiés rwandais.
- Autre conséquence de l'avancée du FPR : la fuite de l'ancien gouvernement hutu vers la zone de sécurité contrôlée par les Français. Mais l'armée française n'a pas l'intention de les protéger. Dans cette zone il y a aussi des réfugiés qui craignent le départ de nos soldats.
- Kibuye, c'est l'un des PC français de la Zone humanitaire sûre. C'est aussi un gros bourg tristement célèbre : le 17 avril, 3 000 Tutsi piégés sur la presqu'île ont été massacrés dans cette église.
- Les rescapés sont sous la protection des Français au QG. 150 personnes qui ont vécu des heures épouvantables. Jean-Baptiste a perdu sa famille. Pour lui, et ceux que l'on retrouve encore chaque jour, les massacres sont terminés mais leur vie dépend toujours des Français.
- À Kibuye aujourd'hui, ce sont surtout des Hutu que l'on rencontre, les habitants, frappés d'amnésie, mais aussi des réfugiés qui craignent des représailles tout en déplorant les massacres.
- Seuls les Français rassurent. Et l'unique point commun entre les deux populations déchirées, c'est la peur de la relève des soldats par une mission de l'ONU en laquelle ils n'ont aucune confiance.