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Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Meetings with French Military Intelligence

Fiche Numéro 19288

Numéro
19288
Date
21 Julie 1987
Amj
19870721
Titre
Meetings with French Military Intelligence
Taille
2730163 octets
Nb. pages
7
Fonds d'archives
HVV
Type
Article de journal
Langue
FR
Résumé
Tout au long des années 1980, des agents du renseignement militaire sud-africain et la DGSE, le service français du contre-espionnage, ont régulièrement organisé des rencontres secrètes au cours desquelles pouvaient se négocier contrats d'armements et autres faveurs. Un des exemples remarquables dénichés dans les documents déclassifiés du renseignement militaire sud-africain concerne une série de réunions qui ont eu lieu à Paris les 22 et 24 juillet 1987. Lors de la première, les agents français ont offert à leurs hôtes une poignée de prototypes du Mistral, missile ultramoderne à l'époque. L'armée française ne l'avait pas encore déployé, et Paris espérait que les forces sud-africaines pourraient le “tester” sur le terrain en Angola [où Pretoria était en guerre contre le pouvoir angolais]. Ce qui a abouti à un scandale politique en France quand la tentative de passer par le Congo Brazzaville pour transférer 50 Mistral à l'Afrique du Sud a été éventée [en 1989]. Durant la même rencontre, la DGSE a promis toute une gamme de missiles antichars et antiaériens, allant même jusqu'à proposer d'assurer des livraisons à partir d'autres pays comme l'Allemagne si ces armements n'étaient pas disponibles en France. Consciente de l'existence de l'embargo (que les Français étaient censés faire respecter en tant que membres du Conseil de sécurité de l'ONU), la DGSE a suggéré des solutions simples, comme le transfert clandestin des armes par le Zaïre (aujourd'hui la République démocratique du Congo), itinéraire que les Sud-Africains avaient coutume d'utiliser pour contourner les sanctions. Mais ces réunions n'étaient pas uniquement consacrées aux armements. Les forces de sécurité sud-africaines y ont même eu l'occasion de se retrouver impliquées dans les méandres de la politique intérieure française. Au lendemain de la rencontre avec la DGSE [en juillet 1987], les Sud-Africains ont été présentés à Jacques Foccart, allié de longue date du Premier ministre Jacques Chirac [1986-1988]. Foccart souhaitait évoquer avec les Sud-Africains le cas d'un citoyen français, Pierre-André Albertini, alors emprisonné par le régime fantoche du Ciskei [un territoire situé dans l'ancienne province du Cap d'Afrique du Sud] pour avoir soutenu l'ANC. Albertini sera finalement libéré au Mozambique en septembre 1987, en compagnie de 133 soldats angolais, en échange de la libération de Wynand du Toit [des forces spéciales sud-africaines] alors emprisonné en Angola.