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Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Bernard Kouchner : « La France a été accusée, souvent à tort mais aussi à raison, d'avoir été du côté des gens qui ont organisé ces massacres. Mais qui d'autres que la France va aller sauver les corps ? »

Fiche Numéro 29039

Numéro
29039
Auteur
Poivre d'Arvor, Patrick
Auteur
Jacquemin, Marine
Auteur
Allémonière, Patricia
Date
21 juin 1994
Amj
19940621
Heure
20:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 20 heures
Titre
Bernard Kouchner : « La France a été accusée, souvent à tort mais aussi à raison, d'avoir été du côté des gens qui ont organisé ces massacres. Mais qui d'autres que la France va aller sauver les corps ? »
Soustitre
L'OUA s'est officiellement opposée cet après-midi à une intervention française au Rwanda.
Taille
34316 octets
Nb. pages
6
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Résumé
- L'OUA s'est officiellement opposée cet après-midi à une intervention française au Rwanda. Ce qui n'empêche pas la France, avec le soutien réaffirmé du secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros-Ghali, de continuer de préparer son opération en Centrafrique. Les premiers éléments sont déjà arrivés à la frontière entre le Zaïre et le Rwanda. Mais le gros des unités se concentre encore à Bangui.
- Les premiers éléments français ont pris position depuis hier soir [20 juin] à la frontière du Rwanda. En tout une vingtaine d'hommes répartis sur deux sites, Goma et Bukavu. Leur mission : vérifier les installations techniques des deux aéroports zaïrois ainsi que les pistes qui vont accueillir, au plus tard demain [22 juin], le gros des forces françaises. En tout, 2 500 hommes sont prévus pour l'opération Turquoise. 1 000 seront opérationnels en territoire rwandais, les 1 500 autres seront là en soutien.
- Les combats se poursuivent à Kigali, l'opposition armée tutsi maintient la pression. Les affrontements se concentrent au sud de la capitale. Aujourd'hui les blessés, hébétés, transportés en zone contrôlée par les rebelles, ont pu être nourris et soignés.
- Les associations humanitaires françaises travaillent dans des conditions difficiles. Le projet d'intervention français ne faciliterait pas leur mission, au contraire : Pharmaciens sans frontières a même décidé d'évacuer ses deux derniers représentants. Jean-Louis Machuron, président de PSF : "Actuellement, les ONG ne peuvent plus travailler au Rwanda, surtout si elles sont françaises. La position française est complètement absurde ! Ce n'est pas à elle d'agir".
- Sur le terrain, les rebelles du Front patriotique sont décidés à s'opposer par tous les moyens à l'arrivée des Français. Cette intervention, aux yeux de l'opposition, vise à protéger les assassins du peuple rwandais.
- Manifestation assez violente aujourd'hui devant l'ambassade de France à Bruxelles : quelque 200 Rwandais protestaient surtout contre une intervention militaire au Rwanda.
- Bernard Kouchner, de retour du Rwanda : "Est-ce qu'on peut laisser se poursuivre ce génocide ? Car génocide il y a. La France a été accusée, souvent à tort mais aussi à raison, d'avoir été du côté des gens qui ont organisé ces massacres. Et de ne les avoir pas dénoncés comme si on les connaissait. Mais qui d'autres que la France va aller sauver les corps ? Est-ce que la France seule a quand même cette mission de sauver des massacres les Tutsi en particulier, les amis du FPR ? Je crois, oui, il faut le faire, à plusieurs conditions que tout le monde connaît maintenant. Qu'on ne s'affronte pas au FPR ! On n'y va pas pour s'affronter aux rebelles ! Mais qu'on protège les Tutsi et les Hutu modérés. Et tout le monde ! Que d'autres armées, d'autres soldats viennent. Ou alors, si on sait qu'il y a un génocide et qu'on ne fait rien, qu'est-ce que va devenir ce monde ?".