Fiche du document numéro 11192

Attention : ce document exprime l'idéologie des auteurs du génocide contre les Tutsi ou se montre tolérant à son égard.
Num
11192
Date
Mercredi 13 février 2008
Amj
Auteur
Fichier
Taille
92388
Titre
Obama, un blanc déguisé en noir [Connotations racistes et négationnistes]
Soustitre
Comprendre le phénomène Obama nécessite de se pencher sur ses origines, et donc de prendre le temps d'un détour par l'Afrique de l'Est, ses noblesses et son histoire.
Mot-clé
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Il y a quelque chose de fascinant à voir un homme politique
relativement jeune (47 ans) et noir comme Barack Obama briguer avec
quelque chance de succès l'investiture démocrate pour l'élection
présidentielle américaine.

Autant que son audace, frappe l'aisance de ce candidat improbable dans
un pays où aucun homme de couleur - à l'exception du général Colin
Powell qui, sollicité par le parti républicain, déclara forfait -
n'avait pu jusqu'ici envisager sérieusement d'entrer dans la course
présidentielle. Une aisance qui le fait même qualifier de « nouveau
Kennedy ».

Le contraire d'un afro-américain



La vérité est qu'Obama n'est pas un vrai noir ! Il ne l'est que pour
ceux qui pensent que la couleur de la peau a de l'importance. Sur le
plan culturel, le seul qui importe, Obama est le contraire d'un noir
américain. Non par sa mère blanche qui descendrait du président
sudiste Jefferson Davis - mais aussi, plus classiquement, de paysans
irlandais chassés par la famine de 1846 : aux Etats-Unis, une goutte
de sang noir suffit à vous faire « black ». C'est de son père, Barack
Obama Sr, homme politique kenyan de l'ethnie Luo, que le sénateur du
Michigan a reçu une empreinte vraiment originale.

Les Luos appartiennent à cette grande famille de peuples pasteurs
d'Afrique de l'Est dits « nilo-hamitiques ». Si l'expression que de
Gaulle appliqua une fois aux Juifs, « peuple sûr de lui et dominateur
 », a un sens, c'est bien dans cette région du monde. Les
Nilo-hamitiques sont le contraire d'esclaves ou de descendants
d'esclaves. Ces peuples fiers et guerriers (Parmi lesquels les
célèbres masaïs) dominèrent longtemps les Bantous, cultivateurs et
sédentaires. Ils résistèrent avec succès aux entreprises des marchands
d'esclaves arabes de la côte swahili, quand ils ne collaborèrent pas
avec eux. Eux ou leur cousins sont au pouvoir au Rwanda, au Burundi,
en Ouganda, en Ethiopie et au Soudan ( quoique les Nilo-Hamitiques
soudains se prétendent Arabes). De grands hommes politiques de la
région comme Julius Nyerere , fondateur du socialisme ujamaa ou Yoweri
Museveni, actuel président de l'Ouganda, en sont. De même l'ancien
archevêque de Dar-es-Salaam Lawrence Rugambwa, fait premier cardinal
africain par une Eglise romaine qui s'y connait en chefs. Kabila,
président du Congo est, dit-on, à moitié tutsi.

En héritage, la noblesse d'Afrique de l'Est



Se rattachent en effet aux peuple nilo-hamitiques les Tutsis du Rwanda
et du Burundi : minorité « noble » pesant entre 5 et 10 % de la
population, qui domina longtemps dans ces deux royaumes la majorité
Hutu (lesquels sont des bantous). Renversée au Rwanda en 1960, la
minorité tutsi, aidée par l'ougandais Museveni, est revenue au pouvoir
sous l'égide de Paul Kagame en 1994. L'armée des « ci-devants »,
exilés depuis plus de trente ans est rentrée au pays en massacrant à
tour de bras. Les tenants du pouvoir majoritaire hutu, pris de
panique, commencèrent alors à massacrer tous les Tutsis de l'intérieur
et leurs amis réels ou supposés: ce fut le grand génocide de 1994. Le
pouvoir est aujourd'hui exercé dans ce pays d'une main de fer par une
petite minorité de Tutsis de l'étranger - très peu nombreux du fait du
massacre des Tutsis de l'intérieur : peut-être 1 % de la population.
La diaspora tutsi en Europe (particulièrement forte en Belgique) et
dans le monde est depuis lors un relais efficace de la propagande de
Paul Kagame : personne ne conteste le chiffre devenu « canonique » de
900 000 victimes, pourtant issu d'une source unilatérale ; personne ne
parle des massacres de Hutus par les Tutsis qui, quoique moins
concentrés dans le temps, ont fait sur la longue période encore plus
de victimes. Tous ceux qui contestent la version officielle propagée
par le gouvernement de Kigali sont menacés, où qu'ils se trouvent, de
lynchage médiatique ou internautique, ou de procès téléguidés
dissuasifs : la France fut ainsi fort injustement mise au banc des
accusés dans l'opération Turquoise pour complicité avec les
génocidaires, jusqu'à ce que Bernard Kouchner aille à Canossa en se
rendant à Kigali (au cours d'une visite dont l'incongruité fait
débat). Le courageux journaliste Pierre Péan, qui a osé contester la
version des vainqueurs tutsi et par là défendre l'honneur de l'armée
française dans un livre remarquable (1), est depuis lors l'objet d'une persécution sans merci. Agents conscients ou inconscients de
l'internationale tutsi, la plupart des journalistes français se sont
déchaînés contre son livre. SOS-Racisme a traîné son auteur devant les
tribunaux pour racisme et complicité de génocide.

Accepté par l'establishment, il laisse froid les afro-américains
Au Kenya, l'ethnie dominante est au contraire une ethnie bantoue, les
Kikuyus, servis par leur majorité relative, leur centralité et surtout
une empreinte anglaise plus forte. L'actuel président kikuyu Mwai
Kibaki, usé, s'est vu contesté lors de la dernière présidentielle par
une coalition menée par le Luo Rail Odinga, fils d'Oginga Odinga,
homme politique kenyan de la première génération, proche du père
d'Obama. Que Kibaki n'ait été réélu qu'au moyen de fraudes massives
est aux origines des graves tensions actuelles de ce pays.

Même si le rôle des Tutsis du Rwanda est sujet à caution, être
nilo-hamitique n'a certes rien d'infâmant, bien au contraire.
On comprend cependant, au vu de cet arrière-fond, à quel point le
phénomène Obama est singulier, à quel point surtout la culture du
candidat démocrate est étrangère à celle du Deep South. Un chef Luo
n'a rien à voir avec l'Oncle Tom, pas plus que les chants guerriers
masaï avec les mélopées des cueilleurs de coton du Mississippi !
C'est ce qui explique sans doute que sa candidature pose si peu de
problèmes à l'establishment américain et que, bien qu'il s'agisse, au
moins formellement, d'une candidature « noire », elle paraisse aller
de soi.

C'est ce qui explique aussi peut-être la difficulté qu'éprouve la
communauté noire américaine à se reconnaître dans ce candidat issu
d'un univers si antithétique au sien. En définitive Obama ne s'en
rapproche que par l'action sociale qu'il a eue dans les quartiers
pauvres de Chicago et par sa femme qui est, elle, une authentique
afro-américaine. Son élection éventuelle ne signifierait pas
nécessairement une promotion de la communauté noire. Il faudrait
plutôt l'analyser comme un phénomène sui generis.

(1) Noires fureurs, blancs menteurs, paru aux éditions Mille et Une
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