Fiche du document numéro 12398

Num
12398
Date
Lundi 15 octobre 1990
Amj
Hms
17:47:00
Auteur
Fichier
Taille
108805
Urlorg
Surtitre
Rwanda Témoignages
Titre
Les rebelles formaient une troupe hétéroclite lorsqu ils ont pénétré au Rwanda, selon un témoin de l'envoyé spécial de l'AFP Ricardo Ustarroz
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Source
AFP
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
KIGALI 15 oct - Les rebelles qui ont pénétré au Rwanda, il y a deux
semaines, formaient une troupe hétéroclite , selon un témoin belge,
Paul van Vynck, qui n'a pu quitter la zone contrôlée par les rebelles,
au nord-est du pays, que lundi, après la reprise par les forces
régulières de Nyagatare.

Ils portaient toutes sortes d'uniformes, ougandais, rwandais, anglais
et même français lorsqu'ils sont arrivés, le 3 octobre à Nyagatare où
je suis garagiste, a-t-il raconté. Leurs armes aussi étaient
hétéroclites. Ils avaient des fusils belges et des kalachnikov et d'autres armes étrangères.
.

Lorsqu'ils sont arrivés, poursuit-il, ils avaient un comportement
correct avec les habitants qui n'avaient pas pu s'enfuir. Mais au fur
et à mesure qu'augmentait la pression militaire des forces régulières
sur eux, ils devenaient nerveux et menaçants avec la population
.
Paul van Vynck affirme aussi que les rebelles avant de fuir Nyagatare
ont détruit l'hôpital, rançonné les médecins, dévasté l'école et volé
les vaches
. Il ajoute qu'il a aussi vu parmi les rebelles des
enfants de 12 à 15 ans à qui on avait mis un uniforme et donné un fusil
.

Débandade



Les combats pour la reprise de Nyagatare, qui est distant de trente
kilomètres de Kagitumba, poste frontière avec l'Ouganda, ont duré du
samedi matin au dimanche 11H00 locales (10 H à Paris), mais n'ont fait
que peu de victimes. Lui-même a été blessé par plusieurs éclats d'une
grenade qui a été lancée à l'intérieur de sa maison. Celle-ci s'est
trouvée sous le feu croisé des rebelles et des forces régulières, qui n'étaient séparés à un moment de la bataille que par une centaine de
mètres.

Soudain, en fin de matinée, dimanche, les rebelles ont décroché, puis
ont fui en débandade. Certains ont abandonné leurs uniformes et revêtu
des tenues civiles afin d'échapper à l'armée rwandaise
, raconte-t-il.
Il n'a constaté aucun massacre dans la région de Nyagatare. Mais le
nombre total des victimes des deux semaines de combats doit être de plusieurs centaines de morts, estime-t-il.

Une infirmiere volontaire japonaise, Lissa Fujivara, qui n'a pu
regagner elle aussi Kigali que lundi, grâce à l'aide de Paul Van Vynck,
en compagnie de sa soeur Mika et d'une amie, a affirmé, quant à elle,
que des hommes portant l'uniforme ougandais et ne parlant pas français
semblaient encadrer les rebelles.

RU/cgd.
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