Fiche du document numéro 16876

Num
16876
Date
Mardi 27 décembre 1994
Amj
Auteur
Fichier
Taille
126237
Titre
Audition de Gatsinzi Marcel
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Mot-clé
Source
Fonds d'archives
VdM
Type
Audition judiciaire
Langue
FR
Citation
Auditorat militaire

près le Conseil de guerre
à
1000 Bruxelles.

PRO JUSTITIA.

Nous, N. Van Winsen, Auditeur militaire près le Conseil de
guerre permanent de Bruxelles, en mission d'enquête judiciaire
au Rwanda, relatons avoir entendu ce jour, 27 décembre 1994 à
15.00 heures au camp de Gako :

Général(Colonel) GATSINZI Marcel, qui nous déclare en
substance que se trouvant à Butare il a été appelé par
téléphone Le 07 avril 1994 à 02.00 heures du matin par
BAGOSORA pour apprendre à son grand étonnement qu'il était
désigné comme chef d'Etat-Major a.i. et qu'il devait rejoindre
Kigali par la route pour être présent à l'EM dès le matin
même.

Le déplacement Butare - Kigali n'a pu se faire qu'au début de
l'après-midi en compagnie du futur Président Théodore
SINDIKUBWABO et du plus jeune frère du Président HABYARIMANA,
pour arriver à Kigali vers 16.30 heures, c'est-à-dire au
moment ou le FPR était sorti de son cantonnement au parlement.

La colonne a été prise sous le feu à l'entrée de Kigali.

Le Colonel GATSINZI s'est demandé par après pourquoi BAGOSORA
lui avait dit de faire le déplacement en voiture alors que
tous les autres commandants des grandes unités ont été invités
à se rendre par hélicoptère à Kigali le 7 avril à 10.00 heures
pour assister au comité de crise.

Toujours est-il que BAGOSORA ne lui a pas adressé la parole
depuis son arrivée à Kigali

C'est après l'arrivée du Colonel GATSINZI que le Maj NUBAHA a
été remplacé par le Lt Col i.G. NDAHIMANA J.M. Vianney.
En effet, le Major NUBAHA ne pouvait plus assurer les charges
de sa fonction depuis que sa femme et ses 4 enfants avaient
été tués à Remera.

A la question de savoir s'il existait des plans, le Colonel
nous répond qu'il en est convaincu : personne n'aurait pu
réagir ainsi aux évènements spontanément et par après on à
retrouvé des listes avec de noms marqués spécialement en signe


S'il n'avait pas de contacts avec BAGOSORA il a découvert le
11 avril 1994 que celui-ci disposait d'un reseau radio spécial
qui le tenait en contact direct avec la garde présidentielle,
avec le commandant du Bn Para, avec le commandant du Bn Recce
et encore avec un autre commandant mais il ne se souvient plus
duquel.

Le commandant du Bn Recce lui a dit plus tard qu'il ignorait
totalement l'existence de ce reseau mais qu'il n'excluait pas
la possibilité de quelqu'un de son unité.

Le Colonel GATSINZI sentait très bien que quelqu'un d'autre
irait sur les ficelles et il devait faire particulièrement
attention pour ne pas se faire pièger.

Ainsi lorsqu'un télégramme de la Défense Nationale ordonnait
le rappel de tous les retraités depuis janvier 1993, on lui a
Soumis la directive sans plus dans un signataire, et il l'a
signée.

Ayant constaté avoir été piégé , il a donné un contr'ordre par
écrit, confirmé par radio.

Cette mesure visait en fait 4 personnes, à savoir :
1. BAGOSORA ;
2. RWAGAFILITA
3. SERUBUGA ;
4. BUREGEYA.

GATSINZI a été rapidement remplacé par BIZIMUNGU Augustin.
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