Fiche du document numéro 20050

Num
20050
Date
Vendredi 1er novembre 2013
Amj
Auteur
Fichier
Taille
0
Urlorg
Titre
Gérard de Villiers, "honorable correspondant" des services secrets français
Soustitre
Officier de renseignements retiré, le général Rondot a fait une exception à la règle de silence qu'il s'est imposée pour évoquer la mémoire de son ami Gérard de Villiers.
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Mort le 31 octobre à 83 ans, Gérard de Villiers n'a jamais fait mystère de ses sources excellentes au sein des services secrets. Français, mais pas seulement... Les personnages imaginaires et folkloriques parsemant ses romans de gare se meuvent toujours dans un univers décrit avec soin, situé dans un contexte géopolitique cohérent et conforme pour l'essentiel à la réalité du moment. Gérard de Villiers, trésor national à sa façon, recevait le meilleur accueil des ambassadeurs de France dans les pays les plus brûlants et a entretenu dès la fin des années 1960 des relations étroites avec le SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage), ancienne appellation de la DGSE. Alors jeune officier de renseignements affecté au service Action, le général Philippe Rondot a bien voulu se souvenir d'une relation avec l'écrivain qui s'est poursuivie jusqu'à sa mort.

À l'époque où Alexandre de Marenches était patron du SDECE, poste qu'il occupa à partir de 1970, Philippe Rondot avait été présenté à Gérard de Villiers par le colonel Ivan de Lignières, lui aussi officier du service Action. L'amitié entre les deux hommes ne s'est jamais démentie par la suite, avec un seul point de discorde : les opinions politiques extrêmes de l'écrivain. Lequel expliqua lui-même en 2012 de quoi il retournait dans l'hebdomadaire Jeune Afrique : "Politiquement, je suis résolument à droite, libéral, anticommuniste, anti-islamiste, anti-communautariste, anti-socialiste, et c'est à peu près tout !"

Éléments d'ambiance, éclairages



De Villiers était en réalité un ``honorable correspondant'' des services secrets français. Cette appellation recouvre des pratiques différentes, mais Philippe Rondot se plaît à évoquer « cet homme au courage physique à la limite de l'inconscience, que j'ai souvent sollicité car il se rendait dans des pays d'accès difficile qui m'intéressaient ». Notamment dans ses postes de conseiller du directeur de la DST (Direction de la surveillance du territoire) ou de CROS (conseiller pour le renseignement et les opérations spéciales) du ministre de la Défense, Philippe Rondot a « été aidé de manière assez efficace. Par ses contacts, son intelligence des situations, ses descriptions précises de différents terrains, il m'a évité quelques pièges et quelques rencontres hasardeuses ». La relation ne fut jamais marquée par l'ambiguïté, estime l'officier : « Je ne lui ai jamais parlé de mes activités. Et lui n'a jamais demandé d'argent ou de décoration. Rien ! Il ne souhaitait obtenir que des éléments d'ambiance, des éclairages. Mais il ne voyait pas que moi dans les services. »

En lisant les livres que ne manquait jamais de lui adresser l'écrivain à leur parution, le général a souvent retrouvé ses idées concernant les pays et les régions qu'il connaît : Maghreb, Syrie, Afghanistan, Liban. Les amateurs des exploits de Son Altesse sérénissime Malko Linge pourront repérer dans les deux volumes du roman Le chemin de Damas un personnage français, Robert Correll, dont certains traits de caractère et de carrière pourraient avoir été empruntés à Philippe Rondot.
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