Fiche du document numéro 2139

Num
2139
Date
Jeudi 15 janvier 1998
Amj
Auteur
Fichier
Taille
781678
Surtitre
Quatre ans après, de nouvelles questions sur la politique africaine de Paris (4) [Article tronqué]
Titre
France-Rwanda : le temps de l'hypocrisie
Soustitre
En engageant l'armée française dans l'opération « Turquoise », le pouvoir politique enferme les militaires dans un terrible dilemme. Aujourd'hui encore, l'armées est hantée…
Nom cité
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Lieu cité
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Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Fin juin 1994. L'opération « Turquoise » est lancée. Dans la région de
Bisesero, au Rwanda, les commandos d'élite de l'armée française, les
COS, sont déployés en éclaireurs.
La cohabitation ne change pas grand-chose à la politique de la France
au Rwanda. En cet automne 1993, alors que Francois Mitterrand reçoit à
Paris le chef de
A leur arrivée [des commandos du COS], ils sont acclamés : dans
chaque village traversé, et
malgré cette odeur omniprésente de cadavres en train de pourrir, une
foule en liesse les applaudit. Les milices de tueurs et d'assassins
ont sorti les drapeaux français. Parfois, des banderoles sont
déployées : «~{it Vive la France ! Merci François Mitterrand ! }~»
Les soldats ne disent rien.
Un gendarme du GIGN contemple le terrible spectacle offert par cette
colline. Etrangement, il porte sur son uniforme une vareuse de l'armée
rwandaise. Puis, il se met à pleurer...
«~{it L'officier du GIGN avait effectivement craqué. Mais ce n'était pas
les cadavres, ni la violence de la chasse à l'homme qui s'était
déroulée ici, et encore moins les récits des rescapés qui l'avait
fait basculer. Entraîné, il pouvait affronter cela. En revanche, rien
ne l'avait préparé à affronter le sentiment de culpabilité qu'il
éprouvait à Bisesero. Car expliqu'a-t-il, «~l'année dernière, il
avait entraîné la garde présidentielle rwandaise~». Autrement dit, il
avait formé, lui, le soldat, l'homme de devoir, des tueurs.
Indirectement il venait de participer à un génocide. Et cela, il
venait de le comprendre. D'où le terrible choc, d'où cette scène
effrayante. }~»
Car sont engagés dans «~Turquoise~» la plupart des hommes qui
avaient participé, de 1990 à 1994, au programme d'assistance
militaire fournie au régime de Kigali, responsable de ce génocide.
Le lieutenant-colonel Thauzin, alias «~Thibault~», par exemple, que
Paris rappellera pour avoir été trop voyant et trop direct lorsqu'il
déclarera ne pas vouloir «~{it faire de quartiers}~» avec les
rebelles du FPR.
Début juillet, un avion spécial affrété par le gouvernement, avec à
son bord Jean-Christophe Rufin, chargé de mission auprès du ministre
de la Défense, atterrit à Kampala. «~{it Sur instruction du premier
ministre Edouard Balladur, et du ministre de la Défense, François
Léotard, je suis arrivé pau après à Kigali, qui venait de tomber},
raconte aujourd'hui Jean-Christophe Rufin. {it J'ai immédiatement
rencontré le commandant Kagamé, le chef de la rébellion, et aussitôt
averti le général Mercier} (chef d'Etat-major de l'armée de terre,
NDR) {it et le général Lafourcade} (commandant de l'opération
«~Turquoise~», NDLR)~» Le Quai d'Orsay n'est pas au courant de cette
mission. Lorsqu'il apprend par hasard son existence, il y aurait eu un
tollé au ministère des Affaires étrangères ... qui annule la mission.
Précisions :
Le directeur de la Sofremas, Germinal Güeli, nous a adressé ce
courrier :[...]
Le courier dont vous faites état n'était qu'une offre proforma datée
du 5 mai 1994 en réponse à la réception d'une commande spontanée
émanant de l'ambassade du Rwanda datée du 29 avril 1994. Cette
commande sans valeur juridique, et formulée auprès de plusieurs
sociétés françaises, n'était en fait qu'une intention d'achat.
L'offre proforma que vous mentionnez ne faisait qu'enregistrer cette
intention d'achat et indiquait ses conditions d'exécution.
Compte tenu de l'entrée en vigueur de l'embargo décrété par la
résolution 918 des Nations unies le 17 mai 1994, notre offre est
devenue automatiquement caduque et ce dossier classé sans suite.
En conclusion, la Sofremas n'a procédé à aucune livraison d'armement à
destination du Rwanda à compter du 17 mai 1994 et ne saurait en aucun
cas être associée aux livraisons détaillées dans votre article.
[...]
{it Le Figaro} a publié ce document parce qu'il met en exergue une
question essentielle: à quelle date les autorités françaises ont-elles
interdit officiellement les ventes d'armes ? Selon nos informations,
cette interdiction n'est tombée qu'à la fin mai. Ce que confirme -- en
partie -- le courrier publié qui prouve, quà la date du 6 mai 1994, un
mois après le début du génocide, une société d'armement parapublique
n'avait reçu aucune instruction de ses autorités de tutelle...
«~{it Il est indispensable,} écrit l'avocat
de Dominique Lemonnier {it que je puisse obtenir de vos services
une réponse quant à la confirmation ou à l'infirmation du statut du
lieutenant-colonel Kayumba comme personne habilitée à représenter
sur le territoire français le gouvernement rwandais à compter du 13
juillet 1994}~»
5 mars 1998
Rwanda : Paris prêt à affronter ses responsabilités
Patrick de SAINT-EXUPERY (avec AFP)
Longueur : Moyen ( 514 mots )
communistes ont demandé hier, non pas la constitution d'une « mission
d'information sur le Rwanda », comme annoncé lundi par Paul Quilès,
président socialiste de la commission de défense, mais
12 mars 1998
Paul Quilès : « Nous voulons comprendre »
Patrick de SAINT-EXUPERY
Longueur : Moyen ( 384 mots )
Paul Quilès peu après la première réunion de la mission d'information parlementaire sur le Rwanda. Dotée d'un bureau tout juste constitué et présidée par M. Quilès (PS), cette
25 mars 1998
Questions gênantes sur le génocide rwandais
Patrick de SAINT-EXUPERY
Longueur : Moyen ( 604 mots )
La première audition publique de la mission d'information parlementaire sur le Rwanda ne devait être qu'une entrée en matière. Dans l'esprit de Paul Quilès
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