Fiche du document numéro 24270

Num
24270
Date
Samedi 20 avril 2019
Amj
Fichier
Taille
133120
Urlorg
Titre
A voir sur Télérama.fr : “Retour à Kigali”, un documentaire implacable sur le génocide au Rwanda
Soustitre
Vingt-cinq ans après le génocide au Rwanda, de quoi la France est-elle responsable ? Réponse implacable de Jean-Christophe Klotz dans ce documentaire à découvrir en avant-première de sa diffusion sur France 3 jeudi 25 avril, à 23 h 30.
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Ils sont là, comme autant de fantômes tapis dans ses archives, sa
mémoire. Des grappes d’enfants tutsi barricadés dans une église de
Kigali que les miliciens vont bientôt exterminer. Arrivé à la mi-mai
1994, alors que le génocide qui fera près d’un million de morts entre
dans sa cinquième semaine, Jean-Christophe Klotz filme à tout-va les
charniers, pressé de secouer l’indifférence de l’opinion internationale.
Dans les pas de Bernard Kouchner, en lien constant avec l’Elysée de
Mitterrand, il mesure le rôle ambigu de la France, son soutien au régime
extrémiste hutu, en dépit des alertes d’organisations humanitaires ou de
ses propres services de renseignement. Le point de départ d’une quête
lancinante portée à quatorze ans d’intervalle par deux de ses films,
Kigali, des images contre un massacre en 2005 et Retour à Kigali
aujourd’hui : déterminer, au plus près, la responsabilité de l’Hexagone
dans la formation des escadrons de la mort, la perpétuation des
massacres, l’engagement des soldats français contre les troupes du FPR 1
de Paul Kagamé, l’exfiltration des génocidaires durant l’opération
Turquoise… Empruntant quelques séquences éclairantes au précédent
documentaire, et s’appuyant sur de nombreuses images d’archives, le film
se révèle la synthèse parfaite et pédagogique du dossier rwandais. Mais
au-­delà de la mise en perspective historique très maîtrisée, il gagne
en force, en proposant nombre de témoignages inédits ou récents de
protagonistes de premier plan. Tels ceux du général Jean ­Varret, chef
de la mission de coopération militaire de 1990 à 1993 et débarqué pour
son indocilité ; de l’adjudant-chef Thierry Prungnaud, formateur de la
garde présidentielle rwandaise responsable de nombre d’exactions.

Ou celui du général Christian Quesnot, chef d’état-major particulier de
François Mitterrand, poussé dans ses retranchements par le réalisateur,
qui avoue : « On était frustré de la victoire du FPR en rase campagne.
Ne pouvait-on essayer de rétablir l’équilibre ?
 » En plein génocide, et
malgré les milliers de Tutsi éliminés, la France renforça donc son
soutien au pouvoir génocidaire.

Regarder le documentaire

(1) Front patriotique rwandais : mouvement politico-militaire fondé en
1988 en Ouganda par des exilés tutsi.
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