Fiche du document numéro 24284

Num
24284
Date
Avril 1998
Amj
Auteur
Fichier
Taille
14547695
Titre
Résistance au Génocide - Bisesero, avril-juin 1994
Soustitre
Par African Rights, avec les photographies de Jenny Matthews
Lieu cité
Mot-clé
Mot-clé
Source
Type
Rapport
Langue
FR
Citation
Résistance au Génocide
Bisesero
Avril-juin 1994
Par African Rights, avec les photographies de Jenny Matthews

2

Glossaire
FAR Forces armées rwandaises
FPR/APR Front patriotique rwandais/Armée patriotique rwandaise
Administration locale : le Rwanda est divisé et subdivisé en unités administratives qui
sont les préfectures, les sous-préfectures, les communes, les secteurs et les cellules, la cellule
étant l’unité la plus petite de toutes. Le préfet est le fonctionnaire local le plus haut-placé,
et les sous-préfets, les bourgmestres, les conseillers, les responsables et les Nyambukumis ont
respectivement la charge des unités plus petites précitées.
“Réfugié” : ce terme a été utilisé, y compris par les Rwandais eux-mêmes, pour désigner
ceux qui ont fui leur maison en quête d’un refuge, bien qu’ils ne seraient pas considérés
comme étant des réfugiés aux termes du droit international, étant donné qu’ils n’ont pas
traversé de frontière nationale.
Noms rwandais : Chaque membre d’une même famille a en général son propre nom de
famille, ainsi qu’un prénom. Des frères et soeurs peuvent par conséquent porter des noms
différents, et le fait d’avoir le même nom de famille n’indique pas l’existence de liens de
parenté, mais est simplement une coïncidence.
“Massue” : ce terme désigne une massue cloutée, utilisée fréquemment dans le cadre des
tueries.
“Interahamwe” : il s’agit ddes miliciens qui ont perpétré bon nombre des massacres.
“Inyenzi” : insulte se référant à tous les Tutsis. Le sens littéral du terme est “cafard”.
“Inkotanyi” : soldat du FPR.

3

Ce rapport est dédié à la mémoire de toutes
les victimes du génocide commis à Bisesero
en 1994. Alors que leur situation était pratiquement sans issue, ils défièrent le génocide ;
tel est le modèle que doivent faire valoir la nation rwandaise ainsi que la communauté internationale. - La lutte pour la survie sur les
collines de Bisesero, à laquelle tous les réfugiés ont pris part, a été guidée par le courage
d’hommes comme Aminadabu Birara, son fils
Nzigira, Segikware, Habiyambere et Paul Bitega. Tous ces hommes sont morts. Siméon
Karamaga, Aron Gakoko et Vincent Munyaneza, qui sont encore en vie, insufflèrent également la volonté de survivre aux réfugiés,
alors que ceux-ci étaient terrifiés, et les épaulèrent tout le long de trois mois de souffrance.
Les noms de ces leaders ne seront jamais oubliés par les survivants.
Résistance au génocide se base sur les témoignages donnés par 71 rescapés des massacres.
Nombre d’entre eux auraient peut-être préféré ne pas revisiter leurs souvenirs de manière si approfondie et c’est un signe supplémentaire de courage de leur part qu’ils l’aient
fait. Il figure également dans ce rapport le
début d’un recensement qui, nous l’espérons,
contribuera à maintenir le souvenir des personnes qui sont mortes et celui de l’échelle de
l’atrocité.

4

Table des matières
1 Introduction

7

2 L’exode vers Bisesero

11

3 Avril 1994 : la résistance

21

4 Les combats s’intensifient

35

5 L’attaque du 13 mai

43

6 Désespoir et danger : le 14 mai

55

7 Le massacre implacable

59

8 Juin 1994 : à deux doigts de la fin

69

9 Un moment d’espoir : l’arrivée des soldats français

75

10 Les tueurs - dernières nouvelles en bref

81

11 La souffrance continue

85

12 Recensement des Victimes
12.1 Commune Gishyita . . .
12.1.1 Sector Bisesero .
12.1.2 Sector Musenyi .
12.1.3 Sector Gishyita .
12.1.4 Sector Mubuga .
12.1.5 Sector Ngoma . .
12.1.6 Sector Mpembe .

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6

TABLE DES MATIÈRES
12.2 Commune Gisovu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
12.2.1 Sector Rwankuba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239

Chapitre 1
Introduction
dura aussi longtemps, étant donnée la force
de l’opposition.
Certains des tueurs les plus impitoyables
de la région et d’ailleurs furent appelés à Bisesero pour éliminer les réfugiés. Ils supervisaient les miliciens, les soldats et les résidents des environs dans le cadre des tueries,
collaborant afin de veiller à ce que leur tâche
fût parachevée. Un nombre significatif des génocidaires mis en accusation par le Tribunal
pénal international pour le Rwanda ont pris
part aux tueries commises à Bisesero.
Malgré leur courage, en fin de compte les
réfugiés ne furent pas de taille à lutter contre
les forces du génocide. Leur lutte prolongea et
intensifia en fait leur souffrance et, selon les
estimations, seulement 1.000 d’entre eux, sur
environ 50.000, survécurent. Cette tentative
de résistance, dans laquelle ils se lancèrent
avec assurance et détermination, se termina
tragiquement dans le désespoir et la défaite.
Cet épisode révèle tout de la nature implacable et exhaustive du génocide de 1994.
Aujourd’hui, ces collines sont jonchées de
1. Pour un supplément d’informations concernant crânes et d’ossements. Là où jadis les vaches
la résistance au génocide, voir African Rights : Death, paissaient et les enfants jouaient, il y a à préDespair and Defiance, août 1995, pp. 1024-1061.
sent, aux dires de l’un des survivants, “des

Les tueries perpétrées sur les collines de Bisesero en avril, mai et juin 1994 occupent
une place unique et importante dans l’histoire du génocide des Tutsis rwandais. Les
nombreuses personnes qui s’enfuirent vers ces
collines, situées à Kibuye, dans la peur et l’espoir, luttèrent courageusement pour survivre.
Dans un premier temps, elles parvinrent à
se défendre contre les miliciens locaux, en
tuant un certain nombre par la même occasion. Cependant, les nouvelles concernant
l’attitude de défi des réfugiés ne tardèrent pas
à parvenir aux oreilles des autorités locales
et de génocidaires expérimentés. Il devint un
principe d’importance quasi-nationale qu’ils
fussent tous tués.
La plupart des personnes désignées pour
être exterminées lors du génocide de 1994 tentèrent de se défendre de leur mieux. Beaucoup se battirent dans ce que les survivants
décrivent comme “la guerre des pierres contre
les balles” avant de mourir par milliers. 1 Ce
qui distingue Bisesero, c’est le caractère organisé de la résistance, et le fait que celle-ci

7

8
ossements dans presque tous les coins du village”. Des dépouilles humaines qu’il est impossible d’identifier, ou même de compter
précisément, sont éparpillées irrévérencieusement, parfois piétinées par des habitants locaux qui ont conspiré au massacre. Ce sont
les morts sans nom ; la plupart d’entre eux
étaient sans aucun doute des Tutsis, certains faisaient partie du peuple autochtone
des Abaseseros, d’autres encore étaient venus
des communes de Mabanza, Rwamatamu, Gitesi et Gisovu, à Kibuye, Kayove, à Gisenyi,
ou encore de zones voisines de Gikongoro. A
leurs côtés gisent les cadavres de certains de
leurs bourreaux. Autant de victimes, directes
ou indirectes, de l’idéologie génocidaire. Dans
l’horreur silencieuse du site où s’est produit
le massacre il semble certain que les âmes
des morts témoigneraient toutes des conséquences de la haine et prendraient le parti de
la paix.
Le 7 avril 1994, les nouvelles concernant
les premières attaques contre les Tutsis de
la zone parvinrent à Bisesero. Les Tutsis de
Bisesero, les Abaseseros, étaient bien connus
pour s’être défendus durant des périodes précédentes de violence organisée. Lorsque les
habitants des secteurs voisins commencèrent
à être tués, ils firent appel aux Abaseseros
pour obtenir leur aide, mais Bisesero ellemême ne tarda pas à succomber au génocide. La plupart des Tutsis locaux furent forcés de quitter leur maison et partirent se réfugier dans les collines. Au départ, certains
des Hutus et des Twas de Bisesero se joignirent à eux, car ils n’étaient pas au fait de
la nature de la violence, mais on leur fit vite
comprendre qui était ciblé et pourquoi. Sur

CHAPITRE 1. INTRODUCTION
une période de trois mois, les réfugiés luttèrent pour survivre. Des groupes de survivants d’autres massacres furent attirés à Bisesero par la réputation des Abaseseros, par
le fait que c’était un endroit stratégique, ou
encore par les nouvelles concernant la bataille
qu’y menaient les réfugiés pour survivre. On
estime qu’au moment où ils étaient le plus
nombreux, il étaient environ 50.000. Bisesero
était le dernier avant-poste d’espoir à Kibuye,
la préfecture du Rwanda qui comptait le plus
de Tutsis.
Une résistance bien organisée et courageuse
tint les soldats, gendarmes, Interahamwes entraînés et villageois à distance pendant environ un mois. Jusqu’à la fin du mois d’avril,
les réfugiés menèrent de véritables batailles
rangées contre ceux qui voulaient les tuer,
lesquels étaient tous armés jusqu’aux dents
et soutenus par des hommes d’affaires qui
leur fournissaient des armes, des véhicules,
des paroles d’encouragement et des récompenses pécuniaires. Ils se battirent non seulement contre des assassins venus de Kibuye et
de Gikongoro, mais aussi contre ceux venus
de Cyangugu, de Gisenyi et de Ruhengeri.
Ils résistèrent jusqu’à la fin du mois d’avril
et tuèrent un certain nombre de leurs adversaires – dont des policiers et des miliciens.
Ce qu’ils accomplirent est d’autant plus remarquable qu’ils manquaient de nourriture
et de médicaments et qu’ils étaient exposés
à des pluies torrentielles et au froid. Bien
que la majorité d’entre eux aient été tués par
des balles, des grenades, et des coups de machettes ou de massues cloutées, certains sont
également morts des suites de blessures non
soignées, de la faim, du froid et de l’épui-

9
sement. Le long des flancs des collines, les
hommes étaient avantagés par rapport aux
femmes et aux enfants car ils étaient plus
rapides. La plupart des survivants de Bisesero sont des hommes, fait rare dans un génocide dans lequel les Tutsis de sexe masculin avaient été désignés comme étant la cible
principale.
Incapables de venir à bout des réfugiés,
les génocidaires suspendirent leur campagne
durant la première moitié du mois de mai.
Ils profitèrent de ce “cessez-le-feu” apparent
pour ré-équiper leurs forces, se réorganiser,
se regrouper et mobiliser des renforts auprès d’autres préfectures. Puis ils revinrent se
battre. Le nombre et la variété d’armes dont
disposaient les tueurs les mirent dans une position bien supérieure à celle des réfugiés. Des
soldats et des miliciens vinrent de Bugarama,
Cyangugu, sous le contrôle du plus connu des
génocidaires de Cyangugu, John Yusufu Munyakazi. D’autres vinrent de Gisenyi, de Ruhengeri et de Gikongoro. Il y avait aussi des
miliciens locaux, ainsi qu’un nombre considérable de soldats et de membres de la Garde
présidentielle. A partir du 13 mai, les réfugiés
commencèrent à mourir par dizaines de milliers. Il y eut un autre massacre le 14, visant
principalement à achever les blessés et à traquer les survivants. On pense que plus de la
moitié des réfugiés – entre 25.000 et 30.000 –
sont morts durant ces deux seules attaques.
A la fin du mois de juin, il ne restait plus
que quelque 2.000 personnes émaciées encore
en vie. Ces quelques survivants se risquèrent
à sortir de leur cachette pour demander de
l’aide à des soldats français en mission de reconnaissance qui passaient par là en voiture

le 26 juin dans le cadre de l’opération Turquoise. Les soldats français promirent qu’ils
reviendraient trois jours plus tard. Entretemps, les Interahamwes, qui avaient assisté
à la rencontre entre les survivants et les soldats français, désireux de détruire les preuves
de leurs crimes, résolurent de tuer jusqu’au
dernier survivant. Ils en avaient tué près de
1.000, lorsque les Français, alertés par un
journaliste étranger, revinrent enfin pour organiser leur évacuation.
Les souvenirs des tueries de Bisesero
hantent les quelques rescapés. Les conséquences sur leur vie sont si profondes qu’il n’y
a guère d’espoir qu’ils s’en remettent un jour
complètement. La plupart ont perdu tous les
membres de leur famille et leurs amis, ainsi
que leur santé, leur maison et leurs biens.
Nombre d’entre eux sont retournés à Bisesero
et s’efforcent de rassembler les fragments de
leur ancienne existence. Chaque regard jeté
vers les collines est douloureux – les crânes
qui les jonchent viennent leur rappeler de manière horrible ceux qu’ils aimaient et qu’ils
ont perdus.

10

CHAPITRE 1. INTRODUCTION

Chapitre 2
L’exode vers Bisesero
Photo : La colline Kagali, à Bisesero
Photo : Siméon Karamaga fut l’un des
hommes qui inspira et mena la résistance de
Bisesero en 1994.
Bisesero est une chaîne de collines escarpées, à cheval sur les communes de Gishyita
et Gisovu, à Kibuye. Couvertes de forêts
denses et irriguées de nombreux cours d’eau,
elles composent un magnifique camaïeu de
vert. Le long des flancs les plus bas se
trouvent les fermes et les maisons des personnes qui vivent dans les quinze cellules de
Bisesero. 1 Par le passé elles étaient principalement habitées par des Tutsis.
La région est la terre natale historique des
Tutsis connus sous le nom “Abasesero” et issus de trois clans – Abanyiginya, Abakono
et Abahima – qui vivaient comme une seule
communauté dans la solidarité et un isolement relatif. Traditionnellement les Abasese1. Cette zone se compose de quinze cellules, onze
dans le secteur Bisesero, Gishyita, à savoir Nyarutovu, Kigarama, Jurwe, Kazirandimwe, Uwingabo,
Gitwa, Cyabahanga, Muhingo, Gatsata, Regete et
Nyagafumba, ainsi que les cellules de Bisesero, Cyamaraba, Ruronzi, connue aussi comme Rubonzi, et
Gitabura à Gisovu.

ros sont des éleveurs, qui ont l’habitude de
se défendre, eux et leur bétail, des personnes
venues de l’extérieur. Efesto Habiyambere, de
la cellule Bisesero, secteur Rwankuba, à Gisovu, se souvient de la vie à Bisesero avant le
génocide.
Il y avait beaucoup de jeunes filles et de
jeunes garçons à Bisesero. Pendant la journée, ces jeunes se rassemblaient sur une colline et ils faisaient du sport. Ils jouaient aussi
quand ils gardaient les vaches. Très peu des
Tutsis de Bisesero avaient étudié. Ils s’occupaient seulement des vaches. Nous sommes
restés enfermés dans notre région, mais personne ne pouvait nous attaquer.
Siméon Karamaga, originaire lui aussi de
la cellule Bisesero, a expliqué comment leur
réputation de peuple guerrier – dont la “caractéristique est un bâton dans la main” – a
incité d’autres Tutsis à venir dans laa région
lorsque les premiers massacres organisés de
Tutsis furent perpétrés en 1959.
En 1959, j’étais adolescent. Nous nous
sommes organisés pour nous défendre, afin
de nous protéger et de protéger nos vaches.
Personne n’a pu trouver de moyen de voler nos vaches ou de brûler nos maisons. En

11

12
1962, les massacres des Tutsis recommencèrent. Mais nous avons réussi à repousser
l’ennemi, même s’ils avaient des fusils. En
1973, les tueurs sont revenus. Ils ont brûlé
deux maisons appartenant à des Abaseseros.
Nous étions furieux et nous avons repris nos
lances et nos arcs. Les tueurs ont eu peur de
nous et nous ont laissé tranquilles. Les Tutsis
des autres régions ont été tués et leurs maisons brûlées. Les survivants ont quitté le pays,
mais à Bisesero, nous sommes restés dans
nos biens, sauf quelques familles qui ont eu
peur et qui sont allées au Zaïre. Plus tard,
nous avons tué les brigands qui ont essayé
de voler nos vaches. Les gens des autres régions qui savaient comment nous avions résisté dans les moments difficiles nous considéraient comme des hommes très forts que
l’on ne pouvait pas attaquer.
Au début du génocide, en avril 1994, beaucoup de Tutsis des autres régions sont venus
à Bisesero, en pensant que c’était un endroit
sûr et que les miliciens ne pouvaient pas attaquer la région de Bisesero, car nous étions
nous aussi des guerriers. Mais cela n’a pas
été le cas ; en effet, les miliciens nous ont attaqués dès le commencement du génocide.
Photo : Daphrose Mukankundiye
Daphrose Mukankundiye, alors âgée de
quatorze ans, et son frère Niiyitegeka, seize
ans, quittèrent leurs parents et leurs six frères
et soeurs, qui restèrent dans la commune Gitesi, et partirent pour Bisesero. Daphrose a
expliqué les raisons de cette décision.
Nous avons choisi cet endroit, car on nous
disait souvent que les Abaseseros étaient très
forts dans les combats. Nous pensions que les
miliciens ne pouvaient pas attaquer cet en-

CHAPITRE 2. L’EXODE VERS BISESERO
droit.
Emmanuel Gahigiro était lui aussi
convaincu que les Abaseseros parviendraient,
une fois de plus, à défier leurs ennemis. Il
resta chez lui, dans la cellule Nyarutovu,
à Bisesero, et assista au déroulement des
événements.
Les autres Tutsis paniquaient, mais nous,
les Tutsis de Bisesero, nous étions à l’aise,
car nous pensions que personne ne pouvait
nous attaquer, dans la mesure où nous étions
forts dans les combats.
Tous les habitants de Nyarutovu n’étaient
toutefois pas tranquilles lorsque le génocide
démarra. Le 7 avril, Chadrac Muvunandinda
se trouvait dans les champs proches de sa
maison lorsqu’il apprit la mort du président
Habyarimana.
Vers 9 heures, les gens commencèrent à
fuir en raison de l’insécurité qui régnait chez
eux, des rumeurs s’étant répandues dans la
région. On disait que la mort du président
Habyarimana pouvait avoir pour conséquence
le massacre des Tutsis. Le soir, nous étions
déjà pris de panique et nous avons passé toute
la nuit dans la brousse.
Le même jour, Anastase Mushimiyimana,
du secteur Musenyi, commune Gishyita, fut
averti par une personne qui avait assisté à
une réunion des autorités locales.
Après avoir été informé de la mort du
président Habyarimana, Ezéchiel Muhirwa,
conseiller du secteur de Musenyi, a présidé
une réunion des responsables des cellules et
des commerçants, dont le sujet était l’extermination des Tutsis qu’il accusait de l’assassinat du président Habyarimana.
Anastase quitta sa maison et se dirigea vers

13
les collines. Peu après, les maisons de Tutsis
commencèrent à être incendiées et les tueries
démarrèrent. Gishyita fut l’une des premières
communes de la région à être affectée. Elizaphan Kajuga a dit que les premières victimes
furent les quelques Tutsis instruits.
Les intellectuels Tutsis ont été les premiers
à être poursuivis. Charles, qui était policier
communal à Gishyita, a été tué et mutilé,
et son sexe a été suspendu à un poteau électrique, devant le magasin de Kabanda à Gishyita.
Bien que les Tutsis fussent les cibles, tout
le monde ne réalisait pas qui se trouvait à
l’origine des actes de violence et quel en était
le sens.
Le vendredi 8 avril, on commença à torturer des Tutsis, en particulier les Tutsis
éduqués. Emmanuel Murindahabi et Charles
Nkundiye, agronomes de la commune de Gishyita, ainsi que d’autres Tutsis, furent arrêtés et enfermés dans la prison de la commune. Leurs motos furent volées. Kazungo,
de Bisesero, fut battu sérieusement, mais il
réussit à s’échapper.
Le samedi 9 avril, les habitants de la cellule de Karama vinrent nous demander de
l’aide, disant qu’ils avaient été attaqués par
une bande de voleurs. Après cela, nous avons
décidé que nous allions devoir nous défendre.
A ce moment-là, nous étions encore alliés
avec nos voisins hutus.
Dès que les nouvelles relatives à la mort de
Habyarimana se répandirent à Gishyita le 7
avril, les préparatifs des massacres commencèrent. Nathan Gatashya vivait dans le secteur Ngoma ; il a assisté à la distribution des
armes.

Le 7 avril, Obed Ruzindana, hommes d’affaires de Kigali, arriva avec deux camions
remplis de machettes. Obed déchargea ces machettes chez Assiel Bazambanza, qui avait un
atelier de soudage. Assiel aiguisa les machettes car il avait des machines pour aiguiser les métaux. Assiel était membre du MDR
PARMEHUTU, et il avait été bourgmestre de
Gisovu au moment où Kayibanda était président, dans les années 70.
Lors de la réunion, Obed Ruzindana profita de l’occasion pour distribuer ces machettes, grenades, etc... aux Hutus. Après
cette réunion, chacun avait sa machette. Les
Interahamwes commencèrent à terroriser les
Tutsis, les accusant d’avoir tué Habyarimana, leur président. Ils pillèrent et brûlèrent les maisons des Tutsis. Puis ils commencèrent à les tuer. Les Tutsis s’enfuirent
alors de leurs maisons pour se réfugier à la
paroisse de Mubuga, à celle de Kibingo et à
l’hôpital de Mugonero, tandis que d’autres allèrent au sommet des montagnes.
La famille de Nathan se sépara ; il partit
pour l’hôpital de Mugonero et sa femme alla
à Bisesero, où il la rejoignit par la suite.
Aron Gakoko vivait à Kibingo, secteur Gitabura, à Gisovu. Il fut parmi les premières
personnes à être menacées le 7 avril.
Munyampundu, un milicien qui était aussi
le responsable de la cellule Kibingo, vint chez
moi avec ses assassins. Ils arrivèrent munis
de machettes, d’armes à feu et de grenades.
Lorsque nous avons vu ce groupe d’assassins
bien armés arriver, nous sommes partis en
courant, sans rien prendre. Ils commencèrent
par voler mes vaches et pillèrent la maison.
Nous sommes arrivés à la colline de Muyira,

14
située également à Bisesero, où nous avons
trouvés d’autreee située également à Bisesero,
où nous atrouvâmes d’autres réfugiés tutsis.
Nous sommes restés sur cette colline sans
rien à manger. Il pleuvait. Les enfants commencèrent à mourir de faim.
“Les enfants se plaignaient, nous demandant pourquoi nous avions choisi
d’être tutsis. Nous ne leur répondions
pas.”
Claver Mushimiyimana, du secteur Bisesero, s’est remémoré comment les habitants
de Bisesero s’étaient rassemblés afin d’empêcher que la violence ne se propageât jusqu’à
leurs habitations.
Au tout début, nous vivions en harmonie
avec les Hutus et les Batwas de Bisesero.
C’est pourquoi nous avons pensé que les Interahamwes étaient responsables du massacre
qui suivit la mort du président Habyarimana,
en voyant les maisons en feu en bas, à Mubuga. Vers le 8 et 9 avril, les incendies commencèrent. Nous avons pris la décision avec
les Hutus et les Batwas de Bisesero qu’aucun
Interahamwe n’entrerait dans notre secteur.
Quand les assassins commençaient à monter
vers Bisesero, nous, tous les hommes et tous
les jeunes gens, descendions jusqu’à la limite
de notre secteur, sans armes et sans hésitation, pour les empêcher d’entrer.
Mais ils ne furent pas à même de contenir la
violence. Bien qu’ils se fussent défendus lors
des massacres de 1973 et de 1992, selon Siméon Munyakaragwe, “nous ne savions pas
que c’était là un génocide qui avait été bien
préparé”.
Ndayisaba, de la cellule Nyarutovu, secteur
Bisesero, est un autre rescapé du peuple des

CHAPITRE 2. L’EXODE VERS BISESERO
Abaseseros. Il a décrit la première fois où les
miliciens sont arrivés dans le secteur Musenyi, le 9 avril, et a raconté sa fuite.
Nous avons été étonnés parce que nous
étions des gens que l’on craignait. Au début, les miliciens ont attaqué dans le secteur Musenyi. Nous sommes allés repousser
cette attaque. En partant, nous croyions que
c’étaient des voleurs qui voulaient s’emparer
de nos vaches. Mais lorsque nous sommes arrivés à l’endroit où ils étaient installés, nous
avons vu qu’ils voulaient tout simplement
nous tuer. Ils disaient que leur mission était
d’exterminer tous les Tutsis. C’était quelques
jours après la mort du président. Ce jour-là
les miliciens ont tué quelques Tutsis avec des
grenades et des fusils. Malgré leurs armes,
nous les avons chassés avec des pierres, des
lances et des bâtons que nous avions.
Ce jour-là, le soir venu, nous avons décidé de nous rassembler sur une même colline
pour accroître notre force.
Ce groupe de Tutsis n’allait pas tarder à
être rejoint par d’autres Tutsis des environs,
surtout lorsqu’il devint manifeste que la violence qui se déchaînait à Gishyita était sanctionnée par les autorités.
Le bourgmestre, Charles Sikubwabo,
désarma les Tutsis, les assurant qu’il allait
employer son autorité pour serrer la bride
aux “voleurs”. Emmanuel se trouvait sur la
colline de Kururebero avec un groupe de
réfugiés. De là, il voyait les maisons de leurs
camarades Tutsis que l’on incendiait.
Soudain, nous avons vu beaucoup de Hutus munis de machettes, d’épées et de fusils.
Nous aussi, nous avons pris nos lances et
nos bâtons, et nous sommes allés repousser

15
cette attaque. Comme ils avaient des fusils,
ils ont tué quelques personnes de notre camp.
Au moment où nous étions en train de repousser l’attaque, un groupe de soldats est arrivé. En les voyant, nous avons pensé qu’ils
venaient nous aider à repousser l’ennemi. Au
contraire, ils nous ont encerclés et nous ont
demandé nos armes. Ensuite, ils nous ont dit
d’aller enterrer nos morts
Chadrac fut lui aussi forcé de remettre ses
armes.
Peu après, un groupe dirigé par le bourgmestre de la commune de Gishyita, par des
gendarmes et par un policier de la commune,
Ruhindura, arriva et déclara un cessez-le-feu.
Nos armes ont été ramassées et distribuées à
l’adversaire. Il s’agissait de nos armes traditionnelles : des machettes, des vieilles lances
et des bâtons.
L’unité entre Hutus, Twas et Tutsis commença à s’étioler. Michel Serumondo, du secteur Musenyi, à Gishyita, a relaté la fin de
son amitié avec deux voisins ce jour-là.
Muhirwa et Sylvestre Rwigimba étaient mes
grands amis. Leurs enfants avaient l’habitude
de se retrouver avec les miens. Nous étions
vraiment très unis. Après la mort du président Habyarimana, tout a changé.
Rwigimba était policier communal et il
était à la tête de la cellule. Lorsque le bourgmestre ordonna aux Tutsis de rendre leurs
armes ce dimanche-là, c’est lui qui les rassembla. Plus tard, Michel alla le voir. L’une
de ses deux épouses avait conduit leurs enfants chez leurs grands-parents maternels, à
Gishyita. Il était inquiet pour sa deuxième
femme, Agnès, et ses autres enfants.
Le soir du 10 avril, je suis allé chez Rwi-

gimba, pour lui demander pourquoi on voulait
nous tuer. Je voulais également lui demander
de cacher mes six enfants, car il était mon
ami. Ma femme, Rachel Nyirampeta, avait
préféré aller chez ses parents à Ngoma, Gishyita, avec ses sept enfants. Tous sont morts
avec elle durant le génocide.
Alors que j’étais chez lui, il m’a dit lui
aussi que c’étaient les voleurs qui voulaient
tuer les Tutsis.
“J’ai demandé à Rwigimba de cacher
mes enfants. Il m’a répondu, en riant,
qu’il ne pouvait pas cacher d’enfant,
mais qu’il pouvait par contre cacher
mes vaches et objets de valeur. J’ai réalisé que nos premiers amis étaient devenus nos premiers ennemis.”
Je me suis fâché en entendant qu’il pouvait cacher mes objets de valeurs mais pas
mes enfants. Il voyait très bien que j’avais
faim, mais il ne m’a rien donné à manger ni
à boire. Avant le génocide, quand j’allais chez
lui, il m’accueillait très chaleureusement, et
même s’il n’avait pas de bière, il allait en
acheter tout de suite pour m’en offrir.
Ce soir-là, j’ai été très déçu. Je suis sorti
de ma maison et je suis allé me cacher dans
la brousse, près de mon habitation. De là, j’ai
vu les enfants de Rwigimba, en train de piller
les objets de ma maison, comme des chaises,
des vêtements... En voyant cela, j’ai eu peur
de rester seul dans la brousse, et je suis allé
rejoindre les autres sur la colline. Tous les
Tutsis de Bisesero étaient venus.
Photo : Anastase Kalisa
A Gisovu, tout comme à Gishyita, les autorités locales montrèrent clairement à qui
ils vouaient leur loyauté. A peine deux jours

16
après la mort du président, Anastase Kalisa
et ses voisins reçurent la visite du bourgmestre de Gisovu, Aloys Ndimbati.
Le vendredi 8 avril, le bourgmestre de la
commune de Gisovu est venu à Rwankuba,
dans la cellule de Bisesero, et s’est mis à
ramasser nos armes. Nous avons refusé de
les lui remettre, mais les policiers nous ont
dit qu’ils nous fusilleraient si nous ne le faisions pas. Finalement, certains d’entre nous
les avons remises. Ces armes étaient des
machettes, des lances et des bâtons. A ce
moment-là, les Tutsis de la cellule de Nyarutovu, dans le secteur de Bisesero, commune
Gishyita, ont été attaqués. Nous leur avons
apporté notre aide et avec eux, nous avons
pu faire reculer les miliciens interahamwes.
Ils se sont réorganisés et, vers 14 heures, ils
ont lancé une autre attaque, armés de fusils
et de grenades. Nous avons combattu peu de
temps et le soir ils sont rentrés chez eux.
Eric Nzabihimana vit lui aussi comment
Ndimbati et d’autres individus influents de
Gisovu profitèrent de leur position dans la
communauté pour provoquer des actes de violence à l’encontre des Tutsis.
Après la mort du président Habyarimana,
des intellectuels comme Ndimbati, bourgmestre de Gisovu, Alfred Musema, directeur
de l’usine de thé de Gisovu, et des enseignants, ont circulé partout avec leur voiture,
pour faire comprendre aux Hutus que leur
président avait été tué par les Tutsis et qu’il
fallait donc se venger. Ils disaient aussi que
les Tutsis avaient planifié d’exterminer les
Hutus. Ils disaient cela aux Hutus qui se rassemblaient dans les centres de négoce ou sur
les chemins.

CHAPITRE 2. L’EXODE VERS BISESERO
Sur notre colline, Simon Segatarama,
conseiller du secteur de Gitabura, Nzihonga,
directeur d’une école primaire, et Joseph Bunozande, enseignant, ont encouragé les Hutus
de notre colline à nous tuer.
Ces hommes jouissaient de pouvoir et de
respect dans leur commuune ; ils savaient que
leurs conseils seraient suivis, et c’est bien ce
qui arriva.
Immédiatement, les Hutus ont aiguisé leurs
machettes et ils ont commencé à nous pourchasser. Ils ont d’abord brûlé nos maisons et
ils ont mangé nos vaches. Nous avons fui vers
les collines. C’était le 9 avril.
La première attaque concertée eut lieu le
10 avril.
Le 10 avril, les miliciens de Gisovu, dirigés par Ndimbati et Musema, sont venus nous
attaquer avec des machettes, des grenades et
des fusils. Ils ont tué un grand nombre de Tutsis.
Eric parvint à échapper aux tueurs et partit pour Gitwa, Bisesero.
Le 11 avril, une nouvelle vague de violence
s’abattit sur Gisovu. Le 12, Ndimbati prit des
mesures pour s’assurer de l’engagement complet de la population hutue. Jean Muragizi,
employé de la fabrique de thé de Gisovu, vit
la méthode qu’il employa pour transmettre
son message.
Le mardi 12 avril, le bourgmestre Ndimbati
est allé au marché de Gakuta. Il avait un pistolet à la main. Il a demandé à la population
de quitter le marché et d’aller tuer les Tutsis. Il a demandé aux femmes d’aller piller les
biens qui étaient dans les maisons des Tutsis.
Moi aussi j’étais au marché ; ils n’avaient pas
encore tué beaucoup de personnes.

17
Ses instructions ne furent pas vaines.
Après cette instruction, les Hutus ont commencé sérieusement à tuer les Tutsis.
Ndimbati ne fut pas le seul à semer les
graines de la haine à Gisovu. Jean se souvient
de la contribution du directeur de l’usine où
il travaillait, Alfred Musema.
Je me suis caché dans une plantation de
thé, à Gitabura. J’ai alors vu Alfred Musema
dans sa voiture rouge, une Pajero, avec beaucoup de miliciens armés, dans trois camionnettes de l’usine de thé de Gisovu. Ils allaient
tuer les Tutsis qui étaient arrivés sur les collines de Bisesero. C’était vers le 15 avril. Ce
jour-là, les Tutsis de Bisesero ont repoussé
cette attaque. J’ai vu qu’ils étaient forts.
Jean, ses parents et d’autres membres de
sa famille partirent pour Bisesero parce qu’à
cet endroit, d’après ce qu’il a dit, “il y avait
beaucoup de Tutsis qui savaient se battre”.
Alexandre Rwihimba, qui vivait dans le
secteur Muramba, a décrit comment les Hutus locaux, qui auparavant étaient disposés à soutenir les Tutsis dans leurs efforts
pour défendre leur vie et leurs maisons, les
abandonnèrent dès qu’ils réalisèrent quelles
étaient la nature et l’échelle de l’opposition.
Les maisons furent brûlées et nombre de
Tutsis tués. Ceux qui survécurent, comme
Alexandre, partirent pour la plupart vers la
forêt. Il y passa une semaine, seul, à se cacher.
Puis, une nuit, il prit le risque de rendre visite
à un ami et voisin hutu, Thomas Sibomana.
C’est lui qui suggéra à Alexandre de se rendre
à Bisesero.
Il était mon grand ami. J’avais une machette à la main, car je craignais qu’il tente
de me tuer. Arrivé chez lui, j’ai frappé à sa

porte. Thomas est sorti. Il portait un pagne
de sa femme. Lorsqu’il m’a vu, il m’a salué
et il m’a dit d’entrer dans sa maison. Il m’a
donné de la nourriture et du lait. Il m’a dit
que les miliciens avaient pillé notre maison
et que beaucoup de membres de ma famille
étaient morts. Il m’a dit aussi que les Tutsis qui avaient pu s’échapper étaient allés à
Bisesero. Thomas m’a informé que pendant
la nuit, il amenait de la nourriture aux personnes qui se trouvaient à Bisesero.
Quand j’ai terminé de manger, je suis allé
moi aussi à Bisesero. Je suis passé par des
forêts. Je tombais souvent, car il faisait nuit.
Arrivé là-bas, je suis entré dans le groupe des
gens de Gisovu.
Comme Thomas, il y eut des Hutus qui restèrent fidèles à leurs amis, malgré les risques
importants que cela comportait. La première
pensée de Narcisse Nkusi fut pour la sécurité
de ses enfants. Sa famille et lui vivaient dans
le secteur Rwankuba, à Gisovu. Narcisse avait
deux bons amis à cet endroit, qui étaient hutus, et auxquels il faisait assez confiance pour
leur confier ses deux jeunes fils. Il partit ensuite pour les collines avec le reste de sa famille.
Quand j’ai réalisé que les miliciens commençaient déjà à tuer et à brûler les maisons, j’ai cherché comment je pourrais aider mes enfants à fuir et sauver certains de
mes biens. Je conduisis mes fils chez mes voisins, qui étaient de bons amis. Je conduisis
mon fils Hakizimana chez Bernardin Birara,
de la cellule de Munini. Il était également un
de mes grands amis et nous nous partagions
tout. Il m’avait même donné une vache. Puis,
je conduisis Uwitonze chez Paul Muyandekwe

18
qui était aussi un grand ami de la famille,
mon père lui ayant attribué une parcelle pour
y construire sa maison.
Ma femme et moi, avec notre fils cadet,
nous nous sommes réfugiés dans les montagnes avec les autres.
Reconnaissant la tournure que prenaient
les événements, Augustin Ndahimana Buranga décida lui aussi d’évacuer tous les
membres de sa famillee de la cellule Nyarutovu vers les collines.
J’habitais tout près de la route, à Nyarutovu. Quelques jours après la mort du président, j’ai vu des miliciens, des soldats et
des policiers qui se rassemblaient dans la forêt de Muhuhuli, avec l’intention d’attaquer
notre région. Comme j’avais vu que dans le
secteur de Mubuga on avait commencé à tuer
les Tutsis et à brûler leurs maisons, j’ai eu
peur et j’ai dit à mon épouse, Berthilde Mukangango, et à mes trois filles, Uwamahoro,
9 ans, Uwera, 7 ans, et Ingabire, encore bébé,
de quitter très vite notre maison pour aller
rejoindre les autres Tutsis qui s’étaient rassemblés sur les collines de Bisesero.
Nous avons laissé nos objets de valeur dans
notre maison, croyant que nous pourrions
immédiatement reprendre possession de nos
biens. Mais ce fut le contraire. Dès que nous
sommes sortis de nos maisons, les miliciens
commencèrent à piller et à détruire les maisons de tous les Tutsis de Bisesero.
Photo : Aloys Murekezi
Léopold Ngezahayo et sa famille avaient
trop peur pour rester dans leur maison, dans
la cellule Ruronzi, secteur Gitabura, à Gisovu. Le 8 avril, ils partirent pour le secteur de Bisesero, Gishyita, mais ils se virent

CHAPITRE 2. L’EXODE VERS BISESERO
obligés de repartir à cause de la violence. Ils
allèrent jusqu’à Kazirandimwe, où ils furent
accueillis à bras ouverts par d’autres Tutsis
déplacés et se sentirent en sécurité. Mais il
s’agissait d’un refuge précaire. Une semaine
plus tard, ils fuyaient à nouveau.
Nous avons subi une attaque dirigée par
les policiers Rukazanyambi, Sebahire et Seti,
de la commune de Gishyita. Ils nous ont
tiré dessus. Ils étaient accompagnés de paysans armés de machettes et de massues. Nous
avons rassemblé les femmes et les enfants
pour qu’ils ramassent des pierres que nous jetions sur l’ennemi. Quant aux hommes, nous
avons fait front à cette attaque, armés seulement de bâtons et de pierres. Nous avons essayé de nous défendre, car nous n’avions aucun autre moyen de nous sauver. Les personnes qui sont mortes dans cette attaque
ont surtout été les femmes et les enfants qui
étaient incapables de courir.
Leur destination suivante fut la colline
Muyira. Léopold a expliqué pourquoi ils
avaient choisi cette colline-là.
Nous voulions nous associer aux Tutsis de
la région qui avaient résisté aux assaillants
venus de Mubuga, de Musenyi et de Rubazo.
Damascène Ntaganira, accompagné de son
épouse et de leur enfant de trois ans, abandonna sa maison, située à Kibingo, Gisovu, et
partit pour Muyira, une colline qui revêtait
une importance historique pour la famille.
Nos parents avaient survécu au massacre
de 1962 après s’être réfugiés sur cette colline.
C’est pourquoi nous y sommes allés.
Aloys Murekezi et sa famille choisirent
Muyira pour la même raison.
Lors des massacres de 1962 et de 1973, nos

19
parents s’enfuirent également vers cette colline. De là, ils réussirent à se défendre.
Dans toutes les communes voisines, la violence avait éclaté. Les Tutsis fuyaient leurs
maisons. Certains allèrent à la paroisse catholique de Mubuga, d’autres à l’hôpital de Mugonero, à Ngoma, ou ailleurs. Innocent Ndahimana, du secteur Ruragwe, Gitesi, a expliqué comment et pourquoi il était allé à Bisesero.
Des miliciens interahamwes venus de Rutsiro ont attaqué Gitesi. Les Hutus et les Tutsis se sont alliés pour riposter à ces attaques.
Le lendemain, tout le monde a su qu’il s’agissait d’un problème ethnique. Les Hutus se
sont alors détachés des Tutsis. C’est ainsi que
les maisons des Tutsis ont été incendiées et
leurs vaches volées. A partir du lendemain,
les Tutsis ont été tués pendant deux jours
consécutifs.
J’étais domestique dans une famille de Hutus. Le chef de cette famille a voulu me tuer,
mais j’ai réussi à m’échapper. J’ai pris la
fuite vers Bisesero, où se trouvait ma famille.
Chez nous, les Tutsis avaient résisté à toutes
les attaques lancées contre eux.
Après chaque attaque et chaque massacre
perpétrés dans les communes voisines de Bisesero, la peur s’intensifiait. Les survivants
partaient vers les collines, lesquelles représentaient leur dernier avant-poste d’espoir ;
presque tous avaient échappé à des massacres
orchestrés par les hommes qui allaient se distinguer à Bisesero – Clément Kayishema, le
Dr Gérard Ntakuritimana et Obed Ruzindana, entre autres. Certains des premiers réfugiés étaient les rescapés du massacre du 12
avril perpétré au bureau communal de Rwa-

matamu ; ils furent suivis de ceux qui fuirent
les massacres suivants :
15 avril : Paroisse catholique de Mubuga,
Gishyita ;
16 avril : Paroisse et hôpital adventistes
du Septième Jour de Mugonero, Ngoma, Gishyita
17 avril : Paroisse de Kibuye, Gitesi ;
17 avril : Foyer St Jean, Gitesi, Kibuye ;
18 avril : Stade de Gatwaro, Gitesi ;
28/29 avril : Colline de Kizenga, Rwamatamu.
Nombre des réfugiés arrivés à Bisesero
en quête de sécurité avaient été chassés
non seulement de leur maison, maiss aussi
d’autres collines qui avaient constitué leur
refuge initial, comme Sakinyaga et, surtout,
Karongi, une autre colline très escarpée. Dans
le secteur Mara, à Gishyita, une attaque commise par des tueurs locaux le 9 avril poussa
les gens à partir vers la colline de Karora, où
ils allaient mettre sur pied une courageuse défense. Anathalie Usabyimbabazi a décrit comment, une fois de plus, ils furent forcés de fuir
et de continuer à courir d’un refuge illusoire
à un autre.
Les assassins sont venus nombreux pour
nous tuer. A ce moment-là, une grande partie
d’entre eux était des paysans des environs et
il y avait peu de militaires armés de grenades.
Les hommes et les jeunes gens ont pris des
pierres et des lances pour se défendre et les
femmes et les filles ont ramassé des pierres
pour les aider à se défendre. Nous étions
presque 5.000. Nous avons combattu contre
ces assassins aussi bien que nous l’avons pu.
Mais nous étions peu nombreux par rapport à
eux et ils utilisaient des machettes et des gre-

20
nades, alors que nous n’avions que des pierres
et des lances. Après cela, j’ai couru vers Murangara, une autre colline. Mais, une fois là,
j’ai vu que les mêmes assassins nous poursuivaient. Mes deux enfants ont laissé leur
vie sur cette montagne. J’ai été frappée sur
tout le corps avec des machettes, surtout au
cou et à la tête. Ils me laissèrent pour morte,
mais une fois qu’ils furent partis, je me relevai et je partis pour la paroisse de Mubuga,
le dimanche 10 avril.
Après le massacre commis le 15 avril à la
paroisse de Mubuga, Bisesero fut la destination suivante d’Anathalie.
Les gens se dirigeaient vers Bisesero. Je fis
de même, pour pouvoir rejoindre les autres
Tutsis qui étaient menacés.
Alphonsine Mukandirima était chez sa
tante à Gishyita lorsque les tueries commencèrent. Elle avait onze ans à l’époque. Le 8
avril, elles partirent pour Jurwe, à Bisesero.
Mais le lendemain, des groupes armés arrivèrent sans crier gare et elles prirent la fuite
vers Gititi. Les tueries se poursuivirent, et
l’une des victimes fut la mère d’Alphonsine.
Ce sont ses frères et elle qui trouvèrent son cadavre alors qu’ils fuyaient, et ils l’enterrèrent.
Puis ils se dépêchèrent vers Bisesero.
Comme on nous attaquait régulièrement,
nous avons préféré rejoindre les autres réfugiés Tutsis qui étaient à Bisesero, sur la colline de Muyira.
Elizaphan Ndayisaba, un garçon de douze
ans, se consacrait alors à son activité préférée
– garder les vaches de sa famille – lorsque son
père alla le chercher un soir sur la colline de
Kagali, à Bisesero.
Il est venu me demander de conduire

CHAPITRE 2. L’EXODE VERS BISESERO
immédiatement les vaches à la colline de
Muyira. Arrivé là, j’ai vu beaucoup de gens
qui étaient rassemblés et avaient peur. J’ai
conduit mes vaches auprès des autres. Dès
ce jour, nous sommes restés sur cette colline. Nous passions des journées entières sans
rien manger. Nos vaches n’avaient pas assez
d’herbe pour manger. Souvent la pluie tombait et les enfants grelottaient de froid.
Claver Mbugufe et sa famille quittèrent
leur maison de Bwishyura, à Gitesi, le 13
avril. Ils firent une halte à Karongi puis continuèrent jusqu’à Bisesero. L’épouse de Claver,
Jeanne, et ses deux enfants – Nyirahabimana,
trois ans, et Musabyimana, un an – trouvèrent la mort à Karongi le 26 avril, lorsque
des camionnettes arrivèrent, avec à leur bord
des soldats venus de Kigali et des miliciens
provenant de plusieurs communes de Kibuye.
Un grand nombre de personnes furent tuées,
mais la tuerie se poursuivit pendant encore
trois jours, après quoi Claver et les autres survivants partirent pour Bisesero.
Il y avait beaucoup de réfugiés à Bisesero,
bien plus qu’il y en avait eu à Karongi.
Durant les deux mois suivants, Claver allait passer son temps à courir sur les flancs de
Karongi, Muyira et d’autres collines de Bisesero. La plupart de ceux qui avaient quitté
les sites d’autres massacres pour Bisesero allaient trouver la mort sur ces collines. Et les
réfugiés qui avaient abandonné Bisesero au
début du génocide en direction de communes
voisines allaient eux aussi devenir des victimes du génocide.

Chapitre 3
Avril 1994 : la résistance
Photo : La colline Muyira, à Bisesero, sur
laquelle eurent lieu la plupart des combats
Photo : Amiel Gafirigita
Terrifiés par la violence de plus en plus intense, les résidents locaux gravirent à grandpeine les flancs des collines de Bisesero. Ils
grimpèrent aussi sur celles de Rubazo, Kiziba, Ngendombi, Murambi, Mutiti, Kivumu,
Rurebero, Kazirandimwe, Gitwa, Uwingabo,
Nyiramakware et Rwirambo, entre autres,
mais c’est sur Muyira qu’ils furent tout particulièrement nombreux à se rassembler ; c’est
une colline couverte de forêts et de broussailles, lesquelles fournissaient plus de cachettes possibles.
Durant les massacres de 1962 et 1973, les
Tutsis avaient également fui vers la colline
Muyira et, à partir de là, ils avaient réussi à
se défendre. C’est sur cette colline que la plupart des combats eurent lieu en 1994 ; c’est là
que les réfugiés donnèrent, pour reprendre les
mots de l’un d’entre eux, “jusqu’à la dernière
goutte de leur force” pour survivre.
Le 9 avril, il y avait déjà des milliers de
réfugiés sur les collines de Bisesero. Certains
étaient venus avec leur famille et leur bétail,
persuadés que l’histoire allait se répéter et

qu’ils parviendraient à tenir bon. D’autres
vinrent seuls, les membres de leur famille
ayant déjà été tués et leurs maisons détruites
lors de la violence qui avait marqué le début
du génocide. Parmi eux il y avait les malades
et ceux submergés par le chagrin – certains
avaient probablement déjà perdu tout espoir.
Des Tutsis vinrent à Bisesero en provenance
des quatre coins de la région, réalisant qu’ils
devaient s’unir pour survivre. Lorsqu’ils arrivaient sur place, il devenait évident que la
lutte serait longue et dure.
Selon Uzziel Ngoga, la première bataille des
collines de Bisesero eut lieu sur la colline Rurebero le 9 avril. Les agresseurs étaient venus
de la commune Gishyita.
Les assassins avaient des fusils et des grenades et les paysans avaient des machettes
et des massues, alors que nous, nous avions
seulement des pierres, des lances et quelques
machettes. Malgré tout, nous avons combattu
et durant le premier assaut, quarante personnes de notre camp ont été tuées, alors que
seulement sept assassins sont morts.
Nous avons été battus sur la colline de Rurebero, et nous avons donc dû nous déplacer
vers la colline de Kiziba.

21

22

CHAPITRE 3. AVRIL 1994 : LA RÉSISTANCE

Edmon Mugambira était passé par Rurebero, puis Ngendombi, avant de se retrouver
lui aussi à Kiziba. Il a dit qu’au départ ils se
battaient surtout contre des paysans munis
d’armes traditionnelles, mais qu’au fil des batailles, les assassins devinrent plus nombreux
et mieux armés.
Arrivés à Ngendombi, nous nous sommes
encore défendus en jetant des pierres et des
lances. Cela fut un échec ; nous nous sommes
alors déplacés vers Kiziba où se trouvaient
d’autres Tutsis de Gishyita et de Bisesero, qui
combattaient contre d’autres assassins. Nous
les avons épaulés, mais c’était dur, car les
assassins avaient des grenades et des fusils,
alors que nous n’avions aucune arme à feu.
Des assassins de toutes sortes, y compris
des femmes et des enfants, arrivèrent à Kiziba
en sifflant et en criant “Tubatsembatsembe”,
ce qui signifie “éliminez-les tous”, pour terrifier les réfugiés. L’épouse d’Amiel Gafirigita
et certains de ses enfants trouvèrent la mort
sur la colline Kiziba. Ses trois enfants restants, dont deux étaient blessés, et lui continuèrent à résister.
Nous avons essayé de combattre, mais les
assassins avaient des fusils et des grenades.
Nous nous sommes déplacés vers la colline
de Kiziba où nous nous sommes également
battus. Même si nos enfants ont fait leur devoir, dans la mesure où il y a eu des morts
dans le camp des assassins, beaucoup sont
morts de notre côté. Nous avons pu nous
procurer quelques fusils appartenant aux assassins morts au combat. Les assassins nous
ont encerclés. Comme eux, nous formions
des groupes. Ils nous ont battus. C’est à ce
moment-là que ma femme est morte, tout

comme mes enfants. Quant à moi, je résistais, mais difficilement, car j’étais fatigué.
Photo : Claver Mushimiyima, 17 ans
Les réfugiés partirent en courant vers la
colline Muyira, où un groupe d’entre eux
s’était attelé avec détermination à la tâche
de tenir les assassins à distance. Efesto était
parti à Muyira au tout début du génocide.
La plupart des réfugiés qui s’y trouvaient à
ce moment-là étaient venus soit de Bisesero
soit d’autres secteurs de Gishyita. Outre les
Tutsis, il y avait également un certain nombre
de Hutus et de Twas, tout aussi effrayés par
l’insécurité croissante. Efesto a expliqué comment, même alors qu’ils étaient profondément
désespérés, les réfugiés avaient commencé à
collaborer pour s’assurer de leur survie.
Nous nous sommes rassemblés sur la colline. Les gens ont commencé à paniquer et
à ne pas manger tellement ils avaient peur.
D’autres jeunes, comme Nzigira, Gatwaza et
Habimana, et moi nous sommes adressés aux
jeunes qui avaient peur et avons commencé
à leur remonter le moral. Deux vieux, Karamaga et Birara, nous encourageaient à nous
préparer afin de pouvoir chasser les miliciens.
Les enfants et les femmes ont commencé à
chercher des pierres. Nous les mettions dans
des sacs. Les premiers jours, durant la nuit,
les gens se réchauffaient autour du feu. Mais
souvent la pluie tombait et les gens tremblaient de froid.
Le père de Nteziryayo avait mené sa famille
et leurs vaches vers la colline Muyira. Nteziryayo n’était alors âgé que de neuf ans, et
il s’efforçait de trouver des raisons pouvant
expliquerr leur faim, le fait qu’ils n’avaient
plus de toit au-dessus de leur tête, leur déses-

23
poir et la succession d’attaques brutales. Son
père ne pouvait pas lui donner de réponses.
La seule motivation qui guidait les réfugiés
était la lutte pour survivre, et Nteziryayo luimême avait un rôle à jouer dans cette lutte.
Je demandais souvent à mon père pourquoi
nous étions en train de souffrir, ne trouvions
pas facilement de nourriture, n’avions pas de
logement, alors que nos maisons étaient toujours là. Je lui demandais aussi pourquoi on
avait commencé à nous chasser et à nous
tuer, alors qu’avant les gens mouraient de
mort naturelle. Pourquoi, après la mort de
Habyarimana, que je n’avais jamais vu de ma
vie, des innocents avaient-ils été massacrés ?
Mon père ne m’a donné aucune réponse. Je
posais toutes ces questions, après chaque jour
passé sur cette colline.
Quand beaucoup de gens se sont rassemblés, on nous a obligés à aller ramasser des
pierres, pour pouvoir nous préparer pour les
combats. Nous avons parcouru toutes les collines de Bisesero à la recherche de pierres.
Nous avons rassemblé beaucoup de pierres là
où nous étions, à Muyira.
Léoncie Nyiramugwera grimpa jusqu’au
sommet de la colline Gitwa avec des amis et
des membres de sa famille. Accompagnée des
autres femmes, elle allait chercher des pierres
pendant que les hommes s’efforçaient de repousser les tueurs. Usés par la violence interminable, ils finirent par conclure que leurs
chances de survie seraient accrues s’ils allaient rejoindre les autres Tutsis au sommet
d’une seule colline, Muyira.
Nous avons beaucoup souffert sur cette colline. Nous logions à l’extérieur, alors que
nous avions l’habitude de loger dans des mai-

sons. Les gens ont commencé à souffrir de la
diarrhée. Dans le courant du mois d’avril, la
saison des pluies, une forte pluie est tombée.
Tous ces problèmes s’ajoutaient à la panique
qui nous avait envahis à l’idée d’être tués par
les miliciens qui nous attaquaient.
C’est sur Muyira que les réfugiés élaborèrent une stratégie qui allait leur permettre
de survivre jusqu’à la fin du mois d’avril. Claver Mushimiyimana a décrit leurs plans dans
leurs grrandes lignes.
Nous avons pris la décision que tous les
hommes et les jeunes gens devaient combattre
sans craindre le bruit des fusils et des grenades. Si quelqu’un tombait mort, chacun de
nous devait avancer, pour nous mélanger avec
les assassins. Les femmes et les enfants pourraient regrouper les pierres, pour que nous
puissions les prendre facilement, car ce qui
était important, c’étaient nos armes. Le lendemain matin, nous avons combattu de cette
façon.
Siméon Karamaga joua un rôle central
dans les efforts pour élaborer une stratégie
de défense. Les réfugiés ne disposaient que
d’armes traditionnelles – lances, machettes,
épées, couteaux et massues cloutées – pour se
protéger des armes à feu et des grenades. Leur
première mesure consista à élire des chefs.
Nous avons décidé de nous rassembler sur
une même colline et nous sommes partis
avec nos enfants et tous nos biens, surtout
des vaches. Sur la colline de Muyira, nous
étions trop nombreux. C’est pourquoi nous
nous sommes organisés pour choisir les chefs
qui pourraient nous diriger. Pour choisir un
chef, nous voulions quelqu’un qui n’aurait pas
peur, qui pourrait encourager les autres et

24

CHAPITRE 3. AVRIL 1994 : LA RÉSISTANCE

qui avait une expérience du combat. Nous
avons désigné comme chef Aminadabu Birara
et nous lui avons donné le grade de commandant. C’était un homme sage, de mon âge.
Il nous donnait le plan à suivre pour pouvoir repousser les miliciens. Il faisait partie
des Abaseseros, qui combattaient depuis 1959.
Malheureusement, Birara a été tué vers la fin
du génocide, à Bisesero. On m’a désigné également pour être l’adjoint de Birara. J’avais
des équipes que je dirigeais.
En cas de bataille, on attendait des réfugiés
qu’ils fissent preuve d’un courage énorme ; ils
étaient en effet censés dévaler le flanc de la
colline en courant et se mêler à l’ennemi, en
utilisant une tactique connue sous le nom de
Mwiuange sha, ce qui signifie “allez vous mélanger”.
Les miliciens portaient des habits blancs
quand ils nous attaquaient. Lorsque nous les
voyions arriver, j’allais devant les autres et
je demandais à tout le monde de se coucher.
Les miliciens arrivaient en tirant. Mais, lorsqu’ils se rendaient compte que tout le monde
était couché, ils se rapprochaient. Je demandais alors aux Abaseseros de se lever et de
se mêler aux miliciens, car ainsi, ils ne pouvaient pas jeter des grenades ou tirer avec
leur fusil sans prendre le risque de tuer les
leurs.
Notre commandant, Birara, restait derrière pour surveiller les personnes qui avaient
peur : il donnait des coups de bâton à ceux
qui refusaient d’avancer. Il demandait également aux femmes et aux enfants d’apporter
des pierres ou des bâtons. Notre commandant
essayait de cacher les cadavres des Abaseseros, pour ne pas provoquer la crainte chez les

autres au moment du combat.
Edmon sentait qu’alors même qu’ils préparaient leur défense, les réfugiés savaient que
la mort était inévitable.
Notre préparation était une véritable tentative de suicide. Comment se préparer à
combattre contre quelqu’un qui avait un fusil,
alors que nous n’avions rien ?
Il a expliqué en détail la manière dont les
réfugiés se positionnaient le long du flanc de
la colline de manière à protéger les plus vulnérables.
Les hommes qui savaient se battre nous ont
classés selon la capacité de chacun : ils ont
groupé les jeunes gens forts et les hommes
forts au premier rang, au milieu de la colline ;
les filles et les femmes qui ramassaient et
rassemblaient des pierres, au deuxième rang ;
les vieux avec tout le bétail, au sommet de
la colline. Pour nous qui étions au premier
rang, nous prenions position sur une même
ligne, afin que le nombre des victimes soit peu
élevé quand les assassins tireraient sur nous.
Pour la même raison, nous nous couchions
par terre quand ils ne nous avaient pas encore approchés. Nous devions éviter de gaspiller des pierres : nous ne devions les lancer
que lorsque nous étions sûrs de pouvoir toucher l’ennemi.
Comme ils devaient faire face à une succession quotidienne de batailles, les réfugiés
élaborèrent une routine pour gérer les combats, ainsi que la luutte contre la faim et les
éléments. Bien qu’ils fussent de plus en plus
nombreux, ils restèrent unis, comme s’en souvient Siméon. C’était là le facteur fondamental qui les rendait capables de repousser ceux
qui voulaient les tuer.

25
Souvent nous repoussions l’adversaire assez loin. J’aimais être devant les autres. Parfois, je demandais aux Abaseseros de reculer,
quand je voyais que nous pouvions être dispersés et tomber dans la zone de l’ennemi.
Nous avions aussi des jeunes qui nous aidaient à diriger les autres. Les jeunes que
nous avions choisis étaient : Nzigira (décédé),
fils de Birara, Aron Gakoko (toujours vivant),
Efesto Habiyambere (toujours vivant), Habimana (décédé). Quand on terminait de chasser l’ennemi, on se rassemblait sur la colline
de Muyira pour faire le bilan de la journée.
Le soir, nous nous réunissions et nous distribuions les diverses tâches. Pour avoir la force
de travailler le lendemain, nous abattions des
vaches très vigoureuses, dont nous buvions le
lait et mangions la viande. Cela nous revigorait.
Un groupe était chargé de faire la cuisine,
tandis qu’un autre veillait pour éviter que
l’ennemi ne nous surprenne. D’autres personnes enterraient nos gens. On ramassait
aussi de nouveau des pierres.
Même si la pluie tombait sur nous et même
si nous ne dormions pas , nous avions le moral, car nous voyions que nous parvenions à
chasser les miliciens, alors qu’ils avaient des
fusils. Avec nos bâtons, on battait un milicien
et il mourait immédiatement.
Photo : Claver Mushimiyima, 17 ans
Photo : Sylvère Gatwaza, agriculteur de 27
ans
Mais, comme l’a souligné Siméon, les réfugiés avançaient surtout dans la bataille parce
qu’ils n’avaient pas d’autre choix, “nulle part
où fuir”. Eric a rendu hommage à leurs chefs
et a parlé des liens qui unissaient les réfugiés.

Nous étions attaqués fréquemment. Mais
durant les premiers jours, il y eu peu de
morts, parce que nous étions encore nombreux
et bien organisés pour nous défendre. Nous
voyions très bien que nous n’avions aucun refuge, puisque nos autorités et nos voisins Hutus voulaient nous tuer. Nous avons donc décidé d’unir nos forces pour combattre, malgré le fait que nous avions seulement des machettes et des lances.
La génération des aînés abaseseros avait
insufflé l’esprit de lutte chez leurs enfants,
comme le montre le témoignage de Sylvère
Gatwaza. Sylvère, alors âgé de 24 ans, s’était
engagé à se battre dès le début, lorsque ses
amis et lui chassèrent le tueur de l’un de leurs
voisins dans leur cellule natale de Ngabo, à
Gishyita. Après cet incident, ils se mirent à
chercher des armes et, une fois à Muyira, demandèrent qu’on leur expliquât la meilleure
manière de les utiliser.
Nous avons aussi choisi des vieux pour
nous enseigner comment combattre. Chaque
jour, les miliciens venaient dans les voitures
appartenant à Obed Ruzindana et aux bourgmestres de Gisovu et de Gishyita pour nous
massacrer. Mais pendant le mois d’avril, ils
ont été déçus, car nous avons nous aussi tué
beaucoup de miliciens.
Uzziel fut parmi les réfugiés qui utilisèrent
la tactique de la “mêlée” le dimanche 10 avril.
Nous avons un terme en kinyarwanda, décrivant exactement la tactique qui consiste
à se mélanger avec les assassins, pour les
empêcher de tirer. Ce terme est Mwiuange
sha. Cela nous permet d’utiliser, nous aussi,
des machettes. Les assassins commencèrent
à réaliser que parmi eux il y avait des pertes.

26

CHAPITRE 3. AVRIL 1994 : LA RÉSISTANCE

Ils couraient pour revenir le jour suivant. Le
lundi fut identique au dimanche. Pendant la
nuit, nous enterrions nos morts et nous soignions nos blessés.
David Kayijaho a identifié deux des organisateurs des miliciens qui arrivèrent ce lundilà.
Le lundi 11 avril, les miliciens interahamwes qui étaient dans la voiture de Ruzindana et de Mika nous ont envahis. Nous
avons lutté contre eux jusqu’à ce que nous
réalisions que nous avions perdu un grand
nombre de personnes. Nous avons alors pris
la fuite dans la brousse. Les miliciens Interahamwe ont continué leur massacre, en faisant la chasse dans la brousse. Les gens ne
cessaient pas de mourir. Deux de mes frères
ont été victimes de ces massacres. Ma mère,
qui était aveugle, n’a pas quittté la maison,
qui a été incendiée alors qu’elle se trouvait
encore à l’intérieur.
Bernard Kayumba se trouvait à la paroisse
de Mubuga lorsque la plupart des réfugiés
qui s’y étaient abrités trouvèrent la mort le
15 avril. Il partit pour Bisesero, où il trouva
les mêmes tueurs qu’à Mubuga – Sikubwabo,
Mika et Muhirwa – et d’autres. Il a donné le
nom des autres hommes qui firent des tueries
de Bisesero une partie de leur “travail”.
Les organisateurs des massacres de Bisesero étaient Eliezer Niyitegeka, ministre de
l’Information, Clément Kayishema, préfet de
Kibuye, Charles Sikubwabo, bourgmestre de
Gishyita, Aloys Ndimbati, bourgmestre de Gisovu, Obed Ruzindana, homme d’affaires, Alfred Musema, directeur de la fabrique de thé
de Gisovu, et les conseillers Mika Muhimana,
Muhirwa et Vincent Rutaganira.

Josué Rubambana, de Nganzo, secteur Gishyita, se rendit à la colline de Runyangingo,
à Bisesero, après le meurtre de sa femme et
de sa petite fille, le 16 avril à Mugonero. Il
resta immobile sous un tas de cadavrres, faisant croire aux miliciens qu’il avait été tué
lui aussi. Mais ce ne fut pas la dernière fois
qu’il vit les hommes qui avaient orchestré et
exécuté le massacre de Mugonero.
Les mêmes génocidaires – le Dr Gérard, Obed Ruzindana, Clément Kayishema et
Charles Sikubwabo – venaient tous les jours
nous attaquer. Les camionnettes de l’usine de
thé de Gisovu transportaient les génocidaires.
J’ai vu aussi Musema, le directeur de l’usine
de thé de Gisovu.
Nous aussi nous nous sommes organisés et
nous avons tué beaucoup de miliciens et de
soldats. Nous utilisions des pierres et des bâtons.
Photo : David Kajyijaho, agriculteur de 32
ans
Photo : Josué Rubambana
La transformation du jour au lendemain de
fonctionnaires locaux, de policiers et de soldats en bourreaux constituait un spectacle
que la plupart des réfugiés avaient du mal
à croire. Anathalie Usabyimbabazi a exprimé
son choc.
C’était incroyable pour nous de voir un
policier communal armé d’un fusil tirer sur
des gens qui n’avaient que des pierres. Finalement, ce policier est mort : il est tombé
entre les mains de ces mêmes personnes qui
n’avaient rien par rapport à des gens bien armés.
Pascal Mudenge, de Musenyi à Gishyita,
repoussa les assaillants à Rurebero le lundi.

27
Mais ces derniers revinrent avec des soldats,
des fusils et des grenades, et les réfugiés partirent pour Muyira.
Le lendemain, un grand massacre a eu
lieu, dirigé par Charles Sikubwabo, bourgmestre de la commune de Gishyita. Nous
avons fait front à cette attaque et nos adversaires ont reculé jusqu’à la colline de Gitwa.
A ce moment-là, nous avions pour armes des
pierres, ramassées par les femmes et les enfants, des bâtons et très peu de machettes.
Nous luttions sans réserve, dans la mesure où
nous n’avions aucun autre moyen de salut. Le
bourgmestre de la commune de Gishyita est
allé demander des renforts au préfet de Kibuye, en lui expliquant que Bisesero avait été
prise par les Inyenzi et qu’ils y avaient installé leur drapeau.
Presque tout le monde avait un rôle à jouer
dans la défense. Léoncie a mis l’accent sur
l’importance du rôle des femmes dans les
combats.
Les miliciens venaient vers nous en tirant.
Nos hommes allaient les chasser avec des
lances et des machettes. Nous, les femmes et
les filles, nous courions derrière eux, portant
des pierres dans nos pagnes. Nous étions très
rapides pour apporter ces pierres. Certaines
filles étaient très courageuses et combattaient
plus que les hommes.
Ils souffrirent tous, vieux et jeunes, pareillement. Nteziryayo, alors âgé de neuf ans,
se souvient de leur expérience collective.
Les femmes et les enfants commençaient
à fuir en courant et les miliciens couraient
aussi pour nous tuer. Lorsqu’ils s’approchaient d’une personne âgée ou d’un enfant
qui était incapable de courir, les miliciens

le tuaient immédiatement à coups de machettes. Un autre groupe de miliciens allait
détruire nos maisons, récolter les vivres qui
étaient dans nos champs et voler également
nos vaches.
A chaque moment, je courais comme un
animal. Aucun enfant ne savait où était sa
mère ou son père. Je mangeais des tiges
d’arbres. Je voyais les cadavres de membres
de ma famille sur les collines. Quelquefois
pendant que je courais, je tombais sur quelqu’un qui avait reçu des coups de machette et
qui respirait encore. J’étais bouleversé quand
cette personne me demandait de l’eau alors
que je ne pouvais pas en trouver.
Caritas Nyirakanyana, qui avait huit ans,
prit part à l’effort pour survivre.
J’étais parmi les vieux et les enfants qui
ramassaient des pierres pour faciliter notre
défense dans les combats. Mais quand le
temps de fuir arrivait, nous courions avec
les autres. Ceux qui se fatiguaient, les assassins les tuaient. Les collines où nous combattions étaient Rurebero, Kiziba et la plupart
du temps la colline de Muyira. J’avais de la
chance car j’étais petite. Quand je me fatiguais, les hommes me portaient sur leur dos
tout en courant.
Nos dirigeants nous disaient que si nous
nous mélangions aux assassins, ils ne pourraient pas tirer sur nous mais utiliseraient
des machettes et des massues. Comme nous
avions aussi ces armes, il y avait des morts
des deux côtés. C’est pour cela que quand les
assassins s’approchaient de nous, nous appliquions cette formule. Mais nous étions ceux
qui perdions le plus de gens, jusqu’à ce que
nos hommes et nos jeunes gens soient presque

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CHAPITRE 3. AVRIL 1994 : LA RÉSISTANCE

anéantis.
Emmanuel Sinigenga, qui n’avait alors que
onze ans, fit preuve d’un grand courage.
Les assassins venaient nombreux ; ils lançaient des grenades et tiraient à distance.
Nous décidions de nous approcher d’eux car
nous avions l’habitude de nous mêler à eux
de manière à ce qu’ils ne puissent pas tirer
sur nous à cause de la petite distance qui
nous séparait. Ils utilisaient des machettes à
ce moment-là, comme nous. Dans ce cas, les
assassins couraient vite car ils avaient peur
de mourir, même s’ils étaient des tueurs.
On ne peut guère concevoir une épreuve
plus difficile pour un jeune ou un enfant. Les
souvenirs de ces mois de lutte ne les quitteront jamais. Malgré son jeune âge, Antoine
Ngiruwonsaga, qui avait alors treize ans, savait que les réfugiés n’étaient autorisés à se
retirer de la bataille que lorsque l’ordre leur
était donné à tous de courir. Il a parlé de la
douleur qu’il endurait alors qu’il continuait
de se battre.
C’était terrible de ramasser des pierres
alors que nos mains saignaient sans arrêt.
Quand on les jetait, elle n’allaient pas plus
loin que dix mètres, car nous n’avions pas de
force.
Malgré sa jeunesse – sept ans – Uwayisenga
apporta sa contribution à la défense des réfugiés.
Des gens nous demandaient d’aller ramasser des pierres. Nous les rassemblionns. Les
hommes les utilisaient pour chasser les miliciens.
Malgré le courage avec lequel ils combattirent, certains allaient trouver la mort. Dès
la première attaque lancée contre les réfugiés,

il y eut des victimes. Catherine Kamayenge,
âgée de 76 ans, était allée à Muyira avec son
époux, Marcel Gasamunyiga, ses filles, Berthilde Mukagasana et Ancilla Uwimana, et
les enfants de ces dernières. Son mari fut tué
peu après leur arrivée.
A ce moment-là, il commença à pleuvoir et
nous tremblions sans arrêt. Les vaches beuglaient et les enfants se sont mis à pleurer
aussi. A partir de ce jour-là, nous avons passé
notre vie dans la brousse.
Le lendemain, les Interahamwes ont commencé à nous pourchasser. Ils étaient
conduits par notre conseiller Muhirwa, et
Rwigimba, qui était un policier. Mon mari
mourut le premier car c’est lui qui gardait nos
vaches quand les miliciens sont venus les lui
voler. Il a reçu une pierre dans la tête et a
succombé immédiatement. Nous n’avons pas
eu de problèmes pour l’enterrer car c’était
encore le début du génocide et les choses
n’étaient pas encore trop graves.
Les génocidaires nous attaquaient, mais
nous essayions quand même de nous organiser. Les hommes avaient des lances et des
machettes pour essayer de nous défendre.
Nous, les femmes et les filles, étions chargées
de ramasser des pierres pour pouvoir chasser
les assaillants. Ainsi, nous étions obligées de
passer des journées entières à les ramasser.
Ma vieillesse ne m’a pas épargné les tourments du ramassage de pierres.
Photo : Valence Nsengiyumva, douze ans
Mais certains des réfugiés étaient déjà grièvement blessés à leur arrivée à Bisesero. Ils
ne pouvaient rien faire pour faire avancer la
lutte collective. Parmi eux il y avait Thamari
Nyiranturo, qui était alors âgée de 57 ans.

29
Elle-même adventiste, et veuve d’un pasteur
adventiste, Thamari s’était réfugiée à la paroisse adventiste de Mugonero. Elle reçut un
coup de crosse de fusil sur la tête durant le
massacre du 16 avril et “[prit] le chemin de
Bisesero”.
Photo : Uwayisenga, onze ans, porte les cicatrices laissées par les coups de machette
Les miliciens sont aussi venus tuer à Bisesero. Comme je n’avais plus la force de courir
et de ramasser des pierres, je suis allée dans
des buissons. Je suis restée là parce que je ne
pouvais plus marcher. La plaie que j’avais à
la tête s’était infectée. Pendant trois mois de
génocide, je suis restée dans la brousse sans
bouger, sans manger. Les mouches venaient
sucer mes plaies ; je n’avais même pas la force
de les chasser. La pluie tombait sur moi.
La vie quotidienne des réfugiés de Bisesero
était marquée par une profonde souffrance et
la pertte d’êtres chers. Valence Nsengiyumva
n’avait que huit ans à l’époque, mais il n’oubliera jamais le meurtre de sa mère, auquel
il assista. Ses parents les avaient amenés, ses
frères et lui, à Bisesero au début des tueries.
Les assassins venaient nous tuer alors que
nous ne leur avions rien fait de mal. Mes
frères et mes parents sont allés combattre les
assassins avec des voisins de chez nous, mais
les assaillants avaient des fusils et des grenades et ils étaient bien plus nombreux que
nous. Ils nous ont tiré dessus. Nous avons
couru, mais j’ai vu beaucoup de morts de
notre côté. J’ai couru avec mes parents mais,
au bout de quelques jours, ma mère a succombé à la fatigue, et les assassins l’ont tuée
à coups de machettes. Moi, ils m’ont frappé
presque sur tout le corps, surtout sur la tête ;

vous voyez les cicatrices.
“Je suis resté couché là où je suis
tombé. Pendant la nuit j’ai réussi à me
lever et j’ai entendu la voix de mon père
et des autres. Mais il ne savait pas où
j’étais tombé, laissé pour mort. ”
Finalement je suis monté vers leurs positions, et mes deux frères étaient là, avec mon
père.
Quand les assassins ont recommencé à attaquer nos gens, je suis resté derrière avec
les vieux qui n’avaient pas la force de combattre. Je courais difficilement à caaaquer nos
gens, je suis resté derrière avec les vieux qui
n’avaient pas la force de combattre. Je courais difficilement à cause de mes plaies qui
s’étaient infectées, et les assassins me rattrapaient et me frappaient encore avec des machettes. Finalement mes grands frères m’ont
mis dans un endroit où les assassins ne pourraient pas me trouver, et toutes les nuits ils
venaient me voir. Les assassins passaient là
où je me cachais, mais ils ne me voyaient pas.
Parmi les tactiques centrales des assaillants
figuraient les efforts pour faire mourir de faim
les réfugiés ; Augustin a décrit comment des
femmes et des enfants veillaient à faire réussir
cette stratégie.
Même les enfants et les femmes de Bisesero ont tué. Ils venaient eux aussi récolter
les vivres qui étaient dans nos champs. Moi,
j’ai vu personnellement des femmes tuer deux
enfants de mon grand-frère Charles Munyaburanga.
Les enfants, à l’instar des adultes, n’étaient
pas préparés pour la vitesse à laquelle leurs
amis se transformèrent en ennemis. Uwayisenga, alors âgée de sept ans, ne comprenait

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CHAPITRE 3. AVRIL 1994 : LA RÉSISTANCE

pas bien pourquoi son père avait insisté pour
qu’ils abandonnent leur maison du secteur
Rwankuba pour aller à Bisesero.
Arrivée sur cette colline, j’ai entendu des
gens qui disaient qu’un certain Habyarimana
était mort, et que c’était pour cela qu’on était
en train de chasser les Tutsis. J’ai demandé
à ma mère si nous étions aussi des Tutsis ;
elle m’a répondu : “oui”. Nous sommes restés sur la colline en tremblant. Personne ne
trouvait le sommeil. Les petits enfants pleuraient beaucoup. Nous étions trop nombreux.
Quand les miliciens arrivaient, nous nous
dispersions aussitôt, les enfants se séparaient
de leur maman en fuyant.
Uwayisenga était seule lorsqu’elle se retrouva nez-à-nez avec un milicien qui était
jadis son ami.
Un jour, les miliciens nous ont attaqués.
Quand je les ai vu arriver, j’ai couru. L’un
des milicienss m’a vu courir. Il a couru derrière moi en voulant me tuer. Ce milicien
était un homme fort et il m’a attrapée. Je
n’avais plus la force de continuer à courir à
cause de la faim et de la fatigue. Quand le
milicien est arrivé sur moi, j’ai été très étonnée car c’était mon ami. Il s’appelait Hazigama et était originaire lui aussi du secteur
Rwankuba. Avant le génocide, Hazigama passait toutes les journées chez nous à la maison
parce qu’il cultivait les champs de mon père
et recevait un salaire. Il le recevait à temps et
nous n’avions aucun problème avec lui.
Il travaillait pour mon père, mais je le respectais beaucoup. Quand il terminait de cultiver, il venait à la maison ; souvent je lui donnais de l’eau pour se laver. Ma mère lui donnait à manger. On jouait avec lui, et il était

donc comme notre frère, malgré qu’il n’était
pas de la famille.
Avec l’innocence qui caractérise l’enfance,
Uwayisenga eut recours à la logique pour tenter de donner un sens à un monde qui défiait
son entendement.
Alors qu’Haziggama était sur le point de
me tuer, je lui ai demandé pourquoi il voulait me tuer alors que je ne lui avais rien
fait de mal. Je l’ai supplié d’avoir pitié de
moi, mais au lieu de me répondre, il m’a
donné un coup de machette sur la tête. Il m’a
aussi blessée au visage avec des piquets en
bois qu’il avait dans les mains. Croyant que
j’étais morte, il est parti. J’ai perdu beaucoup
de sang. J’étais comme un cadavre. J’avais
aussi des plaies sur tout le corps. J’étais couchée dans l’herbe ; à côté de moi, il y avait
des cadavres. Je ne raisonnais plus.
Uwayisenga n’est probablement en vie aujourd’hui que parce que, à la différence de
nombreux autres enfants, sa mère l’a retrouvée. Après avoir soigné ses blessures avec de
l’eau et l’avoir réconfortée, la mère d’Uwayisenga la cacha dans la brousse.
Je suis restée là puisque je ne pouvais plus
courir. J’avais une très mauvaise odeur à
cause des blessures non soignées. Je n’avais
même plus la force de chasser les mouches
et les autres insectes qui venaient sucer mes
plaies. Comme j’étais entourée de cadavres,
les miliciens qui attaquaient ne s’intéressaient pas à moi car ils pensaient que moi
aussi j’étais morte. Je suis restée là comme
un cadavre jusqu’à l’arrivée des soldats français.
Les combats commençaient en général vers
9 heures et se poursuivaient jusqu’au soir.

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Le bourgmestre de Gishyita, Charles Sikubwabo, et celui de Gisovu, Aloys Ndimbati,
étaient parmi les chefs. La plupart des assaillants connaissaient un ou plusieurs de
ceux qu’ils voulaient tuer – parmi eux figuraient d’anciens amis et voisins. Les réfugiés
parvinrent à tuer bon nombre de leurs adversaires, y compris des policiers communaux et
des soldats, et ils prirent leurs fusils. Augustin Ndahimana Buranga reconnut bien des
assaillants immédiatement.
Les premiers jours c’était le bourgmestre
de notre commune, Charles Sikubwabo, le
conseiller du secteur Gishyita, Mika, le
conseiller du secteur Musenyi, Muhirwa, le
conseiller du secteur Mubuga, Vincent Rutaganira, et beaucoup d’autres grands miliciens
qui conduisaient les attaques. Après, Obed
Ruzindana est venu lui aussi. Nous aussi,
nous étions bien organisés ; nous avions cherché des pierres, des lances et des épées pour
nous défendre. Pendant tout le mois d’avril
et le début du mois de mai nous étions très
forts. Nous avons tué beaucoup de miliciens,
de soldats et de policiers.
“Les miliciens qui nous attaquaient
dans ces premiers moments, nous les
connaissions ; ils étaient nos voisins.
Souvent, pendant les combats, ils nous
appelaient par nos noms et nous demandaient de ne pas courir pour qu’ils
puissent nous tuer plus facilement.”
Le soir quand les miliciens partaient,
chaque famille allait se regrouper quelque part
sur la colline pour décider comment trouver
de la nourriture. Moi et ma familer de la
nourriture. Moi et ma familquelque part sur
la colline pour décider comment trouver de

la nourriture. Moi et ma famille, nous aimions nous rassembler à Kazirandimwe, d’où
ma femme est originaire. Très tôt le matin,
nous retournions à Muyira pour rejoindre les
autres.
Certains jours, les miliciens ne se montraient pas. Léoncie a expliqué pourquoi :
Les mardi et les mercredi les Abashis d’Idjwi, au Zaïre, venaient acheter au marché ce
que les miliciens avaient pillé dans les maisons des Tutsis. Le mardi, le marché était à
Gitonde, commune Gishyita, et le mercredi à
Mugonero. Ces jours-là seul un petit nombre
nous attaquait et nous obtenions un peu de
sécurité. C’est parce que beaucoup de miliciens allaient au marché.
Cependant, la force de l’opposition s’accrut
avec la contribution visible d’Obed Ruzindana. Ruzindana était un homme d’affaires
installé à Kigali mais originaire de Gisovu. Il
était parmi les autorités influentes de la zone.
Il prit part aux tueries dès le début. Le 10
avril, Jean-Damascène Nsanzimfura se tenait
au sommet de la colline Rurebero, et il vit
un camion de Ruzindana, à partir duquel on
distribuait des machettes.
Le camion s’est arrêté chez Obed. Celui-ci
a distribué ces machettes à la population. Les
commerçants de Mugonero et d’autres intellectuels tutsis ont été tués aussitôt. Les Tutsis
qui avaient échappé aux massacres de Mugonero se sont enfuis immédiatement à Bisesero
et ils nous ont raconté toutes les histoires sur
Obed.
Ruzindana ne tarda pas à devenir un participant régulier aux tueries de Bisesero. Efesto
Habiyambere a parlé de l’assaut orchestré par
Ruzindana.

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CHAPITRE 3. AVRIL 1994 : LA RÉSISTANCE

Chaque jour les miliciens attaquaient. Ils
venaient dans les voitures d’Obed Ruzindana,
qui en fait étaient des camions utilisés pour
transporter le thé de Gisovu. Ils venaient en
chantant et portaient des habits blancs et des
feuilles sur la tête. Quand je les voyais arriver, je prenais immédiatement ma lance, un
bâton et un sac de pierres que je me mettais
autour du cou, puis je demandais aux autres
de me suivre. Nzigira prenait aussi un autre
groupe. Birara et Karamaga nous donnaient
des ordres à suivre.
Quand les miliciens attaquaient, nous nous
couchions d’abord parce qu’ils venaient en
lançant des grenades. Après nous nous mêlions à eux et nous commencions à nous
battre. Lorsqu’ils voyaient qu’environ deux
miliciens étaient morts, ils commençaient
aussitôt à reculer. Il y avait quelqu’un qui
regardait si nous avions jeté nos pierres, et
lorsqu’il n’y en avait plus, il demandait aux
enfants et aux femmes d’en amener d’autres
très vite. S’il y avait quelqu’un de notre
groupe qui reculait à cause de la peur, il recevait immédiatement des coups de bâton de la
part de Birara ou de Karamaga.
Le soir quand les miliciens repartaient,
nous nous rassemblions de nouveau pour
convaincre les gens qui restaient de continuer
à combattre jusqu’à la fin. Quand ma mère
était encore vivante, elle venait me voir pour
me supplier de ne plus aller devant les autres
au moment du combat. Elle voulait m’en empêcher parce que j’étais le seul garçon né dans
une grand famille de filles. J’étais le seul garçon qu’elle avait. Pour la première fois elle
avait peur qu’on me tue. Je n’ai jamais suivi
les conseils de ma mère, j’allais toujours de-

vant. Durant tout le mois d’avril on nous a
attaqués, mais chaque fois nous rentrions victorieux parce que nous avions tué beaucoup
de miliciens, de policiers et de soldats. Nous
prenions aussi leurs armes.
Léoncie a dit elle aussi que les miliciens
étaient transportés par Ruzindana, ajoutant
qu’elle avait découvert qu’il les payait également.
En général, ils venaient dans un camion
bleu d’Obed Ruzindaana. Je connaissais ce
camion car, avant le génocide, mon mari et
moi étions des clients d’Obed. Souvent il apportait dans ce camion des haricots, du sorgho, du savon, du sel, etc... Nous achetions
ces produits pour les mettre dans notre magasin. Quand Obed terminait de vendre ce qu’il
avait apporté avant de retourner à Kigali, il
allait dans la commune Gisovu pour prendre
du thé. Je connaissais donc très bien Ruzindana.
En apportant des pierres aux combattants
j’ai vu Obed Ruzindana avec un fusil dans
la main. Je l’ai immédiatement distingué des
autres miliciens puisque je le connaissais bien
avant.
Pascal Mudenge a dit que Ruzindana était
arrivé avec “trois bus entiers et trois véhicules
Daihatsu pleins d’Interahamwes et d’anciens
soldats des FAR”. Les tueurs étaient à présent
mieux organisés, bien armés et – avec la perspective des récompenses matérielles offertes
par Ruzindana – inspirés par une véritable
frénésie génocidaire. Mais, là encore, la détermination des réfugiés les empêcha de mener
à bien leur besogne. Uzziel faisait partie du
groupe de combattants.
Le 12 avril le véhicule d’Obed Ruzindana

33
est venu. Il était rempli de militaires et était
suivi de paysans qui chantaient des cris de
guerre. Notre objectif était de nous mélanger aux assassins quant il nous approchaient.
Ruzindana a garé son véhicule, les militaires
sont descendus avec leurs fusils et ont commencé à nous tirer dessus. Nous avons commencé à ramper, mais cela n’empêcha pas que
certains se firent tuer. Mais au moment où
ils se sont approchés de nous, nous avons fait
la même chose qu’avant : nous nous sommes
mélangés. Nous nous sommes approchés de
l’endroit où se trouvait Obed Ruzindana, et il
a tiré sur nous, mais nous avons continué à
avancer. Alors il a couru, et nous avons couru
derrière lui. Il a laissé tomber son fusil Kalashnikov par terre et il a pris son pistolet.
Il a continué à tirer en courant. Quand il est
arrivé où son véhicule était garé, il est parti
avec les autres, là d’où ils étaient venus.
Photo : Léoncie Nyiramugwera, négociante
de 56 ans
Suite à une série de défaites, les assaillants
se rendirent compte à quel point il était important de semer la discorde parmi les réfugiés. Ils exercèrent une pression sur les Hutus
et les Twas de Bisesero, lesquels avaient au
départ combattu aux côtés des Tutsis, pour
les convaincre de changer de camp. Claver
Mushimiyimana se rappelle comment la majorité d’entre eux partirent vers le 20 avril.
Ce jour-là nous avons perdu beaucoup de
personnes, mais nous les avons battus. Alors
ils ont pris la décision de venir, pendant la
nuit, encourager les Hutus de Bisesero et les
Batwas de quitter les Tutsis car le seul ennemi était tutsi. Les Hutus et les Batwas nous
ont quittés pendant la nuit et nous sommes

restés presque seuls à Bisesero. Ce fut une
déception pour nous. Comme c’était inévitable, nous nous sommes à nouveau réorganisés pour combler le vide laissé par nos voisins
qui étaient partis.

34

CHAPITRE 3. AVRIL 1994 : LA RÉSISTANCE

Chapitre 4
Les combats s’intensifient
Photo : La colline Ku Nama, où les miliciens garaient leurs véhicules avant les massacres quotidiens
Pendant les premières semaines d’avril, les
Tutsis n’avaient cessé d’arriver à Bisesero,
fuyant les massacres et les ratissages dans
les communes environnantes, et le nombre
des combattants avait donc grossi. De nombreuses personnes trouvèrent la mort, mais il
y avait en général suffisamment de nouvelles
recrues pour les remplacer. On estime qu’il y
avait près de 50.000 réfugiés à ce moment-là.
Cependant, vers la fin du mois d’avril, les réfugiés étaient considérablement affaiblis. La
vie sur la colline était si pénible qu’inévitablement ils avaient faim et soif, étaient fatigués et, souvent, malades. Catherine a expliqué comment les génocidaires s’étaient assurés d’user leurs adversaires.
Ils continuèrent à tuer les gens, à piller
les vaches et à nous ravir les récoltes dans
le but de nous faire mourir de faim, de sorte
que pour avoir de la nourriture, nous devions
l’acheter. Les aliments qu’on achetait provenaient des jeunes gens qui risquaient leurs
vies pour aller les chercher dans les montagnes pendant la nuit. A cette époque un épis

de sorgho coûtait 30 francs et une tige de sorgho coûtait 20 francs.
La désertion de leurs alliés hutus et
twas constitua un contretemps considérable
pour les réfugiés. En convertissant certainns
d’entre eux à l’idéologie du génocide, les organisateurs obtinrent des renseignements à
la source, ce qui les poussa à modifier leurs
tactiques militaires. Uzziel a parlé des conséquences.
Les assassins ont commencé à venir pendant la nuit dans les maisons des Hutus et
des Batwas, pour les convaincre que le problème, ce n’était pas eux, mais le mot ’Tutsi’
seulement. Entre le 20 et le 25 avril, les Hutus
et les Batwas sont partis rejoindre les groupes
de génocidaires à Mubuga. Nous sommes restés seuls. Le fait que les Hutus et les Batwas
combattaient contre nous était une grande déception pour nous. Pire encore, ils connaissaient notre secret, qui consistait en la mêlée
avec les assassins, et ils en ont parlé aux génocidaires.
Du coup, eux aussi changèrent leur façon
de nous attaquer ; ils ont mis une grande
mitrailleuse au sommet d’une colline et ont
tiré sur nous à distance. Nous nous sommes

35

36

CHAPITRE 4. LES COMBATS S’INTENSIFIENT

repliés sur la colline de Muyira. Ils nous
ont encerclés ; les uns sur la colline de Rubazo, un autre groupe sur la colline de Mutiti, les autres à Kazirandimwe, et le dernier groupe montait en venant de Mubuga.
Toutes ces collines entouraient Muyira, où
nous nous trouvions. Nous changions nous
aussi de position pour nous défendre ; nous
nous divisions comme les assassins ; nous
avions quatre groupes et un groupe de femmes
et filles qui rassemblaient les pierres que nous
jetions sur les assaillants. Chaque groupe
d’assassins rencontrait un de nos groupes.
Quand les uns étaient abattus nous leur donnions un renfort mais ces groupes nous causaient des problèmes, et nous avons perdu
beaucoup de gens à partir de cette période.
Michel fut parmi les blessés ce jour-là lors
d’une attaque à la grenade qui tua cinq autres
personnes.
Le 25 avril, les miliciens sont venus dans
des voitures. Ils portaient des habits blancs.
Ils sont venus en tirant beaucoup et nous,
nous avons couru. Les premiers ont donné
des coups de machettes aux enfants et aux
femmes qui étaient incapables de courir. Moi,
j’ai couru avec un groupe de gens et un milicien a couru derrière nous. Il a jeté une grenade sur nous. Cinq personnes sont mortes
immédiatement. Leurs jambes, leurs bras,
leur tête se sont séparés de leurs corps. Les
éclats de cette grenade ont touché ma jambe
droite, et je suis tombé aussitôt. Les miliciens
qui nous suivaient m’ont laissé là, pensant
que j’étais mort parce que j’étais couvert de
sang. De là où j’étais couché, j’entendais des
miliciens qui se lamentaient en se demandant
aussi pourquoi Obed Ruzindana tardait à don-

ner l’ordre de rentrer pour qu’ils puissent recevoir la récompense qu’il avait prévue pour
eux. Ils se félicitaient aussi d’avoir tué beaucoup de Tutsis.
Le soir venu, ces miliciens sont rentrés, et
les réfugiés ont commencé à enterrer les cadavres. Ma femme est venue me voir, elle
a essayé de soigner mes blessures avec du
beurre de vache. Comme j’étais incapable de
courir, je suis resté dans la brousse mais je
voyais tout.
Alphonsine Mukandirima, qui se cachait
elle aussi à cause de ses blessures, se rendit
compte que la brousse comportait ses propres
dangers.
Finalement, j’ai été touchée par la gangrène au pied. Je ne pouvais pas courir. Mes
frères étaient déjà morts et j’étais seule à
me cacher dans des buissons. Lorsqu’on nous
attaquait, je courais derrière les vieux après
avoir bandé ma jambe.
Il y avait des Batwas qui nous poursuivaient dans la brousse à l’aide de chiens. Ils
avaient des machettes et des lances qu’ils introduisaient dans les buissons pour savoir si
nous nous y trouvions.
Les réfugiés survivants s’enfoncèrent dans
un désespoir de plus en plus profond ; nombre
de leurs compagnons étaient morts, surtout
des femmes et des enfants, et d’autres étaient
grièvement blessés. A présent les morts ne
pouvaient être enterrés qu’à la va-vite, sans
cérémonie. Et pourtant, comme l’a expliqué
Alphonsine, les réfugiés trouvèrent la force,
on ne sait trop comment, de se battre contre
les génocidaires.
Ils nous battaient, nous forçant à nous disperser et à laisser derrière nous de nom-

37
breux morts. La nuit venue, nous parvenions
à nous regrouper et à nous réorganiser, tout
en voyant que nous étions très peu nombreux à avoir survécu. Nous nous sentions
désespérés, incapables d’enterrer nos morts
comme par le passé. Nous avons décidé de
continuer à lutter contre ces assassins ; nous
avons maintenu nos efforts pendant plusieurs
jours, après quoi les assassins se sont absentés quelques jours.
Didas Hitimana a nommé les personnes qui
étaient à la tête des tueurs.
Je voyais souvent Gérard Ntakirutimana. Il
aimait porter une culotte blanche et une chemise blanche. D’autres grands génocidaires
venaient nous attaquer aussi, comme Obed
Ruzindana, le préfet Kayishema, les soldats,
ainsi que tous les miliciens. Je ne connaissais
pas Musema, mais je voyais beaucoup de voitures de l’usine de thé de Gisovu remplies de
miliciens. Les génocidaires ont tué beaucoup
de Tutsis à Bisesero, en les torturant. Toutes
les collines étaient couvertes de cadavres.
Il semblait que les génocidaires allaient atteindre leur but. Eric a décrit la manière dont
ils supervisaient les massacres.
Je voyais chaque jour Obed Ruzindana,
Ndimbati, le préfet Kayishema, et Musema
avec leurs voitures qui transportaient les miliciens
Ils aimaient s’installer à un endroit nommé
Ku Cyapa, pour observer comment leurs miliciens nous tuaient. Les génocidaires nous
neutralisaient avec des coups de feu et des
grenades.
Avant d’arriver à Bisesero, Anathalie
s’était réfugiée sur la colline de Murangara.
Mais ses deux enfants y furent tués et elle

fut battue à coups de machette, surtout sur
la tête et le cou. Accablée par la douleur et
affaiblie par ses blessures, Anathalie ne pouvait qu’essayer de se cacher derrière les autres
réfugiés pendant les combats. Elle partit elle
aussi de Bisesero pendant peu de temps, mais
y retourna, poussée par la peur.
Je me sentais très fatiguée à mesure que les
jours passaient. Au moment où j’étais sur le
point de mourir, je suis allée chez un Hutu
qui avait une femme que je connaissais bien
qui s’appelle Rose, et elle m’a cachée. Mais
peu de temps après les Hutus soupçonnaient
que j’étais dans cette famille, et ils m’ont découverte. J’ai essayé de courir et ils ont couru
derrière moi. Par chance j’ai mis une grande
distance entre eux et moi, et j’ai rejoint les
autres qui avaient les mêmes problèmes que
moi. La nuit, les assassins sont allés chez
eux, pour reprendre leur travail le lendemain
matin ; nous aussi, au cours de la nuit, nous
nous réorganisions pour le jour suivant.
Claver Mbugufe essaya lui aussi d’échapper
aux combats.
Lorsque je me suis aperçu que les choses se
compliquaient à Bisesero, je suis retourné à
la montagne de Karongi durant la nuit, avec
un petit groupe. Nous avons passé quelques
jours à cet endroit. Puis les miliciens sont venus fouiller Karongi. Alors nous sommes retournés à Bisesero. Nous devions chercher de
qmanger pendant la nuit. Mais nous devions
faire attention à ne pas laisser de traces. Autrement, si les villageois voyaientuoi manger
pendant la nuit. Mais nous devions faire attention à ne pas laisser de traces. Autrement,
si les villageois voyaient di manger pendant
la nuit. Mais nous devions faire attention à

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CHAPITRE 4. LES COMBATS S’INTENSIFIENT

ne pas laisser de traces. Autrement, si les villageois voyaient es empreintes dans les plantations, ils signaleraient aux miliciens qu’il
y avait des réfugiés dans les parages. Puis
des fouilles seraient organisées. C’est pourquoi nous devions changer fréquemment de
cachette.
Certains de ceux qui avaient été blessés à
Bisesero et lors d’autres massacres, ainsi que
les personnes âgées, les femmes et les enfants,
tentèrent de se protéger de la violence et de
se réfugier de la pluie et du froid dans une
église adventiste située à Ku Murambi, entre
les secteurs Ngoma et Bisesero, à Gishyita.
Cette partie de Gishyita était peuplée principalement par des Tutsis, ce qui en faisait une
cible évidente pour les génocidaires.
Didas Hitimana était l’un des adventistes
qui fréquentait l’église de Murambi. Au début
du génocide, il avait emmené sa femme, Catherine Mukantaganda, son fils, Aimable Musabyimana, et son frère, Claver Kayibanda,
ainsi que la femme et les trois enfants de
ce dernier, à l’église adventiste de Mugonero.
Il retourna lui-même à Kazirandimwe pour
s’occuper de ses vaches. Tous les membres de
sa famille furent tués à Mugonero le 16 avril.
Il s’enfuit, ainsi que les autres survivants de
ce massacre, vers la colline de Gitwa, à Bisesero.
Un certain jour d’avril, j’ai vu le pasteur
Elizaphan Ntakuritimana, avec beaucoup de
miliciens dans sa voiture, qui se dirigeait vers
cette église à Ku Murambi. Il y avait beaucoup de blessés, des vieux, des femmes et des
enfants qui avaient passé la nuit dans cette
église.
Quand Elizaphan Ntakuritimana est arrivé

avec les miliciens, ils ont massacré tous ces
Tutsis qui étaient à l’église, puis ils l’ont détruite. Ils ont mis les tôles dans la voiture
d’Elizaphan, puis ils sont partis en disant
qu’ils venaient de détruire l’église des Tutsis.
J’étais près de cette église.
Elizaphan Ntakuritimana, le père du Dr
Gérard Ntakuritimana, était le président des
adventistes à Kibuye. Vincent Usabyimfura,
l’actuel conseiller du secteur Ngoma, se cachait lui aussi à proximité. Adventiste, il
connaissait bien Elizaphan Ntakuritimana, et
c’est pourquoi sa famille et lui croyaient qu’ils
seraient en sécurité dans l’église de Mugonero. Mais au lieu de cela, la plupart d’entre
eux perdirent la vie à cet endroit le 16 avril,
lors d’un massacre dans lequel Elizaphan, en
étroite collaboration avec son fils, joua un rôle
central. Vincent partit à minuit pour la colline de Gitwa.
Gitwa [Gitwe] était près de l’église adventiste de Ku Murambi. Après le départ des assaillants, les femmes, les enfants et les blessés
allaient passer la nuit dans cette église. Vers
9 heures du matin ils nous rejoignaient sur
les collines.
Vers la fin du mois d’avril, très tôt le matin, j’ai vu Elizaphan Ntakuritimana avec sa
voiture remplie de miliciens. C’est lui qui
conduisait. Ils sont allés à l’église de Ku Murambi. Ils ont tué tous les blessés, toutes les
femmes et tous les enfants avant qu’ils ne
puissent venir nous rejoindre. Ensuite, ils ont
détruit l’église et ont emporté les tôles dans
le véhicule de Ntakuritimana.
“Je condamne beaucoup Elizaphan
Ntakuritimana. Il était pasteur. Avant
le génocide il nous enseignait l’amour

39
de Dieu et l’amour du prochain. Mais
après, il a participé au génocide, devenant un vrai tueur.”
Même lorsque les batailles de Bisesero
étaient les plus acharnées, et lorsque les
chances de survie semblaient négligeables, les
réfugiés résistèrent parce qu’ils n’avaient aucun autre endroit où aller. A la fin du mois
d’avril, il ne restait plus aucun lieu sûr pour
les Tutsis à Kibuye. La plus grande partie des
habitants tutsis de la région avaient été massacrés dans les églises, les hôpitaux, les stades
et les bureaux communaux dans lesquels ils
s’étaient réfugiés, ou chez eux.
Avril était la saison des pluies. Sur les collines de Bisesero, il faisait froid, il pleuvait
et le brouillard enveloppait tout. Les réfugiés avaient faim et il ne pouvaient pas faire
grand-chose pour soigner leurs blessures en
décomposition, si ce n’est les nettoyer avec
de l’eau de pluie. Les membres des différentes
familles se dispersèrent à cause de la faim et
de la panique, trébuchant sur les cadavres les
uns des autres, ou bien se retrouvant dans
des conditions des plus difficiles. Immaculée
Mukamuzima a dit que les journées de combats se suivaient et se ressemblaient, à part
le fait que le nombre de cadavres ne cessait
de s’accroître.
Les premiers jours nous avions l’occasion
d’enterrer nos morts, mais le moment est
venu où ils étaient si nombreux que nous
étions incapables de le faire. Les conditions
dans lesquelles nous vivions ne nous permettaient pas de compter les jours ou de savoir à quelle date nous étions. A un moment, pendant que nous étions en train de
combattre, les assassins cassèrent nos pots,

qui contenaient le peu de nourriture que nous
avions. Et le jour suivant, même si nous
avions quelque chose à manger, nous avions
le problème de préparer cette nourriture.
Le mois de mai arriva, et les perspectives de survie étaient bien sombres. C’est à
cette époque qu’Uzziel perdit la plupart des
membres de sa famille.
Je ne sais pas bien les dates, seulement que
c’était au début du mois de mai que ma mère,
mes frères et mes soeurs sont morts. Il y a
sept personnes de ma famille qui sont mortes.
Je suis resté avec mon petit frère et mon père.
Au bout de quelques jours, j’ai pu trouver
mon autre petit frère de sept ans qu’on avait
frappé à coups de machette à la tête.
La nuit venue, les tueurs rentraient chez
eux, ce qui donnait aux réfugiés un bref instant de répit. C’est pendant ces heures-là
qu’ils s’organisaient et dressaient leurs plans
pour le lendemain. C’était aussi leur seule
occasion de chasser pour trouver à manger.
Alexandre Rwihimba a eu la chance de recevoir l’aide d’un vieil ami.
Vers 20 heures nous aussi nous retournions
à Gisovu pour aller chercher des vivres dans
les champs. Moi j’allais chez Thomas Sibomana pour lui demander de la nourriture. Je
lui donnais aussi de l’argent pour m’acheter
au marché des haricots et du sel. Puis je retournais chez lui pour prendre ces produits.
Sibomana était vraiment mon ami, il me disait qui étaient ceux qui avaient pillé mes
biens.
Quand je suis retourné chez lui vers la fin
d’avril, j’ai causé beaucoup avec lui, car il
participait aux réunions des autorités et il
écoutait aussi les informations à la radio. Je

40

CHAPITRE 4. LES COMBATS S’INTENSIFIENT

lui ai demandé s’il avait entendu que la paix
allait revenir pour me remonter un peu le moral. Sibomana m’a répondu, très triste. Il m’a
dit : “Ne songez plus au retour de la paix.
Maintenant Aloys Ndimbati, le bourgmestre
de Gisovu, a donné sa voiture à Jonathan
Ruremesha pour qu’il aille appeler Yusufu à
Cyangugu afin qu’il vienne avec ses miliciens
à Kibuye pour contribuer à exterminer les
Tutsis de Bisesero qui sont très forts.” Après
le génocide, Faustin Mugenza, enseignant à
Gisovu, m’a confirmé cette information. Il a
dit : “Si le bourgmestre n’avait pas dit à Ruremesha d’aller appeler Yusufu et ses miliciens
de Cyangugu, les miliciens n’allaient pas tuer
un grand nombre de Tutsis puisque vous étiez
très forts et les miliciens de Kibuye étaient
fatigués.”
Quand Sibomana a terminé de m’informer, j’ai eu peur. Je suis retourné à Bisesero. Nous avons passé quelques jours sans
être attaqués alors qu’avant on nous attaquait
chaque jour.
Gaspard Gashabizi venait à peine d’arriver sur la colline de Kivumu, à Bisesero, où il
était venu rejoindre ses parents ett d’autres
membres de sa famille proche, lorsqu’une attaque d’envergure eut lieu. Gaspard a parlé
de la présence du Dr Gérard Ntakuritimana
parmi les assassins. Il le reconnut car il l’avait
vu lors du massacre du 16 avril à l’église et
à l’hôpital de Mugonero ; il avait contribué à
orchestrer et à exécuter un massacre dans son
propre hôpital.
Vers 9 heures du matin, j’ai vu le Dr Gérard dans sa camionnette, en compagnie de
nombreux miliciens. Il portait un pantalon et
une chemise blancs. Les miliciens commen-

cèrent à massacrer les Tutsis.
Parmi les victimes du Dr Gérard figuraient
plusieurs membres de la famille proche de
Gaspard.
Gérard avait un fusil. Il est venu là où
j’étais avec ma famille. Il nous tira dessus. Il
tua immédiatement mon père, Anastase Mbuguje, ma petite soeur, Colette Nyirantagorama, mon frère aîné, Mathias Murekezi, qui
avait un magasin, et Dusabe, l’autre épouse
de mon père. J’ai été touché par une balle à la
cuisse et à la main. Après avoir tué de nombreuses personnes, les miliciens sont rentrés
chez eux.
Bien que de nombreuses personnes aient
perdu la vie ce jour-là, les réfugiés organisèrent une défense efficace. Lorsque trois Tutsis furent tués par une grenade, les réfugiés ripostèrent, tuant le lieutenant qui l’avait lancée. Ils découvrirent par la suite la portée
de l’implication de Ruzindana dans le complot en vue des les éliminer. Uzziel a décrit la
confrontation.
Un groupe de jeunes gens alla combattre
contre le lieutenant originaire de Gisenyi. Il
tira sur eux, mais l’un d’eux lui donna un
coup de machette sur le cou. Le lieutenant résista à cette attaque et tira encore ; un autre
lança une lance sur lui et il commença à
perdre des forces. Le troisième lui donna un
coup de machette au bras et il jeta le fusil
par terre. Nous avons pris le fusil et nous
avons couru derrière un surveillant du bureau
communal de Gisovu qui avait aussi un fusil.
Nous l’avons tué et nous avons pris son fusil. Nous les avons battus clairement, même
les paysans qui voulaient nous tuer avec des
machettes.

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Le lieutenant avait une feuille de papier
qu’il voulait déchirer avant de mourir. Nous
lui avons demandé ce qui était écrit sur cette
feuille. Il nous a montré une partie de la
feuille qui montrait le temps disponible pour
éliminer les Tutsis de Bisesero. La feuille indiquait aussi le montant de francs de récompense. En bas de la feuille il y avait écrit : c/o
Ruzindana Obed. Malheureusement, celui qui
a gardé cette partie de la feuille a été tué par
la suite.
Bien que ce document ait disparu suite au
meurtre du réfugié qui s’en était emparé, bon
nombre des autres réfugiés se souviennent de
cet incident. Aloys Murekezi a donné le nom
de certaines des victimes.
Ce lieutenant a tué Gérard Ruhanga, fils de
Rugombamishari. Il a tué également Gatsimbanyi. A ce moment-là, nous nous sommes
tellement fâchés que nous nous sommes rués
sur nos adversaires et nous avons pu tuer ce
lieutenant après l’avoir pris en otage, tout en
lui arrachant son fusil. Nous l’avons fouillé
et nous avons trouvé dans ses poches une
feuille contenant un message lui donnant la
mission d’aller tuer tous les Tutsis de Gishyita, Gisovu et Rwamatamu, avec la promesse qu’il recevrait 145.000 Frws comme récompense après avoir achevé cette tâche. Ensuite, nous avons tué deux policiers de la
commune de Gisovu. L’un s’appelait Sebahire
et l’autre Rukazamyambi. Nous leur avons
arraché deux fusils. L’autre que nous avons
pu tuer est Nsabimana, qui était chauffeur
d’un organisme dont j’ignore le nom, et qui
était lui aussi dans ce massacre, et nous lui
avons aussi pris son fusil. Il venait de tuer
Martin Ntamakemwa, fils de Bugingo.

Maurice a décrit de manière détaillée l’attaque lancée sur le lieutenant et les tactiques
utilisées par les réfugiés pour survivre.
J’ai commencé à voir Obed Ruzindana vers
la fin du mois d’avril. Il venait dans une camionnette blanche bourrée de miliciens génocidaires armés de fusils. Obed en avait un
lui aussi. Chaque fois qu’ils nous encerclaient
nous cherchions à nous en sortir en franchissant leur cercle. Quand nous passions à côté
d’Obed, il ouvrait le feu sur nous.
Dans la même période, nous avons abattu
un lieutenant ex-FAR. Ils nous avaient encerclé comme d’habitude, nous avons tenté de
nous en sortir. La confrontation a eu lieu à
un endroit nommé Bibande, chez quelqu’un
appelé Nkiriyaho, dans un champ de bananiers. La confrontation a duré longtemps et
un lieutenant qui avait un pistolet était très
actif. Un de nos collègues appelé Ntagozera
l’a contourné et lui a donné un coup de petite
houe au niveau de la tête, le type s’est évanoui et a uriné tout de suite. Le pistolet est
tombé par terre. Nous avons cru qu’il était
mort. Mais il résistait car il a donné un coup
de pied à un certain Jean Rutabana. Tout de
suite nous sommes venus l’achever d’un coup
de machette. Notre collègue Nzigira s’occupait de ses quatre complices que nous avons
fini par achever. Nous avons trouvé la carte
d’identité de ce lieutenant. Il était de Gisenyi, commune Gaseke.
Dans ce même champ de bananiers il
y avait des caisses d’abeilles. Le propriétaire était apiculteur. Nous avons utilisé ces
caisses pour chasser les envahisseurs ; nous
les avons renversées pour que les abeilles les
piquent.

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CHAPITRE 4. LES COMBATS S’INTENSIFIENT

Selon Claver Mushimiyimana, les réfugiés
avaient, une fois de plus, vaincu leurs assaillants.
L’autre groupe, dont je faisais partie, résistions à l’attaque d’un surveillant de Gisovu,
qui est mort. Nous les avons battus ce jourlà malgré que nous ayons perdu beaucoup de
gens.
Mais, comme l’a fait remarquer Jean Muragizi, la faim et le froid les avaient beaucoup
affaiblis.
Chaque jour les miliciens venaient nous attaquer. Au fur et à mesure que les jours avançaient, les génocidaires tuaient beaucoup de
Tutsis pparce qu’il utilisaient des grenades et
des fusils. Nous n’avions plus beaucoup de
forces pour combattre à cause de la faim.
Nous tremblions aussi chaque jour à cause de
la pluie qui tombait sur nous. Les femmes,
les enfants et les vieux étaient les premiers
à mourir. Mais nous aussi, nous avons tué
certains miliciens et des policiers de Gisovu,
comme Sebahire et Rukazamyambi.
Selon Jean, le meurtre de Sebahire fit sortir de ses gonds le ministre de l’Information
du gouvernement intérimaire, Eliezer Niyitegeka, originaire de Gisovu et qui vivait près
de chez Jean. Il était venu à Kibuye pour soutenir la campagne à l’encontre de Bisesero.
Après la mort de Sebahire, Eliezer Niyitegeka est venu se venger parce qu’il était son
grand ami. Je voyais aussi Eliezer Niyitegeka avec Obed Ruzindana, Musema, Ndimbati, etc...
Au début du mois de mai, les réfugiés commencèrent à penser que les combats avaient
cessé. Efesto a dit : “Nous pensions que la
paix avait été rétablie et nous avons recom-

mencé à cultiver nos terres et à enterrer nos
morts”. Maurice en était lui aussi venu à une
conclusion similaire.
Nous avons commencé à enterrer les victimes et nous avons repris nos activités
de survie en nous mettant à labourer nos
champs, croyant que le génocide était fini.
Uzziel pensa que c’était peut-être une offensive des réfugiés qui avait interrompu le
conflit momentanément.
Comme les paysans hutus mouraient quand
nous nous rencontrions ils ont reculé devant
nous, sans nous attaquer pendant presque une
semaine.
Cependant, comme allaient le prouver les
événements ultérieurs, la suspension des attaques n’était qu’une période de préparation,
qui permit aux génocidaires de rassembler
des renforts. Leur massacre le plus brutal et
meurtrier n’avait pas encore eu lieu.

Chapitre 5
L’attaque du 13 mai
Photo : Agnès Mukamurigo
Le vendredi 13 mai marqua le début de la
fin pour les réfugiés de Bisesero. Chacun des
survivants s’en souvient comme du pire moment de leur lutte collective. Le massacre du
13 mai révéla les ressources massives dont disposaient les génocidaires et leur résolution à
éliminer jusqu’au dernier Tutsi de la région.
En plus des miliciens locaux, d’un nombre
considérable de soldats et de membres de la
Garde présidentielle, il y avait les renforts
de certains des tueurs les plus expérimentés
du Rwanda. Des miliciens vinrent de Bugarama, à Cyangugu, ainsi que de Gisenyi, Ruhengeri et Gikongoro. Les chefs étaient tous
munis d’armes à feu. Parmi eux il y avait
Clément Kayishema, Alfred Musema, Obed
Ruzindana, Charles Sikubwabo, Aloys Ndimbati, le Dr Gérard Ntakuritimana, un médecin de Ngoma, et John Yusufu Munyakazi,
agriculteur de Bugarama, Cyangugu, et pilier
du MRND. 1

A la mi-mai, ces hommes étaient déjà
des vétérans des opérations meurtrières, forts
d’une importante expérience en matière d’organisation et d’exécution d’énormes massacres lors desquels des milliers de Tutsis
avaient péri – au stade de Gitesi, dans le bureau communal de Rwamatamu, dans les paroisses de Shangi, Mibilizi, Kibuye, Ngoma,
sur la colline de Kizenga, et d’innombrables
autres sites.
Le 13 mai, le massacre commença vers 9
heures et se poursuivit jusqu’à 16 heures. Il
fut implacable. Léoncie a dit que les réfugiés
s’étaient défendus contre les tirs des miliciens,
mais que leurs efforts consistant à leur jeter des pierres furent peine perdue. “Les soldats ramassaient les pierres que nous leur jetions et nous les renvoyaient. Les pierres et
les balles pleuvaient sur nous. Au bout de
quelques minutes, nous avons commencé à
voir les cadavres d’enfants, de femmes et de
personnes âgées”.
Pour se distinguer de l’“ennemi”, les or1. Pour un supplément de renseignements sur les
ganisateurs
portaient des chemises blanches,
dirigeants du massacre, se reporter aux publications
suivantes d’African Rights : Rwanda : Death, Despair et ils avaient ordonné à leurs combattants
and Defiance, août 1995 ; John Yusufu Munyakazi :
Un génocidaire devenu réfugié, Témoin du génocide, numérro six, juin 1997.

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44
de placer des feuilles sur leur tête. Certains
portaient un uniforme d’une sorte ou d’une
autre, et d’autres portaient des chemises du
MRND. Le nombre et la variété des armes
dont disposaient les tueurs empêchèrent les
réfugiés de mettre sur pied une résistance efficace. Inévitablement, cette attaque détruisit tant la capacité que l’assurance dont les
réfugiés avaient besoin pour poursuivre leur
lutte.
Jean-Damascène Nsanzimfura a décrit l’arrivée des troupes du génocide.
Le 13 mai, les soldats et les miliciens sont
venus à bord de huit bus, de camionnettes,
de camions qu’on utilisait pour construire la
route Kibuye-Gitarama et beaucoup d’autres
voitures, avec des soldats et des autorités.
D’autres personnes sont venues à pied, des
machettes à la main ; ils sont tous venus en
chantant, en sifflant et en battant des tambours. Ce jour-là, j’ai vu le préfet de Kibuye,
Clément Kayishema, Eliezer Niyitegeka, Obed
Ruzindana et les bourgmestres de Gishyita
et de Gisovu, etc... Ceux-ci étaient restés à
l’école primaire de Bisesero à regarder comment leurs soldats et leurs miliciens nous
tuaient. Ce jour-là, on a tué la quasi-totalité
des femmes et des enfants.
Siméon a insisté sur le fait que les femmes
et les enfants étaient les plus vulnérables.
Fait tragique, sa propre famille fut décimée
ce jour-là.
Beaucoup de miliciens et de soldats de Gitarama, Gisenyi, et de presque tout le pays
sont venus dans des bus, des camionnettes. Ils
nous ont encerclés et ils nous ont tiré dessus
avec acharnement. Ce jour-là, presque toutes
les femmes et les enfants ont été tués parce

CHAPITRE 5. L’ATTAQUE DU 13 MAI
que beaucoup ne pouvaient pas courir. Ce
jour-là, ma femme, Marthe Nyirahategeka, a
été tuée, ainsi que mes sept enfants et mes
petits-enfants.
Ces miliciens portaient toujours des habits
blancs et des feuillages sur la tête. Ils étaient
comme des fous. Ce jour ils nous ont exterminés. Les collines étaient couvertes de cadavres.
A la fin des événements horribles de ce mercredi, la liste des morts dut paraître interminable, Ndayisaba a lui aussi perdu tous les
membres de sa famille.
Ils nous ont encerclés, puis ils ont commencé à lancer des grenades. Ensuite, ils se
sont approchés de nous. Les soldats tiraient
sur nous et les miliciens achevaient les Tutsis à coups de machette. Ce jour-là ils ont tué
presque toutes les femmes et les enfants. Ma
famille a aussi été décimée :
– Ma mère, Everienne Nyirabukezi ;
– Mon grand-frère, Francisco Ngendahimana, sa femme et ses enfants ;
– Mes petites soeurs, Mukamuhirwa et
Mukagatare, écolières, et Uwankwera ;
– Mes petits frères, Cyriaque Rugwizangoga, écolier, et Sibo
– Mes petits frères, Cyriaque Rugwizangoga, écolier, et Sibomana, bébé.
Certains réfugiés continuèrent de se défendre. Claver Mbugufe fut de ceux qui firent
preuve d’un courage stoïque.
Nous avons passé la journée entière à monter et à descendre en co avons passé la journée entière à monter et à descendre en courant. Nous avons essayé de concentrer notre
défense sur un endroit, afin de briser leur domination. Nous avons fait tout ce qui était

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en notre pouvoir pour tuer ceux qui nous barraient le chemin. Parfois, nous avons même
réussi à arracher leurs fusils à des soldats et
des policiers. Nous avons tué de nombreux assaillants.
Efesto a décrit comment il a survécu au
massacre.
Nous ne pouvions plus lancer de pierres,
c’était inutile. Pour éviter d’être attrapés,
nous avons créé un passage parmi les miliciens. Tous nos hommes ont attaqué un
même groupe de miliciens. Ces derniers ont
eu peur et ils nous ont laissé passer. Puis, en
courant, nous sommes allés nous cacher dans
la brousse.
Léoncie a échappé aux tueurs en utilisant ce passage. Depuis sa cachette dans la
brousse, elle entendait le bruit de la violence
qui continuait de se déchaîner.
Là, dans cette brousse, j’entendais des
coups de fusil et des enfants qui mouraient en
criant. J’ai entendu aussi des miliciens qui
passaient par là où j’étais cachée en disant
“Vraiment, Yusufu nous a beaucoup aidés.
Grâce à ses miliciens nous avons pu exterminer un grand nombre de Tutsis”. Un autre
milicien a dit : “Je vois que nous avons encore des balles dans nos fusils. Vous ne savez pas que Yusufu et Obed nous ont ordonné
de ne pas rentrer avec des balles ? Ils vont
nous gronder et nous dire que nous n’avons
rien fait alors que nous en avons tué beaucoup. Pour éviter d’être menacés par ces deux
personnes il faut tirer en l’air et dans les
buissons pour pouvoir finir les balles”. Après
avoir donné ces conseils, ces miliciens ont tiré
beaucoup, même dans les buissons où j’étais,
mais je ne suis pas sortie car je savais quel

était leur objectif.
Ces miliciens portaient des habits rouges
et blancs. Ils avaient aussi des herbes sur la
tête. Certains parlaient l’igikiea, le dialecte
des gens qui sont originaires de la région du
nord du pays.
Edson Turikunkiko se cachait dans la
brousse lorsqu’il entendit, par hasard, les assaillants.
Je les ai entendu dire que les soldats des
différentes préfectures étaient venus et qu’ils
savaient bien “travailler”, c’est-à-dire tuer
les Tutsis.
Ils ont lancé des attaques aux alentours
pour nous encercler. Il y a eu un massacre
très violent dont beaucoup de femmes et enfants ont été victimes. Ceux qui ont survécu à
ce massacre se sont sauvés en courant. Nous
nous sommes réfugiés dans la brousse, mais
nos assassins continuaient la chasse.
Ndayisaba a réussi à s’échapper.
Ce jour-là, le 13 mai, nous n’avons pas pu
repousser l’attaque, car les miliciens étaient
nombreux et bien armés. Chacun a cherché
un moyen de s’échapper. Moi j’ai couru ; les
miliciens ont couru derrière moi. Malheureusement je suis arrivé en courant là où
le bourgmestre, Charles Sikubwabo, et Obed
Ruzindama étaient installés, avec d’autres
grands miliciens dont j’ignore le nom. Ils
étaient en train de crier, encourageant les
autres miliciens à tuer beaucoup de Tutsis.
Ils portaient des habits blancs. En me voyant
courir, ils ont crié à tue-tête, demandant
que l’on me tue. Sikubwabo avait un fusil à
la main. Il a tiré sur moi, m’atteignant à
l’épaule droite. J’ai continué à courir malgré
le sang qui coulait. Je me suis caché dans un

46
buisson.
Pendant la journée je me cachais dans un
buisson, pendant la nuit je sortais pour aller chercher les herbes cicatrisantes pour les
mettre sur ma plaie.
“Je suis resté là, sans rien à manger,
entouré de cadavres et de blessés.”
Innocent a dit que, face à la puissance des
miliciens qui les entouraient de toutes parts,
les réfugiés prirent la décision collective de
partir en courant.
Le 13 mai, nous n’avons pas pu riposter.
Nous nous étions rassemblés à Muyira. Nous
avons adopté comme système de courir et de
nous cacher dans la brousse. Le soir je me
suis senti malade et je me suis réfugié dans
un arbre. Trois groupes d’envahisseurs sont
passés tout près de cet arbre sans me voir.
C’est le quatrième groupe qui m’a vu et m’a
obligé à descendre. J’ai refusé et j’ai reçu un
coup de pierre sur la tête et sur l’omoplate. Je
suis descendu en courant et je me suis réfugié
dans la forêt sans être aperçu par eux. A ce
moment-là , mon père et mes frères étaient
déjà morts.
Le témoignage de Vianney Uwimana
illustre la nature organisée du massacre.
Le 13 mai, vers 9 heures, nous étions tous
rassemblés à Muyira. Beaucoup de miliciens
et de soldats sont venus dans des bus et des
camions et nous ont attaqués. Dès qu’ils sont
sortis de leurs véhicules, ils nous ont encerclés. Toute la population environnante était
venue avec toutes sortes d’armes : fusils,
bambous bien taillés, machettes, épées, etc.
C’étaient des visages inconnus. Avant le 13
mai les miliciens qui nous attaquaient étaient
des voisins.

CHAPITRE 5. L’ATTAQUE DU 13 MAI
J’étais avec un garçon, Simon, originaire
de la commune Rwamatamu, qui était venu à
Bisesero pour fuir les massacres de Kizenga.
Voyant comment les miliciens tuaient les
Tutsis en leur coupant la tête ou bien les pieds
et les mains, Simon m’a dit que c’étaient
les miliciens de Yusufu car ils avaient fait la
même chose à Kizenga.
Comme ces miliciens étaient trop nombreux et bien armés, nous n’avons rien fait
pour repousser ces attaques. Avec nos lances
et nos pierres, nous ne pouvions rien faire.
Alors chacun a cherché un moyen de s’échapper.
Un groupe d’Abaseseros se formait pour
chercher le côté faible des miliciens et nous
foncions pour nous enfuir dans la brousse.
C’était pourquoi moi j’ai pu m’échapper ce
jour-là, mais toutes les femmes, les filles et
les enfants ont été tués. Partout sur les collines je voyais des cadavres. Le soir, nous
nous sommes rassemblés, mais personne ne
pouvait parler. Nous étions tous tristes.
Les récits du massacre du 13 mai sont déchirants. Les réfugiés avaient survécu un mois
durant dans une situation de privations, de
deuil et de lutte constante, pour être ensuite
massacrés par dizaines de milliers de la manière la plus brutale possible. Augustin a décrit comment les événements du 13 mai l’ont
laissé sans sa femme ni ses enfants.
Le 13 mai, j’étais à Kazirandimwe avec ma
femme, mes enfants et ma mère, Adèle Nyiramahe. Ce jour-là nous avons traîné là parce
que nous pensions que les miliciens avaient
arrêté de nous attaquer car quelques jours
avaient passé sans qu’ils viennent.
Vers 9 heures j’ai vu les Tutsis qui étaient

47
à l’école primaire de Gitwa courir, et j’ai
aussi entendu des coups de feu. Les miliciens nous avaient encerclés, et ils criaient
beaucoup aussi. Ils étaient venus dans beaucoup de voitures. En les voyant tous, nous
avons tremblé. J’ai mis ma famille devant
et nous avons commencé à courir en direction de Muyira. Ma femme était incapable de
courir, car elle était enceinte, et mes enfants
étaient petits. Mais à cause des balles qui venaient de partout, nous nous sommes dispersés. En courant, je suis tombé dans un trou.
Au-dessus il y avait un grand rocher. Je suis
resté là en tremblant. J’entendais des gens qui
pleuraient avant de mourir.
Le soir, quand les miliciens sont partis, je
suis sorti du trou, mais je n’ai pas trouvé le
chemin parce qu’il y avait des cadavres partout. Ils avaient été tués d’une façon extraordinaire. Les miliciens leur avaient coupé la
tête ou bien les pieds et les mains, puis les
avaient laissés, mais après leur avoir enlevé
leurs habits. Les femmes et les filles ont été
tuées de manière tout particulièrement barbare, puisqu’on leur plantait dans le vagin un
bambou bien taillé. Ce jour-là on a tué plus
de vingt mille personnes.
Les miliciens qui venaient avant le 13 mai,
lorsqu’ils parvenaient à donner un coup de
machette à quelqu’un, ils le donnaient sans
viser un endroit particulier. Il n’utilisaient
pas des bambous taillés pour tuer les femmes
et les filles.
Le 13 mai, j’ai parcouru toutes les collines
à la recherche des cadavres des miens.
Les réfugiés allaient mourir, de plus en plus
nombreux, au fil de la catastrophe. Elizaphan Ndayisaba avait douze ans ; il s’aper-

çut que Muyira était devenue un cimetière,
et que parmi les cadavres se trouvaient ceux
des membres de sa famille immédiate.
Les petits enfants pleuraient. Ma mère a
mis Nyirakanyana sur son dos, et mon grand
frère a mis Mbonimbaye sur le sien. Puis
nous avons couru dans différentes directions.
Ce jour-là, beaucoup de gens ont été tués.
Le soir, quand les miliciens sont rentrés,
quelqu’un m’a dit que ma mère et tous les
membres de ma famille étaient morts. Dès
lors j’ai commencé à chercher sur toutes les
collines les cadavres des membres de ma famille. J’ai fouillé partout ; je voyais des gens
qui avaient reçu des coups de machettes et qui
se demandaient l’un à l’autre : “Et toi, tu n’es
pas encore mort ?”
J’ai continué à chercher, et finalement je
suis tombé sur le cadavre de ma mère qui portait ma petite soeur sur le dos. Elles étaient
mortes. A côté de ma mère il y avait mon
grand frère, qui portait lui aussi Mbonimaye
sur le dos. Mon frère, lui, respirait encore,
mais l’enfant était mort. Les chiens avaient
commencé à venir dévorer les cadavres.
“J’ai réalisé que ma mère allait être
dévorée par les chiens alors qu’elle
m’avait allaité, et la tristesse m’a envahi. Elle n’avait plus d’habits.”
J’ai cherché mon oncle paternel, Zacherie
Hategeka, pour qu’il m’aide à enterrer ma
mère. Nous avons cherché des petites houes.
Il y avait des gens qui avaient apporté des
houes quand ils avaient quitté leurs maisons.
Nous avons creusé seulement un petit trou.
Comme nous avions passé beaucoup de jours
à courir, sans rien manger, nous n’avions
plus de force. Puis nous l’avons enterrée.

48
Nous avons laissé Ndagijimana, puisqu’il
était encore vivant. Finalement lui aussi est
mort, mais je ne l’ai pas enterré.
Les miliciens attaquaient toujours. Je courais et je me cachais dans la brousse. Mes
habits étaient déchirés. Je ne me lavais plus
et ma peau était comme celle d’un animal.
Emmanuel Gahigiro a parlé de la dévastation totale que les génocidaires laissèrent sur
leur passage.
Ce jour-là beaucoup de femmes et d’enfants
ont été tués. Ma femme, Anisie Mukamuhizi,
et l’un de nos enfants ont été tués le 13 mai.
Toutes les colllines étaient pleines de cadavres. Pour pouvoir m’échapper, j’ai couru
et je me suis caché dans des buissons. Ce
jour-là, en courant, j’ai vu Obed Ruzindana,
le préfet Kayishema, et Ndimbati et Sikubwabo, les bourgmestres des communes de Gisovu et Gishyita. Je les connaissais tous
avant le génocide. Je n’ai pas vraiment observé les autres gens puisque j’étais en train
de courir.
A partir de ce jour-là nous n’avons plus
eu un instant de répit. Ils nous attaquaient
tous les jours. Nous passions la nuit dans la
brousse à côté des cadavres et nous ne mangions plus.
L’épouse et la mère de Narcisse furent
tuées le 13 mai et lui-même fut grièvement
blessé. Il chercha, en vain, les dépouilles de
ses proches.
“Toute la colline était jonchée de cadavres déshabillés.”
Après le départ de ces génocidaires, je me
suis mis à chercher parmi les cadavres, pensant que je pourrais reconnaître les miens.
Mais c’était impossible à cause du sang qui

CHAPITRE 5. L’ATTAQUE DU 13 MAI
couvrait leurs corps. Je suis resté seul dans
la brousse. Autour de moi il n’y avait que des
cadavres et une mauvaise odeur se faisait sentir. Des chiens, des corbeaux et des insectes
venaient dévorer les corps décomposés.
Voyant que j’allais mourir, je suis allé
chez un Hutu de Muyira, Zéphanie Munyakayanza, qui était mon ami. Il m’a bien accueilli, m’a donné à manger et a fait chauffer
de l’eau pour soigner mes plaies. Comme je
voyais que je pouvais lui créer des problèmes
parce qu’on commençait déjà à fouiller les
maisons des Hutus, j’ai choisi de retourner
dans la même brousse pour y rester. Les miliciens venaient toujours ratisser [la brousse]
mais Dieu me gardait.
Eric a perdu sa mère le 13 mai.
A cause de notre résistance, les génocidaires ont organisé un massacre terrible le
13 mai. Ce jour-là j’ai vu beaucoup de bus
qui transportaient des miliciens et des soldats, ainsi que des camionnettes de l’usine
de thé de Gisovu, et beaucoup de gens qui venaient à pied avec des machettes pour nous
attaquer. Ils nous ont encerclés sur la colline de Muyira . Les grenades et les balles
pleuvaient sur nous. Ma mère, Yurida Nyiranshongore, est morte alors qu’elle était en
train de me donner des pierres pour nous défendre. On a tué beaucoup de femmes et d’enfants parce qu’ils étaient incapables de courir.
Ce jour-là nous avons vu qu’il était impossible
de résister et chacun a cherché un moyen de
s’enfuir.
Après le départ des tueurs, les premières
pensées des survivants allèrent à leurs êtres
chers, vivants et morts. Eric se mit à la recherche du cadavre de sa mère.

49
Elle était avec beaucoup d’autres cadavres. Comme il était impossible d’enterrer
chaque personne, nous les avons toutes mises
dans une fosse commune. D’autres cadavres
étaient exposés sur les collines.
Sylvère Gatwaza a fait remarquer que
les réfugiés étaient déjà épuisés et affamés lorsque les tueurs s’emparèrent de leurs
vaches et de leurs vivres.
Ces miliciens avaient récolté toutes les
plantes qui étaient dans nos champs, ils
avaient cassé aussi les objets que nous utilisions pour faire la cuisine. Ce jour-là,
ils nous ont dispersés, pour pouvoir nous
tuer plus facilement. Toutes les collines
étaient couvertes de cadavres. A partir de ce
moment-là, j’ai commencé à me cacher dans
la brousse. Tous mes frères et soeurs étaient
morts.
J’ai continué de me cacher jusqu’à l’arrivée
des soldats français.
Ayant perdu la plupart des membres de sa
famille sur la colline de Kivumu, Gaspard demanda à un autre réfugié de l’aider à gagner
la colline de Muyira, où sa femme et ses enfants étaient partis. Ils s’y rendirent pendant
la nuit. Les tueries de Kivumu avaient été dirigées par le Dr Gérard. Pour la deuxième
fois, ce dernier fut impliqué dans le meurtre
de membres de la famille de Gaspard.
Le 13 mai, le Dr Gérard est revenu, accompagné d’Obed Ruzindana et de Yusufu.
Ils tuèrent à l’aide de fusils, de grenades et
de machettes. Ma femme, Marcianne Nteziryayo, a été tuée d’un coup de machette, tandis que mon enfant, Pascal Mutuyeyezu, qui
avait un an, a été tué alors qu’il était sur le
dos de sa mère.

J’étais dans la brousse ; quinze miliciens
armés de fusils arrivèrent. Je tenais une épée.
Un milicien s’approcha de moi. Je lui coupai
l’oreille aussitôt en faisant des moulinets avec
mon épée. Les miliciens ont dit qu’ils reviendraient me tuer un autre jour.
Alexandre a dit qu’il se trouvait sur une
colline proche et qu’il vit les Tutsis de la
colline de Muyira se faire décimer. Il a décrit comment les réfugiés avec lesquels il se
trouvait furent eux aussi tués sous une pluie
de grenades et de coups de machettes qui
dura six heures. Il parvint à se cacher dans
la brousse, n’en sortant que pour enterrer les
morts. La cruauté des tueurs se manifestait
sur les cadavres de leurs victimes.
Le soir, les gens qui étaient encore vivants
se sont réunis ; nous avons observé tous les
cadavres qui étaient exposés là. Puis nous
avons commencé à les mettre dans une grande
fosse qui était déjà creusée. Cette fosse, nous
l’avions creusée en fabriquant des briques
pour construire une école primaire à Bisesero.
En ramassant ces cadavres nous avons
beaucoup pleuré. Certains étaient des femmes
qui étaient mortes avec leurs enfants sur le
dos, il y en avait d’autres dont on ne voyait
que la tête, ou bien que les jambes. Certains cadavres n’avaient plus d’yeux. Pendant
que nous souffrions en mettant ces cadavres
dans la fosse, les miliciens étaient en train
de boire, de chanter et de manger nos vivres
qu’ils avaient pillées dans nos maisons.
Quand nous avons terminé de mettre
presque tous les cadavres dans cette fosse
nous avons mis de la terre dessus. Comme
nous voyions que si nous restions à Bisesero, personne ne pouvait échapper à la mort,

50
moi et d’autres personnes avons décidé de
quitter Bisesero pour aller au Burundi. Nous
sommes allés dans les champs pour y chercher des provisions. Nous avons trouvé du
manioc et des bananes. Après, j’ai pris ma
lance, un autre jeune garçon a pris un fusil
que nous avions enlevé aux miliciens et qui ne
contenait que cinq balles. Nous sommes partis au nombre de 29 personnes, chaque personne tenant une machette ou une lance à la
main. Nous étions avec des filles et des enfants aussi. J’étais aussi avec mon petit frère,
qui venait de terminer le grand séminaire.
A l’instar de bien d’autres personnes qui
tentèrent de fuir Bisesero, Alexandre se vit
obligé d’y revenir, six jours après être parti,
après s’être rendu compte qu’il n’y avait pas
moyen de sortir de Bisesero. D’après Eric,
qui faisait lui aussi partie du groupe de réfugiés qui tentèrent de fuir vers le Burundi,
25 d’entre eux furent tués à un barrage routier dans la forêt de Nyungwe. Lorsqu’ils retournèrent à Bisesero, ils constatèrent que la
situation y avait encore empiré.
Beaucoup de personnes étaient mortes à
Bisesero. Partout on voyait des cadavres.
Tous les gens étaient rassemblés sur une
même colline. Pendant la nuit je suis retourné à Gisovu pour y chercher de la nourriture. Il y a eu un moment où je me suis
couché dans des buissons derrière un barrage de miliciens pour suivre leur conversation. J’ai entendu des miliciens qui disaient :
“Les miliciens de Yusufu ont tué beaucoup de
gens à Bisesero”. D’autres ajoutaient : “Ils
ont aussi mangé beaucoup de viande à Mugonero. Chaque Hutu de Kibuye qui trouve une
vache doit la donner aux miliciens de Yusufu

CHAPITRE 5. L’ATTAQUE DU 13 MAI
comme récompense”. Craignant que ces miliciens ne me découvrent, je suis retourné à
Bisesero.
Nathan Gatashya était venu à Bisesero
suite à un massacre perpétré à l’hôpital de
Mugonero le 16 avril. Sa famille avait survécu
à ce massacre mais fut décimée à Bisesero le
13 mai.
Ma belle épouse, Erina Nyirahabimana, est
morte, tout comme le reste de ma famille :
mes frères et soeurs, mes cousins, mes tantes
et mes oncles, etc... Je n’avais pas d’enfant.
Nous avons essayé de nous défendre en utilisant des lances, des épées et des pierres.
La colline était couverte de cadavres. J’étais
dans un trou. Le Dr Gérard revenait avec ses
miliciens, et parfois il coupait les bras et les
jambes des Tutsis, puis il repartait.
Une blessure au dos, subie alors qu’il courait pour échapper aux tueurs, permit à Chadrac d’échapper à une mort certaine. Après
le massacre, les survivants soignèrent les blessures les uns des autres.
J’y suis resté immobile. Personne ne savait où je me trouvais, et c’est ainsi que j’ai
pu survivre à ce massacre. Le soir je suis
allé chercher les autres qui avaient survécu
et je les ai trouvés dans les ruines d’une maison sans toit. Nous y avons passé la nuit.
Ceux qui étaient en bonne santé m’ont soigné à l’aide de médicaments traditionnels et
de l’eau chaude. C’était la même chose pour
tous ceux qui avaient des blessures. On se servait d’eau chauffée dans des cruches cassées.
Mukahigiro et ses enfants furent parmi les
premiers à arriver à Muyira.
La vie était difficile, mais nous ne nous suicidions pas, nous supportions la souffrance.

51
Mais les événements du 13 mai poussèrent
Mukahigiro presque au bout de sa résistance.
Le 13 mai beaucoup de miliciens et de soldats sont venus. Ils nous ont encerclés et
ils ont commencé à nous massacrer sérieusement. Ce jour-là beaucoup de femmes et
d’enfants sont morts. Moi je me suis cachée
dans un buisson, et par chance on ne m’a
pas tuée. En voyant comment les miliciens
avaient massacré les gens, j’ai pris mes deux
enfants et je suis allée au bord du lac Kivu
pour me suicider.
Avant de céder à son impulsion, Mukahigiro aperçut deux hommes qui avaient trouvé
un bateau à bord duquel se rendre sur l’île
d’Idjwi, et elle les rejoignit.
Bernard Kayumba a eu du mal à décrire
l’envergure de l’assaut.
Le massacre le plus meurtrier a eu lieu
le 13 mai. Il a été vraiment énorme. C’est
comme si toute la population des environs,
de nombreuses communes, était venue nous
tuer. Les gens étaient même venus de Cyangugu et de Gisenyi. Il y avait de nombreux
bus et d’autres types de véhicules avec à leur
bord des Interahamwes. Les voitures de la fabrique de thé de Gisovu étaient aussi là. Ils
nous tirèrent dessus sans arrêt. Nous nous
dispersâmes dans toutes les directions. De
nombreuses personnes trouvèrent la mort. Il
n’était plus possible pour nous de résister.
“Le Dr Gérard disait aux génocidaires de tuer tout le monde – les enfants, les jeunes, les vieux – et de ne
pas avoir pitié des femmes enceintes.”
Les tueurs commencèrent à nous jeter des
grenades, d’autres utilisèrent des machettes.
Ce jour-là, tous les membres de ma famille

furent tués. La colline était couverte de cadavres.
Bernard eut la chance de trouver des buissons dans lesquels se cacher. De là, il vit comment Musema décida du sort d’une femme
enceinte.
Le 13, j’ai vu Musema prendre Gorette Mukangoga ; elle était enceinte. Musema l’ouvrit
d’un coup d’épée, disant qu’il voulait “voir le
ventre d’une femme tutsie”. Il garda son sangfroid durant tout l’épisode. C’était atroce. J’ai
vu nettement ce qu’il faisait. J’étais caché à
proximité de l’endroit où Musema avait garé
sa voiture rouge. J’ai continué de le voir à
Bisesero après cela, nous tirant dessus sans
cesse.
Jeanne d’Arc Rwabirembo, treize ans, originaire du secteur Musenyi de Gishyita, se
trouvait elle aussi sur Muyira le 13 mai.
J’ai vu le docteur Gérard, Charles Sikubwabo, le bourgmestre de Gishyita, et Obed Ruzindana. Leurs voitures conduisaient les miliciens et les soldats. Ces miliciens avaient
mis sur leur tête des herbes avec des rubans
blancs. Le docteur Gérard était vêtu d’un pantalon et d’une chemise blancs. Il avait des
haut-parleurs dans les mains.
Elizaphan Ntakuritimana, père du Dr Gérard et président des adventistes du Septième
jour à Kibuye, apporta lui aussi sa contribution au succès du génocide à Bisesero. Après
la mort de sa femme, de ses trois jeunes
enfants, de ses parents, de son frère et de
ses trois soeurs à Mugonero le 16 avril, Edison Kayihura, agriculteur et adventiste qui
connaissait et avait travaillé avec Elizaphan,
alla rejoindre les réfugiés de Bisesero, sur la
colline Muyira.

52
Les miliciens venaient tous les jours. Elizaphan Ntakuritimana lui aussi est venu nous
tuer à Bisesero. Je l’ai vu le 13 mai, en compagnie de son fils, Gérard. Elizaphan est venu
dans sa voiture, une Hilux blanche, et Gérard était dans la voiture qui appartenait à
l’hôpital de Mugonero. Je suis passé à côté
d’Elizaphan en courant. Il avait un fusil.
Obed Ruzindana et le préfet Kayishema, ils
étaient tous là le 13. Ce jour-là ils ont tué de
nombreux Tutsis, surtout des femmes et des
enfants. Ces génocidaires s’étaient mis des
feuilles sur la tête. Ils revinrent le 14 pour
passer la zone au peigne fin. Je me suis caché dans la brousse et, par chance, ai échappé
à la mort.
Disant que les réfugiés avaient décidé de
“mourir en se battant”, Vincent Usabyimfura, actuel conseiller du secteur Ngoma, a
décrit comment le massacre minutieusement
planifié du 13 mai réduisit les chances de résistance et de survie des réfugiés.
Le 13 mai beaucoup de miliciens sont venus
à bord de nombreuses voitures. Ils ont tué un
grand nombre de gens. Il était impossible de
se défendre. Partout il y avait des cadavres.
Chacun cherchait une cachette.
Parmi les nombreuses personnes qui ne
parvinrent pas à trouver de cachette et qui
trouvèrent la mort figure le père de Vincent,
Athanase Mushimiyimana.
Les nombreux parents qui ont perdu leurs
enfants le 13 mai vivent avec des souvenirs
terribles des derniers instants passés par leurs
enfants à Bisesero, de la violente séparation
et de leur inaptitude à sauver leurs enfants
d’une mort épouvantable. Agnès Mukamurigo et son mari, Michel Serumondo, qui a

CHAPITRE 5. L’ATTAQUE DU 13 MAI
survécu lui aussi, ont perdu sept de leurs enfants ce jour-là.
Les femmes rescapées de ce massacre
étaient au nombre de quarante au maximum.
Beaucoup de femmes et d’enfants ont été victimes de ce massacre parce qu’ils ne couraient
pas aussi vite que les hommes. L’ennemi se
ruait sur les femmes et les enfants et les tuait
à coups de machette.
A ce moment-là j’étais avec mes sept enfants, mais six d’entre eux ont été victimes
de ce massacre. Trois enfants sont morts sur
place, les deux autres le lendemain, tandis que
celui que je portais sur le dos est mort trois
jours après avoir reçu des coups de machette
pendant le massacre. Il ne me reste qu’un seul
enfant qui s’appelle Adrien Harelimana, est
âgé de 16 ans et est handicapé. Même si elles
avaient assez de forces pour se sauver, beaucoup de femmes ont été tuées parce qu’elles
n’ont pas voulu quitter leurs enfants qui les
appelaient en criant. Après la mort de mes
enfants, je courais derrière les hommes. Je
ne me suis pas découragée, j’ai continué à me
cacher.
Anastase Gasagara et sa femme, Emerithe
Mukansamaza, avaient six enfants. Ils furent
tous tués le 13 mai.
Mes enfants étaient avec moi ce jour-là.
J’ai commencé à courir. Et puis les enfants
ont dit en pleurant : ’Papa, papa, tu nous
abandonnes ?’ Je suis revenu et j’ai pris les
deux petits enfants sur mon dos et sur mes
épaules. Les autres sont restés là où ils étaient
et, bien qu’ils aient couru seuls, les miliciens
les ont tués.
“Ce qui me hante, c’est que mes enfants sont peut-être morts en pensant

53
que je les avais abandonnés, alors que
je n’avais aucun moyen de les cacher.
Mes six enfants sont tous morts.”
Une fois les miliciens rentrés chez eux,
Anastase découvrit sa femme.
J’ai vu ma femme par terre, elle avait reçu
des coups de machette et on l’avait déshabillée. Elle m’a regardé pour me dire adieu.
J’ai pleuré, puis je suis allé chercher des
feuilles d’arbres pour la couvrir car elle était
toute nue. Je suis aussi allé chercher de l’eau
pour lui donner à boire. L’eau était très sale,
nous n’avions rien pour la puiser, alors j’ai
encore utilisé des feuilles d’arbres pour y
mettre de l’eau. Avec l’eau que je lui ai donnée, elle a retrouvé un peu de forces, bien
qu’elle eût perdu beaucoup de sang.
Comme les miliciens attaquaient tous les
jours, ils lui ont encore donné des coups de
machette mais elle n’est pas morte. Elle a
continué à souffrir. Elle est morte quand les
miliciens lui ont donné des coups de machette
pour la troisième fois.
Catherine passa les jours ultérieurs au massacre à chercher les cadavres de ses filles.
Nous étions si démoralisés que chacun
d’entre nous ne cherchait qu’un moyen de se
sauver. Ce jour-là, les personnes âgées, les
femmes et les enfants ont été tués car ils ne
pouvaient pas fuir. On voyait les cadavres sur
les collines. Il y avait des personnes à moitié
mortes, des bébés en train de s’allaiter alors
que leur mère était déjà morte. Quant à moi,
mon fils et l’enfant de ma fille, nous sommes
allés nous cacher dans des buissons. Chaque
soir nous avions pour habitude de nous rassembler pour voir si nous étions tous vivants.
Ce jour-là nous avons attendu vainement mes

filles, et mon fils m’a aidé à fouiller parmi
d’autres cadavres pour voir si elles n’étaient
pas déjà mortes.
Deux jours après leur mort, nous les avons
trouvées dans un endroit appelé Runyangingo.
Comme nous n’avions pas de houes pour creuser la tombe, nous les avons seulement mises
sur l’herbe, puis nous sommes retournés dans
la brousse.
Après le massacre, les collines de Bisesero
étaient presque désertes. Certains des survivants se rassemblèrent à Gaheno ; Léoncie
était parmi eux. Tous ensemble, ils pleurèrent
la mort d’une communauté tout entière ; les
cadavres de leurs parents et de leurs amis
gisaient à côté d’eux, à présent trop nombreux pour pouvoir être enterrés. La volonté
de survie qui avait impulsé la lutte des réfugiés pendant plus d’un mois fut pratiquement
détruite lors du massacre du 13 mai.
Le soir, quand les miliciens sont partis, j’ai
entendu la voix de quelqu’un qui était très
triste qui disait : ’Vous qui êtes encore vivants, sortez de vos cachettes, les miliciens
sont partis’. Je suis alors sortie et je suis allée à Gaheno, là où les personnes qui étaient
encore vivantes se rassemblaient, en enjambant beaucoup de cadavres.
Arrivée là, j’ai vu des blessés qui nous demandaient de l’eau et des enfants qui pleuraient à côté de leurs mamans qui étaient
mortes. Nous avons passé la nuit à pleurer.
Les survivants se dispersèrent, en quête
d’endroits où se cacher ; Nasson Ngoga était
parmi eux.
Certains survivants de ce massacre ont pris
la fuite vers la forêt et dans la brousse. Les
jours suivants, les Interahamwes et d’autres

54
paysans venaient nous chercher dans les forêts pour nous tuer. Quelquefois, nous ripostions aux attaques dans lesquelles les d’assaillants n’étaient pas nombreux et nous parvenions à les faire reculer. Cela a continué
ainsi jusqu’à la fin du mois de juin.
On estime que jusqu’à 20 ou 25.000 personnes ont été tuées le 13 mai. Les collines
de Bisesero étaient couvertes de leurs cadavres, nus et mutilés. Les témoignages des
survivants évoquent la vision d’un enfer sur
terre ; ils durent penser que rien au monde
ne saurait égaler la souffrance que cette journée leur avait fait endurer. Mais, alors même
que les survivants cherchaient les dépouilles
de leurs êtres chers et commençaient à réaliser l’échelle de cette catastrophe humaine, les
tueurs préparaient déjà leur retour.

CHAPITRE 5. L’ATTAQUE DU 13 MAI

Chapitre 6
Désespoir et danger : le 14 mai
Photo : Nteziryayo, alias ’Matoroshi’, 14
ans (en face)
Photo : Augustin Ndahimana Buranga, 41
ans, de Bisesero, Gishyita
Les génocidaires ne laissèrent aucun répit
aux survivants ; ils lancèrent une nouvelle attaque presque à l’aube du lendemain. Bien
que l’attaque du 14 mai ait apparemment été
tout aussi cruelle que celle de la veille, faisant de nombreuses victimes, les survivants
se souviennent surtout du 14 mai comme de
la journée pendant laquelle ils retrouvèrent
les cadavres de leurs êtres chers. Il est impossible d’imaginer ce qu’ils ressentirent en trébuchant sur les restes des membres de leur
famille, dont certains étaient pratiquement
méconnaissables, leur corps témoignant de la
souffrance qui leur avait été infligée. Leurs
souvenirs de cette journée évoquent un chagrin immense.
Le 14 mai au petit matin, Augustin Buranga Ndahimana fouillait les collines à la recherche de sa femme et de ses enfants et aidait les survivants qu’il restait à se rassembler
lorsque les tueurs arrivèrent.
Nous avions commencé à ramasser les en-

fants qui pleuraient à côté des cadavres de
leurs mamans, quand nous avons vu de nouveau les miliciens qui revenaient. Nous avons
abandonné ces enfants et nous avons couru.
Je me souviens de la femme d’un certain
Ignace, fils de Berchimas Mbayi, qui souffrait
beaucoup car on lui avait coupé les pieds.
A ce moment-là j’ai couru et je suis allé me
cacher dans une bananeraie de mon père qui
était près de la route dans la cellule Nyarutovu. Toute la journée, les miliciens ont massacré les Tutsis qui leur avaient échappé la
veille. Le soir ces miliciens sont rentrés, certains dans des voitures, d’autres à pied, en
conduisant nos vaches qu’ils avaient prises à
Bisesero.
J’ai entendu les miliciens qui conduisaient
les vaches discuter et dire : ’Les miliciens de
Yusufu ont pris beaucoup de vaches par rapport à nous’. D’autres répondaient en disant :
’S’ils ont pris beaucoup de vaches c’est qu’ils
les méritent vraiment. S’ils n’étaient pas venus nous aider, comment est-ce-que nous aurions exterminé les Tutsis qui étaient là ? Ils
nous ont enseigné beaucoup de tactiques pour
pouvoir bien achever un Tutsi’.

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56

CHAPITRE 6. DÉSESPOIR ET DANGER : LE 14 MAI

Pendant qu’ils étaient en train de causer,
ils ont vu un grand buisson à côté de moi, et
ils ont dit : ’Est-ce qu’il y a des Tutsis qui
se sont cachés ici ?’ Ils ont fouillé ce buisson
et ils ont immédiatement trouvé deux Tutsis,
dont Gakwandi de la cellule Karama, secteur
Musenyi. Ces derniers ont été battus sérieusement, et obligés de prendre les bâtons pour
les aider à conduire les vaches. Ces Tutsis, ils
ne sont jamais revenus.
Cette nuit-là, et toutes les nuits suivantes,
Augustin continua à chercher les membres de
sa famille. Mais rien n’aurait pu le préparer
pour ce qu’il finit par trouver.
La quatrième nuit je suis tombé sur une
robe de ma fille. Alors j’ai commencé à
fouiller parmi les cadavres qui étaient près de
cette robe. J’ai vu une femme qui n’avait plus
de pieds et dont la tête avait aussi été coupée ; elle était couchée avec son enfant, qui
était mort lui aussi. J’ai bien observé et j’ai
vu que c’était ma femme. J’ai regardé l’enfant qui avait encore ses habits, que je reconnaissais. Je suis immédiatement allé chercher
l’oncle de ma femme pour qu’il m’aide à l’enterrer. Lui et moi avons mis un peu de terre
sur les cadavres qui étaient là. Nous n’avions
plus la force de creuser une tombe.
Efesto Habiyambere chercha sans répit,
mais il ne retrouva jamais le corps de ses enfants.
Le 14 mai, ils sont revenus pour passer
toute la région au peigne fin.
“On ne voyait plus d’herbe, on ne
voyait plus que des cadavres.”
Il y avait des femmes avec leurs enfants sur
le dos, morts. Les génocidaires avaient déshabillé ces cadavres. C’était terrible à voir.

En marchant pendant la nuit, je suis tombé
sur le cadavre de ma mère. J’ai demandé aux
autres qui étaient encore vivants de m’aider à
l’enterrer. Je ne sais pas où sont exposés les
corps de mes enfants et d’autres personnes de
ma famille.
Les réfugiés savaient qu’ils ne pouvaient
pas enterrer toutes les victimes. Mais ils
étaient résolus à faire tout ce qui était en leur
pouvoir. Léoncie a décrit le sort qui attendait
ceux qui s’aventurèrent à l’extérieur le matin
du 14.
Un groupe de gens est allé enterrer certaines personnes. Pendant qu’ils creusaient
les tombes, les miliciens les ont encerclés et
ils les ont tués immédiatement.
A partir de ce moment-là, nous avons
perdu l’espoir de vivre ; quand on voyait quelqu’un, on disait : ’Il va nous tuer’. Moi, j’ai
essayé d’encourager les gens que je voyais en
leur conseillant de continuer à combattre jusqu’à l’arrivée des soldats du FPR. Ces miliciens revenaient toujours finir leur travail.
Birara, qui est mort vers la fin du génocide à
Bisesero, a rassemblé aussi les gens et il les
a obligés à continuer à combattre.
Vianney trouva les cadavres des membres
de sa famille. Il commença à les enterrer, mais
ne fut pas en mesure de mener sa tâche à bien.
Le 14 mai, les mêmes miliciens sont revenus. Nous étions en train de circuler en cherchant comment enterrer les vieux. Lorsque je
les ai vus, j’ai couru et je suis allé me cacher de nouveau dans la brousse. Pendant que
je courais, j’entendais des voix qui donnaient
des ordres : ’Vous les Interahamwes de Yusufu passez par ici, vous les Interahamwes
de Ruzindana passez par là, vous les Inter-

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ahamwes de Musema passez par là’. J’entendais les cris des victimes, surtout des enfants.
Le soir, les tueurs sont partis. J’ai cherché
les membres de ma famille puisqu’on m’avait
dit qu’ils étaient morts. J’ai continué à chercher, et j’ai vu leurs cadavres le 15 mai. Ils
étaient entassés dans un ruisseau de Runyangingo. Ma mère, Cécile Mukamuhinde, mon
père, Patrice Rwabukwisi, et mes soeurs –
Xavérine Murekatete, Anisie Mukamurenzi et
Mukamutesi – étaient tous morts. Mes trois
neveux étaient là aussi.
J’ai commencé à les retirer du ruisseau.
J’ai enlevé d’abord ma mère, elle était toute
nue. J’ai déposé son corps au bord du ruisseau, puis j’ai enlevé ma soeur. Quand j’ai vu
l’état de leur corps, j’ai été pris par la peur
car j’étais seul, et j’ai couru. Je les ai laissés
là bas. En les enlevant du ruisseau, je voulais
les enterrer pour éviter qu’ils soit dévorés par
les chiens. Mais finalement ils ont été dévorés.
D’après Maurice Sakufi, les épouses des miliciens avaient volé les vêtements des morts.
Pendant la nuit nous cherchions de l’eau
pour boire et nous parcourions tous nos
champs en cherchant des patates ou des bananes, mais les femmes des miliciens qui accompagnaient leur maris durant les attaques
avaient tout récolté. Le rôle des femmes était
de récolter les vivres qui étaient dans des
champs et d’enlever les habits des cadavres.
Les tueries se poursuivirent et le nombre
de cadavres s’accrut. Parmi les assaillants du
14 mai, il y avait aussi des miliciens venus
de différentes communes. Jean-Damascène a
décrit la manière dont ils s’identifiaient.
Le 14 mai était un samedi et ces soldats

et les miliciens sont revenus avec leurs chefs,
pour le ratissage.
Ces miliciens venaient nous attaquer en tenue d’uniforme. Ils portaient des chemises
blanches et des herbes sur la tête. Les miliciens de Gisovu mettaient sur leur tête des
feuilles de théier, les miliciens de Gishyita
des feuilles de bananier, tandis que les miliciens de Mugonero portaient des feuilles de
petit-pois. Ces feuilles les aidaient à se repérer entre eux.
Aloys Murekezi échappa au massacre, mais
il fut pourchassé par des Interahamwes déterminés.
Au lendemain de ce massacre du 13 mai,
nous avons subi une autre attaque. Nous
avons pris la fuite vers Gitesi tout en luttant contre les attaques des Interahamwes,
qui nous arrêtaient. C’est à ce moment-là que
j’ai reçu un coup de pierre sur le bras. Nous
ne sommes pas retournés à Muyira parce que
toute la colline était couverte de cadavres. Arrivés à Gitesi, tout près de Karongi, des véhicules d’Interhamwes nous ont suivis en nous
tirant dessus, et nous ont fait retourner à Bisesero. Il y a eu très peu de survivants de ce
massacre. Les enfants, les femmes, les jeunes
filles et les vieux sont tous morts pendant ce
massacre. Nous avons continué de courir jusqu’à la fin du mois de juin.
Parmi les hommes qui revinrent le 14 pour
superviser le “nettoyage” il y avait Elizaphan
Ntakuritimana. Vincent Usabyimfura, adventiste, reconnut sa voiture.
J’ai vu la voiture d’Elizaphan Ntakuritimana, une Hilux blanche. Ces deux jours, le
13 et 14 mai, ils ont tué d’une façon spéciale.
Ils coupaient les jambes et les bras des vic-

58

CHAPITRE 6. DÉSESPOIR ET DANGER : LE 14 MAI

times et les laissaient là. Avant ces attaques,
ils donnaient des coups de machette n’importe
où. Les corbeaux et les chiens venaient dévorer les cadavres.
Conscient de la détermination des tueurs,
Eric resta dans sa cachette dans la brousse.
Le lendemain, le 14 mai, les génocidaires
sont revenus pour ratisser la zone. Dès lors,
je suis resté dans la brousse, je ne bougeais
plus. Je mangeais de l’herbe.
Nteziryayo assista au meurtre de sa mère.
Il ne se souvient pas de la date, mais il se
rappelle que le meurtre a eu lieu suite à un
massacre d’envergure. Il semble probable que
c’était durant cette période.
Les miliciens sont arrivés en tirant comme
d’habitude. J’ai couru avec ma mère. Elle
était fatiguée mais elle a continué à courir.
Un milicien a tiré sur nous. Ma mère a été
atteinte par les balles. Elle est tombée immédiatement. Ce milicien est venu et il a achevé
ma mère à coups de machette. Moi, je me
suis caché dans un buisson pour observer.
On lui a donné des coups de machette sur
la tête et sur les jambes. Beaucoup de sang
coulait. Après la mort de ma mère, je voulais
qu’ils me tuent aussi. Pourtant j’ai trouvé le
courage de continuer à me cacher. Pendant
tout le génocide, j’ai vécu dans la brousse. La
pluie tombait et je tremblais beaucoup. Personne n’avait pitié de moi. Je ne dormais
plus et je ne pouvais pas me laver. Mes habits étaient déchirés. J’ai eu de la chance de
ne pas être tué par les génocidaires, mais
beaucoup de personnes étaient déjà mortes.
Toutes les collines de Bisesero étaient couvertes de cadavres.

Chapitre 7
Le massacre implacable
Photo : Anastase Gasagara
Photo : Vianney Uwimana
Durant le reste du mois de mai, les réfugiés subirent des attaques répétées, durant
lesquelles nombre des tueurs les plus importants revenaient régulièrement pour vérifier
si les miliciens menaient à bien la tâche qui
leur avait été assignée. Les survivants se souviennent des massacres perpétrés les 20, 21,
25 et 30 mai.
Ils ont également parlé de la mort des
membres de leur famille, de leurs efforts pour
tenter de les enterrer, de leur faim, de leur
soif, des pluies torrentielles, du froid, de la
peur et du désespoir généralisé. Les Interadésespoir généralisé. Les Interahamwes avaient
promis des récompenses pour l’élimination de
tous les réfugiés de Bisesero, mais ces derniers n’avaient pas à leur disposition de tels
moyens d’encouragement pour maintenir leur
résistance. De plus en plus, il leur semblait
que la mort était inévitable, et les massacres
réguliers et acharnés qui se poursuivirent durant mai et juin confirmèrent que la lutte allait être vaine.
Ce sont les chefs des réfugiés qui durent

encourager les autres à se défendre, mais ils
n’en étaient pas moins vulnérables, comme l’a
expliqué Efesto.
Les miliciens ont continué à attaquer mais
pas aussi nombreux que le 13 mai. Presque
tout le monde était mort, et il ne restait
qu’un petit groupe, mais nous avons continué
à combattre. Nzigira nous encourageait beaucoup, mais malheureusement il a été tué.
Le jour où il a été tué, j’étais avec lui
dans l’attaque. Les miliciens nous ont lancé
des pierres en disant : “Voilà ces gens qui
nous empêchent de recevoir notre récompense
d’Obed Ruzindana, il faut chercher comment
les tuer”. Une pierre est tombée sur le pied de
Nzigira, et il a commencé à boiter. Comme
il était impossible de continuer à attaquer, je
l’ai aidé à reculer. Un soldat nous a vus, il
nous a tiré dessus, et Nzigira a été touché. Il
est tombé, et les miliciens sont venus l’achever à coups de machettes. Quant à moi, j’ai
reçu une balle au genou mais j’étais capable
de marcher. Je suis allé me cacher dans des
buissons, mais les miliciens qui m’ont vu y
entrer les ont brûlés pour me tuer. Je suis
parti dans la fumée, et je suis allé me cacher

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60

CHAPITRE 7. LE MASSACRE IMPLACABLE

ailleurs.
Je suis resté à Bisesero, entouré de cadavres. Je ne trouvais ni à manger ni à boire,
j’étais très maigre et mes cheveux étaient
sales. Ma peau avait des écailles car j’avais
passé plus de deux mois sans me laver.
Certains des réfugiés avaient abandonné
tout espoir de survivre vers la fin du mois
de mai, Pour eux, comme l’a dit Maurice,
la seule préoccupation qu’il restait, c’était de
s’assurer que leur mort fût rapide.
Vers le 20 mai, les miliciens sont venus
à bord de véhicules Toyota pour nous attaquer. Nous étions épuisés, nous n’avions plus
la force de courir. Les miliciens ont donné
des coups de machette aux gens qu’ils capturaient. Alors nous avons décidé de courir vers
l’endroit où les chefs des miliciens aimaient
s’installer, à Ku Nama, afin de recevoir un
coup de fusil au lieu d’être tués à coups de
machette.
Ce jour-là, nous avons tous courus vers Ku
Nama, et les miliciens ont tiré beaucoup car
ils voyaient que nous voulions attaquer leurs
chefs. Environ 80 personnes sont mortes immédiatement. Moi, j’ai couru avec ma machette à la main. Arrivé à Ku Nama, j’ai vu
Yusufu en position de tir, il portait un bonnet de musulman et un boubou, et il était
devant un camion jaune. A côté de lui il y
avait d’autres grands miliciens, dont Obed et
Mika. A ce moment-là, j’ai entendu la voix
de Birara qui nous demandait de reculer. Il
voyait que beaucoup étaient morts. J’ai reculé
et je suis allé me coucher dans un buisson. Ce
jour-là j’ai eu de la chance de ne pas mourir
alors que j’étais au milieu des balles.
La cachette de Vianney fut découverte le

21 mai.
J’ai couru et ils m’ont touché au pied droit.
J’ai couru beaucoup et je me suis caché de
nouveau dans des buissons. Les miliciens ont
eu peur d’y entrer et ils y ont mis le feu.
J’ai eu de la chance car la partie que j’occupais n’a pas été brûlée. Comme je ne pouvais
pas marcher, je suis resté dans les buissons
sans bouger. Pendant la journée, je voyais des
miliciens qui venaient nous tuer. Je mettais
beaucoup d’herbes sur moi pour me camoufler. Pendant la nuit, c’était la guerre des
chiens qui venaient dévorer les cadavres. Je
suis resté là sans être soigné, sans manger.
J’avais peur d’être tué.
Elizaphan Kajuga a perdu sa femme, Adèle
Mukangakwaya, et ses deux enfants – un
bébé, et Gaspard Nsengimana, âgé de quatre
ans et élève d’école primaire – durant les tueries perpétrées à la mi-mai.
C’était samedi vers 9 heures. Ils ont garé
leur voiture à l’endroit dénommé Ku Nama.
Ensuite, ils nous ont encerclés et ils ont commencé à nous jeter des grenades, à tirer avec
leurs fusils et à utiliser aussi leurs machettes.
Ils nous ont neutralisés de façon à ce que nous
ne puissions plus résister.
Chaque personne a cherché un moyen de
s’échapper. Les femmes et les enfants qui
n’avaient plus la force de courir ont été tués
immédiatement. Toutes les collines de Bisesero étaient jonchées de cadavres.
Elizaphan passa les jours suivants à courir
et à se cacher dans la brousse.
Chaque jour les miliciens nous attaquaient.
Mes habits étaient déchirés, mes pieds gonflés. Je n’avais rien à manger. Le soir quand
les miliciens rentraient, je parcourais les col-

61
lines en cherchant de l’eau des ruisseaux.
“Tous les ruisseaux de Bisesero
étaient remplis de cadavres. L’eau était
devenue toute rouge. Je n’avais plus la
nausée, j’avais l’habitude de voir des cadavres.”
Je buvais cette eau tout en y voyant les
parties du corps des membres de ma famille.
Je ne pouvais rien faire. Nous étions un petit nombre qui était encore en vie, beaucoup
parmi nous t nombre qui était encore en
vie, beaucoup parmi nous ous étions un petit nombre qui était encore en vie, beaucoup
parmi nous étions malades et avions reçu des
coups de machette. Malgré tous ces problèmes
que nous avions, les gens qui avaient encore un peu de force continuaient à combattre.
Pendant que nous combattions, nous pensions
que les soldats du FPR finiraient par venir
nous libérer.
Daphrose, âgée de quatorze ans, avait espéré trouver un refuge à Bisesero.
Arrivée là, j’étais contente car je pensais
que j’arrivais dans un milieu de sécurité.
Mais cela a été le contraire de ce que je pensais parce que, tous les jours, les miliciens
nous attaquaient. Ils étaient bien armés. Les
Tutsis se sont rassemblés sur une colline, et
ont cherché des pierres et des massues.
Les miliciens mettaient des herbes sur leur
tête, ils portaient aussi des habits blancs. Ils
commençaient à nous attaquer vers 9 heures
et ils repartaient vers 16 h 30. Les premiers
arrivaient en tirant, les Abaseseros avec leurs
bâtons se mêlaient à eux et ils se battaient.
Les femmes et les enfants apportaient des
pierres, d’autres allaient se cacher dans des
buissons. Les enfants pleuraient en appelant

leur maman. Si un milicien arrivait sur cet
enfant il le tuait immédiatement avec une
épée ou une machette. Les miliciens avaient
récolté toutes les vivres, et ils avaient aussi
emporté les vaches. Sur cette colline on ne
trouvait rien à manger. L’eau des ruisseaux
de Bisesero était devenue du sang puisqu’on
mettait des cadavres dans ces ruisseaux. Il n’y
a avait donc pas d’eau à boire.
Après le départ des miliciens, je circulais
sur toute la colline en observant les cadavres
mais il était impossible de les enterrer car ils
étaient trop nombreux. Je voyais des femmes
qui étaient mortes avec leurs enfants sur le
dos. Les cadavres étaient gonflés, la pluie
tombait sur nous. Les chiens venaient dévorer les cadavres. Nous avons vraiment essayé
de résister à tous ces problèmes. Mon frère
Niyitegeka été tué mais je n’ai pas trouvé son
cadavre.
“Vu la situation dans laquelle nous
nous trouvions à Bisesero, nous aurions
pu nous regrouper et aller demander
aux miliciens de venir nous massacrer,
au lieu de continuer à souffrir. Mais
nous avons décidé de continuer à courir
et à combattre jusqu’à la fin.”
Obed Ruzindana resta un personnage clé
parmi les assaillants. Sa détermination à assurer que tous les réfugiés, jusqu’au dernier,
soient tués était telle qu’il tenta de les piéger
en usant de mensonges ; Jean-Damascène en
a donné un exemple.
On venait toujours nous chasser. Comme
les miliciens ont vu qu’il était impossible de
nous exterminer, le conseiller Mika du secteur Gishyita, le bourgmestre de Gishyita,
Charles Sikubwabo, Obed Ruzindana et un po-

62

CHAPITRE 7. LE MASSACRE IMPLACABLE

licier sont venus dans un Hilux kaki. C’est le
bourgmestre qui conduisait le véhicule. Quand
ils sont arrivés près de là où nous étions,
ils se sont arrêtés. Nous nous sommes mis
à courir aussitôt et Obed a appelé un certain Rusanganwa ; j’étais caché près de lui.
Rusanganwa s’est approché de lui, parce qu’il
voyait qu’ils n’étaient pas venus comme les
miliciens.
Obed a demandé à ce monsieur : “tu me
connais ?” Rusanganwa lui a répondu qu’il le
connaissait bien, qu’il était Obed Ruzindana.
Obed a dit qu’il n’était pas Ruzindana, mais
qu’il était quelqu’un de Kigali qui venait assurer la sécurité des Tutsis qui s’étaient enfuis
à Bisesero. Puis il a demandé à Rusanganwa
le nombre de personnes qu’il restait.
Ruzindana a demandé à Rusanganwa d’aller dire aux autres que la guerre était terminée et qu’il fallait se regrouper à l’école primaire de Bisesero pour pouvoir y recevoir des
vêtements, de la nourriture, des médicaments
et pour pouvoir être protégés. Après, ils sont
rentrés. Après leur départ, nous nous sommes
approchés de Rusanganwa pour lui demander
ce qu’Obed lui avait dit. Celui-ci nous a tout
expliqué.
Nous avons refusé d’aller à cette école.
Mais nous y avons envoyé deux personnes
blessées pour voir.
Le lendemain, leurs soupçons furent confirmés. Ruzindana revint avec des camions,
mais ils étaient remplis de soldats, et non de
vivres. Ils commencèrent par tuer les deux
blessés qui avaient été envoyés à l’école, avant
de se mettre à tirer sur les réfugiés. Des
nombreuses occasions durant lesquelles Ruzindana a pris part aux attaques de Bise-

sero, Jean-Damascène se souvient de celle-ci
comme l’une des plus vicieuses.
Jean Munyangeyo se rappelle lui aussi la
présence constante de Ruzindana à Bisesero,
y compris une visite déguisée en initiative humanitaire.
Un jour Ruzindana est venu avec ses miliciens Interahamwe. Il nous a envoyé un
message disant qu’il amenait des médicaments pour les blessés. Il voulait nous rassembler afin de nous tuer tous. Toutefois, nous
n’avons pas répondu à son invitation parce
que nous avions découvert son but.
Claver Mushimiyimana a dit que les réfugiés étaient prêts pour la bataille.
Notre représentant nous a tout raconté,
et nous nous sommes réorganisés en conséquence. Les camions et les bus de l’ONTRACOM [transports publics] sont venus, mais les
camions étaient remplis de militaires armés
de fusils et de grenades.
A ce moment-là, l’état mental et physique
en déclin de la plupart des réfugiés signifiait
qu’ils se battaient poussés presque seulement
par l’instinct et la peur, indépendamment des
résultats qu’ils pouvaient espérer obtenir.
Les miliciens nous attaquaient pratiquement tous les jours, mais ils étaient découragés, parce que la nourriture qu’ils avaient volée aux Tutsis s’était épuisée. Ceux de nous
qui avions survécu ressemblions à des animaux. Nous avions déjà tué quelques policiers
et miliciens, ainsi qu’un officier de l’armée,
et les miliciens qui nous attaquaient avaient
donc peur.
Pour encourager ces assassins, Obed les
payait pour qu’ils nous tuent.
Ruzindana continua d’orchestrer la vio-

63
lence tout le long du mois de mai, d’après
Alexandre.
Un autre jour, c’était un mercredi matin
vers la fin du mois de mai [le 25], Obed Ruzindana, que je connaissais puisqu’il venait
souvent à Gisovu, et Dan Ngerageze [l’assistant bourgmestre de Gishyita],ont dirigé une
attaque d’environ 500 miliciens. En voyant
cette attaque, nous n’avons pas eu peur puisqu’ils étaient peu nombreux par rapport aux
miliciens qui nous avaient attaqués avant.
Mon grand frère Ignace Kayinamura était
allé se cacher avec ses trois enfants qui
étaient encore vivants. Ils étaient dans des
buissons près de la route. Les assaillants ont
commencé à fouiller ces buissons. Ils ont découvert mon grand frère. Ce dernier a été
conduit avec ses enfants à l’endroit où étaient
installés Obed et Dan. Je le voyais puisque
j’étais près d’eux. Un réfugié, Assiel Kabanda, était caché à côté de l’endroit où se
trouvait Obed, et il a entendu ce dernier dire
à ses miliciens de ne pas tuer Ignace mais
de le conduire au marché de Mugonero pour
le torturer. Dan a dit que c’était mieux de le
tuer directement, alors on l’a tué avec ses enfants. Après leur départ Assiel a enterré leurs
cadavres. Il m’a raconté cette histoire avant
de mourir.
Le père d’Obed Ruzindana, Elie Murakaza,
a lui aussi joué un rôle important dans les
tueries. Murakaza, ancien bourgmestre de Gisovu, était également un homme d’affaires. Il
venait régulièrement en visite à Bisesero, où il
arrivait au volant de sa Mercedes Benz noire.
Suite à un accident de voiture, il marchait
en s’appuyant sur des béquilles. Mais ceci ne
tempéra nullement son enthousiasme au mo-

ment d’encourager et de donner des conseils
aux miliciens de son fils. Il leur donnait également des ordres – comme de conduire les
vaches qu’ils volaient aux Tutsis morts et
mourants pour les vendre au marché de Mugonero. Jean-Damascène a résumé l’importance de cette équipe père-fils.
Quand j’étais enfant, les gens de ma région parlaient beaucoup d’Obed Ruzindana et
de son père Murakaza parce qu’ils étaient
de grands commerçants dans la région. Ils
avaient des camions qui transportaient du thé
de Gisovu vers Kigali.
Comme ces deux commerçants étaient les
premiers riches de la région pendant le génocide, ce sont eux, c’est-à-dire Obed et son
père, qui sont devenus des génocidaires de
premier plan dans notre préfecture.
Maurice a dit qu’il connaissait lui aussi Elie
Murakaza depuis sa jeunesse et il le reconnut
à Bisesero au mois de mai.
Pendant le génocide Murakaza est venu à
Bisesero pour accompagner son fils, Ruzindana. En mai je l’ai vu à Birembo (Bisesero),
devant sa voiture Benz. Tout autour il y avait
des soldats armés qui le gardaient parce qu’il
ne pouvait pas se défendre seul. J’ai vu Murakaza ce jour-là pendant que je courais, tentant de chasser les Interahamwes qui nous attaquaient.
Un autre jour j’ai vu Murakaza à l’endroit
dénommé Ku Cyapa, à Bisesero. Ce jour-là
aussi j’étais en train de courir quand je suis
passé par l’endroit où Murakaza était installé ; il ordonnait aux miliciens de s’occuper des vaches qu’ils avaient pillées. Il leur
demandait de les conduire à Mugonero, où
il avait ouvert pendant le génocide un mar-

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CHAPITRE 7. LE MASSACRE IMPLACABLE

ché pour vendre les vaches qu’il avait trouvées
à Bisesero. Une vache coûtait 15.000 francs.
C’étaient les Zaïrois qui venaient acheter ces
vaches, et ils utilisaient des bateaux pour les
emmener au Zaïre.
Murakaza et son fils Obed ont tué une
jeune fille appelée Mariboli, la fille de Ndengeyinka, de Bisesero. Cette fille était cachée
dans un buisson, les miliciens l’ont vue et
l’ont conduite chez Obed. Quand ces miliciens
venaient nous attaquer, cette fille leur indiquait où nous nous cachions. Elle venait soit
dans la voiture d’Obed, soit dans celle de son
père. Après le génocide, nous n’avons pas vu
cette fille, c’est-à-dire qu’on l’a tuée.
Obed et son père étaient les chefs des miliciens, parce que le soir avant de quitter
Bisesero, les miliciens se battaient en disant : ’Nous allons conduire les vaches que
nous avons pillées chez Murakaza, pour qu’il
les vende aux Zaïrois’. D’autres disaient :
’Nous allons les conduire à Gitesi ou à Rutsiro’. Mais je voyais que ces vaches étaient
conduites chez Murakaza, à Mugonero.
Murakaza était lui aussi un génocidaire,
comme son fils.
Il était évident que Yusufu avait lui aussi
gardé une position de contrôle. Léoncie entendit les miliciens parler de lui.
Une autre attaque que je ne peux pas oublier c’est celle du 25 mai. Les miliciens sont
venus dans beaucoup de voitures. J’étais à
Kazirandimwe, près de Muyira. Ils ont attaqué en tirant. Les miliciens qui sont arrivés
là où j’étais étaient en proie à une grande panique, et disaient “Comment allons-nous rentrer si nous ne trouvons pas Ndamage, que
Ruzindana et Yusufu nous ont demandé de

tuer ?” Ndamage était un commerçant, fils de
Bisangwe, originaire de la commune Gisovu.
Partout j’entendais des miliciens qui demandaient s’ils l’avaient découvert. Finalement il
a été tué.
Comme d’habitude je me suis cachée dans
des buissons. Beaucoup de miliciens passaient
près de moi. J’ai entendu des miliciens qui disaient “Travaillez vite, quand est-ce-que nous
allons arriver à Gatare ? [Cyangugu]”. Un
autre a dit : “Je vois que les Tutsis de Bisesero sont terminés, notre travail est fini !”.
D’autres miliciens ont dit : “L’heure de rentrer est arrivée. Où est-ce-que nous allons
nous installer aujourd’hui pour boire de la
bière ?”. Ils ont répondu : “En rentrant nous
pouvons nous installer à Ngoma ou Mugonero”.
Ce soir-là, nous nous sommes rassemblés
mais c’était un petit groupe puisque d’autres
étaient morts. Mon mari n’était pas là. Le
lendemain, j’ai entendu dire qu’il avait été
tué. Son petit frère et d’autres personnes qui
étaient encore vivantes m’ont aidé à chercher
son cadavre. Nous l’avons trouvé à Uwingabo.
Il avait une petite houe dans la main et avait
reçu des coups de machette au dos et des
coups de fusil dans la tête ; il avait encore ses
habits. D’autres cadavres n’avaient pas d’habits. Nous l’avons enterré. J’étais complètement épuisée.
Lors d’une attaque ultérieure, les miliciens
attrapèrent Léoncie.
Je me suis cachée dans un buisson à Uwingabo, je n’avais plus la force de courir. Les
miliciens ont découvert un enfant, celui-ci a
couru en pleurant, et il est entré dans mon
buisson. En le cherchant, ils m’ont découverte

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moi aussi.
Les trois miliciens qui étaient là ont crié
en me voyant. J’ai dit que je leur donnerais
de l’argent s’ils n’appelaient pas les autres.
Lorsque j’ai parlé d’argent, ils ont commencé
à me fouiller, ils ont enlevé les pagnes que
je portais et ils ont trouvé les 50.000 francs
que j’avais. Je suis restée avec une petite jupe
jaune et une blouse rouge. Après avoir pris
l’argent, ils m’ont donné des coups de machette sur la tête, et ils sont partis en pensant
que j’étais morte. J’avais passé environ deux
mois à courir, alors que j’étais vieille. Je ne
mangeais pas ; je voyais des cadavres exposés sur les collines. Quand on m’a donné des
coups de machette je n’ai pas résisté, je suis
tombée en syncope aussitôt.
Quand les miliciens rentraient, les Tutsis qui étaient encore vivants circulaient sur
toutes les collines en voyant des blessés et des
cadavres. Le soir, on m’a ramassée et on m’a
conduit à Gaheno, où vivait un certain Mudacumura. C’était un endroit où on rassemblait
les blessés.
Quand je suis arrivée là, on a commencé à
soigner mes plaies avec de l’eau chaude et des
herbes cicatrisantes. Très tôt le matin avant
l’attaque, on nous mettait dans la brousse,
au-dessus de nous on y posait des herbes pour
nous cacher. De là nous souffrions davantage.
Nous sommes restés dans cette situation jusqu’à l’arrivée des soldats français vers la fin
du mois de juin.
Obed Ruzindana était peut-être celui qui
assistait le plus régulièrement aux massacres,
mais il faisait partie d’un groupe de génocidaires de premier plan impliqués. Parmi les
autres participants fréquents, il y avait le di-

recteur de la fabrique de thé, Alfred Musema. Anastase Mushimiyimana l’a entendu
persuader certains des miliciens de se joindre
aux tueries.
Il y avait ceux venant de la commune Gisovu sous la direction du directeur de l’usine
de thé de Gisovu, Musema. Il orientait les
miliciens à Bisesero, en leur disant que les
Inyenzi de Bisesero voulaient aller détruire
l’usine, raison pour laquelle ils devaient les
exterminer.
Aron était parmi les réfugiés de la colline
de Muyira ; sa femme y trouva la mort. Il se
souvient des tueries de mai comme ayant été
fréquentes et meurtrières, et dirigées par Ruzindana et le Dr Gérard.
Tous les jours Obed Ruzindana et Gérard
venaient nous tuer, accompagnés de nombreux soldats et miliciens. Ils arrivaient vêtus
de blanc, chemise blanche ou chapeau blanc,
pour ne pas qu’on les confonde avec les Tutsis. On aurait dit des élèves en uniforme.
Nous avons tenté de leur résister pendant
trois mois avec des pierres et des lances. Mais
les miliciens ont tué plus de quarante mille
personnes, y compris ma femme, Erina. Nous
sommes restés à Bisesero jusqu’à l’arrivée des
soldats français. Nous étions au nombre de
1.000 environ, y compris 600 devenus invalides à cause des grenades et des coups de
machettes.
Jean Nzabihimana avait échappé au massacre du 16 avril commis à Mugonero et dirigé
par le Dr Gérard. A Bisesero, il fut à nouveau
confronté à ce dernier.
Gérard venait régulièrement, accompagné de Habimana, réparateur de motos, et
d’autres assassins et militaires. Ils venaient

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CHAPITRE 7. LE MASSACRE IMPLACABLE

tous deux à bord d’une camionnette Toyota
blanche. Le premier portait en général un
short blanc. Il tua lui-même mon beau-frère,
Samuel, négociant. Sa femme fut elle aussi
tuée par Gérard, ainsi que leur fils cadet, Victor Byiringiro, élève d’école primaire. Il tua
également Seth Bayiringire, le fils de mon
frère aîné, âgé de vingt-trois ans et étudiant
en dernière année à CERAI.
Léopold s’est rappelé un massacre durant
lequel les principaux génocidaires donnèrent
l’exemple.
Beaucoup d’agresseurs sont venus nous attaquer. Ils étaient dirigés par le bourgmestre
de Gishyita, Ndimbati, le directeur de l’usine
de thé de Gisovu, Musema, et Ruzindana, fils
de Murakaza. Dans ce massacre il y avait des
soldats ex-FAR, des miliciens Interahamwes
et des paysans armés de machettes et de
massues. Nous avons pris la fuite en courant dans la brousse. Ceux qui restaient derrière recevaient des coups de machettes. Nous
avons été dispersés, chacun cherchant un refuge dans la brousse. Nos adversaires repartaient le soir, et nous nous rassemblions pour
voir ceux qui étaient morts.
Dans les jours suivants nous avons adopté
un système consistant à nous ruer sur un
groupe d’assassins qui était plus petit que les
autres, en courant. C’était une façon de nous
frayer un passage, car nous étions encerclés
par les tueurs. Alors nous continuions à courir dans le but de les fatiguer, car nous savions bien que nous étions candidats à la
mort.
Bellina Nirerere arriva l’hôpital de Mugonero alors même que le massacre durant lequel sa famille fut décimée – et qu’Obed Ru-

zindana contribua à diriger – était sur le point
de commencer. Elle partit ensuite pour Murambi, à Bisesero, et se rendit compte qu’elle
n’avait pas échappé à Ruzindana.
Obed est venu ; il était avec des soldats. Ils
ont enlevé aux Tutsis leur lances et leurs machettes. Ils disaient que la guerre était terminée. Les vieux, les enfants et les femmes
qui ne pouvaient pas courir se sont rassemblés
dans un même endroit sur les ordres d’Obed.
Il nous disait que c’était pour nous protéger.
Ces gens qui se sont rassemblés ont été tués
sur-le-champ. J’ai eu peur, et je me suis enfui
à Bisesero.
Jérôme Bayingana 1 vivait dans la cellule
de Kanyinya, secteur Ngoma, à Gishyita, et
il se trouvait lui aussi à l’hôpital le 16 avril.
D’autres jeunes rescapés de ce massacre et
moi sommes allés à Bisesero. Là, le docteur
Gérard et Obed Ruzindana sont aussi venus
nous chercher. Ils avaient des camions remplis de miliciens qui arrivaient bien armés
et en criant. Nous avons essayé de nous défendre en utilisant des pierres et des lances.
Avec ces armes nous avons tué un lieutenant
et des policiers. Après la mort de ces soldats,
le docteur Gérard, Ruzindana et d’autres miliciens et soldats sont venus le matin, en
criant très fort qu’ils venaient se venger, et
qu’ils nous tueraient tous. Ils ont commencé
à tirer sur nous et à nous lancer des grenades.
Beaucoup de personnes ont été tuées.
Eliezer Niyitegeka se déchargea momentanément de ses responsabilités ministérielles
pour jouer un rôle direct dans les tueries. Jean
1. Jérôme est décédé depuis que ce témoignage a
été recueilli.

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Muragizi le connaissait pour l’avoir vu à Gisovu, et il le vit à l’“oeuvre” à Bisesero.
Je sortais d’une brousse à Cyamaraba. Les
miliciens étaient en train de rentrer, c’était
vers 15 heures. C’est alors que j’ai vu Eliezer
Niyitegeka qui appelait les miliciens en criant
pour qu’ils reviennent tuer, disant que l’heure
de rentrer n’était pas encore arrivée.
La lutte contre les miliciens semblait de
plus en plus inutile. Uzziel a fait remarquer
que, bien qu’ils eussent capturé des armes lors
de batailles antérieures, ils n’étaient pas en
mesure de les utiliser. Ces fusils furent enterrés après que les balles se fussent épuisées.
Vers la fin du mois de mai nous avions
presque quatorze fusils, mais nous n’avions
pas de cartouches. Les assassins ont redoublé d’efforts et nous avons perdu beaucoup
de gens ; eux aussi en perdaient, mais pas
beaucoup. Pendant les attaques les assassins disaient : ’les gens de l’équipe de Yusufu, venez prendre vos cadavres’, tandis que
d’autres disaient : ’l’équipe de Mika, n’oubliez
pas vos cadavres’. Il y avait d’autres chefs,
comme un conseiller de l’un des secteurs
de la commune Gishyita, appelé Munyantwale, l’ex-bourgmestre de Gishyita, Charles
Karasankima, et un policier communal appelé
Rwigimba, qui est actuellement de retour au
Rwanda [voir suite].
Obed Ruzindana a tiré sur moi vers la fin
du mois de mai, et m’a blessé à la jambe.
Voila la cicatrice. Après cela, j’ai commencé
à me cacher derrière les autres membres de
mon groupe
Les réfugiés n’abandonnèrent jamais l’espoir que le FPR arriverait à Kibuye avant
qu’il ne fût trop tard. Eric avait une radio

et fut encouragé par les nouvelles reçues au
début du mois de juin selon lesquelles Gitarama était tombée aux mains du FPR. Il décida une nouvelle fois de quitter Bisesero et
de chercher refuge ailleurs. Il partit pour Gitarama avec cinq compagnons.
Arrivés à Gasenyi, Kibuye, les élèves et
les enseignants qui étaient à l’école primaire
nous ont vus ; ils se mirent à courir derrière
nous pour nous tuer. Ils criaient très fort.
Nous sommes revenus à Bisesero en courant.
Pascal Mudenge tenta lui aussi d’atteindre
Gitarama.
Après avoir remarqué qu’il ne restait qu’un
très petit nombre de personnes de notre côté,
nous nous sommes dirigés vers la brousse
pour y chercher refuge. Ils ont continué leur
chasse, et quand ils parvenaient à découvrir
notre refuge nous nous sauvions en courant,
tandis qu’eux se lançaient à notre poursuite.
Un jour nous nous sommes dirigés vers Gitarama car nous avions été informés que cette
préfecture était dans les mains du FPR. Arrivés à Karongi, en commune Gitesi, nous
avons subi d’autres attaques, et nous avons
été obligés de retourner à Bisesero.

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CHAPITRE 7. LE MASSACRE IMPLACABLE

Chapitre 8
Juin 1994 : à deux doigts de la fin
Photo : Mu Yoboro, un rocher sur la colline les réfugiés durant le dernier mois de masGitwa utilisé par les miliciens pour aiguiser sacres.
leurs machettes
Le moment est venu où les méchants ont
En juin, d’après Justin Mudacumura, les tué beaucoup de gens de notre côté, et nous
réfugiés se battaient encore sans se soucier avons fui l’endroit, pour nous disperser. La
des risques. Ils n’avaient plus rien à perdre. nuit venue, ceux qui restaient de notre groupe
Vers le début du mois de juin nous avions s’organisaient de nouveau, et les jeunes gens
quinze fusils appartenant aux assassins que et les hommes nous encourageaient en nous
nous avions tués. Quand nous combattions, disant que dans quelques jours le FPR nous
nous perdions beaucoup de gens pour at- donnerait des renforts. Les femmes et les
teindre notre objectif, à savoir tuer quelqu’un filles qui étaient fatiguées sont restées là où
qui avait un fusil ou une grenade. C’est ainsi elles étaient, et les assassins les ont tuées.
que nous avons pu tuer des militaires et Pendant les derniers jours du mois de juin
des Interahamwes. Parmi les militaires, nous les assassins se sont multipliés, et ils avaient
avons tué un lieutenant originaire de Gisenyi, beaucoup de forces, tandis que nos forces diqui avait tué beaucoup de gens parmi nous. minuaient constamment. Nous étions très peu
Les assassins venaient nombreux à la fin du nombreux, mais nous avons continué à résismois de juin, car des bus et les véhicules des ter.
autorités venaient voir comment les Tutsis
de Bisesero continuaient à résister. Comme
nous n’avions plus rien à perdre, nous combattions en connaissance de cause. C’est la
raison pour laquelle les Français ont trouvé
peu de gens encore en vie.

Il était évident que l’énergie des miliciens
était maintenue par des moyens d’encouragement pécuniaires. Jean-Damascène a vu
Obed payer les miliciens.

Le 3 juin, j’étais caché dans un buisson quand Obed a amené les soldats et les
Emmanuel Sinigenga, qui avait onze ans à miliciens pour venir nous massacrer. A 15
l’époque, a décrit le climat qui régnait parmi heures, ils ont arrêté la chasse aux Tutsis.
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CHAPITRE 8. JUIN 1994 : À DEUX DOIGTS DE LA FIN

Obed les a rassemblés dans la cellule de Nyarutovu. Les soldats sont allés là-bas, ainsi que
les miliciens. Alors Obed leur a donné de l’argent. Après avoir reçu leur argent, ils sont
rentrés chez eux.
Lors d’un autre massacre perpétré le 8 juin,
Jean-Damascène put assister à une leçon de
plus sur la brutalité extrême des chefs du génocide.
Les soldats sont arrivés, accompagnés par
Kayishema, Eliezer Niyitegeka, Obed Ruzindana, le docteur Gérard et beaucoup de miliciens. Les chefs sont allés s’asseoir à l’école
primaire pour assister aux massacres. Ils
avaient apporté des bières et des chèvres pour
préparer des brochettes. Comme ce jour-là
il y a eu un grand massacre, nous avons
couru de tous côtés, nous défendant avec nos
lances. En courant nous sommes arrivés à
l’endroit où se trouvaient les grands génocidaires, c’est-à-dire Obed, Niyitegeka, etc...
Nous sommes arrivés là au moment où ces
derniers étaient en train de boire et de manger de la viande. Quand ils nous ont vus, ils
ont tiré sur nous, et nous, nous avons continué à combattre. Ils ont laissé leurs bières et
la viande et ils sont entrés dans leur voitures.
Nous avons lancé des pierres sur leur voitures
et avons cassé les pare-brise. Ils sont partis
vers Gisovu et le conseiller Mika est parti en
tirant sur nous.
Après ils sont revenus nous chasser cellule par cellule. Ils fouillaient même dans les
trous.
Photo : Jean-Damascène Nsanzimfura
Bernard Kayumba se cachait non loin de
là lorsque Charles Sikubwabo régla le sort de
deux hommes d’affaires de sa commune, dont

l’un était le père de Jean-Damascène.
En juin, j’ai vu Charles Sikubwabo tuer
l’homme d’affaires Assiel Kabanda. Il lui tira
dessus, puis demanda à ses miliciens de le
décapiter. Comme Kabanda était quelqu’un
qu’ils avaient cherché partout, il dit qu’il tenait à montrer sa tête au préfet, Kayishema,
et recevoir ainsi sa récompense.
Sikubwabo tua également Innocent Muganga, le père de mon ami, Jean-Damascène
Nsanzimfura.
Lorsque Sikubwabo n’assassinait pas des
Tutsis, il tirait les profits du génocide, à l’instar des autres génocidaires, en pillant les maisons des Tutsis et en vendant les tôles sur l’île
d’Idjwi.
Durant les jours suivants, Ruzindana dénicha et tua bien d’autres Tutsis, hommes,
femmes et enfants. Il enleva un jeune enfant,
lui donna des vêtements et de la nourriture,
puis le persuada de révéler les cachettes des
autres réfugiés. Jean-Damascène a confirmé
ce récit.
Le garçon a montré à Ruzindana où se
cachaient les huit enfants d’Assiel Kabanda.
Kabanda était un commerçant de Gishyita ;
on lui a coupé la tête et on l’a déposée à l’emplacement d’un magasin en lui demandant de
recommencer son travail. Les enfants étaient
cachés dans un trou. Obed et ses miliciens les
ont tués.
Moi, je me suis caché près d’une route.
La voiture d’Obed est passée. Il était avec
le conseiller Mika. Ceux-ci ont vu un tas
d’arbres. Ils ont arrêté leur voiture et ils ont
regardé en dessous de ces arbres. Ils ont découvert un homme et un enfant et les ont
tués. Puis Obed et Mika ont continué leur

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chemin
Augustin a fourni encore plus d’informations sur le rôle central que Ruzindana a joué
dans les tueries.
Comme je n’avais plus la force de combattre, je me cachais dans des buissons. Un
jour, je me suis caché dans un buisson à
un endroit nommé Mu Yoboro. Là, il y avait
une grande pierre que les miliciens utilisaient
pour aiguiser leurs machettes. Cette pierre
est toujours là. Pendant que j’étais dans
cette brousse, les miliciens sont venus aiguiser leurs machettes. Les grands miliciens regardaient les cadavres. Obed Ruzindana est
venu dire au miliciens qui aiguisaient leurs
machettes de faire vite. Il a dit aussi que les
miliciens devaient travailler nuit et jour pour
pouvoir exterminer les Tutsis avant l’arrivée
des soldats français. Ils leur a dit de brûler
tous les buissons.
Après avoir donné ces ordres, Obed est
parti avec les miliciens. Comme je ne trouvais plus de buisson où me cacher, je me suis
couché sous les cadavres. Quand les miliciens
attaquaient, ils ne touchaient pas les cadavres
pourris pour me chercher. Il y avait une odeur
horrible, et quand j’étais sous les cadavres je
ne respirais pas. Les insectes qui venaient dévorer les cadavres me piquaient.
Claver Habarugira a lui aussi parlé du rôle
central joué par Ruzindana.
Ils attaquaient vêtus de blanc, on aurait
dit des élèves en uniforme. Obed Ruzindana
et les deux conseillers, Mika et Muhirwa,
étaient à la tête des attaques. C’étaient eux
qui donnaient l’ordre de commencer. Les miliciens tiraient avec leur fusils et jetaient des
grenades. Nous, nous utilisions des pierres et

des bâtons pour les repousser. Les miliciens
que nous avons capturés pendant le combat
nous ont dit qu’ils travaillaient pour Obed
Ruzindana pour obtenir une récompense. Ces
miliciens ont tué beaucoup de Tutsis. Ma
femme et mes enfants sont morts à Bisesero.
Les miliciens étaient constamment présents
sur les collines et dans les forêts de Bisesero,
où ils savaient que les réfugiés se cachaient.
Emmanuel Gahigiro fut attaqué le 11 juin.
J’étais dans la forêt de Nyiramukwaaya, où
je me cachais pour échapper aux miliciens.
Un certain Bizimungu, ex-FAR originaire de
Karama, secteur Musenyi, Gishyita, m’a vu.
Il a couru derrière moi, puis m’a tiré une
balle dans la cuisse. Je suis tombé immédiatement. Comme je ne pouvais plus marcher,
les Tutsis qui étaient encore en vie m’ont mis
dans une brousse, en me recouvrant d’herbes,
pour me cacher. Je ne bougeais pas. La pluie
tombait sur moi, mes plaies étaient infectées
et pourries. Je suis resté là jusqu’à l’arrivée
des soldats français.
Maurice fut blessé à la fin du mois de mai,
et ne pouvait presque pas marcher. Il ne put
rien faire pour empêcher l’attaque dont furent
victimes sa femme et son enfant et qui fut
commise en juin. Sa vie est marquée pour
toujours par le souvenir de la cruauté qu’il
a vue ce jour-là.
Ce jour de juin les miliciens sont venus
pour fouiller presque tous les buissons. A ce
moment-là, ma femme et mon enfant étaient
toujours en vie, et se cachaient non loin de
moi. Un milicien nommé Sebikoba, qui était
de notre commune, a découvert ma femme.
Celle-ci portait notre enfant sur le dos.
Ce milicien a machetté ma femme, puis il

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CHAPITRE 8. JUIN 1994 : À DEUX DOIGTS DE LA FIN

a introduit un bambou bien taillé dans son vagin. Il l’a enfoncé profondément, de façon à ce
que ce bambou arrive dans son ventre. L’enfant qu’elle portait sur le dos est tombé par
terre. L’enfant est parti en disant ’maman,
papa’. Il ne savait pas encore bien parler. Les
miliciens qui ont vu l’enfant l’ont tué en disant : ’Il ne faut pas laisser vivre un enfant
de Sakufi’.
Le soir, quand ces miliciens sont rentrés,
je suis allé voir le cadavre de ma femme et
mon enfant. Arrivé à l’endroit où elle gisait,
je tremblais. J’ai vu qu’elle respirait encore,
j’ai enlevé ce bambou qui était dans son corps.
Après que je l’ai enlevé, le cou de ma femme
s’est brisé, et elle est morte immédiatement.
J’ai cherché une houe, et je les ai enterrés
tout de suite. Je n’ai aucun souvenir d’eux,
elle n’avait plus d’habits, et je n’avais pas de
photos. J’ai eu la chance de voir à côté de
leurs cadavres un porte-bébé traditionnel, que
ma femme avait utilisé pour mettre l’enfant
sur son dos. J’ai pris ce porte-bébé, et je l’ai
encore aujourd’hui.
A bout de forces, Jeanne d’Arc Mukamana,
treize ans, décida de se risquer à aller jusqu’à Gikongoro, dans l’espoir de se rendre au
Burundi. Elle partit en compagnie de trois
autres réfugiés, dont une femme de Gikongoro qui était leur guide.
Arrivés au milieu de la forêt de Nyungwe,
nous avons vu un barrage de soldats et de
miliciens. Chaque personne a couru de son
côté. Dès lors, je suis restée seule. Je ne
pouvais plus retrouver mon chemin, et sans
cette femme, je ne pouvais pas arriver au Burundi. Alors j’ai décidé de retourner à Kibuye. J’étais seule au milieu des buissons, je

n’avais rien à manger, j’étais comme un animal, avec des habits sales.
Photo : Maurice Sakufi
Au bout de trois jours, Jeanne arriva à Gisovu.
J’ai vu une fosse dans laquelle on avait
jeté les cadavres des Tutsis. Certains étaient
encore vivants, les enfants pleuraient en appelant leur maman. Je suis moi aussi entrée dans la fosse pour me cacher, parce que
les miliciens fouillaient les buissons. Ceuxci amenaient d’autres cadavres et les jetaient
sur moi.
Malgré le danger, Jeanne décida de repartir
pour Gikongoro ; sa seule autre option était
de rester plus longtemps dans la fosse.
Pendant la nuit je suis sortie de la fosse,
et j’ai marché toute la nuit. Par chance j’ai
trouvé deux femmes et trois enfants tutsis, et
nous avons continué le chemin ensemble. En
chemin les deux femmes sont mortes de faim,
et je suis restée avec les trois enfants. Arrivés
dans la forêt de Nyungwe nous avons retrouvé
la femme de Gikongoro qui m’avait montré le
chemin avant. Les enfants sont partis chercher de la nourriture, et les miliciens les ont
tués.
A ce moment-là, Jeanne entendit à la radio
de sa compagne que le gouvernement intérimaire avait été vaincu par le RPF. Elle décida
de rester au Rwanda.
Progressivement, les miliciens éliminaient
tous les réfugiés se trouvant sur les collines
de Bisesero. Ils les traquaient, les dénichant
jusque dans les buissons et dans les trous.
C’est comme si leur résistance avait renforcé
leur détermination à les tuer. Bien que de
nombreux miliciens eussent été tués et blessés

73
lors des batailles de Bisesero, leurs chefs utilisèrent tous les moyens possibles pour veiller
à ce qu’ils poursuivissent le massacre. Yusufu
venait régulièrement superviser leurs actions ;
Maurice le vit en juin, aux côtés du Dr Gérard.
Yusufu portait un bonnet. Il était avec
le docteur Gérard Ntakirutimana, que je
connaissais, parce que son père était notre
ami, et avait donné une vache à mon père.
Il soignait les miliciens blessés. Yusufu avait
un fusil. C’était à Kamina, et je les ai vus en
allant me cacher dans des buissons.
Nous sommes restés là à souffrir. Nos deux
chefs, Nzigira et Birara, avaient été tués, et
c’étaient eux qui nous organisaient.
Durant une attaque survenue à ce momentlà, Léoncie se cacha dans un buisson. Elle entendit une conversation entre un milicien et
le préfet de Kibuye, Clément Kayishema.
Les miliciens sont revenus. Je suis allée me
cacher dans un buisson près de la route. Nous
aimions nous cacher près de la route parce
que les miliciens pensaient que personne ne
pouvait s’y cacher. Près de buissons il y avait
les voitures des chefs des miliciens. J’ai alors
entendu quelqu’un qui disait : ’Monsieur le
préfet, est-ce-que vous pensez qu’il y aura un
Tutsi qui va échapper aujourd’hui ?’ Le préfet a répondu en riant : ’Vraiment, ici il y
a un très bon jeu, c’est mieux de venir tous
les jours pour y assister’. Il a ajouté aussi
que le bourgmestre de la commune Gishyita
avait travaillé plus que celui de la commune
de Gisovu. Quand les miliciens ont terminé
de tuer, ils sont partis dans leur voitures.
Claver Mbugufe a confirmé que le préfet
avait pris part aux tueries.

Clément Kayishema, le préfet de Kibuye, a
pris part aux attaques visant Karongi ainsi
que Bisesero. Il venait souvent demander aux
miliciens s’ils avaient bien “travaillé”. Je l’ai
entendu de mes propres oreilles pendant que
je me cachais dans la forêt de Nyamwishywa,
à Karongi.
Face à des ennemis issus des plus hauts
rangs des autorités locales, les réfugiés
menaient une lutte pratiquement perdue
d’avance. Les cadavres des morts pourrissaient sur le flanc des collines, les animaux
et les oiseaux venaient les dévorer, sous les
yeux des survivants. Siméon Karamaga était
parmi ceux qui incitaient les réfugiés à ne pas
céder aux génocidaires, alors que les miliciens
revenaient jour après jour pour terminer le
massacre.
Il ne restait qu’un petit nombre de personnes, et nous nous sommes cachés dans
un trou. C’était difficile de nous organiser et
nous avions faim, car nous n’avions rien à
manger. Mais nous continuions quand même
de nous rencontrer le soir, pour encourager
les jeunes à continuer à courir et à combattre.
Nous avions déjà beaucoup souffert. Pendant la nuit nous voyions des chiens et
d’autres animaux qui venaient dévorer les cadavres. Pendant la journée les corbeaux accompagnaient les miliciens pour venir dévorer les cadavres aussi.
Personne n’avait pitié de nous. Les miliciens venaient chaque jour nous tuer à Bisesero. Ils nous suppliaient de ne pas courir
pour pouvoir nous tuer facilement afin d’obtenir la récompense d’Obed Ruzindana.
Les réfugiés étaient fermement résolus à
se battre pour survivre, mais les conditions

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CHAPITRE 8. JUIN 1994 : À DEUX DOIGTS DE LA FIN

qu’ils durent endurer les poussèrent à deux
doigts de l’effondrement. Sa femme et ses
quatre enfants morts, il ne restait pas grandchose à quoi s’accrocher à Claver Habarugira.
Nous n’avions rien a manger, nous couchions dans les buissons aves les cadavres en
décomposition. Nous mourions de soif et allions boire de l’eau du ruisseau dans lequel il y
avait beaucoup de cadavres. J’ai vu des chiens
venir dévorer les cadavres, et les corbeaux venaient aussi leur manger les yeux.
Les paroles de Catherine évoquent avec
force le sentiment de l’inutilité de leurs efforts qui avait envahi les réfugiés de Bisesero
en juin.
Moi, je n’avais plus de force. Je ne mangeais plus, je n’avais plus d’habits, j’étais
comme un vieil animal. Je voyais les chiens
dévorer les cadavres. Je me suis cachée dans
la brousse jusqu’à l’arrivée des soldats français.

Chapitre 9
Un moment d’espoir : l’arrivée des
soldats français
A la fin du mois de juin, il restait environ
2.000 réfugiés encore en vie. Ils se cachaient
dans des trous et dans la brousse. Ils étaient
épuisés, affamés, blessés et malades. Ils vivaient dans l’ombre de la peur. Vers la fin
du mois de juin, l’un d’eux entendit à la radio que des forces françaises allaient arriver à
Cyangugu, à Kibuye et à Gikongoro dans le
cadre de l’opération Turquoise. Le 26 juin, ils
virent passer des troupes françaises en mission de reconnaissance. Réalisant qu’elles représentaient leur seul espoir de survie, certains des réfugiés sortirent de leur cachette
pour les informer de la situation critique des
Tutsis de Bisesero. Mais ceci les exposa à
un danger immédiat, comme l’a expliqué Siméon.
Nous sommes sortis de nos cachettes. Eric,
qui parlait français, leur a expliqué qui nous
étions. Les Français ont pris des photos. Les
miliciens étaient là aussi avec leurs armes.
Ces soldats sont ensuite partis. Ils nous ont
dit qu’ils reviendraient. Après leur départ, les
miliciens sont revenus pour nous tuer. Ce

jour-là, ils ont tué beaucoup de personnes, car
nous étions nombreux à avoir quitté notre cachette pour venir voir les soldats français.
C’est Eric qui tenta de convaincre les soldats français de la nature critique de leur situation. Ils étaient arrivés à bord de quatre
voitures. Eric se cachait près de la route lorsqu’il entendit leurs véhicules. A cette heurelà, après 17 heures, les tueurs étaient normalement repartis chez eux, mais il craignait encore de subir d’autres épreuves.
Quand les voitures sont arrivées près de
moi, j’ai vu que ce n’étaient pas des ex-FAR,
mais des blancs. En les voyant, je suis sorti
des buissons pour arrêter ces voitures. Ceux
qui se trouvaient dans les deux premières
voitures ont refusé de s’arrêter, alors qu’ils
voyaient très bien que j’étais en train d’appeler au secours. En voyant cela, je suis allé
au milieu de la route pour arrêter deux voitures qui se trouvaient derrière. Je parlais
français, mais ils ont refusé d’écouter ce que
je disais car ils étaient avec Twagirayezu, un
enseignant qui leur disait que nous n’étions

75

76 CHAPITRE 9. UN MOMENT D’ESPOIR : L’ARRIVÉE DES SOLDATS FRANÇAIS
pas menacés. Il leur disait aussi que l’insécurité dans la région était causée par nous et
il nous accusait d’avoir tué beaucoup de personnes. Les Hutus qui habitaient la colline de
Rubazo, à Bisesero, ont été obligés de quitter
leur maison, car ils pensaient que les Tutsis
de Bisesero pouvaient les tuer. Twagirayezu
disait alors aux Français que seuls les Hutus
étaient menacés.
Eric chercha des moyens de persuader les
soldats français.
Comme je voyais que les Français écoutaient attentivement cet enseignant, j’ai appelé les Tutsis qui étaient dans les buissons.
J’ai même montré les Tutsis qui avaient reçu
des coups de machettes ou des balles. Je leur
ai également montré les cadavres qui étaient
là. Les Français m’ont alors écouté. Quant
aux autres Français qui étaient déjà partis,
ils sont revenus. Ces soldats nous ont observés et nous ont demandé de continuer à nous
cacher. Ils nous ont dit qu’ils reviendraient
dans trois jours.
Augustin vit également les efforts que fit
Twagirayesu pour dissuader les Français de
porter secours aux réfugiés.
Ces soldats sont venus vers 17 heures. Ils
étaient avec Twagirayezu, un enseignant, qui
leur expliquait qu’à Bisesero, les gens étaient
en sécurité. Comme cet enseignant était un
milicien, nous avons eu de la chance de trouver Eric, un Tutsi de Bisesero, qui parlait
français. Il a tout raconté à ces soldats. Puis
nous avons amené les cadavres et les blessés,
pour leur montrer que nous avions beaucoup
souffert.
Les Français sont partis et ils sont revenus
trois jours après.

Durant les quelques jours précédant le retour des soldats français, ce sont au moins
1.000 réfugiés qui ont été assassinés, soit la
moitié des survivants qu’il restait. Il n’était
manifestement pas possible pour quelques
soldats de prendre la décision, sur-le-champ,
d’évacuer 2.000 personnes, dont bon nombre
étaient blessées. Mais la rencontre, qui eut
lieu sous les yeux des assassins, mit les réfugiés dans une situation de vulnérabilité accrue. Jérôme a décrit ce qu’il se passa après
leur départ.
Eric, un rescapé de Bisesero, a eu le courage de les approcher. Ces Français lui ont
demandé d’aller chercher d’autres Tutsis. Ils
ont dit qu’ils étaient venus pour nous sauver.
Plus tard, ces militaires sont retournés à la
préfecture. Avant leur départ, Eric avait appelé tous les Tutsis, même ceux qui étaient
dans les fosses. Ils nous ont laissés sans protection et sont partis. Tout de suite après leur
départ, le docteur Gérard est venu avec ses
miliciens. Ils ont exterminé toutes les personnes qui étaient cachées avant l’arrivée des
Français.
L’une des personnes qui fut encouragée par
Eric à avancer est Vincent Kayigema, qui
avait huit ans à l’époque. Après que sa famille et lui aient été expulsés de leur maison
de Kigarama, Gishyita, il se cacha dans une
fosse située dans la forêt de Nyiramakware. Il
resta là jusqu’à ce que l’opération Turquoise
amenât des soldats français à Kibuye. Il se
souvient du jour où il émergea de sa fosse.
Le jour où les soldats Français sont arrivés,
on nous a appelés. Nous avons vu des voitures avec des drapeaux ; tous les Tutsis qui
étaient cachés sont sortis. Les Français nous

77
ont rassemblés sur une colline. Les miliciens,
avec leurs machettes, étaient sur l’autre côté.
Après le rassemblement, les Français sont
partis directement. Les miliciens sont venus
et ils ont tué plus de la moitié des Tutsis qui
étaient là. Par chance, moi j’ai pu leur échapper.
La décision des soldats français de laisser là
2.000 personnes terrifiées – qui les suppliaient
de les aider – est inexcusable. Le Rwanda est
un petit pays. Les soldats avaient des véhicules, du matériel de communication et, aspect le plus important de tous, ils avaient des
armes. Il est difficile de comprendre pourquoi, après avoir été informés de la gravité
de la situation, ils ne laissèrent pas derrière
eux quelques soldats qui auraient pu protéger les réfugiés pendant que les autres allaient
chercher des renforts ou, d’ailleurs, d’imaginer pourquoi il leur fallut trois jours pour revenir.
Claver Munyandinda a confirmé que ce retard coûta la vie à bien des gens.
Les soldats français sont venus nous voir
le 26 juin, ou aux alentours de cette date.
Nous étions environ 2.000 à avoir survécu
à ce moment-là. Ils nous ont posé quelques
questions pour savoir comment nous vivions.
Nous leur avons tout expliqué. Ils nous ont dit
de continuer à nous cacher. Ils nous ont dit
qu’ils reviendraient le 30 pour nous protéger.
Ils sont partis. Après leur départ, dans cet
intervalle de quatre jours, les attaques lancées par les miliciens se multiplièrent dans
une telle mesure que, lorsque les Français revinrent le 30, il restait à peine 900 survivants. Ils nous rassemblèrent à un endroit,
nous donnèrent des biscuits et dispensèrent

des soins médicaux aux blessés. Les miliciens
continuèrent de venir après cela mais ils ne
pouvaient plus nous attaquer.
Jérôme a fait remarquer que c’est un journaliste qui dut informer les soldats de ce qui
était arrivé.
Tout de suite après leur départ, le docteur
Gérard est venu avec ses miliciens. Ils ont
exterminé toutes les personnes qui étaient cachées avant l’arrivée des Français.
Un journaliste est arrivé pour prendre des
photos des cadavres qui étaient sur la montagne. Il a vu les miliciens tuer les Tutsis. Il
est retourné à la préfecture pour appeler les
Français, qui sont venus et sont restés avec
nous. Nous étions environ 1.000 personnes,
sur 50.000 Tutsis qui étaient à Bisesero.
A leur retour, les soldats français amenèrent des vêtements, des haricots et des biscuits. Nathan a décrit comment ils avaient encouragé les Tutsis, terrifiés, à sortir une nouvelle fois de leur cachette.
Les Français ont utilisé des tambours pour
appeler les Tutsis qui se trouvaient dans la
brousse et dans les trous. Les Tutsis cachés
ont aussi vu les avions des soldats français,
qui transportaient les malades, et ils sont sortis de leurs cachettes.
Les soldats encouragèrent les réfugiés à se
rassembler sur une colline. Là, ils se mirent à
chanter un hymne à Dieu “Dieu laisse moi
venir à tes côtés”, Nyemerera Ngedana na
we Myami. La bataille contre les génocidaires
s’était terminée, mais leur souffrance allait
continuer.
Les blessés et les malades furent conduits à
l’hôpital de Goma ; Emmanuel Gahigiro était
parmi eux.

78 CHAPITRE 9. UN MOMENT D’ESPOIR : L’ARRIVÉE DES SOLDATS FRANÇAIS
Comme ma plaie était profonde, on m’a
conduit à Goma, Zaïre. J’ai été hospitalisé. Après ma guérison, les voitures du HCR
m’ont emmené à Kigali, puis nous sommes
allés à Gitarama où il y avait d’autres rescapés de Bisesero.
Les survivants étaient au bout de leurs
forces lorsque les soldats français arrivèrent.
Anathalie Usabyimbabazi était restée dans la
forêt deux mois durant, sans pouvoir soigner
ses plaies, se nourrissant de pommes de terre
crues et entourée de chiens qui dévoraient les
cadavres. Elle était dans un tel état à la fin
du mois de juin que les soldats français refusèrent dans un premier temps de la prendre
avec eux, disant que c’était une “folle”. Ils
finirent par être persuadés par des gens qui
se trouvaient là et qui les assurèrent qu’“elle
était normale avant le génocide”.
Les soldats français emmenèrent les réfugiés rescapés à Rwirambo, une colline de
Gisovu, où ils restèrent trois semaines. Ils
étaient si près de Bisesero que la menace de
la violence était toujours présente. Les survivants n’allaient pas se sentir en sécurité tant
que les hommes qui les avaient quasiment
anéantis seraient en liberté ; ils se tournèrent
vers les soldats français dans l’espoir qu’ils se
chargeraient de résoudre le problème.
Anastase Kalisa, 22 ans, travaillait avant
comme ouvrier à la fabrique de thé de Gisovu.
Il a mis en évidence le rôle d’Alfred Musema,
directeur de cette fabrique, dans les attaques
commises à l’encontre des réfugiés de Bisesero, et le fait que les Français se refusèrent
à l’admettre.
J’ai vu Musema au moins quatre fois à
Bisesero. Il amenait les véhicules de la fa-

brique, remplis d’Interahamwes. Il vint deux
fois à Bisesero après l’arrivée des Français.
Il leur dit qu’“il n’était pas nécessaire de protéger ces Tutsis parce que le pays était sûr”.
Pour nous, ceci fut un autre signe de sa criminalité. J’étais là la deuxième fois qu’il est
venu. Tout le monde se mit à crier et à dire
aux Français qu’il ne devrait pas être autorisé à entrer dans le camp. Malgré nos cris,
répétant que c’était un tueur, les Français le
laissèrent partir.
Comme on l’indique ailleurs dans le présent
rapport, Musema était l’un des instigateurs
clés des tueries. Jérôme se souvient lui aussi
d’avoir vu Musema dans sa voiture durant
plusieurs attaques.
Alfred Musema, qui était le directeur de
l’usine de thé de Gisovu, est venu maintes
fois avec sa voiture Pajero rouge. Quand les
Français sont venus, il venait toujours les
supplier de nous livrer aux milices.
Tout comme d’autres survivants de Bisesero, Jean Muragizi, maçon originaire de Gisovu, a critiqué le refus des soldats français
d’arrêter Musema.
Musema travaillait la main dans la main
avec le bourgmestre de Gisovu, Aloys Ndimbati, le conseiller du secteur Gitabura, Simon
Segatarama, et le juge président du canton,
Jean Marie-Vianney Sibomana. Ces trois faisaient partie des dirigeants des attaques commises à Bisesero. Ils jouèrent également un
rôle important dans l’obtention de l’aide de
Yusufu, de Bugarama. Musema transportait
régulièrement les Interahamwes jusqu’à Bisesero.
La dernière fois que j’ai vu Musema, c’était
après l’arrivée des soldats français. Musema

79
est venu et les survivants ont dit aux Français que cet homme était un tueur, qu’il avait
réellement achevé des personnes. Les Français demandèrent à quelques personnes de témoigner, puis ils le laissèrent partir.
Emile Kayinamura a lui aussi critiqué l’attitude des Français.
Les Français nous ont protégés, mais ils
n’ont rien fait pour punir les Interahamwes
qui nous ont tués. Au contraire, ces assassins
conversaient souvent avec eux.
Eric a décrit la stratégie employée par Musema pour s’assurer qu’il ne restât aucun survivant pour témoigner sur ce qui s’était passé
à Bisesero.
Il a dit à ces soldats de partir et de ne pas
protéger les personnes qui étaient à l’origine
de l’insécurité qui régnait dans la région. Il
se trouvait dans sa Pajero rouge. Les rescapés
qui ont vu Musema ont voulu l’attaquer, mais
les Français ont calmé les esprits et Musema
est parti.
Au bout de trois semaines, d’autres différends se manifestèrent entre les soldats français et les survivants. Ils parlèrent à Eric de
l’avenir des survivants de Bisesero.
Les Français m’ont demandé si nous voulions rester avec eux ou si nous voulions rejoindre les soldats du FPR. J’ai consulté les
autres rescapés et nous avons préféré aller
dans la zone du FPR.
L’attitude des soldats français changea immédiatement.
Les Français se sont fâchés et ont refusé de
nous donner encore des biscuits et du lait.
Philimon Nshimiyimana a lui aussi remarqué la réaction négative des soldats français
lorsque les réfugiés exprimèrent leur préfé-

rence de manière claire.
Au bout de trois semaines, nous avons exprimé notre désir de rejoindre les soldats du
FPR qui étaient à Kivumu. Cette décision a
mis les Français en colère, à tel point qu’ils
ont mis un terme à leur aide.
Les soldats français transférèrent la plupart
des réfugiés vers la zone contrôlée par les soldats du FPR, dans la commune Kivumu, à
Kibuye ; certains furent conduits au camp de
Nyarushishi, à Cyangugu, où ils rejoignirent
les survivants de Cyangugu.
Chadrac se souvient du moment où les soldats français revinrent, de la protection qu’ils
leur offrirent au départ et de l’amertume qui
se développa par la suite.
Les blessés ont été transportés à l’hôpital.
Ils ont donné aux survivants de quoi manger
et des savons pour se laver. Suite à la mauvaise vie que nous avions menée, nous avions
les jambes gonflées et nous marchions péniblement.
Au bout de trois semaines, on nous a transférés vers la zone du FPR à Nyange car
c’était notre souhait. Après avoir remarqué
que nous n’avons pas voulu rester avec eux,
les soldats français se sont fâchés et ont arrêté de nous fournir des vivres.
Léoncie était elle aussi consciente de la tension qui régnait avec les soldats français.
Quelques jours après leur arrivée, ces Français nous ont demandé si nous voulions rester avec eux ou si nous voulions aller dans
la zone des soldats du FPR. Tout le monde a
choisi de se rendre dans la zone du FPR. Dès
ce moment, les Français se sont fâchés et ils
ne nous ont plus donné à manger. Ensuite,
ils nous ont conduits dans la zone du FPR,

80 CHAPITRE 9. UN MOMENT D’ESPOIR : L’ARRIVÉE DES SOLDATS FRANÇAIS
dans la commune de Kivumu. Les soldats du
FPR nous ont ensuite conduits à Kabgayi.
Maurice a dit que les Français avaient demandé aux réfugiés s’il y avait des Inkotanyi
[membres du FPR] parmi eux ; ils s’enquirent
ensuite de leur opinion au sujet du FPR.
Ils nous ont demandé qui nous préférions,
les Français ou les Inkotanyi. Nous avons
bien entendu répondu en leur faveur. Lorsque
nous disions que nous souhaitions rejoindre
les Inkotanyi, ils nous refusaient des biscuits
toute une journée. C’était une punition. Des
journalistes de RFI nous obligeaient à chanter pour eux.
Les réfugiés passèrent une semaine à Kivumu, sous la protection du FPR, puis ils
furent conduits par les soldats du FPR vers
Kabgayi, à Gitarama.
Photo : Chadrac Muvundandinda

Chapitre 10
Les tueurs - dernières nouvelles en
bref

81

82

CHAPITRE 10. LES TUEURS - DERNIÈRES NOUVELLES EN BREF

Tous les organisateurs clés du génocide de Bisesero ont fui le Rwanda en juillet 1994. Sauf
quelques rares exceptions, ils sont toujours en dehors des frontières rwandaises. Néanmoins,
la plupart d’entre eux ont été mis en accusation par le Tribunal pénal international des
Nations unies pour le Rwanda. Il s’agit des individus suivants :
Eliezer Niyitegeka, ministre de Est toujours en liberté.
l’Information du gouvernement
intérimaire :
Clément Kayishema préfet de Ki- A été arrêté en Zambie et est actuellement
buye :
détenu dans les cellules du Tribunal, à Arusha, en Tanzanie.
Charles Sikubwabo, bourgmestre Est toujours en liberté.
de Gishyita :
Aloys Ndimbati, bourgmestre de En liberté lui aussi.
Gisovu :
Alfred Musema, directeur de la A été arrêté en Suisse le 11 février 1995 et a
fabrique de thé de Gisovu :
été transféré à Arusha le 20 mai 1997.
Obed Ruzindana, homme d’af- A été arrêté à Nairobi en septembre 1996 et
faires :
peu après transféré à Arusha.
Elizaphan Ntakuritimana, pas- A été arrêté au Texas, États-Unis, puis reteur adventiste et président des lâché en décembre 1997. Il a depuis été aradventistes à Kibuye :
rêté une nouvelle fois et est en garde à vue
au Texas en attendant l’aboutissement des
tentatives pour assurer son extradition vers
Arusha.
Dr Gérard Ntakuritimana, méde- A été arrêté en Côte d’Ivoire le 6 novembre
cin et fils d’Elizapahan Ntakuriti- 1996 et attend actuellement d’être jugé à
mana :
Arusha.
Mika Muhimana, conseiller du Toujours en liberté.
secteur Gishyita, Gishyita :
Vincent Rutaganira, conseiller du Est encore en liberté.
secteur Mubuga, Gishyita :
Il y a d’autres génocidaires qui ont joué un rôle de tout premier plan à Bisesero, et qui sont
toujours à l’étranger et ont jusqu’ici échappé à la justice. Ils n’ont pas été mis en accusation
par le Tribunal international, ni arrêtés dans les pays où on pense qu’ils vivent. Le plus
important des individus faisant partie de cette catégorie est John Yusufu Munyakazi, l’un
des hommes qui a le plus contribué au génocide de 1994. Rwigimba, un policier communal de

83
Gishyita, et Ezéchiel Muhirwa, revinrent au Rwanda avec la vague de réfugiés de novembre
1996 et furent arrêtés par la suite.

84

CHAPITRE 10. LES TUEURS - DERNIÈRES NOUVELLES EN BREF

Chapitre 11
La souffrance continue : les survivants
et l’héritage de Bisesero
Photo : Survivants des tueries de Bisesero,
et quelques-uns des ossements qu’ils ont rassemblés pour les enterrer
Photo : Narcisse Nkusi
Le sujet central de ce rapport est la lutte
collective mise sur pied par les réfugiés de
Bisesero – leur unité et leur courage, ainsi
que leur sentiment commun d’angoisse et de
deuil. Mais il est important de garder à l’esprit la manière dont les expériences de Bisesero et du génocide de 1994 a marqué la vie
de chacun des individus concernés.
Tout le long des mois d’avril, mai et juin
1994, les réfugiés de Bisesero se sont battus
chaque minute, jour après jour, pour survivre.
Lorsqu’ils ne consacraient pas toute leur énergie à leurs combats contre les miliciens, ils
luttaient contre le froid et la pluie pour trouver de la nourriture, de l’eau, des pierres, des
cachettes, ou pour enterrer leurs morts. Ils
vécurent une agonie quotidienne, mais ils refusèrent de baisser les bras face au génocide.
Pour ceux, très peu nombreux, qui ont survécu, une autre sorte de combat commença

dès la fin du génocide. La famille, les amis,
les maisons, les biens ou les possibilités qu’ils
avaient en 1994 ont en grande partie été détruits. Nombre d’entre eux étaient soit malades soit blessés et tous avaient des blessures
affectives. Les survivants de tous âges durent
recommencer leur vie en juillet 1994 – la plupart d’entre eux se retrouvèrent sans rien, si
ce n’est la compagnie ou le soutien des autres
rescapés. Les massacres perpétrés à Bisesero
ont dévasté leur vie. Il est impossible d’imaginer, et encore moins de mesurer, les pertes
et les épreuves qu’ils y ont endurées. La lutte
des réfugiés de Bisesero continue.
Peu après la fin du génocide en juillet 1994,
nombre des survivants de Bisesero commencèrent à rentrer chez eux. Comme les autres,
Narcisse Nkusi se rendit compte qu’il n’y
avait rien vers ou pour quoi rentrer. Sa maison avait été démolie ; il dut se réfugier dans
d’anciens bars et magasins situés au centre
du village, loin de sa terre, laquelle était son
unique source de nourriture et de revenus. Il
est entouré de rappels constants de tout ce

85

86

CHAPITRE 11. LA SOUFFRANCE CONTINUE

qu’il a perdu, surtout sa femme et ses trois
jeunes enfants.
Je me sens toujours triste en voyant les ossements provenant de diverses collines qu’on
a rassemblés à cinq mètres de ma maison.
Avant le génocide, quand je sortais de ma
maison, je voyais beaucoup de vaches et des
enfants qui jouaient sur les collines. Mais
maintenant, je ne vois que des buissons qui
abritent des animaux sauvages et des ossements dans presque tous les coins du village.
C’est la quasi-totalité d’une génération future qui a été décimée en 1994. Le meurtre
du nombre énorme d’enfants de Bisesero est
l’un des aspects les plus tragiques de ce qui
s’y est passé. Michel Serumondo a survécu,
avec l’une de ses deux épouses, Agnès Mukamurigo, mais ils ne se remettront jamais de
la mort des autres membres de leur famille –
une autre épouse et treize enfants.
Quand nous entrons dans la maison et que
nous ne voyons pas les enfants à côté de nous,
nous pleurons. Nous n’avons plus d’appétit.
Avant le génocide on respectait beaucoup un
cadavre. Le jour de l’enterrement, les gens
venaient dire au revoir au mort pour la dernière fois. Ensuite, les voisins et les amis rendaient visite à la famille qu’il avait laissée,
mais maintenant je vois des crânes de Tutsis
partout où je passe. Nous n’avons pas moyen
de les ramasser et de les enterrer. Ce qui
me choque encore plus, c’est que les miliciens
écrasent les os qu’ils voient sur le chemin (les
miliciens qu’on n’a pas encore arrêtés) ; ils ne
respectent plus les personnes.
Même les corvées les plus simples sont devenues difficiles, et les occasions ne manquent
pas de pleurer les enfants disparus.

Ma femme est vieille, elle a aussi reçu
beaucoup de coups de bâton pendant le génocide. Elle est maintenant handicapée, mais
c’est elle qui va puiser l’eau et ramasser du
bois dans la forêt et qui fait aussi d’autres
travaux ménagers. Moi je suis obligé de cultiver et de garder les vaches que j’ai retrouvées
après le génocide. Avant le génocide c’étaient
mes enfants qui gardaient les vaches ; cela me
fait très mal parce que ma jambe droite ne
fonctionne pas.
Outre ses six enfants, Agnès a perdu la plupart de ses amies.
Lorsque nous sommes revenus à Gishyita,
je me suis sentie découragée en constatant
que j’étais la seule femme rescapée de notre
colline.
“Je me suis sentie très seule et je me
sens encore ainsi aujourd’hui.”
Thamari Nyiranturo, qui a 61 ans, passe
le plus clair de son temps au lit à pleurer.
En 35 ans, elle a perdu tous les membres de
sa famille – ses parents, ses frères et soeurs,
son époux, sa fille et ses petits-enfants – lors
des massacres qui ont ponctué sa vie. Son fils
unique s’est enfui du Rwanda par crainte de
se faire tuer et il est mort à l’étranger dans
un accident de voiture. Sa fille et ses quatre
petits-enfants ont été tués en 1994.
Je ne sais pas ce que je fais encore dans
ce monde. Je n’ai jamais vu mes parents. Je
suis devenue veuve étant encore jeune, mon
fils est mort et ma fille Louise est morte aussi
avec ses enfants pendant le génocide. Je n’ai
rien fait de mal au monde ; on tuait les gens
simplement parce qu’ils étaient des Tutsis. Je
ne sais pas si le jour de ma mort j’aurai
quelqu’un pour m’enterrer ou bien si je se-

87
rai comme mes enfants et mon mari, que je
n’ai jamais enterrés. Leurs os sont exposés
partout dans la rue. J’ai une blessure au fond
du coeur.
Catherine est seule à un moment de sa vie
où elle devrait être entourée d’enfants et de
petits-enfants.
Avant le génocide j’avais un mari avec lequel je vivais et qui se souciait beaucoup de
moi. J’avais aussi sept enfants, des garçons et
des filles. Six d’entre eux sont morts durant
le génocide, ainsi que leurs enfants et leurs
conjoints respectifs. Il s’agit de :
Thaddée Rutabendura et ses quatre enfants ;
Anastasie Mukamutesi et ses trois enfants ;
Marie Mukandoli et ses six enfants ;
Bernadette Nyiranjara et ses quatre enfants ;
Berthilde Mukagansana et ses trois enfants ;
Ancilla Uwimana et ses trois enfants
Je vivais comme une reine au milieu de
mes enfants. Nous avions trois grandes maisons et plusieurs étables pour nos vaches. Je
ne faisais aucun travail, même pas semer ou
récolter. Mon travail ne consistait qu’à servir
leur nourriture aux enfants et vérifier que les
veaux étaient bien entretenus. Après le repas
du soir, on chantait et dansait, surtout quand
il y avait un mariage. Mon coeur était très
joyeux.
Maintenant je passe mes journées toute
seule. Mon seul fils, avec qui je suis restée,
enseigne dans une école et ne revient à la
maison que le soir. Mon seul petit-enfant, qui
m’a été laissé par ma fille morte, revient lui
aussi tard le soir de l’école. Je suis obligée

d’essayer de préparer quelque chose pour calmer leur faim.
Comme je suis incapable d’aller puiser de
l’eau, je ne fais que mendier ça et là dans le
voisinage pour avoir de la nourriture à préparer. Je dors très mal. Pendant la nuit je
me réveille souvent pour voir s’il commence
à faire jour. Je suis convaincue que c’est le
mauvais souvenir des événements qui cause
mon insomnie.
Catherine, qui a 76 ans et a tout perdu,
doit dormir sur une natte près de la porte
d’entrée, sans couverture. Elle souffre d’attaques périodiques de paludisme et de bronchite et n’a jamais l’argent nécessaire pour se
faire soigner.
Catherine vit à présent dans le centre commercial de Gishyita, et le fait de rentrer chez
elle emplit son coeur de peine.
“J’ai une grande plaie au fond du
coeur.”
Quand je retourne à Bisesero et que je
vois les ossements des gens qui n’ont pas
été enterrés, je me souviens immédiatement
des membres de ma famille et de mes voisins, avec lesquels nous vivions pacifiquement. Tout de suite, je me sens troublée en
les voyant. Et quand je vois l’endroit où était
ma maison, j’ai presque envie de me suicider
mais ma croyance en Dieu me retient.
Les idées de suicide de Catherine sont partagées par d’autres survivants. Sa femme et
ses six enfants ayant été tués, Anastase Gasagara se demanda pourquoi il est encore de ce
monde, alors qu’il lui reste si peu de raisons
de vivre. Il est retourné à Gishyita en septembre 1994. Après avoir logé chez d’autres
survivants près du bureau communal, dans ce

88

CHAPITRE 11. LA SOUFFRANCE CONTINUE

qu’il a appelé un camp, il décida de retourner
sur sa colline pour cultiver ses terres.
Dans le camp on causait et on partageait
tout, la nourriture et la peine. Au moins, là,
on pouvait parler et rire. Quand je suis arrivé chez moi, j’ai commencé à me demander
pourquoi je n’étais pas mort pendant le génocide. Arrivé là, j’ai observé comment on avait
détruit ma belle maison. Ce jour-là j’ai beaucoup pleuré. Je me suis souvenu de la manière
dont mes enfants jouaient dans la cour de la
maison avant le génocide. J’ai observé l’endroit où se trouvaient auparavant ma chambre
et l’étable de mes vaches. Je voulais me suicider car je ne voyais plus aucun sens à la
vie.
Résolu à ne pas retourner au camp, Anastase commença à construire une petite hutte,
avec l’aide des autres survivants, lesquels restèrent ensemble jusqu’à ce que chaque individu et chaque famille ait trouvé un endroit
où vivre.
Je suis entré dans ma hutte sans aucun
matériel à part un dessus de lit. Je passais
toute la nuit sans trouver le sommeil en pensant à la manière dont on avait tué les Tutsis qui étaient à Bisesero. Si j’allais chercher du bois dans la forêt, je voyais toujours
des crânes de personnes. Au lieu de continuer mon chemin pour aller chercher du bois,
je retournais immédiatement à la maison.
Avant le génocide, c’étaient uniquement les
enfants qui allaient chercher le bois. C’était
une honte pour un homme.
Pour trouver de la nourriture et des vivres,
je parcourais tous les champs. Si j’avais la
chance d’en trouver, il me manquait la casserole pour les cuisiner. J’étais obligé d’aller

chez mes voisins pour les prier de m’en prêter une. C’était aussi une honte d’aller quémander quoi que ce soit chez les familles des
gens qui avaient pillé nos maisons et tué les
membres de notre famille.
Si je terminais la préparation de cette
nourriture, je manquais d’appétit pour la
manger. Au lieu de manger, je pensais à la
manière dont je mangeais avant, entouré de
ma femme et de mes enfants. Je me demandais pourquoi j’avais besoin de manger alors
que les cadavres de ces derniers étaient toujours exposés sur la colline.
Stanislas Ruhamiliza, originaire de Bisesero, est éleveur. Une fois ses enfants élevés
et propriétaires de leurs propres troupeaux, il
n’y eut plus assez de terres pour que les animaux puissent paître et pour que ses enfants
puissent construire des maisons. En 1990, il
se rendit à Uvira, au Zaïre, et décida d’y émigrer. Il vendit toutes ses vaches afin d’acheter des terres au Zaïre. Sa femme, trois de ses
filles et l’un de ses fils s’y installèrent avec
lui. Il laissa trois fils et une fille à Bisesero. Il
s’installa à Uvira et avait l’intention de faire
en sorte que ses autres enfants viennent le
rejoindre au Zaïre lorsque le génocide commença. Après le génocide, Stanislas vendit ses
champs et ses vaches et retourna à Bisesero
avec sa famille. Mais rien n’aurait pu préparer Stanislas à ce qu’il trouva une fois là ; il
apprit que ses quatre enfants avaient été tués,
ainsi que ses huit petits-enfants.
Tout ce que je voyais autour de moi m’angoissait. Je me demandais s’il s’agissait bien
du Bisesero que j’avais connu, l’endroit où
l’on élevait des vaches et qui abritait beaucoup de Tutsis. Je me demandais si je rêvais.

89
J’apercevais seulement des crânes et les débris des maisons détruites.
“Quand je voyais un crâne, je pleurais, car je pensais que c’était peut-être
le crâne de l’un de mes enfants. C’est
terrible de vivre à Bisesero après le génocide.”
Stanislas ne parvient pas à accepter la mort
de ses enfants.
Est-ce que je peux oublier combien j’ai
peiné, avant le génocide, pour la survie de
mes enfants ? J’ai dû m’exiler pour qu’ils
aient un avenir. Mais voilà qu’ils les ont tués,
sans que j’aie pu réaliser mes rêves. Je regrette amèrement d’avoir laissé mes enfants
au Rwanda.
Je ne sais pas comment voir la vie sous un
jour positif. Je vois que durant ce qu’il me
reste de vie, jamais je ne serai heureux.
Lorsqu’il réfléchit à sa vie gâchée, les pensées de Narcisse portent sur les enfants qqqqui auraient pu illuminer son avenir.
Mes enfants auraient pu être un réconfort
pour moi mais ceux que j’avais fait garder par
mes soi-disant amis ont tous été tués. Ces
amis avaient une famille nombreuse, mais
je ne comprends pas comment il est possible
qu’ils aient été incapables de cacher des petits
qui avaient l’âge de leurs propres enfants. Ils
acceptaient facilement de cacher des objets au
lieu de personnes.
Justin Mudacumura a lui aussi perdu sa famille. Il a exprimé sa solitude en termes profonds.
Le génocide d’avril 1994 m’a marqué d’une
manière que jamais je ne pourrai oublier ; j’ai
perdu ma femme et mes six enfants.
“Je reste seul, comme un arbre sans

branches.”
Azelle Nyirahabimana se fait l’écho des paroles de Justin. Son mari et ses trois enfants
“ont été tués par des voisins qui ont utilisé
des machettes et des houes”. Durant la même
attaque, elle fut elle aussi taillée à coups de
machettes et laissée pour morte. Elle ne reçut
aucun traitement médical et ses plaies s’infectèrent. Elle a à présent des douleurs à la
poitrine, au cou et au dos et souffre de maux
de tête constants. Mais par dessus tout, elle
souffre de la perte de ses êtres chers.
Le malheur que j’ai dans la tête s’aggrave
quand je me souviens de la mort de mes enfants et de leur papa. Je me suis remariée
mais l’angoisse reste la même. Je ne peux pas
être satisfaite même si on fait des miracles
pour moi. Le matériel que nous avons perdu,
cela ne me fait rien, pareil pour le bétail – à
savoir les vaches et les chèvres – et la maison détruite. Tout cela est foutu pour moi.
Je suis comme un arbre qui n’a ni racines ni
branches. Même la vie, je n’en ai pas. Je n’ai
pas d’espoir pour ma vie. Je suis désespérée.
Anathalie Usabyimbabazi a perdu son
mari, Ferdinand Ntagara, ses trois enfants,
ses parents, deux frères, tués en même temps
que leur famille, et trois soeurs, tuées elles
aussi avec leurs familles respectives à Kibuye.
Je suis seule dans la maison. Je pense toujours à mes enfants et mon mari.
Tous ceux qu’Anathalie aimait ont été
tués ; il ne lui est pas facile de trouver les
moyens de pourvoir à ses propres besoins.
Ma santé a souffert à cause des coups de
machette et de massue qu’on m’a assenés
pendant la période du génocide jusqu’au mois
d’août 1994. Je n’ai pas d’arggent pour me

90

CHAPITRE 11. LA SOUFFRANCE CONTINUE

faire soigner. Tout ce que nous avions a été
volé et toutes les maisons détruites. Je n’ai
pas de travail qui me donne un salaire car
je n’ai pas eu la chance d’étudier ; je reste
comme ça, sans avenir. Je me demande pourquoi je suis restée dans ce monde.
Le silence sinistre qui règne dans sa maison
et les rêves qu’il fait sur sa famille empêchent
Innocent Ndahimana de dormir. Ses parents,
quatre de ses frères et sa soeur sont morts à
Bisesero, où ils vivaient de l’agriculture. Il a
également perdu de nombreux neveux, nièces
et membres de sa belle-famille. Le seul parent
qu’il lui reste est un frère.
Je vis seul dans cette maison alors qu’avant
le génocide j’avais une grande famille. Etant
seul dans cette maison, pendant la nuit, je
ne trouve pas le sommeil. Et quand je parviens à m’endormir, je rêve des membres de
ma famille morts pendant le génocide. Après
ces rêves, je trouve difficilement le sommeil.
Bellina Nirerere a grandi entourée de frères
et soeurs, mais elle n’a désormais plus de famille.
Tous les membres de ma famille sont
morts. Je m’en remets à Dieu. Pour Edson
Turikunkiko, qui a 23 ans, sa maison est désormais vide.
Je suis seul parce que ma mère et mes sept
frères sont tous morts. Notre maison a été
détruite, et j’ai été obligé de la reconstruire.
Mais j’ai le problème de devoir y vivre tout
seul. Je me sens très seul, ce qui fait que
je me rappelle souvent la mort des miens.
J’avais une grande famille, et je ne m’occupais que de garder les vaches. Aujourd’hui
toutes les vaches ont été pillées, et étant seul
à la maison je suis obligé de faire tous les

travaux domestiques.
Bisesero a été la scène de l’un des rares
massacres de 1994 dont la plupart des survivants sont de sexe masculin. Le long des
flancs des collines, les hommes, surtout ceux
dans la fleur de l’âge, étaient avantagés par
rapport aux femmes et aux enfants car ils
étaient plus rapides. Par conséquent, Bisesero
compte un nombre proportionnellement important de survivants de sexe masculin ; la
plupart d’entre eux sont veufs. Pascal Mudenge est parmi eux.
Ma femme est morte pendant le génocide
alors que cela ne faisait que deux mois que
nous nous étions mariés.
Pour ceux des survivants dont la famille
était nombreuse, la mort de leurs êtres chers
les fait se sentir enccore plus isolés.
Je suis seul. Ma mère aussi est morte, avec
ses neuf enfants. Quant aux autres membres
de ma famille victimes du génocide, ils sont
innombrables.
Pascal a besoin de sa force physique pour
poursuivre sa vie d’agriculteur, mais il s’est
heurté à des difficultés.
Suite aux coups de massue que j’ai reçus
sur la tête et sur l’épaule, j’éprouve des difficultés à porter des objets pesants sur la tête et
à accomplir des travaux qui demandent beaucoup de forces.
Chadrac Muvunandinda a parlé au nom de
nombreux autres veufs de Bisesero.
J’ai du chagrin à cause de la mort de mes
enfants et de ma femme. Je suis resté seul.
La situation des quelques enfants qui ont
survécu aux tueries de Bisesero est tout aussi
pénible. L’éducation représente le seul espoir pour l’avenir des enfants survivants du

91
Rwanda, et eux-mêmes la perçoivent comme
leur meilleure chance de remporter la bataille
qu’ils mènent pour se remettre. Mais beaucoup d’enfants de Bisesero ont abandonné
l’école. Nteziryayo, alias “Matoroshi” a décidé de quitter l’école et de devenir éleveur. Il
a treize ans. Avant la mort de Habyarimana,
il était en première année à l’école de Gako,
secteur Rwankuba.
Je suivais très bien à l’école. Quand nous
passions des examens, j’étais en deuxième
ou troisième place dans une classe de plus
de quarante élèves. Les enfants de mon âge
préféraient garder les vaches au lieu d’étudier mais moi, je préférais étudier. Ma mère,
Elina Nyiransabimana, m’encourageait aussi
à aller à l’école. Le matin, très tôt, ma mère
me donnait du lait et de la nourriture pour
que je puisse trouver la force d’étudier. Le
soir, quand je rentrais, je faisais mes devoirs.
Je ne faisais aucun autre travail à part cela
puisque mon père et mon grand frère s’occupaient des vaches.
L’amour de Nteziryayo pour l’école n’est
plus qu’un souvenir lointain. Lorsqu’il retourna à Bisesero, il lui tardait de reprendre
sa vie scolaire. Mais une fois qu’il se trouva
à l’école, on le fit se sentir comme “un étranger”, on l’humilia pour sa pauvreté apparente
et il fut terrassé par la solitude et la peur.
“Je sais qu’étudier est très bien mais
je n’ai plus le courage de continuer
mes études. En cours, j’étais comme un
muet.”
Maintenant je m’occupe de dix-neuf
vaches. Je passe toute la journée dans les
pâturages avec les vaches et mon bâton qui
s’appelle un umushabarara. C’est un bâton

très solide. J’ai beaucoup de joie quand je
vois que mes vaches ont mangé de l’herbe
fraîche et ont bu de l’eau propre. Le soir, je
chante pour mes vaches.
Mais lorsque la nuit tombe, les souvenirs
viennent l’assaillir.
Pendant la nuit, je pense au génocide et
l’histoire de la mort de ma mère me revient à
l’esprit. Je me demande toujours pourquoi le
génocide a eu lieu. Ils ont tué tous les enfants,
les mamans, les vieux et les jeunes.
Daphrose Mukankundiye rêvait d’aller à
l’université. Mais à présent, à l’âge de dixhuit ans, elle est devenue femme au foyer à
Bisesero. Sa famille se composait de dix personnes ; à présent seule Daphrose est en vie.
Elle se rendit à Bisesero avec son frère, Niyitegeka, où ce dernier fut tué. Ses parents –
Selemani Nkundamaria et Eugénie Mukakabera – et ses six frères et soeurs furent assassinés dans leur maison à Bahare, Gitesi.
Avant le génocide, j’étais une enfant tranquille. J’étais en quatrième année à l’école
primaire de Nyarugati, Gitesi. J’avais l’intention de terminer l’école primaire et de
continuer mes études à l’école secondaire,
puis à l’université. Après avoir fini mes
études, je pensais trouver un bon travail.
Maintenant, j’ai abandonné mes études.
Lorsque son tuteur suggéra qu’elle se mariât, il n’y eu guère de discussion. Mais les
circonstances dans lesquelles elle le fit étaient
bien différentes de ses souvenirs de mariages
précédents.
J’ai accepté parce que je n’avais pas le
choix. Un garçon de Bisesero a amené des
bières. Il a aussi amené une vache à mon
oncle, puis on m’a conduite chez lui. Mon

92

CHAPITRE 11. LA SOUFFRANCE CONTINUE

mari est un rescapé lui aussi. Avant, lorsqu’une fille allait se marier, elle achetait des
assiettes, des gobelets, des habits et des valises. Le jour du mariage, on faisait des cérémonies, mais moi, je suis partie sans aucun matériel et on n’a pas fait de cérémonie
non plus. Je suis partie comme un voleur qui
se cachait. J’avais honte de me marier parce
que j’étais encore petite. Je vais bientôt tomber enceinte et je ne trouverai personne pour
m’aider.
Les familles des miliciens qui sont mes voisins savent bien que je me suis mariée, mais
au lieu de venir m’aider à fonder un foyer,
ils se moquent de moi en disant : “Cette fille
s’est mariée alors qu’elle était une enfant.
D’autres filles de son âge sont à l’école mais
elle a cherché un mari.” Ils ne réalisent pas
que j’ai quitté l’école à cause d’eux. Ils ont
tué mes parents, qui auraient pu m’aider à
me procurer le matériel scolaire.
Elizaphan Ndayisaba, seize ans, a perdu
presque tous les membres de sa famille – ses
parents, deux frères et trois soeurs. Il est retourné à Bisesero vivre avec son oncle, Hategeka, qui habite seul, et il l’aide à cultiver.
Avant le génocide, il s’occupait des vaches
de son père ; il avait supplié ce dernier de le
laisser abandonner l’école pour se consacrer à
cette tâche. Il s’en souvient comme d’une période de bonheur, si différente des difficultés
auxquelles il doit à présent faire face.
D’autres rescapés ont réclamé les biens
qu’ils ont perdus pendant le génocide, certains
ont pu retrouver leur vaches. Mais moi, je ne
sais pas où je peux aller pour réclamer mes
biens, alors qu’avant le génocide mon père
avait beaucoup de vaches et d’autres objets de

valeur. Mon oncle n’a pas le temps de m’aider. Comme je suis seul je ne peux pas cultiver les champs de mon père, qui sont devenus
des broussailles.
Maintenant pendant la nuit, je ne trouve
plus le sommeil, parce que la nuit est le seul
moment où j’ai le temps de penser. Je me demande pourquoi j’ai abandonné l’école. Avant
le génocide, je pensais que si j’abandonnais
l’école, mon père allait me donner beaucoup
de vaches, qu’il allait me construire une maison... Maintenant tous mes projets ont été
anéantis.
Avant le génocide j’allais dans le même lit
que mes frères. Avant de dormir on causait
beaucoup, on jouait dans le lit. Mais maintenant, quand j’entre dans le lit c’est l’histoire du génocide qui me revient en tête. Si
je ferme les yeux, je vois aussitôt tous les cadavres qui étaient à Bisesero, surtout le cadavre de ma mère avec son enfant sur le dos.
“Je suis complètement découragé, je
ne trouve rien qui puisse me redonner
courage. Je ne vois plus mon avenir.”
Les enfants de mon âge qui sont ici ne
veulent plus m’approcher pour jouer avec
moi. Les rescapés qui ont confiance en moi
sont à l’orphelinat. Moi je ne veux pas aller
à l’orphelinat parce que je ne veux pas aller
à l’école. Je suis obligé de vivre seul. Je suis
obligé de vivre seulement avec des vieux.
D’autres enfants de mon âge qui ont des
parents portent des habits neufs les jours de
fête et ils vont à la messe comme le jour
de Noël. Mais moi je reste toujours triste,
je regarde mes habits qui sont usés et je me
demande pourquoi on a tué mes parents et
d’autres Tutsis qui me donnaient tout. Les

93
habits que je porte, je les ai trouvés dans l’orphelinat. Maintenant ils sont déchirés, je ne
peux pas m’en procurer d’autres. Je marche
pieds nus, je ne peux pas me procurer des
chaussures, alors qu’avant le génocide j’en
possédais. Je ne trouve même pas de savon
pour me laver ou laver mes habits. Je suis
vraiment pauvre.
Je me demande ce que nous avons fait qui
mérite que nous souffrions pour le reste de
notre vie. Je n’ai pas encore trouvé la réponse
à cette question.
Pour Alphonsine, quinze ans, l’absence de
ses frères et de ses parents se fait cruellement
sentir.
Avant le génocide, je vivais avec mes parents et mes frères. Nous étions tous heureux
dans notre famille. Je me sentais à l’aise et
je bavardais avec mes frères. Mes parents me
donnaient tout ce dont j’avais besoin. Mais
aujourd’hui, je suis seule, il n’y a personne
qui s’intéresse à moi.
Le chagrin me préoccupe car je me rappelle
la vie que je menais avant le génocide et tous
les membres de ma famille morts pendant le
génocide. Comme solution, je cherche un endroit où je peux me trouver seule pour pleurer.
Etant handicapée, je suis devenue maladive
et je n’ai pas d’argent pour me faire soigner.
Je reste dans la solitude.
Uwayisenga a maintenant onze ans. Son
père, Ezéchias Nsengamihigo, et quatre de ses
cinq frères et soeurs ont été tués. Sa mère et
l’une de ses soeurs ont survécu. A Bisesero,
elles retrouvèrent son oncle paternel, dont la
femme et les enfants avaient été tués. Au bout
de quelque temps, la mère et l’oncle d’Uwayisenga se marièrent et elle eut un nouveau pe-

tit frère, Ndimurwango.
Mais son avenir a été gâché par ses blessures.
C’est en avril 1994 que j’ai commencé à
souffrir. Je ne pouvais rien faire à cause
des coups de machette que j’avais reçus. J’ai
même abandonné l’école car je suis malade et
je n’ai pas d’endroit où étudier. Avant le génocide, j’étais en première année d’école primaire à Gako. Je suivais très bien en classe.
Néanmoins, j’étais pleine de joie de voir ma
mère s’occuper de moi et je m’occupais aussi
du bébé.
Quand je me couche, je pense tout de suite
à la manière dont le génocide a eu lieu à Bisesero. J’ai toujours mal à la tête. Avant le
génocide, je mangeais et je dormais sans problème et je ne pensais pas à mon avenir parce
que mes parents s’occupaient toujours de moi
et de mes frères et soeurs.
Sa mère est décédée en février 1997, et
Uwayisenga est devenue la mère de son petit frère.
Maintenant, je suis devenue comme une
vieille maman. Je me demande comment le
bébé que ma mère a laissé va grandir. Quand
il pleure, je pleure aussi. Il prend le lait des
vaches. On a envoyé d’autres orphelins du
génocide à l’orphelinat de Nyamishaba à Gitesi. Je ne peux pas abandonner les champs
de mon père pour aller à l’orphelinat. J’aime
seulement vivre à Bisesero où je garde les
vaches et je m’occupe du bébé.
“Je ne veux plus retourner à l’école ;
je ne vois plus l’intérêt d’étudier.”
L’impression constante d’être en danger de
mort constitue un autre lien avec le génocide.
Quand je cultive et quand je garde les

94

CHAPITRE 11. LA SOUFFRANCE CONTINUE

vaches sur les collines, je tremble, parce qu’on
m’a dit que la personne qui m’a donné des
coups de machette, Hazigama, se cache dans
le quartier. J’ai peur qu’il me tue. Je ne suis
pas tranquille. Je ne joue plus parce que tous
les enfants de mon âge sont morts.
Les parents, trois frères et deux soeurs
de Vincent Kayigema ont été tués. Les enfants souffrent de l’absence de leurs parents
et frères et soeurs, mais ils sont aussi cruellement affectés par l’absence de leurs amis.
Vincent, qui est âgé de onze ans, a parlé des
compagnons qu’il a perdus en même temps
que son enfance.
Pendant la nuit je pense toujours aux enfants voisins de mon âge avec lesquels je
jouais au ballon le soir et qui sont morts
maintenant, alors qu’ils étaient innocents.
Eric Nzabihimana était enseignant, mais
les actes de cruauté dont il a été victime de
la part de collègues et d’étudiants ont anéanti
son désir d’enseigner.
J’ai abandonné ce métier, car je me souviens très bien de la façon dont les élèves ont
couru derrière moi pendant le génocide, voulant me tuer, alors que je voulais aller à Gitarama.
La peur domine encore la vie des survivants, Siméon a expliqué comment ils étaient
retournés à Bisesero pour “recommencer leur
vie”, en construisant des huttes, tandis que
le sol qui les entourait était jonché des restes
de leurs êtres chers. Il parle d’une communauté brisée par le génocide et constamment
marginalisée. Et il mentionne la nouvelle menace qui pèse sur la vie des membres de cette
communauté.
Lorsqu’on allait chercher du bois on voyait

immédiatement les crânes de nos enfants.
Nous avons tenté d’accepter la vie difficile
sans enfants ni femmes, mais ce qui nous
blesse profondement c’est que même maintenant, les miliciens qu’on n’a pas encore arrêtés veulent nous tuer. Nous ne dormons plus.
Les miliciens ont tué des rescapés qui étaient
avec nous pendant le génocide, ils ont été tués
à coups de machettes, comme en avril 1994.
“Avant le génocide, les Abaseseros
comptaient de nombreux hommes forts.
Mais le petit nombre qui en est resté va
mourir de chagrin.”
Nous n’espérons plus rien de la vie. Nous
ne voyons plus l’avenir de Bisesero. Maintenant nous sommes en train de construire des
maisons pour nous. Lorsque ces maisons seront achevées, il nous faudra aussi nous chercher des épouses pour avoir des enfants que
nous pourrons appeler “Abasesero”. C’est nécessaire pour que nous puissions nous protéger.
La plupart des survivants ont dû tenter de
reconstruire leur vie sans aide extérieure. Il
y a une initiative locale, lancée par des survivants et qui leur est destinée, qui leur a
apporté un certain soutien. Sylvère Gatwaza
prend part aux activités d’une association appelée ’Abadaharana’, à Bisesero. Grâce à elle,
les survivants ont été en mesure de s’entraider.
Nous cultivons des choux, des petits-pois et
des pommes de terre. Avec l’argent que nous
obtiendrons en vendant ces produits, nous ferons du commerce. Un certain Claver Buzizi,
qui est originaire de Bisesero et qui travaille
à Butare dans une église, nous a construit
un local commercial. Si un rescapé a un pro-

95
blème, on l’aidera avec cet argent.
Il y a aussi une association qui est en train
de nous construire 100 maisons sur la colline
de Gisoro, dans la cellule Gitwa du secteur
Bisesero.
Peut-être qu’en nous regroupant, nous allons pouvoir faire quelque chose.
Cependant, de nombreux survivants sont
encore affectés par les blessures qu’ils ont subies en 1994. Anastase Kalisa est retourné à
Bisesero pour reconstruire sa maison, mais il
a été blessé à l’épaule avec une massue et il
tombe souvent malade. Sa femme était elle
aussi malade et hospitalisée au moment de
l’entretien.
Avant le génocide, nous étions une grande
famille. Je vivais avec mes parents, mes
frères, mes nièces et mes neveux. Aujourd’hui je reste tout seul. Nous vivions de l’agriélevage, mais tout notre bétail a été pillé, et
par conséquent, il me manque l’engrais que
nous obtenions à partir de l’élevage.
Edouard Nduwamungu est originaire
d’Uwingabo à Gishyita. Il est agriculteur. Sa
femme et ses enfants ont été tués sous ses
yeux à l’hôpital de Mugonero. Il y fut luimême grièvement blessé par des fragments
de grenades. Il s’enfuit ensuite pour Bisesero,
où il fit l’objet d’une nouvelle attaque – il
fut taillé à coups de machettes sur la tête
et reçut des coups de lance dans l’estomac.
Il ne reçut aucun soin médical, et ses plaies
s’infectèrent gravement. Lorsque les Français
arrivèrent, Edouard était à deux doigts de la
mort.
Je subis encore les conséquences : des maux
de tête qui ne s’arrêtent pas et l’infection de
mes cicatrices.

Du côté matériel, j’avais des vaches et
des chèvres, j’avais une maison bien équipée.
Mais aujourd’hui je n’ai ni maison, ni vache,
ni chèvres. Quant aux travaux que je pourrais
faire, je ne suis pas en assez bonne santé pour
pouvoir cultiver. Je ne veux pas me remarier,
car je n’en ai pas envie. Je suis seul, mais
je n’ai même pas le courage de me remarier
dans des conditions pareilles. Je ne peux pas
me remarier sans maison, sans moyen de la
construire, sans avenir de famille, car je ne
suis pas en bonne santé. Je ne suis pas non
plus en mesure de me faire soigner, car je n’ai
pas d’appui ni d’aide extérieurs, étant donné
que l’on a tué toutes mes connaissances et
volé tous mes biens.
Mukahigiro, âgée de 47 ans, a perdu son
mari avant le génocide. Ils avaient plusieurs
enfants, et elle comptait sur son fils aîné,
Mutware, adolescent, et sur sa famille étendue pour l’aider. Mais bien que ses trois enfants et elle aient survécu aux tueries de Bisesero, et soient retournés chez eux à Musenyi,
Gishyita, un an plus tard, ils ne sont plus en
mesure de pourvoir à leurs besoins.
Comme ma maison avait été détruite, j’ai
occupé la maison d’un certain Bugingo, un
membre de ma famille qui était mort. On
avait détruit cette maison, mais pas complètement, alors j’ai cherché des tôles qu’on avait
jetées, et les rescapés m’ont aidé à les mettre
sur le toit.
Dans cette petite maison je n’ai pas assez
de matériel. Nous avons une seule assiette.
Nous logeons dans une seule chambre avec les
enfants. Nous n’avons pas de matelas, nous
utilisons des herbes pour faire le lit.
Mon enfant Habineza étudie dans une école

96

CHAPITRE 11. LA SOUFFRANCE CONTINUE

primaire, mais il n’a pas de matériel, pas de
cahier, pas de bic. Souvent le maître le chasse
de l’école parce qu’il ne paie pas. L’enfant
passe des journées entières à la maison, puis
il retourne à l’école. Comme il n’apporte pas
les frais de scolarité, après quelques jours on
le chasse à nouveau.
Pendant le génocide, Mutware a reçu beaucoup de coups de bâton et de pierres. Maintenant, comme il ne peut plus m’aider, c’est
moi qui suis obligée de faire tous les travaux.
Comme les problèmes me dépassent j’ai
mis ma confiance en Dieu. Ce qui me choque
c’est de voir mes enfants souffrir de la pauvreté alors qu’ils ont encore leur maman.
Lorsque les survivants tombent malades, ils
réalisent la mesure de leur isolement. Lorsque
Claver Habarugira, 36 ans, retourna à Bisesero, il tomba gravement malade. Il avait
perdu sa femme, Bonifride Mukangemanyi, et
ses quatre enfants sur la colline de Muyira.
Dans cette maison je ne dormais pas, je ne
mangeais pas, et j’ai fini par tomber malade.
Je suis resté au lit sans pouvoir me procurer de médicaments. Je ne trouvais personne
qui pouvait me conduire au soleil pour que je
me réchauffe. Je suis tombé malade jusqu’au
point de mourir. Par chance, je suis guéri.
Quand j’étais malade j’ai beaucoup pensé à
mes enfants et à toute ma famille qui était
morte. Avant le génocide, si je tombais malade, ma femme s’occupait de moi, m’apportant des sauces et des bouillies. Toute la famille venait me voir, et comme le moral était
bon, on guérissait très vite.
Les os des membres de ma famille sont exposés sur les collines, nous n’avons pas moyen
de les enterrer.

“Avant le génocide, tout autour de
moi il y avait les maisons des membres
de ma famille. Maintenant ce sont les
buissons qui m’entourent. Je regrette
de ne pas être mort pendant le génocide. J’ai mis ma confiance en Dieu.”
Avant le génocide Bisesero était un endroit
très connu parce que nous avions beaucoup
de vaches et personne ne pouvait nous attaquer pour les voler. Nous étions trop nombreux et solidaires. Maintenant il ne reste que
des vieux. Nous sommes des veufs, nous ne
sommes rien.
Dans ma famille nous ne sommes que
quatre personnes à avoir échappé au génocide.
L’un est un enfant qui est à l’orphelinat, un
autre a perdu une jambe. C’est moi qui devrais m’occuper d’eux, mais je n’en ai pas les
moyens. C’est pourquoi j’ai beaucoup de chagrin.
Ndayisaba, âgé de 34 ans, était en état de
choc et de dépression à son retour à Bisesero. Ce retour lui fit réaliser la mort de sa
mère, de ses trois frères, de ses deux soeurs et
d’innombrables autres parents. Souffrant encore des séquelles d’une blessure à l’épaule, il
n’était pas en mesure de cultiver, et pendant
quelque temps, il pensa qu’il allait “mourir
de solitude et de faim”.
Là où était avant la maison de mon père,
il n’y avait plus qu’une brousse. Il ne restait
plus personne de ma famille. Les autres rescapés m’ont aidé à reconstruire une petite maison. Alors j’ai commencé à vivre seul dans
une maison mal construite, sans aucun matériel. Je n’avais plus d’assiettes, de casseroles,
de chaises, ni de nourriture. Je passais toute
la journée au lit. Je ne mangeais pas et je ne

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buvais que de l’eau. J’avais honte de me promener car je n’avais que des habits déchirés,
que je ne lavais pas parce que je n’avais pas
de savon et je n’avais pas assez d’argent pour
en acheter. Je devais aussi laver ces habits
pendant la nuit parce que je n’en avais pas
d’autres.
Avant le génocide j’avais des parents qui
s’occupaient de moi. Quand je rentrais, ma
mère me donnait à manger immédiatement.
J’avais aussi des frères, des soeurs et des
amis et je me sentais toujours entouré.
Quand je me suis retrouvé seul dans cette
maison, j’ai pensé à tous ces gens qui étaient
morts de manière barbare. Leurs corps étaient
toujours exposés sur les collines. Quelquefois,
je voyais des chiens en train de ronger l’os
d’une personne. Dans ces cas, je me demandais ce qu’il manque à l’Etat pour nous aider
à enterrer les nôtres. Tout cela augmentait
mon chagrin.
Léoncie Nyiramugwera a eu la chance d’aller en Belgique pour être soignée, grâce à
l’aide de son fils. Mais elle ne s’est pas complètement remise.
“J’ai toujours des vertiges, je ne peux
pas marcher au soleil. Pendant la nuit
je ne trouve pas le sommeil.”
Les souvenirs du génocide de Bisesero ont
dissuadé certains des survivants de retourner
chez eux. Maurice Sakufi loue actuellement
une maison à Kigali, où il s’est remarié et
a un autre enfant. Mais jamais il n’oubliera
l’épouse et le petit garçon qui sont morts à
Bisesero. Il repense à sa vie d’avant le génocide, lorsqu’il élevait des vaches et en vendait
le lait, et à la belle maison qu’il avait bâtie
sur son champ, et il ne trouve pas la paix.

Souvent je retourne à Bisesero pour rendre
visite à d’autres rescapés et pour voir aussi
comment je pourrais récupérer les biens que
j’ai perdus pendant le génocide. Je suis encore en vie, mais je ne trouve plus le sommeil
quand je me souviens de la manière dont on
a tué les gens à Bisesero.
“Ce qui me choque quand je retourne
à Bisesero c’est de voir tous ces os exposés sur les collines.”
Vianney Uwimana, 28 ans, vit et travaille
à Kigali. Pour lui aussi, les visites à Bisesero
constituent une épreuve douloureuse.
Bisesero était un endroit que j’aimais beaucoup. Il y avait beaucoup de gens qui habitaient cette région, un grand nombre d’entre
eux étaient des membres de ma famille. Partout on m’accueillait très chaleureusement ;
je mangeais là où je voulais. Maintenant, si
je retourne à Bisesero, ce sont les crânes de
ces gens qui m’accueillent. Ces crânes sont
exposés partout sur les collines. Je n’attends
plus rien de la vie.
Augustin Ndahimana Buranga travaille à
présent pour la même entreprise de Kigali que
Vianney. Il est rempli d’amertume et de chagrin, et alors qu’il n’a que 41 ans, il a déjà
abandonné tout espoir dans la vie.
Je suis seul dans la maison. Je ne me suis
pas encore remarié. Je pense toujours à ma
femme.
“Comme je suis seul, je n’ai plus le
goût de vivre. Je me sens comme un
cadavre. L’Etat, au lieu de venir nous
aider, nous enseigne la réconciliation à
la radio.”
Il n’est retourné à Bisesero que deux fois.
La dernière fois, c’était en avril 1996, et lors

98

CHAPITRE 11. LA SOUFFRANCE CONTINUE

de cette visite il vit l’un des miliciens qui avait
pris part aux tueries, et l’endroit où sa famille
avait été décimée. Il tomba immédiatement
malade.
J’ai visité toutes les collines de Bisesero.
Je me suis rendu aux endroits où j’avais enterré les membres de ma famille. Puis je suis
allé chez Nzamwita (un rescapé de Bisesero)
pour y passer la nuit. Pendant la nuit je suis
tombé malade. Nzamwita et un autre rescapé
m’ont conduit au dispensaire de Mubuga. J’ai
été hospitalisé aussitôt. J’ai passé une semaine et quelques jours sur le lit du dispensaire. Au lieu de guérir, je tombais gravement
malade à cause de tous ceux que je voyais. Il
y avait d’autres malades qui avaient des gens
qui restaient veiller sur eux, beaucoup de gens
venaient aussi leur rendre visite, leur apportant du lait, du jus et des fruits. Mais moi,
j’étais là, tout seul, personne ne me disait
même bonjour. J’attendais seulement l’arrivée de Nzamwita, qui était pauvre lui aussi.
Dans ces moments, pendant que j’étais malade, personne n’est venu me voir pour me
donner du lait comme on en amenait aux
autres malades. Personne n’est venu me demander pardon pour ce que l’on m’avait fait
pendant le génocide.
Augustin n’avait pas d’argent pour se faire
soigner et c’est Nzamwita, lui aussi indigent,
qui a dû financer son traitement.
J’ai vu comment on a tué de façon barbare pendant le génocide, les pauvres et les
riches sont morts de la même façon. J’ai vu
aussi comment on a traité les rescapés après
le génocide. Les enfants ont abandonné leurs
études parce qu’ils n’avaient pas les moyens
de payer les frais de scolarité. A cause de tout

cela je suis déçu.
“Moi, je ne vois pas l’intérêt de me
réconcilier, puisque je ne suis plus une
personne. Ce que j’ai choisi c’est de
prier seulement, jusqu’à la fin de mes
jours.”

Chapitre 12
Un Recensement Préliminaire des
Victimes du Génocide à Bisesero

99

100

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

12.1

Commune Gishyita

12.1.1

Sector Bisesero

Cellule Nyarutovu

No.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20

Nom
Innocent Muganga
Marianne Mukamunana
Béatrice Uzayisenga
Eugénie Mukangoga
Corneille Uwimana
Vincent Muganga
Chantal Uwanyirigira
Appolinaire Semutwa
Adèle Nyiramahe
Basile Mudenge
Gaspard Nkusi
Catherine Mukasine
Virginie Mukangoga
Eric Nshimiye
Eugène Binwangari
Son of Nkusi
Charles Rwamanywa
Madeleine Mukaruziga
Casimir Musabyimana
Célestin Ndwaniye

Age
44
41
18
16
14
12
9
82
70
28
33
12
9
6
4
1
64
56
24
58

Sexe
m
f
f
f
m
m
f
m
f
m
m
f
f
m
m
m
m
f
m
m

Prof.
Etat Civil
éleveur
marié
cultivatrice mariée
étudiante
célibataire
étudiante
célibataire
étudiant
étudiant
étudiante
éleveur
marié
cultivatrice mariée
cultivateur célibataire
éleveur
marié
étudiante
étudiante
étudiant
étudiant
éleveur
marié
cultivatrice mariée
cultivateur célibataire
éleveur
marié

12.1. COMMUNE GISHYITA
No.
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61

Nom
Léocadie Nyirabititaweho
Claver Ndahimana
Xavéra Nyirabahutu
Ruhumuliza
Mukabutera
Karamuka
Nicodème Kabwana
Marie Nyirabuka
Eliezer Kambanda
Erina Mukankundiye
Jean-Damascène Nteziryayo
Gatembo
Ephrem Gasagara
Musoni
Vianney Higiro
Ngamije
Gérémie Nturo
Aloys Karegera
Anastasie Mukandori
Mukanderaaa
Silas Kayibanda
Emilienne Mukarugwiza
Mukamugema
Nyirarunyonga
Nyirambabazi
Colette Mukagasana
Mukansanga
Aron Kanamugire
Nsengayire
Martin Kadaraza
Azalias Ruzezwa
Everiénne Mukakabera
Odette Nyiramana
Emmanuel Rubunge
Primitive Uwamahoro
Kamabano
Ephrem Munyantarama
Kajeje
Kwitegetse
Zacharie Nkeramihigo
Kadori

101
Age
54
26
78
33
41
58
62
56
58
50
26
40
57
23
20
28
70
35
42
65
58
57
50
15
4
23
24
27
29
38
60
40
21
20
23
57
56
14
20
65
38

Sexe
f
m
f
m
f
m
m
f
m
f
m
m
m
m
m
m
m
m
f
f
m
f
f
f
f
f
f
m
m
m
m
f
f
m
f
m
m
m
f
m
m

Prof.
cultivatrice
éleveur
cultivatrice
cultivateur
cultivatrice
éleveur
cultivateur
cultivatrice
cultivateur
cultivatrice
cultivateur
éleveur
éleveur
cultivateur
cultivateur
cultivateur
éleveur
éleveur
cultivatrice
cultivatrice
éleveur
cultivatrice
cultivatrice
cultivatrice

Etat Civil
mariée
célibataire
veuve
célibataire
divorcée
marié
marié
mariée
marié
veuve
célibataire
marié
marié
célibataire
célibataire
célibataire
marié
marié
veuve
mariée
marié
mariée
mariée

cultivatrice
cultivatrice
cultivateur
éleveur
éleveur
éleveur
cultivatrice
cultivatrice
cultivateur
étudiante
éleveur
éleveur
étudiant
cultivatrice
éleveur
éleveur

célibataire
mariée
célibataire
marié
marié
marié
veuve
célibataire
célibataire
célibataire
marié
marié
célibataire
marié
marié

102

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
No.
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
100
101
102

Nom
Berthilde Mukangango
Béata Mukangemanyi
Nyirahene
Béata Nyirahategeka
Mayira
Matingiri
Alphonsine Bucyensenge
Drocella Mugorewindekwe
Alphonse Munyandinda
Rugondo Ngarambe
Niyongira
Thomas Kajeguhakwa
Chadrac Kamugundu
Amon Ngarambe
Assiel Ntagara
Berthilde
Narcisse Musabyimana
Senani Ntagara
Daphrose Mukarubayiza
Emmanuel Ndagijimana
Kangabe
Augustin Ntagara
Daughter of Kamagaza
Thérèse Nyiramujyambere
Marthe Mukarugwiza
Mafene
François Munyandagara
Ingabire
Munyampundu
Marcianne Mukantaganda
Mukankanika
Nshimiye
Kayihura
Uwera
Dominique Gasagara
Silas Nsengiyumva
Macenderi
Bikorimana
Masengesho
Xaverine Mukambaraga
Nyiramidiburo

Age
33
20
58
21
18
29
23
20
32
36
5
34
60
30
36
35
16
16
20
2
48
37
10
24
37
62
42
12
56
43
12
8
7
5
6
13
3
2
1
37
9

Sexe
f
f
f
f
m
m
f
f
m
m
f
m
m
m
m
f
m
m
f
m
f
m
f
f
f
m
m
f
m
f
f
m
m
f
m
m
m
m
m
f
f

Prof.
cultivatrice
cultivatrice
cultivatrice
cultivatrice
cultivateur
éleveur
étudiante
cultivatrice
éleveur
cultivateur

Etat Civil
mariée
célibataire
mariée
célibataire
célibataire
marié
célibataire
célibataaire
marié
marié

cultivateur
éleveur
éleveur
cultivateur
cultivatrice
étudiant
étudiant
cultivatrice

marié
marié
célibataire
célibataire
mariée
célibataire
célibataire
célibataire

cultivatrice
commerçant
étudiante
étudiante
cultivatrice
éleveur mareur
éleveur
étudiante
éleveur
cultivatrice
étudiante
étudiant
étudiant

veuve
marié
célibataire
mariée
marié
marié
marié
mariée

étudiant

cultivatrice
étudiante

mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
No.
103
104
105
106
107
108
109
110
111
112
113
114
115
116
117
118
119
120
121
122
123
124
125
126
127
128
129
130
131
132
133
134
135
136
137
138
139
140
141
142

Nom
Nyirajeri
Wife of Munyandagara
Pétronille Mukambaraga
Nyirabazungu
Eugénie
Rukara
Shema Rudagari
Bernadette Mukamunana
Rudomoro
Emmanuel Munyandinda
Isabelle Mukankusi
Ndahayo
Erina Nyirantibiri
Thabithe Nyiraruyange
Alphonsine Uwamahoro
Jacqueline Uwera
Ingabire
Thabithe Nyinawingeri
Gasingwa
Nyirambabazi
Munyandinda
Cassilde, “Mme Gatembo”
Siméon Ngoga
Alphonse Ndahimana
Immaculée Gasagara
Catherine Mukangamije
Phénéas Ntihemuka
Nyiranzabahimana
Gakwindigiri
Emmanuel Munyaneza
Marie, wife of Munyaneza
Mukanka
Nyiramakaratasi
André Ntizingingirwa
His wife Thérèse
Françoise
Manzi
Benjamin
Colette
Anastasie

103
Age
7
35
30
5
3
1
32
45
8
34
30
7
50
52
9
7
3
38
5
11
8
30
35
9
8
30
28
4
2
41
38
10
7
60
35
10
5
3
14
34

Sexe
f
f
f
f
f
m
m
f
m
m
f
m
f
f
f
f
f
f
m
f
f
f
m
m
f
f
m
f
m
m
f
f
f
m
f
f
m
m
f
f

Prof.
Etat Civil
étudiante
cultivatrice mariée
cultivatrice mariée

cultivateur
cultivatrice
étudiant
éleveur
cultivatrice
étudiant
cultivatrice
cultivatrice
étudiante
étudiante
cultivatrice

célibataire
mariée
marié
mariée
mariée
mariée

veuve

étudiante
étudiante
cultivatrice mariée
cultivateur marié
étudiant
étudiante
cultivatrice mariée
cultivateur célibataire

cultivateur marié
cultivatrice mariée
étudiante
étudiante
éleveur
marié
cultivatrice mariée
étudiante

cultivatrice

mariée

104

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
No.
143
144
145
146
147
148
149
150
151
152
153
154
155
156
157
158
159
160
161
162
163
164
165
166
167
168
169
170
171
172
173
174
175
176
177
178
179
180
181
182
183

Nom
Nyiranuma
Kampire
Kamana
His wife, Bernadette
Matoroshi
Immaculée
Mukansanga
André Karama
Vérène
Assiel Nkkkusi
Rose Mukantagara
Nyiramazuru
Vianney Butwenge
Madeleine
Mukangango
Mukabadege
Mathilde
Munyantarama
Marcianne Nyiraromba
Théodosie
Eugénie
Rubyogo
Mukandinda
Jean
Gasurugunya
Kaduguri
Matarahinda
Njakazi
Immaculée
Sendiragoye
Macibiri Niyonsaba
Nyirakamagaza
Mukamurigo
Sibomana
Dushimirimana
Chantal Uwimanana
Marthe Mukankusi
Kibwa
Samuel Manzi
Paul Karangwa
Philomène Nyiranshuti

Age
15
5
41
34
13
35
17
59
30
32
55
14
16
48
30
14
12
35
58
28
5
3
34
36
14
12
10
8
25
11
13
8
7
24
11
11
58
4
7
6
35

Sexe
f
f
m
f
m
f
f
m
f
m
f
f
m
f
f
f
f
m
f
f
f
m
f
m
m
m
m
f
f
m
f
f
f
m
m
m
f
m
m
m
f

Prof.
étudiante

Etat Civil

cultivateur
cultivatrice
étudiant
cultivatrice
cultivatrice
éleveur
cultivatrice
éleveur
cultivatrice
étudiante
étudiant
cultivatrice
cultivatrice
étudiante
étudiante
cultivateur
cultivatrice
cultivatrice

marié
mariée
mariée
célibataire
marié
mariée
marié
mariée
célibataire
mariée
mariée

marié
veuve
mariée

cultivatrice mariée
éleveur
marié
étudiant
étudiant
étudiant
étudiante
cultivatrice célibataire
étudiant
étudiante
étudiante
étudiante
cultivateur célibataire
étudiant
étudiant
cultivatrice veuve
étudiant
cultivatrice

mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
No.
184
185
186
187
188
189
190
191
192
193
194
195
196
197
198
199
200
201
202
203
204
205
206
207
208
209
210
211
212
213
214
215
216
217
218
219
220
221
222
223
224

Nom
Antoine Ndagijimana
Pierre Nzamwita
Anésie Nyirampeta
Régine Mukasahaha
Ladislas Nibigira
Chrésie Nyirahishamunda
Euphrasie
Rubayiza
Léon Karamuka
Samson Kaberuka
Nyinawankusi
Aphrodis Habiyambere
Phrolide Nyirakimuzanye
Slyvère Hakizimana
Sibomana
Madeleine Nyirakinazi
Aloys Ntirenganya
Dominique
Agnès Nyiragwiza
Ntaganira
Marie Kwitegetse
Déo
Gérard
Marie
Kaduguri
Léonard Gakuba
Ephrem
Judith Nyirashema
Mbindigiri
Rudomoro
Ignace Nkeragutabara
Esther
Ndayisaba
Nyiransabimana
Adéline Mukamunana
Léonille Mukamurigo
Murenzi
Patrice Nzamwita
Rukara
Agnès Mukamunana
Gaudence Kandame

105
Age
7
9
26
52
66
32
15
8
6
55
50
37
32
6
11
58
20
36
32
7
4
1
3
1
10
1
42
43
15
12
33
30
5
1
28
8
2
1m
1
20
58

Sexe Prof.
m
étudiant
m
étudiant
f
tailleur
f
cultivatrice
m
éleveur
f
cultivatrice
f
étudiante
m
étudiant
m
m
cultivateur
f
cultivatrice
m
éleveur
f
cultivatrice
m
m
étudiant
f
cultivatrice
m
cultivateur
m
éleveur
f
cultivatrice
m
étudiant
f
m
m
f
m
étudiant
m
m
éleveur
f
cultivatrice
f
étudiante
m
étudiant
m
éleveur
f
cultivatrice
m
f
f
cultivatrice
f
étudiante
m
f
m
f
cultivatrice
f
cultivatrice

Etat Civil

célibataire
mariée
marié
mariée

marié
mariée
marié
mariée

veuve
célibataire
marié
mariée

marié
veuve

marié
mariée

mariée

mariée
veuve

106

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
No.
225
226
227
228
229
230
231
232
233
234
235
236
237
238
239
240
241
242
243
244
245
246
247
248
249
250
251
252
253
254
255
256
257
258
259
260
261
262
263
264

Nom
Nyirahabiyambere
Nyirahabimana
Daphrose Mukamugema
Mukankusi
Pétronille Mukandinda
Nyirabukara
Yamfashije
Espérance Nyirankundiye
Marie Nyiraneza
Marcel Ndayisaba
Mukamuvara
Anastase
Marie
Félicitée Uwimana
Frédianne Mukansengiyumva
Antoinette Mukankaka
Fidèle Ngoga
Béata Murebwayire
Dative
Béatrice Nyiramwamira
Madeleine
Spéciose
Alphonse
Chadrac
Dative
Nyirambaragasa
Nyirambarara
Sibateri
Jean Baptiste Kananura
Anastasie Utetiwabo
Emmanuel Niyonteze
Aloys Nshimiye
Annonciata Majyambere
Frodouard Majyambere
Mupenzi Muhayimana
Berchmans Mbayu
Anathalie Kabanani
Cassien Kajonge
Joséphine Mukandekezi
Alphonsine Yamfashije

Age
25
2
24
2
28
3
2
7
16
33
28
7
5
15
17
8
35
2
32
8
6
3
1
32
25
9
7
26
44
40
16
17
11
11
6
69
55
40
34
18

Sexe
f
f
f
f
f
f
f
f
f
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f

Prof.
Etat Civil
cultivatrice mariée
cultivatrice

mariée

cultivatrice

mariée

étudiante
cultivatrice célibataire
éleveur
marié
cultivatrice mariée
étudiant
étudiante
étudiante
célibataire
étudiante
électricien marié
étudiante
cultivatrice veuve
étudiante

cultivateur marié
cultivatrice mariée
étudiante
étudiante
cultivateur célibataire
maçon
marié
cultivatrice mariée
étudiant
célibataire
étudiant
célibataire
étudiant
étudiant
éleveur
marié
cultivatrice mariée
éleveur
marié
cultivatrice mariée
cultivatrice célibataire

12.1. COMMUNE GISHYITA
No.
265
266
267
268
269
270
271
272
273
274
275
276
277
278
279
280
281
282
283
284
285
286
287
288
289
290
291
292
293
294
295
296
297
298
299
300
301
302
303
304
305

Nom
Mathias Kagemana
Nyiranyoni
Modeste Murwanashyaka
Cyriaque
Ignace Ngoga
Spéciose
Félix
Patrice Rwabukwisi
Cécile Mukamuhinde
Xaverine Murekatete
Jean Paul
Léocadie Mukankanika
Marie Gorette
Angèle Nyinawindinda
Nyiranzage
Nyirankotsori
Anathalie Mukagatana
Thérèse Mukamwiza
Pascal Rwamurima
Bernard
Kagandari
Béata Gakwavu
Catherine Mukarugwiza
Athanase Munyurangabo
Sylvère Nduwamungu
Védaste
Godeliève Mukantagwabira
Marcianne
Jason Kanamugire
Bernadette Nyirajyambere
Jacqueline Musabyimana
Gérard Ntawuyirusha
Lycie Mukandahinyuka
Daphrose Nyirabuka
Marthe Mukabideri
Candide Mukankanika
Mukamurigo
Mukakayijuka
Benjamin Hagengimana
Nyiranzabihimana
Félicitée Mukankezi

107
Age
15
9
7
4
29
25
2
60
45
18
9
45
18
15
6
4
40
15
13
9
6
8
29
8
6
4
5
56
41
32
11
9
6
48
29
20
10
47
75
14
33

Sexe
m
f
m
m
m
f
m
m
f
f
m
f
f
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f
f
f
f
m
m
m
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m
m
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m
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f
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f
f
m
f
f

Prof.
Etat Civil
étudiant
étudiante
étudiant
étudiant
éleveur
marié
cultivatrice mariée
cultivateur marié
cultivatrice mariée
cultivatrice célibataire
étudiant
cultivatrice mariée
étudiante
célibataire
étudiante

cultivatrice mariée
cultivatrice
étudiant
étudiant

cultivatrice
étudiant

mariée

cultivatrice mariée
maçon
marié
cultivatrice mariée
étudiante
étudiant
cultivatrice
cultivatrice
étudiante
étudiante
cultivatrice
cultivateur
étudiante
cultivatrice

veuve
célibataire
célibataire
veuve
célibataire
mariée

108

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
No.
306
307
308
309
310
311
312
313
314
315
316
317
318
319
320
321
322
323
324
325
326
327
328
329
330
331
332
333
334
335
336
337
338
339
340
341
342
343
344
345
346

Nom
Jason Muhayimana
Ousiel Munyangabe
Thacienne Mukankusi
Patrice
Marceline
Zibie Kabwagwiza
Jean Niragire
Martin Bugabo
Aimé Marie Umutoni
Samuel Kambanda
Isabelle
Aron Kanani
Umuhoza
Mukamunana
Eugénie
Elianne Mukangamije
Cyprien Sebigiri
Mukabera
Mukashyaka
Immaculée
Eliezer Kamabano
Julienne Kanyamibwa
Valérie Mukantagara
Béatrice
Suzanne Nyiramuujyambere
Thabéa
Mukandori
Rukara
Gasana
Alphonse
Nyirabukara
Nyirakaromba
Munyangabe
Kayumba
Marguerite
Nyirahabimana
Madeleine Kangabo
Cyurinyana
Vérène Kamugema
Thomas Sindayiheba
Xavéra Butorano

Age
14
12
10
8
5
50
26
13
10
59
19
11
9
16
7
52
57
50
30
10
60
55
28
18
80
21
24
3
35
11
9
65
32
40
26
45
85
40
55
22
18

Sexe
m
m
f
f
f
f
m
m
f
m
f
m
f
f
f
f
m
f
f
f
m
f
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f
f
f
f
m
m
m
f
f
m
m
f
f
f
f
f
m
f

Prof.
étudiant
étudiant
étudiante
étudiante

Etat Civil

cultivatrice
éleveur
étudiant
étudiante
éleveur
cultivatrice
étudiant
étudiante
étudiante
étudiante
cultivatrice
cultivateur
cultivatrice
cultivatrice
étudiante
éleveur
cultivatrice
cultivatrice
étudiante
cultivatrice
cultivatrice
cultivatrice

mariée
célibataire

éleveur
étudiant
étudiante
cultivatrice
éleveur
cultivateur
cultivatrice
célibataire
cultivatrice
cultivatrice
cultivatrice
cultivateur
cultivatrice

marié
célibataire

célibataire
mariée
marié
mariée
mariée
marié
mariée
célibataire
célibataire
veuve
célibataire
célibataire
marié

veuve
marié
célibataire
mariée
veuve
célibataire
veuve
célibataire
célibataire

12.1. COMMUNE GISHYITA
No.
347
348
349
350
351
352
353
354
355
356
357
358
359
360
361
362
363
364
365
366
367
368
369
370
371
372
373
374
375
376
377
378
379
380
381
382
383
384
385
386
387

Nom
Biregeya Muhayimana
Elizabeth
Jonas
Evérienne Nyirabukezi
Mukagatare
François Ngendahimana
Mukankubana
Mukamurenzi
Cyriaque Rugwizangoga
Béata
Marthe
Sibomana
Jolie Ngendahimana
Ezéchiel Munyandamutsa
Azelle Nyirabugingo
Assiel Habimana
Mukarusanga
Niyonsaba
Munyurangabo
Mushimiyimana
Euphrasie Mukambaraga
Mukanzihira
Mukangemanyi
Patrice Mukantabana
Mukankundiye
Dusabimana
Nyirangeneye
Samuel Kabanda
Mukarubayiza
Matoroshi
Nyirabwoneye
Samson
Charles
Gérard Munyampundu
Dative Mukansonera
Alphonse
Nirere
Nyiramazuru
Jean Paul
Esdras Munyansanga
Furaha

109
Age
15
10
6
60
16
40
30
9
7
5
3
1
5m
50
46
23
13
8
7
4
40
20
18
11
8
3
1
40
38
13
6
4
2
40
35
13
10
8
3
35
7

Sexe Prof.
m
étudiant
f
étudiante
m
f
cultivatrice
f
étudiante
m
éleveur
f
cultivatrice
f
étudiante
m
f
f
m
f
m
éleveur
f
cultivatrice
m
cultivateur
f
étudiante
f
étudiante
m
étudiant
m
étudiant
f
cultivatrice
f
cultivatrice
f
étudiante
f
étudiante
f
étudiante
m
f
m
éleveur
f
cultivatrice
m
étudiant
f
m
m
m
cultivateur
f
cultivatrice
m
étudiant
f
étudiante
f
étudiante
m
m
tailleur
f
étudiante

Etat Civil

veuve
célibataire
marié
mariée

marié
mariée
célibataire

mariée
célibataire
célibataire

marié
mariée

marié
mariée

marié

110

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
No.
388
389
390
391
392
393
394
395
396
397
398
399
400
401
402
403
404
405
406
407
408
409
410
411
412
413
414
415
416
417
418
419
420
421
422
423
424
425
426
427
428

Nom
Ndorimana
Jonas Muramira
Elina Kankuyo
Hesron Kamusizi
Livera Nyirazibera
Assiel Gasagara
Marthe Mukangemanyi
Mukarusanga
Busugugu
Rachel Mukamurigo
Nyirajeri
Macibiri
Aloys
Judith Nyirashema
Xavéra Uzamushaka
Sophie Mukankusi
Nyirabukara
Pascasie
Magunzu
Mathias Gahamanyi
Mélanie Nyiramafaranga
Euphrasie Mukashariyo
Bunyenzi
Esther
Ntakiyimana
Evérienne Mukantagara
Xaverine Nyirantagorama
Xaveri Harerimana
Alphonse
Jean
Munyaneza Rushihe
Mukangemanyi
Debora
Mbarushimana
Modeste
Cyprien Gashi
Nyirangeneye
Adèle Bambara
Chrésie Mukangango
Mukamusoni
Mukabutera

Age
1
30
28
76
70
45
42
7
35
33
9
9
6
43
76
35
6
28
4
6
70
45
14
12
3
50
16
18
13
15
45
32
30
10
9
80
6
75
40
15
13

Sexe
m
m
f
m
f
m
f
f
m
f
f
f
m
f
f
f
f
f
m
m
f
f
m
f
f
f
f
m
m
m
m
f
f
m
m
m
f
f
m
f
f

Prof.

Etat Civil

éleveur
cultivatrice
cultivateur
cultivatrice
éleveur
cultivatrice
étudiante
éleveur
cultivatrice
étudiante
étudiante

marié
mariée
veuf
veuve
marié
mariée
mariée
mariée

cultivatrice veuve
cultivatrice veuve
cultivatrice divorcée
cultivatrice

mariée

cultivatrice mariée
cultivatrice
étudiant
étudiante
cultivatrice
cultivatrice
cultivateur
étudiant
cultivateur
cultivateur
cultivatrice
cultivatrice
étudiant
étudiant
éleveur

veuve
célibataire
célibataire

marié
mariée
mariée

marié

cultivatrice mariée
cultivateur marié
cultivatrice
étudiante

12.1. COMMUNE GISHYITA
No.
429
430
431
432
433
434
435
436
437
438
439
440
441
442
443
444
445
446
447
448
449
450
451
452
453
454
455
456
457
458
459
460
461
462
463
464
465
466
467
468
469

Nom
Mathias Bikorimana
Bayisenge
Martin Niyomugabo
Gorette Nyirajyambere
Claver
Catherine
Léonidas Rwanyabuto
Athanasie Kantarama
Anastasie Mukangarambe
Mukeshimana
Mukarukaka
Samuel Kanyoni
Esther Kanyanja
Mafurere
Havugimana Nyakazungu
Pascasie Mukamunana
Thacienne Mukamana
Hélène
Gaspard
Gasurira
Pronie, wife of Muganga
Elie
Mukamukomeza
Protais
Esther
Ngiruwonsanga
Uwimana
Madeleine
Pauline Kamukina
Cyprien Mutemberezi
Zilipa Mukalibanje
Jean Kaneza
Phénéas Nsengimana
Sophie
Nyirabukara
Ingabire
Bayiringire
Ntabana
Marcel Sentama
Rosalie
Nyirambabazi

111
Age
11
5
3
30
10
8
70
68
17
15
11
80
75
45
20
40
16
12
9
6
40
16
14
12
7
33
14
5
80
50
30
14
12
10
8
5
3
2
35
32
37

Sexe
m
m
m
f
m
f
m
f
f
m
f
m
f
m
m
f
f
f
m
m
f
m
f
f
f
m
f
f
f
m
f
m
m
f
f
f
m
m
m
f
f

Prof.
étudiant

Etat Civil

cultivatrice
étudiant
étudiante
éleveur
cultivatrice
cultivatrice
étudiant
étudiante
éleveur
cultivatrice
éleveur
cultivateur
cultivatrice
cultivatrice
étudiante
étudiant

mariée

marié
mariée
célibataire

marié
mariée
veuf
célibataire
mariée
célibataire

cultivatrice mariée
cultivateur célibataire
étudiante
étudiante
étudiante
éleveur
marié
étudiante
cultivatrice veuve
éleveur
marié
cultivatrice mariée
étudiant
étudiant
étudiante
étudiante

éleveur
marié
cultivatrice mariée
cultivatrice divorcée

112

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
No.
470
471
472
473
474
475
476
477
478
479
480
481
482
483
484
485
486
487
488
489
490
491

Nom
Matoroshi
Mukasine
Nzamwita Rufuku
Dancilla Nyiragwiza
Mukashyaka
Berthe
Mukankomati
Nyirayeze
Vénancie Mukantagara
Nkejuwimye
Alivèra 28 f cultivatrice
Amon Nsabimana
Rose Nyirangirumwami
Rwabukwisi
Hana
Xavèrine
Elianne
Hagenimana
Nyirarukundo
Nyirabushungwe
Ayirwanda
Nyirajyambere

Age
13
2
35
32
12
9
3
85
70
30
mariée
24
52
65
45
14
12
10
8
5
6
38

Sexe
m
f
m
f
f
f
f
f
f
m
m
f
m
f
f
f
m
f
f
m
f

Prof.
étudiant

Etat Civil

éleveur
marié
cultivatrice mariée
étudiante
étudiante
cultivatrice veuve
cultivatrice veuve
éleveur
marié
cultivateur célibataire
cultivatrice mariée
éleveur
marié
cultivatrice mariée
cultivatrice
cultivatrice
étudiant
étudiante

cultivatrice

mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA

113

Cellule Jurwe
No.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40

Nom
Furere
Marguerite Nyiramataza
Alphonsine Mukangango
Angélique
Xavérine Nyiracanira
Aphrodis Karamaga
Nyirakanyana
Baby Karamaga
Hesron Munyangabe
Ousiel Hategekimana
Son of Hategekimana
Jean
Bernadette Mukazitoni
Nyirabucoci
Pierre Rugamba
Colette Mukundufite
Thacienne
Mugema
Mukankuranga
Ngendahayo
Athanase Bwana
Esther Nyirabusimba
Gaspard Gatsitsi
Thérèse
Chantal
Spéciose
Ngamije
Grégoire Kayijuka
Agnès Mukamangara
Gorette Uwimana
François Ukurikimfura
Kayigamba
Marguerite
Denis Kayigamba
Claudine Kayigamba
Munyurangabo
Pascal Ndamage
Candide Mukandirima
Mukamurenzi
Nyirabunonko

Age
47
45
14
10
57
28
29
5
63
31
3
36
34
7
4
37
17
55
47
28
66
59
54
47
3
25
30
60
46
11
28
28
25
4
2
11
35
30
9
6

Sexe
m
f
f
f
f
m
f
m
m
m
m
m
f
f
m
f
f
m
f
m
m
f
m
f
f
f
m
m
f
f
m
m
f
m
f
f
m
f
f
f

Prof.
éleveur
cultivatrice
étudiante
étudiante
cultivatrice
cultivateur
cultivatrice

Etat Civil
marié
mariée

cultivateur
éleveur

veuf
marié

cultivateur
cultivatrice
étudiante

marié
mariée

cultivatrice
cultivatrice
éleveur
cultivatrice
cultivateur
éleveur
cultivatrice
cultivateur
cultivatrice

veuve
célibataire
marié
mariée
célibataire
marié
mariée
marié
mariée

cultivatrice
cultivateur
éleveur
cultivatrice
étudiante
cultivateur
cultivateur
cultivatrice

mariée
célibataire
marié
mariée

veuve
marié
mariée

célibataire
marié
mariée

étudiante
éleveur
marié
cultivatrice mariée
étudiante

114

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
No.
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80

Nom
Mutsiri
Etienne Nyirimbibi
Immaculée
Stanislas Nyakazungu
Xavéra Nyirampirima
Pascal Buhigiro
Modeste Gasagara
Adrienne Uwamariya
Habimana
Claude Murwanashyaka
Odette
Karangwa
Innocent Ngoga
Régine Mukarutabana
Gakwerere
Athanasie Ngoga
Rwakana Mutsiri
Mukamusoni
Odette Muteteri
Mudori
Marcel Semutware
Dative Mukandori
Emmanuel Kayinamura
Mukeshimana
Anathalie Mukandekezi
Alphonse Habyarimana
Alphonsine Nyirajyambere
Marie Mukangango
Mukamunana
Nyirabigirimana
Pierre Gakoko
Gaudence Mukandirima
Edouard Kanyamiganda
Narcisse Kayiranga
Suzanne
Mukashema
Murekatete
Mukankomeje
Ntigurirwa
Damascène Cyiza

Age
1
65
27
54
46
30
32
28
9
24
22
13
27
25
3
5m
62
57
22
26
6
48
26
25
22
20
17
14
9
4
2
50
27
23
31
34
15
12
8
5

Sexe Prof.
m
m
éleveur
f
cultivatrice
m
éleveur
f
cultivatrice
m
commerçant
m
éleveur
f
cultivatrice
m
étudiant
m
éleveur
f
cultivatrice
m
étudiant
m
éleveur
f
cultivatrice
m
f
m
éleveur
f
cultivatrice
f
cultivatrice
f
cultivatrice
m
f
cultivatrice
m
éleveur
f
cultivatrice
f
cultivatrice
m
étudiant
f
étudiante
f
étudiante
f
étudiante
f
m
f
cultivatrice
m
éleveur
m
cultivateur
f
cultivatrice
f
cultivatrice
f
cultivatrice
f
étudiante
m
étudiant
m

Etat Civil
veuf
mariée
marié
mariée
célibataire
marié
mariée
marié
mariée
marié
mariée

marié
mariée
célibataire
célibataire
mariée
marié
mariée
célibataire
célibataire
célibataire

mariée
célibataire
célibataire
mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
No.
81
82
83
84
85
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87
88
89
90
91
92
93
94
95
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98
99
100
101
102
103
104
105
106
107
108
109
110
111
112
113
114
115
116
117
118
119
120

Nom
Rutebuka
Isaac Sebushishi
Eleda Mukakimanuka
Paul Bimenyimana
Muhire
Nyirangirimana
Valence
Kaduguri
Mukeshimana
Edouard Kazungu
Stéphanie Nyirankesha
Casimir Munyandinda
Hategeka
Eugénie Mukamuhizi
Eugénie Mukankuranga
Béatrice Mukankundiye
Patricia Mukamwiza
Patrice Ntaganda
Marcel
Jean Ndengiyinka
Béata
Alphonse Murenzi
Mukasine
Alfred
Ruzindana
Uwamariya
Félicitée Nyiramaberete
Ntagozera
Aimé Marie Mukankomeje
Callixte Runombe
Matoroshi Ntakirutimana
Claudine Ntagozera
Louis Ntagozera
Nadine Ntagozera
Nicodème Ntagozera
Kayumba Gasirikari
Jean Nyamuganza
Catherine Mukakabano
Claver Karangwa
Candide Nyirajigo

115
Age
3
60
52
24
30
9
6
3
10
65
60
25
28
22
30
10
8
6
3
40
15
13
10
6
30
27
60
36
32
11
15
9
7
5
2
22
58
52
20
20

Sexe
m
m
f
m
f
f
m
m
f
m
f
m
m
f
f
f
f
m
m
m
f
m
f
m
m
f
f
m
f
m
f
f
m
f
m
m
m
f
m
f

Prof.

Etat Civil

enseignant marié
cultivatrice mariée
étudiant
célibataire
cultivatrice mariée
étudiante

étudiante
éleveur
marié
cultivatrice mariée
cultivateur célibataire
éleveur
célibataire
cultivatrice mariée
cultivatrice mariée
étudiante

éleveur
étudiante
étudiant
étudiante

marié

éleveur
marié
cultivatrice mariée
cultivatrice veuve
éleveur
marié
cultivatrice mariée
étudiant
étudiante
étudiante
étudiant

cultivateur
élevereur
cultivatrice
cultivateur
cultivatrice

célibataire
marié
mariée
célibataire
célibataire

116

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
No.
121
122
123
124
125
126
127
128
129
130
131
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133
134
135
136
137
138
139
140
141
142
143
144
145
146
147
148
149
150
151
152
153
154
155
156
157
158
159
160

Nom
Vérène Mukandayisenga
Ignace Munana
Odette Mukamugema
Mukeshimana
Marie Mukambishibishi
Charles Rutiyimba
Ntagara
Emile Kabasha
Esther Mukangoga
Cécile Mukamusoni
Augustin Ngirababyeyi
Spéciose Mukashema
Marie Yamfashije
Jacqueline Nzamukosha
Vincent Nzasabimfura
Jean Kabandana
Hyacinthe Kangabe
Callixte Karangwa
Charles Ndizeye
Déogratias Muganga
Adeline Mukarusanga
Mukeshimana
Gasana
Mukagashema
Patrice Niyomushi
Adeline Nyirampirima
Joséphine Mukarugwiza
Tite Nkurunziza
Mukandamage
Murindahabi
Narcisse
Anastasie Karwoga
Colette Mukantaganda
Mukankundiye
Mukankomeje
Kayigamba
Mukagatwaza
Karemangingo
Eulade Kazungu
Ancille Nyirampirima

Age
16
30
28
3
60
16
14
32
68
27
16
12
10
8
7
35
32
9
7
38
35
7
2
5
42
35
16
14
8
6
67
62
24
5
3
27
4
2
65
52

Sexe
f
m
f
f
f
m
m
m
f
f
m
f
f
f
m
m
f
m
m
m
f
f
m
f
m
f
f
m
f
m
m
f
f
f
f
m
f
m
m
f

Prof.
étudiante
éleveur
cultivatrice

Etat Civil
célibataire
marié
mariée

cultivatrice
cultivateur
étudiant
menuisier
cultivatrice
cultivatrice
étudiant
étudiante
étudiante
étudiante
étudiant
éleveur
cultivatrice
étudiant
étudiant
éleveur
cultivatrice
étudiante

veuve
célibataire
célibataire
veuve
mariée
célibataire

marié
mariée

marié
mariée

maçon
cultivatrice
étudiante
étudiant
étudiante

marié
mariée
célibataire

cultivateur
cultivatrice
cultivatrice

marié
mariée
divorcée

cultivateur

marié

commerçant marié
cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
No.
161
162
163
164
165
166
167
168
169
170
171
172
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174
175
176
177
178
179
180
181
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184
185
186
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188
189
190
191
192
193
194
195
196
197
198
199
200

Nom
Alphonse Gatwaza
Dative Mukangemanyi
Marcel Ntakirutimana
Harorimana
André Shamukiga
Julienne Mukarutabana
Christine Mukakabego
Jean Paul Byiringiro
Vianney Sebatwa
Odette Mukashema
Mukamayire
Budoziya
Bakame
Edith Murekatete
Ngoga Munyandinda
Cassien Munyandinda
Candide Mukabideri
Mujawamariya
Gaudence Mukaruburika
Thacienne Mukamurenzi
Rusingizandekwe
Jean Ncogoza
Winniphrida Kantashya
Boniface Ncogoza
Didacienne Ncogoza
Emmanuel Habiyambere
Julienne
Ntezimana
Mukankundiye
Nyirabukara
Célestine Ntagwarira
Gertrude Nyiranzeyimana
Marcel Karimba
Alphonsine
Budoziya
Ntezimana
Bernard
Assiel Gakeri
Rose Mukarugwiza
Martin Hakizimana

117
Age
20
17
15
13
60
48
22
1
29
16
14
12
9
26
4
2
26
3
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25
22
33
28
4
2
36
32
5
3
2
50
47
13
9
7
5
2
50
48
28

Sexe
m
f
m
m
m
f
f
m
m
f
f
f
m
f
m
m
f
f
f
f
m
m
f
m
f
m
f
m
f
f
m
f
m
f
f
m
m
m
f
m

Prof.
étudiant
étudiante
étudiant
étudiant
éleveur
cultivatrice
cultivatrice

Etat Civil
célibataire
célibataire
marié
mariée
mariée

cultivateur
étudiante
étudiante
étudiante
étudiant
secrétaire

célibataire
célibataire

mariée

cultivatrice

mariée

cultivatrice
cultivatrice
étudiant
commerçant
cultivatrice

veuve
célibataire
célibataire
marié
mariée

éleveur
cultivatrice

marié
mariée

éleveur
cultivatrice
étudiant
étudiante
étudiante

marié
mariée

éleveur marié
cultivatrice
mariée
cultivateur
célibataire

118
201
202
203
204
205
206
207
208
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210
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216
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218
219
220
221
222
223
224
225
226
227
228
229
229
230
231
232
233
234
235
236
237

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Gaudence Mukamazimpaka 16 f étudiante célibataire
Gashema 10 m étudiant
François Rusagara 46 m éleveur marié
Adèle Mukabacondo 42 f cultivatrice mariée
Canisius Kabaayiza 24 m cultivateur célibataire
Euphrasie Mukakaragwa 20 f étudiante célibataire
Dorothée Mukarwego 22 f cultivatrice célibataire
Jolie 16 f étudiante célibataire
Déogratias Kalisa 12 m étudiant
Mukawera 8 f étudiante
Murenzi 3 m
Narcisse Karemera 35 m éleveur marié
Gertrude Nyirahategeka 32 f cultivatrice mariée
Annonciata Mukamasabo 11 f étudiante
Immaculée 9 f étudiante
Niyoyita 6 m
Mujawamariya 3 f
Cécile Karemera 3 f
Anathalie Nyirabayi 56 f cultivatrice veuve
Innocent Nsengayire 14 m étudiant
Evérienne Mukamuganga 47 f cultivatrice mariée
Bagirinka 20 f cultivatrice célibataire
Jean Turikunkiko 25 m commerçant célibataire
Innocent Hakizimana 18 m commerçant célibataire
Caritas Mukamuzima 14 f étudiante
Nkurikiyinka 5 m
Marthe Nyiramategeko 38 f cultivatrice mariée
Thacienne Mukamunana 19 f cultivatrice libataire
Drocellcélibataire
Drocella Nyirahabimana 11 f étudiante
Ntivuguruzwa 9 m étudiant
Eliezer Nsanzurwimo 11 m étudiant
Marguerite Mukandirima 50 f cultivatrice mariée
Augustin Ndayisaba 25 m cultivateur célibataire
Emmanuel Havugimana 15 m cultivateur
Denise Hategeka 2 f
Athanase Ntaganzwa 57 m éleveur marié
Immaculée Kamayogi 52 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
238
239
239
240

Béata Mukabera 30 f cultivatrice
Thérèse 266a 30 f cultivatrice
Thérèse 26e 26 f cultivatrice mariée
Anastasie Mukarwego 45 f cultivatrice mariée

241
242
243
244
245
246
247
248
249
250
251
252
252
253
254
255
256
257
258
259
260
261
262
263
264
265
266
267
268
269
270
271
272

Annonciata Mukashema 15 f cultivatrice
Frolide Mukamusoni 30 f cultivatrice mariée
Eugénie Nyinawindinda 8 f étudiante
Alphonsine Mukankubana 6 f
Ignace Sibomana 4 m
Daphrose Mukamwiza 2 f
Musabende 14 f étudiante
Hatunguramye 11 m étudiant
Ntigurirwa 8 m étudiant
Havugabaramye 4 m
Majyambere 11 m étudiant
Xaveri Rugaravu 311 m étudiant
Xaveri Rugaravu 3garavu 35 m éleveur marié
Daphrose Mukankaka 32 f cultivatrice mariée
Munyinya 70 m éleveur veuf
Cyprien Ntagozera 30 m cultivateur marié
Vérène Mukamurangwa 28 f cultivatrice mariée
Pascal 3 m
Nyirahabimana 1 s
Pascal Nkanikaaa 27 m éleveur marié
Béata Nyirapare 32 f cultivatrice mariée
Ntigurwa 5 m
Dismas Habiyambere 3 m
Jean Kananura 40 m éleveur marié
Bernadette Mukazitoni 35 f cultivatrice mariée
Mugambi 11 m étudiant
Mukamunana 9 f étudiante
Bizuru 7 m étudiant
Louis Kananura 3 m
Hategeka 30 m éleveur marié
Nyirabageni 28 f cultivatrice mariée
Habyarimana 2 m
Hesron Munyangabe 60 m éleveur marié

119

120

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

273
274
275
276
277
278
279
280

Edmond Nyumbayire 35 m commerçant marié
Berna NyNyyinawindinda 32 f commerçante mariée
Ildephonse Nsengimana 7 m étudiant
Mujawamariya 5 f
Dative Nyumbayire 3 f
Cyprien Biregeya 56 m éleveur marié
Madeleine Nyirabudederi 54 f cultivatrice mariée
Béatrice Mukangango 18 f étudiante célibataire

281
282
283
284
285
286
287
288
289
290
291
292
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294
295
296
297
298
299
300
301
303
302
303
304
305
306
307
308

Mukanzungize 16 f étudiante célibataire
Patricie Mukantabana 14 f étudiante
Gaspard kayigamba 11 m étudiant
Nzayibaza 70 m éleveur veuf
Munyampama 35 m cultivateur célibataire
Isidore Rugombashari 62 m éleveur marié
Cécile Mukantaganzwa 58 f cultivatrice mariée
Gérard Bazasangwa 26 m éleveur célibataire
Thomas Kabwana 49 m éleveur marié
Tite Gatarayiha 35 m éleveur marié
Mukangango 30 f cultivatrice mariée
Seromba 37 m éleveur marié
Spéciose Mukarutabana 32 f cultivatrice mariée
Colette Musabyimana 16 f étudiante célibataire
François Rugango 40 m élevvvrié
Marguerite Mukandinda 37 f cultivatrice mariée
Anésie Mukamurara 18 f étudiante célibataire
Kadiringo 16 f étudiante célibataire
Mukeshimana 8 f étudiante
Nyakayiro 9 m étudiant
Sibomana 7 m étudiant r marié
Béatrice
Régine Mukandori 42 f cultivatrice mariée
Béatrice Mukangamije 20 f cultivatrice célibataire
Patricie 18 f étudiante célibataire
Gafirigita 14 m étudiant
Nyiragafene 16 f étudiante célibataire
Déo Ngarambe 3 m
Marguerite Mukandutiye 30 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
309
310
311
312
313
314
314
315
316
317
318
319
320

Xaverine Mukeshimana 13 f étudiante
Emmanuelle M.mazimpaka 10 f étudiante
Pascal Tuyisenge 6 m
Thomas Bizimungu 4 m
Philippe Nteziryayo 1 m
Kamugwteziryayo 1 m
Kamugw4 Kamugwera 38 f cultivatrice mariée
Madeleine Nyinawandori 20 f cultivatrice célibataire
Marianne Mukankanika 18 f étudiante célibataire
Mukamunana 16 f étudiante célibataire
Mukomeza 14 m étudiant
Mutaganda 12 m étudiant
Mukagasana 10 f étudiante

321
322
323
324
325
326
327
328
329
330
331
332
333
334
335
336
337
338
339
340
341
342
343
344

Mukamurenzi 8 f étudiante
Mukamuhire 6 f
Boniface Kadaraza 35 m éleveur marié
Spéciose Nyirakanyana 32 f cultivatrice mariée
Habimana 15 m étudiant
Gérard Gahamanyi 13 m étudiant
Vénancie 11 f étudiante
Nyirarusatsi 5 f
Corneille Kadaraza 2 m
Jean Habiyambere 55 m éleveur marié
Thabithe 35 f cultivatrice mariée
Emmanuel 8 m étudiant
Mbarushimana 7 f étudiante
Nyirabarerwa 60 f cultivatrice veuve
Martin Ndamage 35 m ééleveur marié
Eugénie Mukankusi 32 f cultivatrice mariée
Mukarusanga 12 f étudiante
Gaspard 9 m étudiant
Dominique Ndamage 5 m
Augustin Rutayisire 45 m éleveur marié
Spéciose Mukabideri 41 f cultivatrice mariée
Mukamuraraaa 21 f cultivatrice célibataire
Jean Paul Ndagijimana 15 m étudiant
Nyirakabea 12 f étudiante

121

122

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

345
346
347
348
349
350
351
352
353
354
355
356
357
358
359
360

Védaste 10 m étudiant
Gasana 8 m étudiant
Claude 6 m
Rwigamba 40 m éleveur marié
Joséphine Mukaremera 37 f cultivatrice mariéee
Uwihaye 10 f étudiante
Télésphore 6 m
François Kabandana 27 m éleveur marié
Catherine Kanakuze 24 f cultivatrice mariée
Tharcisse 2 m
Bernadette Mukazitoni 40 f cultivatrice
Jacqueline
Mujawayezu 15 f étudiante
Uwimana 13 f étudiante
Dancille Mukantagara 40 f cultivatrice mariée
Eugénie Mukamudenge 22 f cultivatrice célibataire
Vestine Mukangwije 20 f cultivatrice célibataire

361
362
363
364
365
366
367
368
369
370
371
372
373
374
375
376
377
378
379
380
381

Cécile Mukamuhizi 18 f étudiante célibataire
Alphonsine Mukasine 12 f étudiante
Damascène 2 m
Innocent 2 m
Elianne 26 f cultivatrice mariée
Alphonse 6 m
Sugabo 12 m étudiant
Evérienne Mukasharangabo 24 f cultivatrice divorcée
Mutsiri 5 m
Zirimwabagabo 35 m éleveur marié
Caritas Mukamuhizi 28 f cultivatrice mariée
Dunuri 8 m étudiant
André Murakaza 48 m menuisier marié
Xavéra Nyirajyambere 42 f cultivatrice mariée
Mukagatana 15 f étudiante
Patricie Mukamasabo 13 f étudiante
Muhutu 9 m étudiant
Nshimiye 6 m
Anastasie Mukamuhigirwa 38 f cultivatrice veuve
Iyaremye 18 m étudiant célibataire
Havugimana 16 m étudiant célibataire

12.1. COMMUNE GISHYITA
382
383
384
385
386
387
388
389
390
391
392
393
394
395
396
397
398
399
400

Suzanne 5 f
Félicitée Nyirabwinturo 80 f cultivatrice mariée
Fidèle Ngirinshuti 32 m éleveur marié
Nyirankotsori 12 f étudiante
Ousiel Nzamwita 35 m éleveur marié
Damarce Mukandori 32 f cultivatrice mariée
Nyinawandori 9 f étudiante
Nyirambeba 7 f étudiante
Niyomugabo 5 m
Casimir Nzamwita 2 m
Catherine Kangwiza 25 f cultivatrice célibataire
Berna Kandanga 44 f cultivatrice veuve
Bikorimana 22 m cultivateur célibataire
Eugénie Nyirambabazi 18 f cultivatrice célibataire
Espérance Nyirabutorano 14 f étudiante
Thalienne Nyiramasirabo 35 f cultivatrice mariée
Mukangarambe 18 f cultivatrice célibataire
Alphonsine Mukaminiza 16 f étudiante célibataire
Dedacienne Barayibaza 10 f étudiante

401
402
403
404
405
406
407
408
409
410
411
412
413
414
415
416
417
418

Caritas Mukamunana 35 f cultivatrice mariée
Innocent Nshimiye 14 m étudiant
Rushingabiti 12 m étudiant
Manyinya 9 m étudiant
Nyiramana 7 f étudiante
Louise Muzungu 3 f
Cyprien Ntaganzwa 60 m éleveur marié
Marthe Nyirabuseruka 50 f cultivatrice mariée
Innocent Ndayisaba 20 m éleveur célibataire
Havugimana 13 m étudiant
Joséphine Mukandori 30 f cultivatrice mariée
Niyomugabo 12 m étudiant
Iyakagaa m étudiant
Mukankaka 7 f étudiante
Mukankundiye 4 f
Bizuru 1 m
Charles Nzakamwita 60 m éleveur marié
Lidie Mukangamije 50 f cultivatrice mariée

123

124

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

419 Joseph Kayijuka 55 m cultivateur marié
420 Costasie Kabega 50 f cultivatrice mariée
421 Mukamwiza 18 f étudiante célibataire
422 Mukasine 15 f étudiante
423 Albert Mutwa 12 m étudiant
424 Nkecuru 6 f
425 Kibwa 3 m
426 Emile Kayijuka 2 m
427 Innocent Munana 28 m éleveur marié
428 Patricie Nyirankundiiundiyeze 25 f cultivatrice mariée
429 Ingabire 2 f
430 Dancille Nyirandege 23 f cultivatrice mariée
431 Odette Mashyaka 1 f
432 Damien Munyurabatware 45 m cultivateur marié
433 Marie Kabagwira 37 f cultivatrice mariée
434 Colette 20 f cultivatrice
4335 Dunuri 9 m étudiant
436 Mutsiri 7 m étudiant
437 Dismas Rugigana 80 m éleveur marié
438 Xaverine Nyiramugwera 55 f cultivatrice mariée
439 Denis Buhundi 60 m éleveur marié
440 Marguerite Kabayundo 55 f cultivatrice mariée
441
442
443
444
445
446
447
448
449
450
451
452
453
454
453

Thérèse Cyurinyana 70 f cultivatrice veuve
Narcisse Ngarambe 18 m cultivateur célibataire
Edison Muberanziza 32 m éleveur marié
Dorothée Nyirabizimana 26 f cultivatrice mariée
Nyiramwamira 6 f
Gasaruhande 4 m
Kibwa, son of Munyanziza 1 m
Xaverine Mukankusi 35 f cultivatrice mariée
François Nshimiye 12 m étudiant
Alphonsine Mukandayisenga 5 f étudiante
Aniseth Rangira 42 m éleveur marié
Ancille Mukagasana 36 f cultivatrice mariée
Alphonsine 14 m étudiant
Ngiruwontrice mariée
Alphonsine 14 m étudiant

12.1. COMMUNE GISHYITA
454
455
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491

Ngiruwonsanga 11 m étudiant
Dusenge 9 m étudiant
Aloys 7 m étudiant
Rangira Rukundo 3 m
Védaste Ndangayija 40 m éleveur marié
Philomène Mukanyemazi 32 f cultivatrice mariée
Suzaanne 11 f étudiante
Ingabire 9 f étudiante
Marcel Ngarukiye 6 m
Nkulikiyinka 3 m
Gérard Rwanyabuto 37 m éleveur marié
Bernadette Mukayuhi 31 f cultivatrice mariée
Mukandahinyuka 15 f étudiante célibataire
Nyirahabimana 9 f étudiante
Marcel 7 m étudiant
Hakizimana 5 m
Théodore Rwanyabuto 3 m
Albert Ndahimana 45 m éleveur marié
Eugénie Mukagatare 38 f cultivatrice mariée
Pascal 13 m éétudiant
Marie 4 f
Mathias Maboneza 52 m éleveur marié
Rose Kampogo 45 f cultivatrice mariée
Rubyogo 10 m étudiant
Emerthe 14 f étudiante
Jeanne 8 f étudiante
Thérèse Mboneza 4 f
Tharcisse Segashi 75 m éleveur marié
Xaverine Nyirarubabaza 70 f cultivatrice mariée
Catherine Mukagatare 30 f infirmière célibataire
Canisius Mudahunga 35 m cultivateur marié
Madeleine Uwimana 30 f cultivatrice mariée
Nyiranshongore 8 f étudiante
Muteteri 6 f
Mudahunga 4 m
Denis Mudahunga 2 m
Jean Ndutiye 42 m cultivateur marié
Césalie Mukantaganzwa 35 f cultivatrice mariée

125

126
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525
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528

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Semutakirwa 22 m cultivateur célibataire
Gashema 20 m cultivateur célibataire
Catherine
18 f cultivatrice célibataire
Félicitée Uwamariya 32 f cultivatrice mariée
Sibomana 10 m étudiant
Nyirabukara 8 f étudiante
Emmanuel Ruvuzandekwe 6 m
Mélanie 4 f
Gasaruhande 2 m
Paul Gakiza 80 m éleveur veuf
Christine Mukandutiye 32 f cultivatrice
Nyiranzage 5 f
Dative Mukarukaka 30 f cultivatrice
Musabyemariya 9 f étudiante
Gasaruhande 6 m
Jonas Habayo 32 m éleveur marié
Berna Mukareta 40 f cultivatrice mariée
Kabanja 20 m cultivateur célibataire
Samuel Habineza 18 m étudiant célibataire
Murwanashyaka 16 m étudiant célibataire
Ndayisaba 6 m
Béata
27 f cultivvatrice mariée
Kiromba Mukamana 7 f étudiante
Tuyisenge 3 m
Pascasie 1 f
Mukamugema 55 f cultivatrice divorcée
Nyirakanani 7 f étudiante
Samuel Kanuni 60 m éleveur marié
Marguerite Mukandekezi 57 f cultivatrice mariée
Julienne Mukandamage 30 f cultivatrice mariée
Catherine Izabiriza 27 f cultivatrice célibataire
Immaculée Mukashyaka 14 f étudiante
Mushimiyimana 9 f étudiante
Mathieu Segatare 48 m éleveur iant
Mathieu Segatare 48 m éleveur éleveur marié
Phaïna 38 f cultivatrice mariée
Nyiranzage 12 f étudiante
Donatilla 7 f étudiante

12.1. COMMUNE GISHYITA
529
530
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559

Donatha 5 f
Angès 3 f
Tamuriza Mukaremera 30 f cultivatrice
Rubyogo Ngiruwonsanga 7 m étudiant
Assiel Murinanashaka 65 m cultivateur célibataire
Stanislas Segasagara 45 m éleveur marié
Thacienne Mukangango 38 f cultivatrice mariée
Odette mukangambe 18 f cultivatrice célibataire
Nyirambeba Mukarubayiza 16 f étudiante célibataire
François Rukara 14 m étudiant
Jean 12 m étudiant
Nyirankware 5 f
Jolie Segasagara 2 f
Claver Sekaziga 34 m éleveur marié
Anastasie Kaburangha 32 f cultivatrice mariée
Hélène 11 f étudiante
Mukamuganga 9 f étudiante
Anathalie
7 f étudiante
Emmanuel Nemeye 5 m
Pascal Rukundo 1 m
Antoine Kambari 32 m cultivateur marié
Marie 26 f cultivatrice mariée
Nyirabazungu 5 f
Nyirabizimana 2 f
Cécile 50 f cultivatrice veuve
Ignace 18 m cultivateur célibataire
Burimwinyundo 20 m cultivateur célibataire
Frédéric Kamanzi 62 m éleveur marié
Damarce Mukaruberwa 54 f cultivatrice mariée
Béatha Mukangwije 18 f étuudiante célibataire
Appolinaire Ntagara 22 m cultivateur célibataire

Cellule Kigarama

No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

127

128

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

1 Thomas Rugwizangoga 55 m éleveur marié
2 Anastasie Kabayundo 45 f cultivatrice mariée
3 Marie Murorunkwere 13 f étudiiante
4 Niyonteze Bizuru 11 m étudiant
5 Nyirambaragasa 9 f étudiante
6 François Gahamanyi 45 m éleveur marié
7 Espérance Kangwiza 30 f cultivatrice mariée
8 Nyirankotsori 9 f étudiante
9 Maningiri 7 f étudiante nt
9 Maningiri 7 f étudiant tudiant
10 Cyprien Senguge 58 m éleveur marié
11 Albert 36 m cultivateur marié
12 Modeste 25 m cultivateur célibataire
13 Théophile Kabayiza 40 m éleveur marié
14 Patricie Mukagatare 35 f cultivatrice mariée
15 Thaddée 10 m étudiant
16 Théophile Ukurikiyimfura 8 m étudiant
17 Alphonse 3 m
18 Marie Uwihezuye 60 f cultivatrice veuve
19 Perpétuée Mukagatana 27 f cultivatrice
20 Daniel Munyanganji 77 m éleveur marié
21 Ngamije 45 m cultivateur célibataire
22 Modeste Sebuhoro 37 m éleveur marié
23 Bernadetttte Mukashema 35 f cultivatrice mariée
24 Alphonse Shabo 10 m étudiant
25 Nyirabwo Neye 9 f étudiante
26 Bayingana 6 m
27 Habimana 4 m
28 Casimir Munyandinda 55 m enseignant marié
29 Marthe Mukabutera 50 f cultivatrice mariée
30 Jeanne d’Arc Iyadede 28 f étudiante
31 Adolphe Rulinda 24 m étudiant célibataire
32 Murorukwbre Nyiramasaro 21 f étudiante célibataire
33 Mubashankwaya Mupeyi 19 m cultivateur célibataire
34 Munyandinda Muzehe 17 m étudiant célibataire
35 Grégoire Nunyandinda 14 m étudiant
36 Uwimana 8 f
37 Jean Mukomangashya 72 m éleveur marié

12.1. COMMUNE GISHYITA
38 Marguerite Mukabadege 67 f cultivatrice mariée
39 Louis Ntagara 32 m éleveur marié
40 Patricie Nyirahabiyambere 28 f
cultivatrice mariée
Cellule Kigarama
No. Nom Age
Sexe Prof. Etat Civil
41 Gihahira 5 m
42 Nyirapironi 3 f
43 Veronique Nyirakagusa 65 f cultivatrice veuve
44 Aloys Niyibigira 35 m éleveur marié
45 Winniphrida Mukakimanuka 9 f étudiante
46 Patricie 6 f
47 Musonera Sehuku 45 m cultivateur marié
48 Mukashema 32 f cultivatrice mariée
49 Nyirabare 11 f cultivatrice
50 Maningira 2 f
51 Joséphine 23 f cultivatrice mariée
52 Gespard Sibomana 2 m
53 Thierry Habiyambere 7 days m
54 Marianne Nyirakagoro 60 f cultivatrice veuve
55 Anastase Munyabagisha 31 m éleveur marié
56 Alphonse Nshimiyimana 5 m
57 François Munyakazi 38 m éleveur marié
58 Pascasie Nyirahabimana 34 f cultivatrice mariée
59 Joséphine Mukashema 11 f étudiante
60 Winniphrida Yankurije 9 f étudiante
61 Rutenderi 7 m étudiant
62 Delina 5 f
63 Gaspard 3 m
64 Son of Munyakazi 1 day m
65 Simon Musominari 28 m éleveur marié
66 Vérène Nyirankwavu 27 f cultivatrice mariée
67 Anastasie Nyirabuhoro 1 f
68 Marccel Nsanzurwimo 35 m éleveur marié
69 Patricie 34 f cultivatrice mariée
70 Bikorimana 8 m étudiant
71 Mukantwari 6 f

129

130
72
73
74
75
76
77
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79
80

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Paul Gakwaya 70 m éleveur marié
Léocadie Madame 60 f cultivatrice mariée
Chantal Nyirandame 21 f étudiante célibataire
FFFélicitée Mukankaka 20 f cultivatrice célibataire
Bwanakweri 45 m éleveur marié
Catherine
41 f cultivatrice mariée
Thérèse Mukankusi 22 m cultivateur célibataire
Innocent 15 m étudiant
Odette 8 f étudiante

Cellule Kigarama
No. Nom Age
Sexe Prof. Etat Civil
81 Cyriaque 6 m
82 Aimé Marie Muukandahiriwe 4 f
83 Buwanakweri’s baby 3m f
84 Mbaraga 40 m éleveur marié
85 Xaverine Nyiramadirida 38 f cultivatrice mariée
86 Rugwizangoga 10 m étudiant
87 Gasurira 8 m étudiant
88 Kazungu 6 m
89 Nyirabazungu 4 f
90 Marrtin Kadaraga 38 m éleveur marié
91 Verène 35 f cultivatrice mariée
92 Mukamuhigirwa 57 f cultivatrice veuve
93 Eugénie Mukantabana 23 f cultivatrice célibataire
94 Mukantaganda 11 f étudiante
95 Spéciose Mukantaganda 25 f cultivatrice mariée
96 Baby of Mukantaganda 3days m
97 Berchamans Rwamunyana 67 m éleveur marié
98 Nyirakanyenzi 60 f cultivatrice mariée
99 Habyarimana 20 m étudiant célibataire
100 Bagemahe 37 m éleveur marié
101 Xaverine 32 f cultivatrice mariée
102 Adalie 11 f étudiante
103 Njogori 5 m
104 Nyiramwamira 3 m
105 Cécile 43 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
106
107
108
109
110
111
112
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116
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120

Immaculée Nyirahabimana 8 f étudiante
Siméon Ruzindana 27 m éleveur marié
Cécile 23 f cultivatrice mariée
Félicitée Mukantaganda 24 f cultivatrice mariée
Spéciose Mukandori 30 f enseignante mariée
Ntagara’s son 1 m
Partrice Mutaganda 38 m éleveur marié
Gaspard Munyansanga 35 m éleveur marié
Gaudence Mukamudenge 35 f cultivatrice mariée
Colette 28 f cultivatrice mariiée
Edith Nyiransabimana 26 f cultivatrice célibataire
Pascasie Mukarusine 27 f cultivatrice mariée
Gafirigita 4 m
Félicitée Mukakabano 60 f cultivatrice veuve
Vincent Nzabitega 26 m cultivateur célibataire

Cellule Kigarama
No. Nom Age
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136
137

Sexe Prof. Etat Civil

Simon Kabigi 65 m éleveur veuf
Wenceslas 24 m éleveur marié
Patricie Makantagwabira 20 f cultivatrice mariée
Pascal Mutuyeyezu 54 m éleveur marié
Dative Makabaziga 48 f cultivatrice mariée
Elizabeth Mukerinka 16 f étudiante célibataiiire
Immaculée Mukare
Immaculée Mukankaka 26 f étudiante
Mukankaka’s son 1m m
Pasteur Ntaganda 52 m éleveur marié
Mukamusana 34 f cultivatrice mariée
Déogratias Kayihura 24 m étudiant célibataire
Edouard Karimba 20 m étudiant célibataire
Claver Kayijaho 16 m étudiant célibataire
Catherine Murekatete 7 f
Gorette Bucyedusenge 2 f
Régine Nyirakabano 80 f cultivatrice veuve
Alphonsine Mukabideri 24 f cultivatrice mariée

131

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159
160

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Evariste Habimana 1 m
Bizimana Rudomore 12 m cultivateur
Makamurangwa 8 f
Ndwaniye Rutaburanubwiza 35 m éleveur marié
Mukagatare 30 f cultivatrice mariée
Mukamazimpaka 6 f
Judith Senyenzzi 31 f cultivatrice mariée
Hélène Mukeshimana 5 f
Nsabimana 3 m
Célestin Musonera 45 m éleveur marié
Agnès Nyirakanani 35 f cultivatrice mariée
Françoise Nyirahabimana 17 f cultivatrice célibataire
Ukurikiyimfura 7 m étudiant
Hélène 5 f
Appolinaire Kabindo 60 m éleveur marié
Ancille Nyirabahozi 55 f cultivatrice mariée
Léoncie Nyirabahire 23 f cultivatrice célibataire
Marcel Nzamwita 18 m cultivateur célibataire
Clémentine 3 f
Claver Kayigamba 28 m éleveur marié
Marthe Mukantagara 26 f cultivatrice mariée
Nyirahabimana 2 f
Madeleine Mukarugwiza 45 f cultivatrice veuve

Cellule Kigarama
No. Nom Age
161
162
163
164
165
166
167
168
169
170

Sexe Prof. Etat Civil

Niyomugabo 15 m cultivateur célibataire
Busharire Ndagijimana 22 m cultivateur célibataire
Migambi 10 m étudiant
Rutamu 6 m
Nyiramasimba 3 f
Anastase Mutaganda 40 m éleveur marié
Marthe Mukakalisa 33 f cultivatrice mariée
Mukurarinda 72 m éleveur marié
Berna Karuyonga 63 f cultivatrice mariée
Samuel Sibomana 16 m étudiant célibataire

12.1. COMMUNE GISHYITA
171
172
173
174
175
176
177
178
179
180
181
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190
191
192
193
194
195
196
197
198
199
200

Thacienne 20 f cultivatrice célibataire
Catherine
33 f cultivatrice mariée
Ntamabyariro 11 m étudiant
Gatembangara 8 m étudiant
Masimbi 6 f
Esther Nyirahabayo 65 f cultivatrice veuve
Agnès Nyirakanyange 40 f cultivatrice mariée
Jeannette Nyirasogi 5 f
Silas Mukaragajekule 76 m éleveur marié
Adrienne 42 f cultivatrice mariée
Harerimana 14 m étudiant
Emmanuel Hakizimana 12 m étudiant
Thacienne 31 f cultivatrice mariée
Mukarukaka 3 f
Judith
40 f cultivatrice mariée
Nyirankkotsori 6 f
Mukankaka 8 f étudiante
Mikwege 6 m
Félicien 3 m
Thomas Bizimana 25 m cultivateur marié
Martin Karekezi 64 m cultivateur marié
Madeleine 58 f cultivatrice mariée
Butera 34 m cultivateur célibabataire
Anastasie Mukandinda 26 f cultivatrice
Kanziga 59 f cultivatrice mariée
Hesron 24 m cultivateur célibataire
Tharcisse Gacanyi 16 m cultivateur célibataire
Assinapole 20 m cultivateur célibataire
Bidega 14 m cultivateur
Nyumbayire 4 m

Cellule Kigarama
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

201 Nyiribakwe 75 m éleveur marié
202 Madidi 28 f cultivatrice célibataire
203 Jean Damascène Kabanda 42 m éleveur marié

133

134
204
205
206
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233
234
235
236
237
238
239
240

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Cécilie Mukakabera 30 f cultivatrice célibataire
Costasie Makarukaka 27 f cultivatrice mariée
Ildephonse Hitimana 9 m étudiant
Hakizimana 2 m
André Vuguziga 4 m
Varène 1 f
Jeannette Nyiramapironi 14 f étudiante
Rose Nyirabukara 80 f cultivatrice veuve
Nsanzurwimo 28 m cultivateur marié
Mahura 11 m étudiant
Bizuru 9 m étudiant
Rubyogo 6 m
Macibiri 4 f
Michel 8 m étudiant
Félicitée Kanakuze 41 f cultivatrice mariée
Angélique Mukarunyange 19 f étudiiante célibataire
Sekaduri 17 m étudiant célibataire
Nsengiyumva 15 m étudiant
Manzi 13 m étudiant
Nyirakinazi 9 f étudiante
Seth Majabo 76 m éleveur marié
Marthe Nyiramanyenzi 69 f cultivatrice mariée
Abraham Gisoma 72 m éleveur marié
Nyirajabiro 65 f cultivatrice mariée
Callixte Munyanshongore 22 m éleveur célibataire
Vérédianne 43 f cultivatrice mariée
Emmanuel 13 m cultivateur
Gacaka 16 m cultivateur céliibataire
Kantarama 14 f étudiante
Zacharie Karangwa 36 m éleveur marié
Mukarutabana 34 f cultivatrice mariée
Rutenderi 7 m étudiant
Mukawera 10 f étudiante
Silas Karangwa 1 m
Munyambibi 58 m éleveur marié
Kamatamuuu50 50 f cultivatrice mariée
Emmanuel Ndayisaba 26 m cultivateur marié

12.1. COMMUNE GISHYITA
Cellule Kigarama
No. Nom Age
241
242
243
244
245
246
247
248
249
250
251
252
253
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256
257
258
259
260
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262
263
264
265
266
267
268
269
270
271
272
273
274

Sexe Prof. Etat Civil

François Habimana 24 m cultivateur célibataire
Assiel 22 m cultivateur célibataire
Jean 9 m étudiant
Félicitée Kambayire 75 f cultivatrice veuve
Colette Nyiramussugi 26 f enseignante célibataire
Modeste Higiro 40 m éleveur marié
Prudence Mukandinda 35 f cultivatrice mariée
Thérèse Mukankubana 11 f étudiante
Claude Sakufi 9 m étudiant
Ayinkamiye 7 f étudiante
Nkurikiyinka 3 m
Alblbert Higiro 5 m m
Adèle 35 f cultivatrice mariée
Gaspard Nsengimana 9 m étudiant
Bimenyimana 4 m m
Emmerthe Nyinawumuntu 30 f cultivatrice mariée
Eugénie Uwantege 11 f étudiante
Bernard Mafene 9 m étudiant
Inkotaankotanyi 6 f
Nyiramitega 4 f
Kagufi 2 f
Michel Nzabahimana 28 m éleveur marié
Béatrice Nyirahabimana 26 f cultivatrice mariée
Macibiri Ntakirutimana 1 m cultivateur
Mukaremera 30 f cultivatrice veuve
Muhawenimana 11 m étudiant
Nyinawumuntu 7 f étudiante
Kagarara 2 m
Matemeri 4 f
Ezechias Mugambira 50 m éleveur marié
Pauline Kanyonga 46 f cultivatrice mariée
Innocent Ngirabatware 20 m cultivateur célibataire
Matorosshi 8 m étudiant
Ildephonse Karangwa 1 m

135

136
275
276
277
278
279
280

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Vianney 5 m
Vérène Mukakimonyo 20 f cultivatrice mariée
Yamfashije 1.5 f
Winniphrida Mukamwiza 18 f étudiante célibataire
Célestin Kamugundu 45 m éleveur marié
Vérèdianne Mukammugema 40 f cultivatrice mariée

Cellule Kigarama
No. Nom Age

281
282
283
284
285
286
287
288
289
290
291
292
293
294
295
296
297
298
299
300
301
302
303
304
304
305

Sexe Prof. Etat Civil

Louis Karemera 20 m cultivateur célibataire
Mukamudenge 18 f étudiante célibataire
Gaspard Mbarushimana 16 m étudiant célibataire
Jacqueline 12 f étudiante
Thomas Kadaraza 35 m éleveur marié
Judith Nyirabakiga 30 f cultivatrice mariée
Kanonko 7 m étudiant
Havugimana 5 m
Thacien Kadaraza 5 m m
Nyirarubindo 80 f cultivatrice veuve
Narcisse Kazungu 38 m éleveur marié
Winniphrida Mukantabana 30 f cultivatrice mariée
Caritas 8 f étudiante
Hakizimana 7 m étudiant
Elianne Nyirabagenzi 40 f cultivatrice veuve
Nyirantoke Mukamazimpaka 8 f étudiante
Hasekukize 7 f étudiante
Xaveri Sekaganda 35 m éleveur marié
Marianne Nyiramakende 25 f cultivatrice mariée
Rusine 3 m
Zacharie Kageruka 43 m éleveur marié
Rose 37 f cultivatrice mariée
Alphonse 10 m étudiant
Nyiransabimana 10 m étudiant
Nyiransabimana 9 f étudiante
Kanungeri 3 f

12.1. COMMUNE GISHYITA
306
307
308
309
310
311
312
313
314
315
316
317
318
319
320

Adeline Nyirabundoyi 37 f cultivatrice mariée
Sophie 45 f cultivatrice veuve
Gafupi 3 m
Emmanuel Ngiruwonsanga 16 m cultivateur célibataire
Busugugu 9 m étudiant
Thaddée Munyampenda 40 m élleveur marié
Xavéra
39 f cultivatrice mariée
Mbendegezi 9 f étudiante
Nyirambeba 8 f étudiante
Jacqueline 6 f
Etienne Ngirabatware 26 m éleveur veuf
Munyakaragwe 37 m éleveur marié
Mukamukomeza 30 f cultivatrice
mariée
Emmanuel Ngiruwonsanga 10 m étudiant
Rugasira 43 m éleveur marié

Cellule Kigarama
No. Nom Age
321
322
323
324
325
326
327
328
329
330
331
332
333
334
335
336
337
338

Sexe Prof. Etat Civil

Julienne Uzamukunda 40 f cultivatrice mariée
Félicitée Nyirabatsinda 13 f étudiante
Catherine
10 f étudiante
Havugimana 8 m étudiant
Kanonko 7 f étudiante
Dugiri 4 f
Edmond Twamugabo 50 m éleveur marié
Evérienne Nyiramafaranga 47 f cultivatrice mariée
Innocent Muhire 5 m
Anastase Rwagacuzi 25 m éleveur marié
Kandame 27 f cultivatrice mariée
Donatille Nyirajeri 5 f
Jacqueline 3 f
Agnès Mukantaho 26 f cultivatrice mariée
Esther Mukarusanga 40 f cultivatrice veuve
Nyirabizimana 10 f étudiante
Agathe Mukarukaka 37 f cultivatrice veuve
Bikorimana 10 m étudiant

137

138
339
340
341
342
343
344
345
346
347
348
349
350
351
352
353
354
355
356
357
358
359
360

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Spéciose 9 f étudiante
Marianne Mukarusanga 60 f cultivatrice veuve
Ruganzabahunde 32 m éleveur marié
Léoncie Nyirabagwiza 75 f cultivatrice veuve
Elianne Mukamunana 50 f cultivatrice mariée
Caritas Mukangarambe 27 f cultivatrice célibataire
Assiel Ngirinshuti 21 m cultivateur célibataire
Winniphrida Mukamasabo 19 f cultivatrice célibataire
Narcisse Ntibarutimana 17 m étudiant célibataire
Gaudence Mukamazimpaka 11 f étudiante
Augustin Kagemana 9 m étudiant
Nyirahabimana 6 f
Elianne Mukamwiza 20 f cultivatrice mariée
Emmanuel Ntirenganya 2.5 m
Sibomana 1 m
Félicitée Kankuyo 54 f cultivatrice mariée
Uzabakiriho 12 m étudiant
Catherine Mukagatare 9 f étudiante
Samuel Karangwa 33 m éleveur marié
Winniphrida Mukanyemera 33 f cultivatrice mariée
Harerimana 9 m étudiant
Jacqueline Uwamariya 7 f étudiante

Cellule Gitwa

No. Nom Age
1
2
3
4
5
6
7
8

Sexe Prof. Etat Civil

Evérienne Kabera 47 f cultivatrice mariée
Bèatrice Mukarusanga 28 f comptable célibataire
Odette Mukarwego 20 f cultivatrice célibataire
Mukeshimana 12 f étudiante
Tuyishime 3 m étudiant
Sala 1 f étudiante
Rukara 40 m éleveur marié
Agnès Mukamudenge 38 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
9 Adriane Mukamuunana 14 f étudiante
10 Yamfashije 12 f étudiante
11 Mukantabana 10 f étudiante
12 Mutambazi 3 m étudiant
13 Nicodème Rwamparage 70 m éleveur marié
14 Nyiramafurebo 67 f cultivatrice mariée
15 Nyirabahunde 80 f cultivatrice veuve
16 Judith
22 f cultivatrice mariée
17 Mazuru 1 m cultivateur
18 Lèonidas Munyankindi 3 m cultivateur
19 Zacharie Kayenge 52 m éleveur marié
20 Elina Kamatamu 45 f cultivatrice mariée
21 François Nkusi Mikwenge 30 m étudiant célibataire
22 Joséphine Mukaantwari 8 f étudiante
23 Thaddée Mubiligi 50 m commerçant marié
24 Mukarugagi 47 f cultivatrice mariée
25 Alphonsine Nyirabarenzi 30 f étudiante célibataire
26 Agathe Mukamurenzi 27 f étudiante célibataire
27 Caritas Musabyimana 20 f étudiante célibatairee
28 Xavéra 10 f étudiante
29 Sylvain Sebabumbyi 10 m étudiant
30 Espérance Mukankanika 15 f étudiante
31 Ezechiel Kayumba 35 m
éleveur marié
32 Immaculée 35 f cultivatrice mariée
33 Sarigoma 7 f étudiante
34 Munanira 5 m étudiant
35 Angèlique Mukkukaribanje 30 f cultivatrice mariée
36 Pascal Bikorimana 12 m étudiant
37 Buregeya 2 m
38 Augustin Sibomana 27 m éleveur marié
39 Joséphine 1 f
40 Samson Rwigemera 32 m éleveur marié
41 Ingabire 5 f
Cellule Gitwa
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

139

140
42
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Nyiramazuru 3 fffre 5 f
Nyiramazuru 3 fu 3 f
Félicitée Nyirakanyana 35 f cultivatrice veuve
Nyirantoki 8 f étudiante
Muzungu 6 m étudiant
Rutwe 4 m
Nyirajeri 2 f
Pauline Munyandamutsa 2 f
Mukabaziga 55 f cultivatrice veuve
Segasagara 62 m éleveur marié
Marthe Mukankwanya 40 f cultivatrice mariée
Jason Gatsimbanyi 33 m éleveur marié
Thérèse Mukabitega 27 f cultivatrice mariée
Rubyogo 7 m étudiant
Gasurira 5 m étudiant
Bujenderi 3 f
Euphrasie Mukamukomeza 40 f cultivatrice mariée
Elièziel Niyitegeka 15 m étudiant
Nyirantamanji Mukangumije 10 f étudiante
Rose Mukantwari 5 f étudiante
Gérard 8 m étudiant
Védaste Kabanda 7d m
Eliezer Buregeya 27 m éleveur marié
Prudence Mukagatare 22 f cultivatrice mariée
Uwimana 1 f
Thomas Rubuguza 32 m éleveur marié
Everiènne Mukankubana 26 f
cultivatrice mariée
Rubwana 3 m
Inkotanyi 2 m
Esther Mukandirima 50 f cultivatrice veuve
Aphrodis Ruzibiza 22 m cultivateur célibataire
Abraham Semanza 70 m éleveur veuf
Venance Mukamuhire 27 f cultivatrice mariée
Nyirabazungu 2 f
Adeline Nyirakwibuka 70 f cultivatrice veuve
Hana Mukarasharangabo 80 f cultivatrice mariée
Esdras Mushimiyimana 8 m étudiant
Bayiringire 4 m

12.1. COMMUNE GISHYITA
79 Ngezahayo 6 m étudiant
80 Nyirahabimana 1 f
Cellule Gitwa
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

81 Efesto Kaberuka 50 m éleveur marié
82 Thaddée Kangabe 43 f cultivatrice mariée
83 Céléstin Bizimana 14 m étudiant
84 Pascal Habiyambere 7 m étudiant
85 Venancie Nyiranguge 50 f cultivatrice veuve
86 Rudandaza Sabayiro 30 m cultivateur célibataiire
87 Esther 25 f cultivatrice mariée
88 Nyiramwamira 5 f
89 Nyirabukara 1 f
90 Candide 23 f cultivatrice mariée
91 Damascène Habiyambere 2 m
92 Samuel Habimana 27 m éleveur marié
93 Jacqueline Mukashyaka 21 f cultivatrice mariée
94 Aloys Habimana 44 m
95 Adalie Mukayoboka 35 f cultivatrice mariée
96 Immaculée 8 f étudiante
97 Muzungu 6 m
98 Mbindigiri 4 f
99 Mukabuduwe 35 f cultivatrice mariée
100 Ndikubwimana 6 m
101 Mukankundiye 4 f
102 Balthazar Senkware 71 m éleveur marié
103 Thaciènne Mukabacondo 60 f cultivatrice mariée
104 Simon Seyeze 65 m éleveur marié
105 Julienne Nyiramparamage 60 f cultivatrice mariée
106 Béata Mukamudenge 18 f cultivatrice célibataire
107 Casimir Ndongozi 16 m cultivateur célibataire
108 Damascène Mugarura 12 m étudiant
109 Béatrice Nyirajyambere 21 f cultivatrice mariée
110 Mukamwiza 2 f
111 Damascène Senkuba 45 m éleveur marié

141

142
112
113
114
115
116
117
118
119
120

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Eugénie Mukankubana 29 f cultivatrice mariée
Gashikori 2 f étudiante
Célestin 7 m étudiant
Sebuhoro 87 m éleveurr marié
Mbibiri 65 f cultivatrice mariée
Samuel Ntashamaje 21 m cultivateur célibataire
Mukeshimana 17 f étudiante célibataire
Félicitée Mukarutezi 65 f cultivatrice veuve
Sylvère Mahindigiri 28 m cultivateur célibataire

Cellule Gitwa
No. Nom Age
121
122
123
124
125
126
127
128
129
130
131
132
133
134
135
136
137
138
139
140
141
142
143
144

Sexe Prof. Etat Civil

Rwagasana 35 m éleveur marié
Marthe Mukarushema 30 f cultivatrice mariée
Ngiruwonsanga 9 m étudiant
Jeanne d’Arc Rwagasana 3 f
Isacar Gahiro 50 m éleveur marié
Suzanne 40 f cultivatrice mariée
Damarce Mukansanga 17 f cultivatrice célibataire
Mukeshimana 15 f étudiante
Mukankusi 12 f étudiante
Sebushishi 8 f étudiante
Evariste Kayinamura 45 m éleveur marié
Donatilla Mukagatare 35 f cultivatrice mariée
Innocent 13 m étudiant
Nsabimana 11 m étudiant
Assiel Kabanda 55 m commerçant marié
Marcianne Kantarama 50 f cultivatrice mariée
Rugwizangoga 30 m étudiant célibataire
Béata Mukanyemera 24 f étudiante célibataire
Binwangari 14 m cultivateur
Gaudence Mukaliindiro 38 f cultivatrice mariée
Rubyogo Nsabihimana 38 f cultivatrice mariée
Mukabine 14 f étudiante
Fidèle Muhutu 10 m étudiant
Eugénie 8 f étudiante

12.1. COMMUNE GISHYITA
145
146
147
148
149
150
151
152
153
154
155
156
157
158
159
160

Kabagwiza Nyirakiromba 35 f cultivatrice mariée
Célestin 56 m menuisier marié
Anastasie Nyirabizimana 50 f cultivatrice mariée
Vincent Rutayisire 27 m cultivateur
Mutwa 17 m
Niyonteze 4 m
Thamale Mukandinda 38 f cultivatrice célibataire
Habimana 23 m cultivateur célibaataire
Mukashema 20 f cultivatrice célibataire
Kamatete 16 f étudiante célibataire
Maribori 10 f étudiante
Mabwa 6 f
Mukamudenge 26 f cultivatrice mariée
Adèle Nyirahabimana 40 f cultivatrice veuve
Xaveri 16 m étudiant célibataire
Drocella Byandagara 6 f

Cellule Gitwa
No. Nom Age
161
162
163
164
165
166
167
167
168
169
170
171
172
173
174
175
176

Sexe Prof. Etat Civil

Mukansanga 12 f cultivatrice
Nsengiyumva 6 m
Pierre Nzakamwita 40 m éleveur marié
Béata Uwiturije 25 f cultivatrice mariée
Nyirabukara 13 f étudiante
Narcisse 20 m cultivateur célibataire
Nyirandagije 80 f cultivatrice veuvbataire
Nyirandagije 80 f veuvvateur veuve
Bernadette Mukamfizi 13 f étudiante
Ignace 10 m étudiant
Nyirabazungu 8 f étudiante
Nyirahabimana 5 f
Akimpaye 1 m
Mukamugenzi 30 f célibataire
Ousiel Birara 54 m éleveur marié
Rose Nyiransaba 48 f cultivatrice mariée
Pascal Munyaneza 24 m éleveur célibataire

143

144
177
178
179
180
181
182
183
184
185
186
187
188
189
190
191
192
193
194
195
196
197
198
199
200

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Marguerite Mukamurangwa 28 f cultivatrice célibataire
Evariste Habimana 20 m cultivateur célibataire
Mathias Higiro 15 m étudiant
Vénancie Mukankundiye 13 f étudiante
Nyirakuba Mukamana 6 f
Ndayisaba 4 m
Louise Birara 1 f
Domitilla Kampirwa 30 f cultivatrice mariée
Tharcisse Gakuba 25 m cultivateur célibataire
Anastase Kandekwe 41 m éleveur marié
Anastasie Mukamuyoboke 36 f cultivatrice mariée
Athanase Mudacumura 14 m étudiant
Costasie Mukakinani 12 f étudiante
Immaculée Murorukwere 9 f étudiante
Augustin Musabyimana 6 m
Rose Mukandori 3 f
Biregeya 36 m cultivateur marié
Agnès Mukaruziga 30 f cultivatrice mariée
Seromba 4 m
Esther Nyirarukundo 2 f
Etienne Musonera 36 m éleveur marié
Prudence Nyiramuruta 24 f cultivatrice mariée
Thérèse Nyirantarama 5 f
Marianne Uwimana 2 f

Cellule Gitwa
No. Nom Age
201
202
203
204
205
206
207
208
209

Sexe Prof. Etat Civil

Edouard Munyyampama 28 m éleveur marié
Mukandinda 22 f cultivatrice mariée
Aminadabu Rwanyabugigira 80 m éleveur marié
Thérèse Nyirankuriza 70 f cultivatrice mariée
Ntezamaso 16 m étudiant célibataire
Maromba 13 f étudiante
Mutiganda 37 m éleeeveur marié
Chrésie Mukaremera 80 f cultivatrice mariée
Ndimubanzi 5 m

12.1. COMMUNE GISHYITA
210
211
212
213
214
215
216
217
218
219
220
221
222
223
224
225
226
227
228
229
230
231
232
233
234
235
236
237
238
239
240

Nyiransabimana 1 f
Marthe Nyiragukura 38 f cultivatrice mariée
Pascal Utazirubanda 7 m étudiant
Claver Nsengiyumva 5 m
Marguerite 15 f étudiante célibbataire
Nyirambera 3 f
Ngarambe 2 m
Denis Rumenerangabo 45 m éleveur marié
Rose Mukamugenzi 39 f cultivatrice mariée
Mukamunana 9 f étudiante
Mukarugwiza 3 f
Mukamugemanyi 6 f
Nyirarukundo 2 f
Hitimmana 60 m élana 60 m éleveur marié
Azelle Nyirankusi 57 f cultivatrice mariée
Nyirangezahayo 8 f étudiante
Anastasie Kabera 26 f cultivatrice mariée
Pascasie Mukashyaka 8 f étudiante
Louis Murwanashyaka 6 m étudiant
Théodore Ngiruwonsanga 3 m
Sophie Mukabitega 40 f cultivatrice veuve
Joséphine Ntihabose 13 f cultivatrice
Buforode 5 m
Budariro 3 m
Bideri 24 m cultivateur célibataire
Nyirampeta 55 m cultivateur célibataire
Alphonsine Mukansoro 14 f étudiante
Banamwana 12 m étudiant
François Karemera 40 m éleveur marié
Espérance Mukazimurinda 35 f cultivatrice mariée
Niyomugabo 2 m

Cellule Gitwa
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

241 Marcel Munyurangabo 8 m étudiant
242 Niyomugabo 6 m
étudiant

145

146
243
244
245
246
247
248
249
250
251
252
253
254
255
256
257
258
259
260
261
262
263
264
265
266
267
268
269
270
271
272
273
274
275
276
277
278
279
280

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Mukangango 2 f
Thomas Birara 50 m
éleveur marié
Xaverine Nyiramajangwe 45 f
cultivatrice mariée
Eugénie Mukashema 15 f
étudiante
Daphrose Mukabutera 13 f
étudiante
Anathalie Uwantege 10 f
étudiante
Mbindigiri 7 m
étudiant
Mukakarori 5 f
Nyirantarama 80 f
cultivatrice veuve
Augustin Gatwaza 30 m
étudiant célibataire
Samuel Kanyemera 30 m
éleveur marié
Mukarugaba 27 f
cultivatrice ariémariée
Mukeshimana 10 f
étudiante
Ndutiye 6 m
Rugwizangoga 26 m
éleveur célibataire
Munyurangabo 24 m
éleveur marié
Uwihoreye 22 f
cultivatrice mariée
Uwayisenga 3 f
Mukabyagaju 27 f
cultivatrice mariée
Nkurunziza 2 m
Aminadabu Gasagara 60 m éleveur marié
Nyakarundi 34 m
éleveur marié
Kwitegetse 14 f
étudiante
Ndagije 6 m
Ntihemuka 4 m
Bayisenge 2 f
Rutugame 28 m
cultivateur marié
Rusohoka 10 m
étudiant
Nyirabavuka 50 f
cultivatrice veuve
Claver Mugengano 29 m
éleveur célibataire
Nyakana 27 m
cultivateur célibataire
Patricie Mnkantagwabira 20 f
cultivatrice célibataire
Nsengiyumva 18 m
éleveur célibataire
Uwanyirigira 26 f
cultivatrice mariée
Nyiramapori 3 f
Daphrose Nyamuhenda 1 f
Amos Gahamanyi 38 m
éleveur marié
Xaverine Mukandema 33 f
cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
281 Matoroshi 12 m

étudiant

Cellule Gitwa
No. Nom Age
282
283
284
285
286
287
288
289
290
291
292
293
294
295
296
297
298
299
300
301
302
303
304
305
306
307
308
309
310
311
312
313

Sexe Prof. Etat Civil

Donatille 10 f
étudiante
Nyirabukara 8 f
étudiante
Abel Ngenndahayo 60 m
éleveur veuf
Mugambi 10 m
étudiant
Thérèse Gahamanyi 6 f
étudiante
Chantal Gahamanyi 4 f
Pauline Gahamanyi 2 f
Mukamudenge 7 f
étudiante
Modeste Munyangabe 72 m
éleveur marié
Esther Kwitegetse 770 f
cultivatrice mariée
Martin Bugingo 15 m
étudiant
Mukantabana 13 f
étudiante
Rachel 10 f
étudiante
Fidèle 8 m
étudiant
Mukandori 16 f
étudiante célibataire
Thomas Ndamage 40 m
éleveur marié
Elianne Mukankakka 38 f
cultivatrice mariée
Mukankundiye Gashikori 8 f
étudiante
Ndayisaba 6 m
Uwayisenga 3 m
Marianne Uwababyeyi 20 f
cultivatrice mariée
Madeleine Kamananga 60 f
cultivatrice veuve
Bernadette Mukambungo 18 f
étudiante célibataire
Hérédion Nteziryayo 30 m
éleveur marié
Esther Mukakarera 27 f
cultivatrice mariée
Jacqueline Mukamihigo 7 f
étudiante
Nzaramba 5 m
Daphrose Nteziryayo 3 f
Adeline Mukamuhizi 27 f
cultivatrice divorcée
Debora Kamayanja 50 f
cultivatrice divorcée
Munyabarame 60 m
éleveur marié
Amelie Uzamushaka 55 f
cultivatrice mariée

147

148
314
315
316
317
318
319
320

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Narcisse Gakwavu 18 m
cultivateur célibataire
Dative Yankuriki 16 f
étudiante
Bavakure 14 m
étudiant
Casimir Nyumbayire 12 m
étudiant
Dorothée Yamfashije 10 f
étudiante
Emmanuel 4 m
Berna Mukantagwabira 40 f
cultivatrice mariée

Cellule Gitwa
No. Nom Age
321
322
323
324
325
326
327
328
329
330
331
332
333
334
335
336
337
338
339
340
341
342
343
344
345
346

Sexe Prof. Etat Civil

Frodouald Byandagara 13 m
étudiant
Odette Nyiramadenderi 10 f
étudiante
Donatha Mukankuka 4 f
Donatha Hategeka 5 f
Louise Hategeka 2 f
Nyiramwamira 6 f
Thérèse Mukankubito 50 f
cultivatrice divorcée
Colette 15 f
étudiante
Nyirabiguri 13 f
étudiante
Dorothée 8 f
étudiante
Nyiramujyambere 80 f
cultivatrice veuve
Odette Rwakayiro 5 f
Nyiramakondera 2 f
Hérédion Munyakanyamibwa 60 m
éleveur marié
Suzanne Nyiranyamibwa 55 f
cultivatrice mariée
Pascasie Mukamurigo 20 f
cultivatrice célibataire
Assiel Rwakayiro 38 m
éleveur marié
Marcianne Nukankubana 32 f
cultivatrice mariée
Thomas 7 m
étudiant
Marcianne Mukafurere 18 f
étudiante célibataire
Daphrose Uwimana 16 f
étudiante célibataire
Esdras 13 m
étudiant
Marianne 9 f
étudiante
Ezéchiel 7 m
étudiant
Marcelline Munyakayanza 5 f
Ezechiel Habayo 50 m
éleveur marié

12.1. COMMUNE GISHYITA
347
348
349
350
351
352
353
354
355
356
357
358
359
360

Euphrasie Mukamudenge 48 f
cultivatrice mariée
Anastase Murwanashyaka 22 m
cultivateur célibataire
Joséphine Mukamwiza 20 f
cultivatrice célibataire
Mukamasaro 16 f
étudiante célibataire
Zilipa Nyirangeri 30 f cultivatrice mariée
Sugabo 13 m
étudiant
Karake 9 m
étudiant
Mukeshimana 4 f
André Munyantarama 70 m
éleveur marié
Immaculée Nyirabasuku 60 f
cultivatrice mariée
Alphonsine Cyurinyana 17 f
étudiante célibataire
Patricie Mukarugwiza 20 f
cultivatrice célibataire
Nyiramayira 15 f
étudiante
Ezechias Ziruguru 35 m
éleveur marié

Cellule Gitwa
No. Nom Age
361
362
363
364
365
366
367
368
369
370
371
372
373
374
375
376
377
378
379

Sexe Prof. Etat Civil

Xaverine Mukangarambe 32 f
cultivatrice mariée
Nyirahabimana
8 f
étudiante
Nyiramazuru
6 f
étudiante
Dominique Ziruguru 3 m
Julienne Mukamudenge 32 f
cultivatrice mariée
Pascal Museruka 12 m
étudiant
Mukamugema
7 f
étudiante
Eugénie
5 m
Hesron Munyambibi 71 m
éleveur marié
Rosalie Nyankobwa 68 f
cultivatrice mariée
Alphonsine Bugenimana 9 f
étudiante
Ephrem Butera
38 m
éleveeéleveur marié
Xavéra Mukarugaba 30 f
étudiante mariée
Mbonabucya
14 m
étudiant
Aphrodis Bizumuremyi 8 m
étudiant
Dènise Butera
4 f
Athanasie Butera 1 f
Ngarambe
40 m
éleveur marié
Nyiramwamira
13 f
étudiante

149

150
380
381
382
383
384
385
386
387
388
389
390
391
392
393
394
395
396
397
398
399
400

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Sugabo
8 m
étudiant
Rudagari
11 f
étudiante
Marc Nkunziryo
73 m
éleveur marié
Marthe Kangondo
68 f
cultivatrice mariée
Jean-Damascène Munyaneza 18 m
étudiant célibataire
Béata Mukarukaka 16 f
étudiante célibataire
Simon Habiyambere 24 m
éleveur marié
Mukeshimana 22 f
cultivatrice mariée
Rwigimba 75 m éleveur marié
Xaverine Nyirafuku 70 f
cultivatrice mariée
Ousiel Ngirumwami 35 m
cultivateur célibataire
Marcel Ndayisaba 20 m
cultivateurrr célibataire
Ndwanije 40 m
éleveur marié
Euphrasie Mukabitega 30 f
cultivatrice mariée
Isacar Ngamije 37 m
éleveur marié
Anastase Mukagakombe 35 f
cultivatrice mariée
Bikorimana 8 m
étudiant
Ruhana 6 m
Nzabihimana 3 m
Zilipa Mukamukomeza 56 f
cultivatrice mariée
Ntirenganya 15 m
étudiant

Cellule Gitwa
No. Nom Age
401
402
403
404
405
406
407
408
409
410
411
412

Sexe Prof. Etat Civil

Thomas Munyaneza 1 m
Joséphine Nyirantagorama 20 f
cultivatrice mariée
Antoine Hitimana 75 m
éleveur marié
Ezechias Bucyana 45 m
éleveur marié
Thabithe Mukamudenge 72 f
cultivatrice mariée
Aron Segatarama 20 m
cultivateur célibataire
Mukangango 17 f
cultivatrice célibataire
Sindikubwabo 14 m
étudiant
Nzamurambaho 12 m
étudiant
Bwisore 4 m
Elizaphane Munyaragisha 40 m
éleveur marié
Gaudence 38 f
cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
413
414
415
416
417
418
419
420
421
422
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434
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436
437
438
439
440
441
442
443
444
445
446
447
448

Mukantabana 10 f
étudiante
Frodouald 6 m
Edouard Munyabagisha 3 m
Callixte Munyabagisha 1 m
Busugugu 30 m
éleveur marié
Erina Mukakabaka 27 f
cultivatrice mariée
Habimana 4 m
Rose Kayumba 2 f
Jacques Fundi 70 m
éleveur marié
Marguerite Makumi 65 f
cultivatrice mariée
Kamanzi 16 f
étudiante célibataire
Mukamwiza 14 f
étudiante
Nyirakamagaza 12 f
étudiante
Ishimwe
10 m
étudiant
Phanie Munyankindi 50 m
éleveur marié
Marthe Kabagwiza 45 f
cultivatrice mariée
Gaspard Nzabahimana 22 m
cultivateur célibataire
Boniface Ruhezamihigo 18 m
cultivateur célibataire
Rachel Mukamugema 30 f
cultivatrice divorcée
Innocent 5 m
Heredi 3 m
Gahima 1 m
Nyirankima 7 f
étudiante
Ousiel Kampayana 40 m
éleveur marié
Concessa Nyirampakanije 37 f
cultivatrice mariée
Majyambere 10 m
étudiant
Sinderibuye 8 m
étudiant
Mayira 6 m
Didace Muberankiko 3 m
Munyakazi 45 m
éleveur veuf
Athanase Mutezintare 17 m
cultivateur célibataire
Muberangango 15 m
étudiant
Louis Muberankiko 10 m
Kadaraza 35 m
éleveur marié
Mukangango 32 f
cultivatrice mariée
Alphonse Kadaraza 1 f

151

152

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

Cellule Uwingabo
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Simon Kajonge 70 m éleveur marié
2 Domitilla Zaninka 65 f cultivatrice mariée
3 Odette Kampogo 20 f cultivatrice célibataire
4 Nyiramanzi 9 f étudiante
5 Nyirahabimana 4 f
6 Munyampara 32 m éleveur marié
7 Eugénie Mukansonera 25 f cultivatrice mariée
8 Nyirahabimana 3 f
9 Munyampara 6m f
10 Muganga
33 m cultivateur marié
11 Mukamarara 24 f cultivatrice mariée
12 Louis Muganga 4m f
13 Joséphine Mukasharangabo 48 f cultivatrice veuve
14 Xaverine Murorukwere 25 f cultivatrice célibataire
15 Cyrille Nsabimana 22 m éleveur célibataire
16 Anathalie Mukamwiza 18 f cultivatrice célibataire
17 Ndagije 29 m éleveur marié
18 Mukansonera 23 f cultivatrice mariée
19 Mihigo 72 m éleveur mariériémarié
20 Aloys 1 m
21 Kabahizi 20 f cultivatrice célibataire
22 David Kayijaho 29 m éleveur célibataire
23 Nyirasugi 78 f cultivatrice veuve
24 Isacar Munyandinda 46 m éleveur marié
25 Caritas Mukakamari 37 f cultivatrice mariée
26 Ngezehayo 1 m
27 Nyirannranzeyimana 8 f étudiante
28 Dative Munyandinda 3 f
29 Denis Munyandinda 1 m
30 Murengera 70 m éleveur marié
31 Mukarusanga 67 f cultivatrice mariée
32 Innocent Ndayisaba 21 m étudiant célibataire
33 Murwanashyaka 16 m étudiant célibatairee
34 Marcianne 11 f étudiante

12.1. COMMUNE GISHYITA
35
36
37
38
39
40

Silas Ngiruwonsanga 47 m éleveur marié
Nyirajyambere 44 f cultivatrice mariée
Musabyimana 15 f étudiante
Mukandori 13 f étudiante
Shyirambere 11 m étudiant
Mukangarambe 8 f étudiante

Cellule Uwingabo
No. Nom Age
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
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56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67

Sexe Prof. Etat Civil

Spéciose Mukangarrambe 7 f étudiante
Mukeshimana 5 f étudiante
Simon Rwigamba 34 m éleveur marié
Spéciose Rwigamba 30 f cultivatrice mariée
Alphonsine Rwigamba 4 f
Théodore Rwigamba 8m m
Appolinaire Ntambiye 75 m éleveur veuf
Faustin Murigggande 60 m éleveur marié
Mukankuba 58 f cultivatrice mariée
Hategekimana 21 m cultivateur célibataire
Basile 12 m étudiant
Samvura 73 m éleveur marié
Julienne Nyiramnguera 65 f cultivatrice mariée
Euphrasie Nyirabagemahe 20 f cultivatriiice célibataire
Evariste Songa 32 m éleveur marié
Dorothée Iribagiza 28 f cultivatrice mariée
Kayirabo 45 m éleveur veuf
Muhigirwa 47 m éleveur marié
Thérèse 44 f cultivatrice mariée
Vérène Mukamunana 20 f cultivatrice célibataire
Dannncilla Mukandori 17 f cultivatrice célibataire
Immaculée 14 f étudiante
Claver 12 m étudiant
Ntakuritimana 5 m
Kambayire 85 f cultivatrice mariée
Rwabukwisi 60 m éleveur marié
Nirere 57 f cultivatrice mariée

153

154
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Ndagije 12 m étudiant
Joséphine Mukabutera 66 f cultivatrice mariée
Thomas Gashakamba 46 m éleveur marié
Marcianne Mukandirima 42 f cultivatrice mariée
Samuel Sindayigaya 8 m étudiant
Nyirantenderi 5 f
Zéphanie Nyakagaboo 48 m éleveur marié
Adèle Kamugwera 45 f cultivatrice mariée
Esdras Musabyimana 20 m cultivateur célibataire
Ntakuritimana 17 m cultivateur célibataire
Nyirahakizimana 11 f étudiante
Nsengimana 6 m étudiant
Nyakagabo 3 m étudiant

Cellule Uwingabo
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

81 Harerimana 26 m éleveur marié
82 Eugénie Mukaremera 23 f cultivatrice mariée
83 Etienne Ndwaniye 48 m éleveur marié
84 Mukagasana 45 f cultivatrice mariée
85 Nkusi 22 m cultivateur célibataire
86 Nyirahategeka 18 f cultivatrice célibataire
87 Callixtttlixte Ndahayo 13 m étudiant
88 Mushimiyimana 10 f étudiante
89 Niyonsaba 6 f
90 Mukasine 3 f
91 Niyomugabo 9m m
92 Nyiranyange 60 f cultivatrice mariée
93 Emmanuel Ndahimana 46 m éleveur marié
94 Costasie Mukamasabo 40 f cultivatrice mariée
95 Nikuze 9 f étudiante
96 Bizimana 7 m étudiant
97 Césalie Ndahimana 5 f
98 Cansilde Ndahimana 3 f
99 Thomas Ndahimana 1 m
100 Phénéas Karama 35 m éleveur marié

12.1. COMMUNE GISHYITA
101
102
103
104
105
106
107
108
109
110
111
112
113
114
115
116
117
118
119
120

Natalie Nyirangeri 30 f cultivatrice mariée
Nyirangunzu 4 f
Karama 6m f
Ezechias Birara 30 m éleveur marié
Odette Mukankundiye 27 f cultivatrice mariée
Nyirambengere 3 f
Birara 2 f
Birara 7m f
Annonciata Nyirantoki 32 f cultivatrice mariée
Mukamunana 8 f étudiante
Habimana 5 m
Sylvère 3 f
Thacienne 30 f cultivatrice mariée
Munyaburanga 5m f
Assiel Mudacumura 40 m éleveur marié
Thacienne Mukamashyaka 36 f cultivatrice mariée
Mukeshamariya 10 f étudiante
Alphonse 8 f étudiante
Catherine 6 f
Mudacumura 3 m

Cellule Uwingabo
No. Nom Age
121
122
123
124
125
126
127
128
129
130
131
132
133

Sexe Prof. Etat Civil

Nyirabuseruka 42 f cultivatrice veuve
Nyiransabimana 10 f étudiante
Alphonse 7 m étudiant
Rubyogo 4 m
Ruhinja 1 m
Ruhanamirindi 78 m éleveur veuf
Anastasie Gasasira 26 m cultivateur célibataire
Kayumba 16 m cultivateur célibataire
Uwimana 12 f étudiante
Rutayisire 20 m étudiant célibataire
Gasore 17 m étudiant célibataire
Gatarayiha 32 m éleveur marié
Uwimana 20 f cultivatrice mariée

155

156
134
135
136
137
138
139
140
141
142
143
144
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146
147
148
149
150
151
152
152
153
154
155
156
157
158
159
160

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Gatarayiha 1 m
Nyirahategeka 40 f cultivatrice mariée
Mukansnga 16 f étudiante célibataire
Marthe Nyiransengima 9 f étudiante
Mukamugenga 7 f étudiante
Nyirahabimana 28 f cultivatrice mariée
Céléstin Munyampeta 70 m éleveur marié
Winniphrida Karagwiza 60 f cultivatrice mariée
Kabagema 40 m cultivateur marié
Mukakamana 36 f cultivatrice mariée
Mukantwari 9 f étudiante
Mukamana 7 f étudiante
Nayirarora 4 m
Kabagema 1 m
Karemera 44 m éleveur marié
Léocadie Mukamudenge 40 f cultivatrice mariée
Ndayisaba 8 m étudiant
Gafirigita 5 m
Alphonsia 5 m
Alphonsihonsine 3 f
Tuyisenge 1 f
Kadabagizi 58 f cultivatrice veuve
Mukarurangwa 20 f cultivatrice célibataire
Nyiramataza 62 f cultivatrice veuve
Hagenga 55 m cultivateur marié
Adèle Kamugwera 50 f cultivatrice mariée
Mukamana 33 f
Kabarira 28 m cultivateur marié

Cellule Uwingabo
No. Nom Age
161
162
163
164
165

Sexe Prof. Etat Civil

Marie 26 f cultivatrice mariée
Marthe 55 f cultivatrice veuve
Nyirakamondo 40 f cultivatrice veuve
Isacar 15 m étudiant
Rusodoka 8 m étudiant

12.1. COMMUNE GISHYITA
166
167
168
169
170
171
172
173
174
175
176
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191
192
193
193
194
195
196
197
198
199
200

Munyurangabo 45 m éleveur marié
Mukamunannna 40 f cultivatrice mariée
Nyiramwamira 10 f étudiante
Rukara 3 m
Nyiraromba 42 f cultivatrice veuve
Munyurangabo 4 m
Déo Munyurangabo 1 m
Segatsama 78 m éleveur marié
Nyirakariza 74 f cultivatrice mariée
Bisangwa 32 m éleveur célibataire
Munyanshongore 68 m éleveur marié
Belancille Mukandera 65 f cultivatrice mariée
Mukabutera 26 f cultivatrice célibataire
Mukakamana 20 f cultivatrice célibataire
Nyiranzeyimana 17 f cultivatrice célibataire
Xavier Nzamwita 45 m éleveur marié
Madeleine Mukamuganga 40 f cultivatrice mariée
Bududuri 10 m étudiant
Canisius 7 m étudiant
Jean Kayumba 399 m éleveur marié
Adalie Mukamukomeza 35 f cultivatrice mariée
Nyiranzeyimana 8 f étudiante
Mukamwiza 5 f
Aphrodis 2 m
Patrice Nyirashyaka 25 m éleveur marié
Bikorimana 5m m
Gasarabwe 44 m éleveur mariée
Véréleveur marié
Vérène Nyirabakiga 40 f cultivatrice mariée
Marcel 10 m étudiant
Nyirabarundi 7 f étudiante
Yambabariye 4 f
Gasarabwe 2 f
Kabeba 40 m éleveur marié
Madame Kabeba 25 f 25 f cultivatrice mariée
Madeleine Kabeba 2 f

Cellule Uwingabo

157

158

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

No. Nom Age
201
202
203
204
205
206
207
208
209
210
211
212
213
214
215
216
217
218
219
220
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225
226
227
228
229
230
231
232
233
234
235
236

Sexe Prof. Etat Civil

Mukanzigiye 35 f cultivatrice mariée
Rwimana 13 f étudiante
Gasimba 10 m étudiant
Mukamuhizi 8 f étudiante
Nsengiyumva 5 m
Nirere 2 f
Museruka 36 m éleveur marié
Mukambaraaga 30 f cultivatrice mariée
Aphonse 7 m étudiant
Seruryogo 5 m
Gasongo 3 m
Museruka 1 f
Gaudance Nyirambabazi 28 f cultivatrice mariée
Nyirahabiyaremye 7 f étudiante
Ndikubwimana 4 m
Nshimiyimana 2 m2 m
Uzziel Nyagahigi 38 m éleveur marié
Nadine 1 f
Biziyaremye 9 m étudiant
Mukamana 7 f étudiante
Mukandayisenga 5 f
Nyagahigi 3 m
Drocella Nyagahigi 1 f
Aron Gasana 33 m éleveur marié
Anastasie Mukakamari 28 f cultivatrice mariée
Sibomana 9 m étudiant
Odette 7 f étudiante
Nkotanyi 3 f
Simon Kagorora 65 m éleveur marié
Damarce Mukara 55 f cultivatrice mariée
Ayinkamiye 20 f cultivatrice célibataire
Marguerite Mukabaziga 40 f cultivatrice veuve
Niyigena 8 f étudiante
Bikorimana 3 m
Kagorora 1 m
Odette Mukamana 12 f étudiante

12.1. COMMUNE GISHYITA
237 Semanyenzi 9 m étudiant
238 Patricie 4 f
239 Nyirahabayo 2 f
Cellule Muhingo
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Callixte 25 m éleveur
marié
2 Byiringiro 4 m
3 Dusabende 3 f
4 Marc Ncogoza 58 m cultivateur marié
5 Béatrice Nyirabije 40 f cultivatrice mariée
6 Mpakaniye 20 m cultivateur célibataire
7 Samson 10 m étudiant
8 Sylvère Kibenji 6 m
9 Matoroshi 4 m
10 Berchmans Kimenyi 54 m éleveur marié
11 Annonciata Mukabera 48 f cultivatrice mariée
12 Pascal Nsengumuremyi 15 m étudiant
13 Yankurije 12 f étudiante
14 Ndikubwayo 9 m étudiant
15 Ayinkamiye 7 m étudiant
16 Sylvère Matoroshi 5 m étudiant
17 Ruhigira 50 m éleveur marié
18 Nyirangoga 46 f cultivatrice marié
19 Jean Yankurije 36 m cultivateur célibataire
20 Nsengiyumva 32 m cultivateur célibataire
21 Benoît Gatwaza 35 m conseiller marié
22 Thérèse Mukaruziga 32 f culttttivatrice mariée
23 Ntakuritimana 12 m étudiant
24 Uwamahoro 5 f
25 Nyirandenzaho 7 f étudiante
26 Habimana 10 m étudiant
27 Damarce Mukamugema 55 f cultivatrice mariée
28 Bernard Kanamugire 30 m enseignant célibataire
29 Béatrice Mukamudenge 20 f étudiante célibataire
30 Baziga 50 m éleveur marié

159

160
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Nteziryayo 11 m étudiant
Habimana 9 m étudiant
Nyiranteziryayo 4 f
Ruhashumukore 65 m éleveur marié
Nyiratabaruka 52 f cultivatrice mariée
Michel Makuza 30 m mécanicien marié
Mukakabego 45 f cultivatrice mariée
Chantal 13 f étudiante
Emmanuel 10 m étudiant
Antoine Makuza 8 m étudiant

No. Nom Age
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65

Sexe Prof. Etat Civil

Léonce Makuza 6 f
Didiane Makuza 4 f
Paul Ntabwoba 80 m éleveur marié
Mariane Nyakayiru 70 f cultivatrice mariée
Sebakabura 58 m cultivateur marié
Spéciose Mukandanga 20 f cultivatrice
Mathias Iyakaremye 23 m éleveur marié
Mukagasana 22 f cultivatrice mariée
Patrice Rucyesha 70 m éleveur marié
Anastase Nyirabarame 60 f cultivatrice mariée
Sibomana 20 m cultivateur célibataire
Ntamugeri 10 m étudiant
Mukarwego 38 f cultivatrice mariée
Esther Mukashema 13 f étudiante
Nyiransengimana 8 f étudiante
Hakizimana 11 m étudiant
Ndababonye 5 m
Marie 2 f
Nkusi 30 m cultivateur marié
Uzziel Munyantarama 35 m éleveur marié
Frodouald Habimana 12 m éleveur
Bikorimana Nyandwi 3 m
Ntakuritimana 1 m
Karwoga 40 f cultivatrice célibataire
Mukarukaka 39 f cultiiivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
66
67
68
69
70
71
72
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80

Nyiransengimana 10 f étudiante
Nshimiyimana 5 m
Colette Mukagatare 9 f étudiante
Ndikuwimana 6 m
Godeliève Ingabire 3 f
Emmanuel Uwamahoro 2 f
Ngirumwami 3 f
Emmanuel Uwamahoro 2 f
Ngirumwami 40 m cultivateur marié
Marianne Nyirankuriza 40 f cultivatrice mariée
Judith 22 f cultivatrice célibataire
Bernadette 24 f cultivatrice célibataire
Havugimana 13 m
Muhigirwa Muzehe 3 m
Etienne Munyanzira 50 m éleveur marié
Bernadddette Mukarugwiza 10 f étudiante
Niyonzima 5 m

No. Nom Age
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98

Sexe Prof. Etat Civil

Sibomana 3 m
Nyirakanani 18m f
Consolée Mukamana 5 f
Céléstin Havugimana 11 m étudiant
Munyaneza 5 m
Marc Busizori 40 m éleveur marié
Cécile Mukandekezi 35 f cultivatrice mariée
Euphrasie Nyirangwijuruvu 12 f étudiante
Pascasie Ntirera 10 f étudiante
Consolée Nyirahabineza 4 f
François 2.5 m
Pierre 18m m
Elie Karimunda 35 m cultivateur marié
Nyirmajangwe 26 f cultivatrice mariée
Serufigi 40 m éleveur marié
Rose Murengayire 38 f cultivatrice mariée
Vérène Nyiramporayonzi 18 f cultivatrice célibataire
Chadrac 8 m étudiant

161

162

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

99 Zaburi Bazimaziki 5 m
100 Sahinkuye 80 m éleveur marié
101 Thérèse Nyirasugi 60 f cultivatrice mariée
102 Ngwije 22 m cultivateur célibataire
103 Aloys Munyarubuga 48 m éleveur marié
104 Pascasie Mukankaka 40 f cultivatrice mariée
105 Eugénie 23 f cultivatrice célibataire
106 Vincent 21 m cultivateur célibataire
107 Nirere 19 f cultivatrice célibataire
108 Niyonzima 17 m étudiant célibataire
109 Thomas Kayijuka 57 m éleveur marié
110 Mukandirima 54 f cultivatrice mariée
111 Canisius 28 m cultivvateur célibataire
112 Athanase 21 m cultivateur célibataire
113 Athanase 20 f étudiante célibataire
114 Hitimana 19 m étudiant célibataire
115 Anésie 17 f étudiante célibataire
116 Samuel Nyirintwari 65 m éleveur marié
117 Ntirenganya 23 m éleveur celibataire
118 Mukarugaba 17 f cultivatrice célibataire
119 Kabasire 30 m éleveur marié
120 Gahindabuye 25 m étudiant célibataire
No. Nom Age
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133

Sexe Prof. Etat Civil

Nyiranturege 15 f cultivatrice
Nsabimana 33 m éleveur marié
Nyrabakiga 31 f cultivatrice mariée
Rukara 13 m étudiant
Mafene 12 m étudiant
Nyirabukara 10 f étudiante
Kabano 40 m cultivateur marié
Kwitegetse 40 f cultivatrice veuve
Bakame 60 m cultivateur marié
Nuwayo 14 f étudiante
Nyiramahabari 17 f étudiante célibataire
Murengera 34 m éleveur marié
Madeleine
31 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
134
135
136
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160

Mbaraga 2 m
Nkeramihigo 45 m cultivateur marié
Kamatamu 49 f cultivatrice veuve
Ignace Ibambasi 33 m éleveur marié
Thérèse 20 f f cultivatrice mariée
Uwimana 6 f
Bikorimana 3 m
Charles 38 m éleveur marié
Mukamazimpaka 35 f cultivatrice mariée
Béata
14 f étudiante
Théogène 12 m étudiant
Alphonse 9 m étudiant
Espérance 7.5 f étudiante
Colette 4.5 f étudiante
Sophie Nyirankurira 40 f cultivatrice mariée
Mukamanzi 37 f cultivatrice mariée
Emmanuel Nsengiyumna 13 m étudiant
Innocent Mushimiyimana 8 m étudiant
Nyirambonigaba 6 f
Ntakirutimana 5 m
Nyirahabineza 2.5 f
Esron Hangare 70 m éleveur marié
Madeleine Nyirabucura 65 f cultivatrice mariée
Phénéas Sebarinda 30 m éleveur marié
Odette Nyirajyambere 25 f cultivatrice mariée
Xavéra Nyirasinamenye 11 f étudiante
Mukangemanyi 7 f étudianttte

No. Nom Age
161
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165
166
167
168

Sexe Prof. Etat Civil

Elianne Mukangwije 9 f étudiante
Mushimiyimana 5 f
Dominique Ntibagwe 23 m éleveur marié
Pascasie Uwiragiye 23 f cultivatrice mariée
Nyiransabimana 4 f
Ndagijimana 2 m
Drocella 7m f
Aminadabu Rwayitare 52 m cultivateur célibataire

163

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176
177
178

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Régine Mukarutabana 40 f cultivatrice mariée
Njyrajyambere 21 f cultivatrice célibataire
Mukamudenge 19 f cultivatrice célibataire
Joseph 12 m étudiant
Silas Mpakaniye 16 m étudiant célibataire
Karimba 55 m cultivateur marié
Elianne Mukankabura 54 f cultivatrice mariée
Simon Haragirimana 20 m cultivateur célibataire
Abel Rubambari 18 m étudiant célibataire
Enos 12 m étudiant

Cellule Gasata
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Gitaminzi 14 m étudiant
2 Jonas 15 m étudiant
3 Nyirahabimana 21 f cultivatrice célibataire
4 Bakame 9 m étudiant
5 Kamanzi 45 m éleveur marié
6 Niyizimigambi 7 m étudiant
7 Rwagacuzi 55 m éleveur marié
8 Mukangamije 56 f cultivatrice mariée
9 Shamukiga 36 m éleveur célibataire
10 Nzamwita 24 m éleveur célibataire
11 Mukamparamage 20 f cultivatrice célibataire
12 Mukamugenga 14 f étudiante
13 Munyakabungo 50 m éleveur marié
14 Kamayanja 40 f cultivatrice mariée
15 Nyirahabineza 12 f étudiante
16 Mukarubayiza 24 f cultivatrice célibataire
17 Uwimana 13 f étudiante
18 Marie Mukasine 27 f cultivatrice mariée
19 Mukakamana 9 f étudiante
20 Mukantwari 7 f étudiante
21 François Nshimiyimana 5 m
22 Pierre Nyirinkindi 2.5 m
23 Augustin m

12.1. COMMUNE GISHYITA
23 Augustin Ntagugura 60 m éleveur marié
24 Gaudence Nyirantama 49 f cultivatrice mariée
25 Makuza 23 m cultivateur célibataire
26 Ngarambe 20 m cultivateur célibataire
27 Mukangarambe 15 f étudiante
28 Marie Mukankusi 41 f cultivatrice mariée
299 Frodouald Nkurunziza 16 m étudiant célibataire
30 Sibomana 10 m étudiant
31 Emmanuel Munyaneza 11 m étudiant
32 Mukamashyaka 6 f
33 Uwimana 3 f
34 Mukankomeje 7 f étudiante
35 Mukantamage 60 f cultivatrice mariée
36 Munyaruguru 23 m éleveur célibataire
37 Sematore 50 m éleveur marié
38 Mukankubito 48 f cultivatrice mariée
39 Hategekimana 16 m étudiant célibataire
40 Nyitwayiki 8 m étudiant
No. Nom Age
41
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48
49
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56
57

Sexe Prof. Etat Civil

Mukankusi 5 f étudiante
Hakizimana 3 m
Murwanashyaka 19 m cultivateur céliibataire
Ngarambe 38 f cultivatrice mariée
Nyirangezahayo 12 f étudiante
Mukamugunga 38 f cultivatrice mariée
Ndagijimana 6 m étudiant
Uwera 2 f
Munyabagisha 37 m cultivateur marié
Nyirabagwiza 32 f cultivatrice mariée
Nyirannsabimana 8 f étudiante
Nyirahategeka 1 f
Rusagara 40 m cultivateur marié
Mukansonera 35 f cultivatrice mariée
Nyirindamutsa 10 m étudiant
Ngendayihimana 7 m étudiant
Nsengiyumva 5 m

165

166
58
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60
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68

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Rukundo 2 m
Ntamakemwa 45 m éleveur marié
Mukantabana 42 f cultivatrice mariée
Ndayisaba 15 m étudiant
Tuyisenge 7 m étudiant
Ntakirutimana 5 m
Bugingo 1 m
Nkubana 55 m éleveur marié
Mukasubika 45 f cultivatrice mariée
Emmanuel 16 m cultivvvateur célibataire
Nyiransabimana 4 f

12.1.2

Sector Musenyi

Cellule Karama
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Marie Nyiramafurebo 45 f cultivatrice mariée
2 Eugénie Mukamarara 20 f cultivatrice célibataire
3 Ndayisaba Serubyogo 17 m cultivateur célibataire
4 Nkurunziza 12 m étudiant
5 Mapironi 15 m étudiant
6 Gafuku 16 m étudiant célibataire
7 Ngezahayo 12 m étudiant
8 Rachel 9 f étudiante
9 Joseph Munyanshongore 48 m éleveur marié
10 Immaculée 40 f cultivatrice mariée
11 Emmanuel Ngenddahimana 22 m étudiant célibataire
12 Nyirabukara 10 f étudiante
13 Nyirabazungu 8 f étudiante
14 Munyansanga 32 m éleveur marié
15 Odette 27 f cultivatrice mariée
16 Léoncie 75 f cultivatrice veuve
17 Ruzindori 9 m étudiant
18 Rukara 7 m étudiant
19 Judith
35 f cultivatrice divorcée
20 Nyiranturege 15 f étudiante

12.1. COMMUNE GISHYITA
21
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23
24
25
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30
31
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39
40

Pascal 4 m étudiant
Déo Munyanshongore 2 m étudiant
Claver Karemera 40 m éleveur marié
Kandirima 35 f cultivatrice mariée
Kabagwira 20 f cultivatrice célibataire
Fabienn 17 m cultivateur
Callixte 13 m étudiant
Casimir Mugimbaho 50 m éleveur marié
Frolide 45 f cultivatrice mariée
Uwizeye Nyirabukara 20 f cultivatrice célibataire
Kabagwiza 15 f étudiante
Nyiranturege 8 f étudiante
Christine 11 f étudiante
Narcisse Gasana 37 m éleveur marié
Marcianne 35 f cultivatrice mariée
Marceline 19 f cultivatrice célibataire
Rugwizangoga 14 m étudiant
Mukabutera 10 f étudiante
Gaspard 8 m étudiant
Benoît Higiro 32 m cultivateur marié

No. Nom Age
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55

Sexe Prof. Etat Civil

Rudomoro 6 m
Rutayisire 8 f étudiante
Mukankundiye 6 f
Kamanzi 70 m éleveur marié
Véronique 65 f cultivatrice mariée
Nyirahabimana 13 f étudiante
Thomas Munyakayanza 35 m cultivateur marié
Colette 28 f cultivatrice mariée
Odette Kagorora 38 f cultivatrice mariée
Davide Kagorora 7 m étudiant
Odette 26 f cultivatrice mariée
Jean Mudenge 2 m
Jérôme Mbarubukeye 40 m éleveur marié
Marie-Thérèse Mukankusi 40 f cultivatrice mariée
Mukabihizi 28 f cultivatrice eemariée

167

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56
57
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71
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73
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77
78
79
80

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Ingabire 10 f étudiante
Liberata 7 f étudiante
Marceline 5 f
Nyirahabimana 3 f
Mami Mbarubukeye 1 f
Philippe Gasagara 44 m maçon marié
Marthe Nyirabucanda 40 f cultivatrice mariée
Uwanmariya Mukaruba 18 f étudiante célibataire
Murekatete 15 f étudiante
Nsengiyumva 12 m étudiant
Pascal Ndayisaba 28 m cultivateur célibataire
Winniphrida
22 f cultivatrice mariée
Narcisse Rwabukwisi 65 m éleveur marié
Thérèse Madame 58 f cultivatrice mariée
Aphrodis Kagororora 37 m éleveur marié
Anésie 32 f cultivatrice mariée
Matoroshi 11 m étudiant
Ndamage 34 m éleveur marié
Celine 6 f
Mukandori 28 f cultivatrice mariée
Béata
11 f étudiante
IIIsacar 9 m étudiant
Cyprien Nzabahimana 80 m éleveur marié
Esther Nyirantama 65 f cultivatrice mariée
Gaspard Musazi 35 m cultivateur marié

No. Nom Age
81
82
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84
85
86
87
88
89
90

Sexe Prof. Etat Civil

Marguerite 27 f cultivatrice mariée
Martin 2 f
Dominique 25 m éleveur marié
Daphrose 22 f cultivatrice mariée
Christophe 1 m
Xaveri Muberankiko 50 m éleveur marié
Prudence Mukandori 45 f cultivatrice mariée
Innocent Ngarambe 25 m éleveur célibataire
Emmanuel 10 m étudiant
Matoroshi 7 m étudiant

12.1. COMMUNE GISHYITA
91 Edouard Munyampama 60 m éleveur marié
92 Prudence Mukangwije 57 f cultivatrice mariée
93 Anatole 24 m cultivateur célibataire
94 Antoinette 26 f cultivatrice mariée
95 Jean Claude 19 m étudiant célibataire
96 Pangarasi 11 m étudiant
97 Berthe 9 f étudiante
98 Mudenge 13 m étudiant
99 Gakwenderi 7 m étudiant
100 Marcienne Mukamazimpaka 24 f cultivatrice mariée
101 Martin 2 m
102 Straton Munyandamutsa 46 m éleveur marié
103 Immaculée Nyirarwamo 30 f cultivatrice mariée
104 Ntihemuka 9 m éleveur
105 Elianne 31 f cultivatrice mariée
106 Ntihemuka 8 m étudiant
107 Rosalie Mukandayisenga 12 f étudiante
108 Niyomugabo 7 m étudda 12 f
108 Niyomugabo 7 m étud7 m étudiant
109 Eugénie Kandame 18 f cultivatrice mariée
110 Françoise 3 f
111 Colette Mukamusoni 33 f cultivatrice veuve
112 Anastase Mazimpaka 17 m étudiant célibataire
113 Macibiri 10 f étudiante
114 Nyiranturege 8 f étudiante
115 Dative 32 f cultivatrice
116 Marc Bimenyimana 7 m étudiant
117 Pascasie 4 f
118 Nyirahabimana 2 f
119 Bigambazi 30 m cultivateur marié
120 Chrésie 27 f cultivatrice mariée
No. Nom Age
121
122
123
124

Sexe Prof. Etat Civil

Damarce Kabuyundo 65 f cultivatrice veuve
Rugwizangoga 30 m cultivateur célibataire
François Munyansanga 32 m cultivateur marié
Judith Uwimana 27 f cultivatrice mariée

169

170
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155
156
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158
159
160
161

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Emmanuelie Murorukwere 6 f
Jean Baptiste 4 m
Olivier Munyansanga 2 m
André Ntagara 65 m éleveur marié
Eugénie Kansinga 26 f étudiante célibataire
Denis Munyapeza 32 m maçon marié
Léocardie Mukecuru 62 f cultivatrice mariée
Rachel Nyirahabimana 23 f tailleuse mariée
Pélagie Mukamukomeza 20 f étudiante célibataire
Thérèse 21 f cultivatrice mariée
Musirikari 35 m éleveur marié
Berthe 32 f cultivatrice mariée
Nyirabunonko 14 f étudiante
Tharcisse 12 m étudiant
Elie Bizuru 8 m étudiant
Masumbuko 6 m étudiant
Alphonsine Musirikari 2 f
Marie Nyirabushungwe 80 f cultivatrice veuve
Sala 28 f cultivatrice mariée
Nyiramwamira 12 f étudiante
Rubyogo 10 m étudiant
Niyomugabo 6 m
Adèle Nyirabakorahe 50 f cultivatrice veuve
Béatrice 20 m cultivateur célibataire
Hélène Mukagatare 30 f cultivatrice mariée
Ndangamira Rudomoro 15 m étudiant
Prisca Nyirabishati 70 f cultivatrice veuve
Gakwaya 35 m éleveur marié
Immaculée 30 f cultivatrice mariée
Mujawayezu 16 f étudiante
Sebirondo 14 m étudiant
Daughter of Niyonzima 10 f étudiante
Ndayisaba 22 m cultivateur célibataire
Habimana 13 m étudiant
Rudomoro 16 m étudiant célibataire
Nyirahabimana 18 f cultivatrice célibataire
Igance Ndahimana 20 m éleveur marié

12.1. COMMUNE GISHYITA
Cellule Karama (continued)
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Canisius Kanamugire 45 m éleveur marié
2 Mukarubayiza 40 f cultivatrice mariée
3 Fidèle Bidori 20 m éleveur célibataire
4 Mukamurenzi 18 f cultivatrrrice célibataire
5 Bernard Mudondori 14 m étudiant
6 Bigirimana 12 m étudiant
7 Mukamana 10 f étudiante
8 Hakizimana 7 m étudiant
9 François Rucyeribuga 30 m éleveur marié
10 Kampogo 25 f cultivatrice mariée
11 Habiyambere 7 m étudiant
12 Mukandayisennga 5 f
13 Seneza 2 m
14 Mukabaziga 60 f cultivatrice mariée
15 Nyirampeta 45 f cultivatrice mariée
16 Gatwa 17 m cultivateur célibataire
17 Nzabahimana 14 m étudiant
18 Bimenyimana 12 m étudiant
19 Nyirabasinga 6 f
20 Ndahayo 2 m
21 Nyirahabiyambere 60 f cultivatrice mariée
22 Hatungimana 25 m cultivateur célibataire
23 Ngabonziza 60 m éleveur marié
24 Gakwaya 25 m éleveur marié
25 Kayijuka 45 m éleveur marié
26 Nyiramwiza 42 f cultivatrice mariée
27 Monique 10 f étudiante
28 Sibomana 7 m étudiant
29 Mukaragandekwe 55 m éleveur marié
30 Mukagatare 45 f cultivatrice mariée
31 Mukamurangwa 25 f cultivatrice célibataire
32 Hanyurijyayo 15 m étudiant
33 Kanakuze 10 f étudiant
34 Straton Nzarubara 50 m éleveur marié

171

172
35
36
37
38
39
40

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Nyiraneza 15 f étudiante
Kabanda 47 m éleveur marié
Uzayisenga 10 f étudiante
Ntagwabira 16 m cultivateur célibataire
Ndangayija 14 m étudiant
Niyonzima 11 m étudiant

No. Nom Age
41
42
43
44
45
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65
66
67
68
69

Sexe Prof. Etat Civil

Nkurunziza 555 m
Césalie 8 f étudiante
Nyirankwavu 6 f étudiante
Cyrille Bangana 23 m éleveur marié
Thérèse 20 f cultivatrice mariée
Nyirarukundo 1 f
Etienne 62 m éleveur marié
Sophie 57 f cultivatrice mariée
Ignace Kayijaho 25 m éleeeveur célibataire
Kyirabwoneje 17 f étudiante célibataire
Rosalie 10 m étudiant
Seburinkembe 15 f étudiante
Albert 28 m éleveur marié
Isidore Nyakayiro 19 m cultivateur célibataire
Odile Sezibera 12 f étudiante
Emerthe Mukarusagara 48 f cultivatrice mariée
Julienne 6 f
Nzayisenga 6 m
Aphrodis Bunyenzi 52 m éleveur marié
Joséphine 49 f cultivatrice mariée
Alphonsine 15 f étudiante
Kabuyanja 19 f étudiante célibataire
Théonèste Mukeshimana 18 m étudiant célibataire
Théogène 12 m étudiant
Félicien 9 m étudiant
Rwamakambiza 65 m éleveur marié
Alivèra 61 f cultivatrice mariée
Munderere 26 m éleveur marié
Thérèse 24 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80

Nsengimana 6 m
Kamugundu 3 m
Sylvain Bizimana 63 m éleveur marié
Xavéra Nyirabahutu 59 f cultivatrice mariée
Uwiragiye 18 f cultivatrice célibataire
Uwamariya 15 f étudiante
Julienne Mukamusoni 31 f cultivatrice mariée
Nikora 5 m
Jean Rwampire 53 m cultivateur marié
Mukamudenge 50 f cultivatrice mariée
Nyirampakaniye 25 f cultivatrice mariée

No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

81 Mukashema 20 f cultivatrice mariée
82 Niyomugabo 17 m étudiant célibataire
83 Nyirangezahayo 15 f étudiante
84 Mutuyeyezu 12 f étudiante
85 Mukandayisenga 10 m étudiant
86 Itegekaharinde 7 m étudiant
87 Gaspard kagemana 42 m éleveur marié
88 Mukabideri 40 f cultivatrice mariée
89 Patricie 18 f cultivatrice mariée
90 Mukabadege 15 f étudiante
91 Mathilde 12 f étudiante
92 Basile 10 m étudiant
93 Mukomeza 8 m étudiant
94 Nizeyimana 2 f
95 Justin Bizimana 66 m éleveur marié
96 Nyiramugwera 67 f cultivatrice mariée
97 Gakwandi 25 m cultivateur marié
98 Camille Ndahimana 30 m éleveur marié
99 Thérèse Mukamunana 25 f cultivatrice mariée
100 Nyiransengiyumva 4 f
101 Slyvère Munyakazi 60 m éleveur marié
102 Marie Kamberuka 58 f cultivatrice mariée
103 Anastase Cyubahiro 20 m cultivateur célibataire
104 Hasangwaniza 17 m étudiant célibataire

173

174
105
106
107
108
109
110
111
112
113
114
115
116
117
118
119
120

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Bayisenge 15 m étudiant
Nyiratebuka 70 f cultivatrice mariée
Nsabwimana 9 f étudiante
Nshyiramabere 7 m étudiant
Ntirushwa 5 m
Mukagasana 30 f cultivatrice mariée
Bukumburwa 45 f cultivatrice mariée
Dusabimana 19 m cultivateur célibataire
Jeanne 15 f étudiante
Thérèse Nyirabukara 30 f cultivatrice mariée
Béata
5 f
Jonas Matabaro 30 m cultivateur marié
Nyirabazungu 5 f
Nkeguru 3 f
Ndayisaba 1 m
Buhigiro 35 m éleveur marié

No. Nom Age
121
122
123
124
125
126
127
128
129
130
131
132
133
134
135
136
137
138
139

Sexe Prof. Etat Civil

Habimana 10 m étudiant
Hakizimana 10 m étuuudiant
Sindayiheba 6 m
Nyirantabire 43 f cultivatrice mariée
Nyirampumunyurwa 20 f cultivatrice célibataire
Nsekantibagiwe 15 m étudiant
Mukeshimana 20 f étudiante célibataire
Jean Paul 7 m étudiant
Esdras Munyansanga 32 m tailleur marié
Kankuyo 30 f cultivatrice mariée
Furaha 9 f étudiante
Mukashema 5 f
Mugabo Habiyambere 2 m
Ndayiramya 25 m éleveur marié
Gasagara 42 m cultivateur marié
Ndayiramya 5 m
Hategikimana 65 m éleveur marié
Adèle Nyiramana 63 f cultivatrice mariée
Béata
25 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
140
141
142
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160

Sarigoma 4 m
Gratien 1 m
Uwambaye 67 f cultivatrice mariée
Chantal Nyiranturege 17 f étudiante célibataire
Karekezi 70 m éleveur aaamarié
Costasie Ntabareshya 68 f cultivatrice mariée
François 23 m cultivateur célibataire
Marie 22 f cultivatrice célibataire
Bikorimana 10 m étudiant
Munyankindi 70 m éleveur marié
Nyirakamondo 68 f cultivatrice mariée
Casimir Kayibanda 35 m éleveur marié
Murengera 25 m cultivateur célibataire
Madeleine
31 f cultivatrice mariée
Nyiraburyohe 1112 f étudiante
Thaddée Rucyahana 10 m étudiant
Sebusurira 8 m étudiant
Mukamugema 66 f cultivatrice mariée
Charles 21 m étudiant célibataire
Gasaza 7 m étudiant
Dative 41 f cultivatrice mariée

No. Nom Age
161
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167
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173
174

Sexe Prof. Etat Civil

Igirimbabazi 18 f cultivatrice célibataire
Debora 16 m cultivateur célibataire
Nkorerimana 12 f étudiante
Nzayisenga 8 m étudiant
Munyantarama 61 m cultivateur marié
Mukashingiro 23 f cultivatrice célibataire
Nyirabirori 18 f cultivatrice célibataire
Adèle 16 f étudiante célibataire
Rubayiza 12 m étudiant
Nyiragumiriza 10 f étudiante
Thérèse 8 f étudiante
Thérèse Nyirabakina 5 f
Aphrodis Murwanashyaka 40 m cultivateur marié
Nyiramazuru 9 f étudiante

175

176
175
176
177
178
179
180
181
182

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Mukarutana 28 f cultivvatrice mariée
Matoroshi 12 m étudiant
Ujyakuvuga 7 m étudiant
Suzanne Nyiramazuru 9 f étudiante
Ayinkamiye 12 f étudiante
Vianney Rushingabigwi 14 m étudiant
Joséphine 13 f étudiante
Nyirantoki 53 f cultivatrice mariée

Cellule Musasa
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 André Sesonga 56 m éleveur marié
2 Evérienne Mukankomeje 52 f cultivatrice mariée
3 Gérard Karemera 16 m étudiant célibataire
4 Monique Nyirantagorama 14 f étudiante
5 Azel Mukanugiye 12 f étudianétudiante
6 Didier Wihogora 10 f étudiante
7 Niyomugabo 6 m
8 Dative Nyirabugingo 29 f cultivatrice mariée
9 Emerthe Nyinawumuntu 3 f
10 Manirafasha 2 f
11 Shema 14d m
12 Claver Gashema 26 m éleveur marié
13 Berthilde Mnrorunkwere 20 f cultivattrice mariée
14 Gudi Nzayisenga 7 m étudiant
15 Ntakirutimana 4 m
16 Narcisse Marara 35 m éleveur marié
17 Pascasie Nyirabukara 28 f cultivatrice mariée
18 Mugorewindekwe 8 f étudiante
19 Thérèse Nyirabuka 4 f
20 Etienne Ncamukega 50 m éleveur marié
21 Félocité Kabagwiza 48 f cultivatrice mariée
22 Madeleine Nyirahabimana 18 f cultivatrice célibataire
23 Béata Nyirabukara 15 f étudiante
24 Joseph Mpakanije 37 m éleveur marié
25 Odette Mukamuzima 35 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40

Joséphine Uwitije 8 f étudiante
Joël Yambogoreye 6 m
Dorothée Mpakanije 4 f
Céléstin Mnvunandinda 50 m cultivateur marié
Julienne Mnhembasuku 55 f cultivatrice mariée
Daphrose Mukantagwabira 23 f cultivatrice mariée
Nyiirankotsori 1 f
Jean Rubyogo Bizimana 18 m étudiant célibataire
Modeste Rutayisire 15 m étudiant
Marthe Mukambaraga 9 f étudiante
Mbaraga 7 m étudiant
Mukandinda Macibiri 5 f
Chrésie Kampire 30 m cultivateur marié
Alphonsine Uwiitonze 15 f étudiante
Yankurije 13 f étudiante

No. Nom Age
41
42
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51
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59
60

Sexe Prof. Etat Civil

Marcel Uhoraningoga 11 m étudiant
Espérance Niyonshuti 9 f étudiante
Uzabakiriho 4 m
Umutesi 5 f
Gasurira 6 m étudiant
Bernadette Mukankuranga 35 f cultivatrice mariée
Mukamwiza 17 f cultivatrice célibataire
Nyirabukara 15 f étudiante
Habineza 13 m étudiant
Nyirahabimana 11 f étudiante
Emmanuel 5 m
Médard Karemara 3 m
Drocella Nyirampeta 1 f
Aminadabu Habiyambere 60 m éleveur marié
Adeline Gatimatare 42 f cultivatrice mariée
Nsengiyumva 17 m cultivateur célibataire
Mukasine 15 f étudiante
Rudomoro Mbarushimana 13 m étudiant
Bayingana 6 m étudiant
Chresie Nyirabera 55 f cultivatrice mariée

177

178
61
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69
70
71
72
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75
76
77
78
79
80

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Maricianne Mukamusoni 18 f cultivatrice célibataire
Jonas Mbyirukira 32 m éleveur marié
Berna Mukashyaka 28 f cultivatrice mariée
Nsabimana 5 m
Benjamin Hashakimana 32 m éleveur marié
Julienne Mukarubbbayiza 30 f cultivatrice mariée
Ngirinshuti 6 m étudiant
Mukeshimana 14 f étudiante
Murwanashyaka Isorole 8 m étudiant
Mutuyemungu 4 m
Boniface Ntakirutimana 28 m éleveur marié
Dative Nyinawandori 26 f cultivatrice mariée
Nyiramattama 1 f
Nathanaël Murindabigwi 50 m éleveur marié
Berthilde Nyiramuruta 35 f cultivatrice mariée
Béata Uwimana 30 f cultivatrice divorcée
Nyiramazuru 4 f
Nyiragwiza 18 f cultivatrice célibataire
Nyirarukundo 15 f étudiante
Rubibi 7 m étudiant

No. Nom Age
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90
91
92
93
94
95

Sexe Prof. Etat Civil

Ntakiyimana 5 m
Léonidale Rugwizangoga 42 m marié
Dative Nyirahategeka 35 f cultivatrice mariée
Adèle Muringa 70 f cultivatrice veuve
Augustin Kabayiza 14 m étudiant
Nyakana 30 m cultivateur célibatairer célibataireere
Nsengiyumva 28 m cultivateur célibataire
Stéphanie Nyirarubibi 55 f cultivatrice veuve
Casimir Butera 36 m cultivateur marié
Immaculée 30 f cultivatrice mariée
Niyonsenga 8 f étudiante
Béatrice 6 f
Béata
4 f
Nyiramazuru 2 ff
Mugemana 10m m

12.1. COMMUNE GISHYITA
96 Mathias Ndumugabo 28 m cultivateur célibataire
97 Clément Kanakintama 45 m éleveur marié
98 Agnès Mutumwinka 40 f cultivatrice mariée
99 Patricie 21 f étudiante célibataire
100 Kanzayire 19 f étudiante célibataire
101 Nsingizimana 17 m étudiant célibataire
102 Alphonse 15 m étudiant
103 Gasongo 10 m étudiant
104 Athanase Bucyana 8 m étudiant
105 Murekatete 6 f
106 Basile Mpambara 45 m enseignant marié
107 Colette
30 f cultivatrice mariée
108 Callixte Mpambara 2 m
109 François Kandekwe 70 m éleveur veuf
110 Gaspard Kamugisha 45 m éleveur marié
111 Cécile Mukantagara 40 f cultivatrice mariée
112 Nianney Ngarambe 22 m commerçant célibataire
113 Canisius Hategekimana 20 m cuultivateur célibataire
114 Michel 18 m cultivateur célibataire
115 Dorothée 15 f cultivatrice célibataire
116 Mukashyaka 13 f étudiante
117 Louis Kamugisha 11 m étudiant
118 Céléstin Muvunandinda 65 m éleveur marié
119 Colette Mukantagara 60 f cultivatrice mariée
120 Kagemana 30 m chauffeur célibataire
No. Nom Age
121
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127
128
129
130

Sexe Prof. Etat Civil

Rusingizandekwe 18 m étudiant célibataire
Martin Kayigema 20 m cultivateur célibataire
Gratien Kabayiza 35 m éleveur marié
Thérèse 40 f cultivatrice mariée
Théogène 6 m
Jeannette 4 f
Nyiraneza 2 f
Augustin Kabarisa 30 m éleveur marié
Margarite Uwontagaya 28 f cultivatrice mariée
Mushimiyimana 2 m

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155
156
157
158
159
160

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Edouard Ruvakwaya 50 m éleveur marié
Agnès Mukarugomwa 46 f cultivatrice mariée
Bernard Hakizimana 30 m ttailleur célibataire
Xaverine Utetiwabo 18 f étudiante célibataire
Patrice Ngarambe 35 m éleveur marié
Etienne Gasurira 21d m
Edouard Muzindutsi 50 m enseignant marié
Thérèse Mukarubayiza 45 f
cultivatrice mariée
Mukamurenzi 18 f cultivatrice célibataire
Murenzi 10 m étudiant
Semuhungu 6 m
Rubyagira 4 m
Augustin Kageruka 55 m éleveur marié
Agnès Mukarugwiza 40 f cultivatrice mariée
Joséphine Uwamariya 23 f enseignante célibataire
Déogratias Muzungu 10 m étudiant
Thérèse Narame 60 f cultivatrice veuve
Gaspard Ntirushwamaboko 30 m cultivateur célibataire
Rosalie 23 f cultivatrice célibataire
Mukabiwana 45 f cultivatrice
Rufuneri 7 m étudiant
Aphrodis Rukara 20 m cultivateur célibataire
Silas Kayibanda 50 f cultivatrice mariée
Thamale Mukamuzima 2 m
Odette 26 f cultivatrice mariée
Zilipa Kanyundo 48 f cultivatrice veuve
Philomin Akimanizanye 45 m éleveur marié
Anésie Nyirajyambere 40 f cultivatrice mariée
Aloys Munyaneza 16 m cultivateur célibataire
Gashengura Bisuru 14 m étudiant

No. Nom Age
161
162
163
164
165

Sexe Prof. Etat Civil

YYamfashije 12 f étudiante
Mukeshimana 4 f
Uwimana 2 f
Jean Hategeka 45 m éleveur marié
Elisanne Nyirankuriza 40 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
166
167
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171
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199
200

Ndayisaba Sebishihe 20 m cultivateur célibataire
Emmanuel Ndatimana 7 m étudiant
Ayinkamiye 4 f
Rukara 5 m
Xavéra Nyirankima 23 f cultivatrice célibataire
Bashikazi 75 f cultivatrice mariée
Nshunguyinka 85 m éleveur marié
Jean Rutayisire 36 m éleveur marié
Monique Mukamunana 32 m cultivateur marié
Jacqueline Mukandayisenga 9 f étudiante
Alphonsine Niyonsaba 7 f étudiante
Pierre 2 m
Louis Rugwizangoga 28 m éleveur marié
Mbarushimana 4 mmm 28 m éleveur marié
Mbarushimana 4 m4 ma 4 m
Francisca Mukarubuga 60 f cultivatrice veuve
Adèle Nyirambogoye 40 f cultivatrice veuve
Béata Mukawera 20 f cultivatrice célibataire
Adalie Mukamwiza 18 f cultivatrice célibataire
Gahigiro 16 m étudiant célibataire
Félicitée 6 f
Philomène 6 f
Déogratias Nzamwita 47 m éleveur marié
Marie Mukashuri 45 f cultivatrice mariée
Consolée Mukangarambe 20 f cultivatrice célibataire
Annonciata Tuyisenge 18 f cultivatrice célibataire
Immaculée Mukanngoga 16 f étudiante célibataire
Oswald Ngamije 28 m éleveur marié
Médiatrice Mukandori 25 f cultivatrice mariée
Auriel Karimwijabo 55 m éleveur marié
Thadée Mukantagara 50 f cultivatrice mariée
Samuel Habimana 35 m éleveur célibatttaireaire
Ngarambe 25 m éleveur célibataire
Pascal Sibomana 13 m étudiant
Eliezel Munyantwari 8 m étudiant
Patricie Yambabariye 30 f cultivatrice mariée

No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

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229
230
231
232
233
234
235
236
237

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

Jacques Ngoga 3 m
Simon Nemeyemungu 35 m éleveur célibataire
Samuel MurwMurwanashyaka 28 m éleveur célibataire
Jason Ngirinshuti 23 m éleveur célibataire
Berna Uwimana 18 f cultivatrice célibataire
Catherine Kankindi 40 f cultivatrice veuve
Izachar Ntakirutimana 29 m éleveur célibataire
Edouard Iyamuremye 25 m éleveur célibataire
Elina Mukamuhire 12 f étudiante
Innocent Mbakuriyemo 6 m
Everianne Kanyundo 77 f cultivatrice veuve
Salimani Hakizimana 50 m éleveur marié
Suzanne
Mukamukomeza 46 f cultivatrice mariée
Esther Nyirankuriza 20 f cultivatrice mariée
Phénéas Ndayisaba 17 m étudiant célibataire
Nkurunzia 10 m étudiant
Athanase Makombe 60 m éleveur marié
Véronique Mukabera 55 f cultivatrice mariée
Donatille Mukanaho 30 f cultivatrice
Gasihiri 18 m étudiant célibataire
Tuyishimire 9 f étudiante
Rutebeza 6 m
Hélène Mukankomeje 29 f cultivatrice célibataire
Ildephonse Ntizimira 40 m cultivateur marié
Nzabirinda Butondwe 15 m cultivateur
Martin Ntizimira 110 m étudiant
Charles Habimana 34 m éleveur marié
Marie Thérèse Izabiriza 30 f cultivatrice mariée
Nyiramatama 12 f étudiante
Rose Nyirantama 10 f étudiante
Mukamana 7 f étudiante
Nyirarwimo 42 f cultivatrice mariée
Nzarora 21 m cultivateur célibataire
Kandinguri Mutuyeyezu 24 m cultivateur célibataire
Monique Bazubagira 55 f cultivatrice veuve
Donatille Kansiriri 60 f cultivatrice veuve
Gaspard Gatera 35 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
238 Appolinaire Mpamo 37 m éleveur marié
239 Rose Mukarukore 35 f cultivatrice mariée
240 Kabeteri 5 f
No. Nom Age
241
242
243
244
245
246
247
248
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264
265
266
267
268
269
270
271
272

Sexe Prof. Etat Civil

Agnès 8 f
Jacqueline
2 f
Jean Harerimana 28 m éleveur marié
Cyprien Rugabo 70 m éleveur marié
Mukamusoni 65 f cultivatrice mariée
Mishel Ruhongeka 37 m cultivateur célibataire
Anastasie Mukabayire 32 f cultivatrice célibataire
Raphaël Rutembeza 30 m cultivateur célibataire
Donatien Karekezi 26 m commerçant célibataire
Casimir Ndinaniye 22 m étudiant célibataire
Siméon Madende 45 m enseignant marié
Colette Mukandinda 43 f cultivatrice mariée
Damien Ugirashebuja 24 m étudiant célibataire
Louis Kadaraza 22 m étudiant célibataire
Pétronille Mukandekezi 20 f étudiante célibataire
Mukamwiza 18 f étudiante célibataire
Catherine Nyirankima 16 f étudiante célibataire
Donatha Nyirabukara 13 f étudiante
Dative Nyinawumuntu 10 f étudiante
Martin Karekezi 60 m éleveur marié
Léoncie Nyirabanguka 58 f cultivatrice mariée
Drocella Nyinawumuntu 41 f cultivatrice
Damascine Nshimiyimana 33 m commerçant marié
Déo Rubayiza 26 f cultivatrice mariée
Sophie Yamfashije 21 f étudiante célibataire
Matoroshi 19 m étudiant célibataire
Didier Ntezamaso 17 m étudiant célibataire
Anésie Ngenzi 27 f cultivatrice célibataire
Eric Nzabahimana 12 m étudiant
Suzanne Mukarubenga 9 f étudiante
Chrésie Kabera 4 f
Buranga 65 m éleveur veuf

183

184
273
274
275
276
277
278
279
280

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Dorothée Nyirantoki 47 f cultivatrice veuve
Angèle 23 f cultivatrice célibataire
Louise 20 f cultivatrice célibataire
Aimé Rubunge 25 m étudiant célibataire
Didacienne Umurisa 28 f cultivatrice
Francine Mukasekuru 19 f étudiante célibataire
Mafene Sibomana 15 m étudiant
Casimir Sesonga 40 m éleveur marié

No. Nom Age
291
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293
294
295
296
297
298
299
300
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310
311
312
313
314
315
316
317

Sexe Prof. Etat Civil

Thaddée Sabato 42 m éleveur marié
Didace Karimunda 21 m cultivateuuur célibataire
Cécile Nyirakanyana 19 f étudiante célibataire
Mutsindashyaka 17 m étudiant célibataire
Jacqueline Uwamahoro 15 f étudiante
Léonce Murebwayire 11 m étudiant
Athanase Karasankima 30 m éleveur marié
Ancille Mureskeyisoni 29 f cultivatrice mariée
Chadrac Kanyarukiga 26 m cultivateur célibataire
Alphonse Murindabigwi 16 m étudiant célibataire
Cansilde kanyannge 13 f étudiante
Rukeramihigo 9 m étudiant
Kamenyero 2 m
Nyiramahe 3 f
Nyiranturege 1 f
Caritas Kanakuze 28 f enseignante mariée
Chrésie 1 f
Martin Mafene 55 m éleveur marié
Marie Nyirangendahayo 50 f cultivatrice mariée
Appolinarie Nyiramana 12 f étudiante
Jacqueline Mukarubayiza 10 f étudiante
Nirere 8 f étudiante
Emmanuel Itegekaharinde 3 m
Faustin Munyandamutsa 60 m éleveur marié
Stéphanie Nyamwituma 58 f cultivatrice mariée
Vianney Nzamutuma 27 m cultivateur célibataire
Grégoire Rukaka 22 m commerçant célibataire

12.1. COMMUNE GISHYITA
318
319
320
321
322
323
324
325
326
327
328
329
330

Victoire Mukandamage 19 f étudiante célibataire
Ndayisaba 14 m étudiant
Laurent Munyarubuga 65 m éleveur marié
Bernadette 60 f cultivatrice mariée
Narcisse 19 m étudiant célibataire
Ndatimana 8 m étudiant
Basile 14 m étudiant
Augustin Kanamugire 38 m éleveur marié
Patricie 29 f cultivatrice mariée
Laurent Kanamugire 1 m
François Kabera 40 f cultivatricee mariée
Isolde Kanamugire 36 m éleveur marié
Stéphanie 32 f cultivatrice mariée

No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

331 Béatrice Uwimana 9 f étudiante
332 Donatha Uwimpuhwe 6 f
333 Dismas Kanamugire 3 m
334 Cyrille Kanamugire 3m m
335 Munyangabe 68 m éleveur marié
336 Thérèse Nyirasangwa 65 f cultivatrice mariée
337 Sophie 17 f étudiante célibataire
338 Claver 30 m éleveur célibataire
339 Boniface Boyi 60 m éleveur marié
340 Léoncie Kandanga 58 f cultivatrice mariée
341 Pascal 26 m cultivateur célibataire
342 Kayigema 30 m éleveur marié
343 Aline Kayigema 1 f
344 Catherine 28 f cultivatrice mariée
345 Fabien Rudahunga 27 m éleveur marié
346 Uwamariya 26 f enseignante mariée
347 Espérance Rudahunga 2 f
348 Cécile Rudahunga 7d f
3349 François Gatera 36 m commerçant marié
350 Félicitée Mukamugenzi 55 f cultivatrice veuve
351 Javan 22 m cultivateur célibataire
352 Charles Sebuzindu 60 m juge marié

185

186
353
354
355
356
357
358
359
360
361
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369
370
371
372
373
374
375
376
377
378

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Esther Uzamukunda 58 f cultivatrice mariée
Gertrude Mukabyagaju 24 f cultivatrice
Fidèle 22 m commerçant célibataire
Jean Bosco 20 m commerçant célibataire
Espérance 17 f étudiante célibataire
François Sebisaho 45 m enseignant marié
Marthe Mukabuhake 42 f enseignante mariée
Salemon Kagimbangabo 19 m étudiant célibataire
Damarce Nyamurangwa 16 m étudiant célibataire
Thamale Nyinawindinda 34 f cultivatrice veuve
Emmanuel Karibana 16 m étudiant célibataire
Jason Sentama 13 m étudiant
Mukarusanga 8 f étudiante
Cyriaque 4 m
Innocent Kanamugire 52 m éleveur marié
Léoncie Nyiransabimana 50 f cultivatrice mariée
Julienne Karukina 29 f cultivatrice mariée
Etienne Sindikubwabo 27 m cultivateur célibataire
Jacqueline Kiribazayire 22 f cultivatrice célibataire
Alice 18 f étudiante célibataire
Elyse 15 f étudiante
Habinshuti Rudomoro 7 m étudiant
Vénant Nzamukwereka 3 m
Gilbert Muhayeyezu 28 m éleveur marié
Dorothée Masoyinyana 26 f cultivatrice mariée
David Ribakare 4 m

Cellule Musasa (continued)
No. Nom Age
1
2
3
4
5
6
7

Sexe Prof. Etat Civil

Jean Kaje 50 m éleveur marié
Evérienne Mukadusanga 41 f cultivatrice mariée
Bizimana 15 m étudiant
Hakizimana 10 m étudiant
Harerimana 8 m étudiant
Niyomugabo 5 m
Sekuru 3 m

12.1. COMMUNE GISHYITA
8 lette Kamurera 50 f cultivatrice veuve
9 Télésphore Murerandinda 22 m cultivateur célibataire
10 Ezéchias Butera 51 m éleveur marié
11 Emerthe Nyirantereye 47 f cultivatrice mariée
12 Mukaremera 17 f étudiante célibataire
13 Mukantaganda 13 f étudiante
14 Mukarugwiza 11 f étudiante
15 Léoncie Nyiraromba 50 f cultivatrice mariée
16 Claver Ndahimana 22 m éleveur célibataire
17 Simon Gashirabake 55 m éleveur marié
18 Vérène Nyirakinazi 50 f cultivatrice mariée
19 Munyansanga 30 m maçon célibataire
20 Bikorimana 12 m étudiant
21 Jacqueline Mukandirima 30 m cullultivateur marié
22 Umuhoza 2 f
23 Umutesi 1 f
24 Védaste Munyakabungo 35 m cultivateur marié
25 Françoise Uwayisaba 27 f cultivatrice mariée
26 Joseph 3 m
27 Joséphine 18m f
28 Basile Mwanafunze 42 m enseignant marié
29 Madeleine Ayuruvugo 40 f enseignante mariée
30 Uwineaa 14 f étudiante
31 Sibomana 12 m étudiant
32 Dusabe 7 m étudiant
33 Dushime 6 m
34 Nyirakaranena 5 f
35 Boniface Ubuzinda 75 m enseignant marié
36 Euphrasie Nyiramafara 65 f cultivatrice mariée
37 Cyrille Seminega 54 m cultivateur marié
38 Anathalie Kambuga 47 f cultivatrice mariée
39 Bernadette Mukakabayiza 22 f cultivatrice célibataire
40 Béata Mukantabana 18 f étudiante célibataire
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

41 Urimubenshi 17 m étudiant célibataire
42 Habimana 15 m étt étudiant

187

188
43
44
45
46
47
48
49
50
51
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71
72
72
73
74
75
76
77
78
79

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Ndamage 12 m étudiant
Bujanja 8 m étudiant
Mukandamage 10 f étudiante
Uwayisaba 6 f
Seminega 7d m
Samuel Nkeramihigo 35 m éleveur marié
Nyiranubaha 32 f cultivatrice mariée
Emmanuel 3 m
Uwimana 1 f
1 f
Nkeramihigo 2m m
Claver Munyakaganda 45 m éleveur marié
Gaudence Mukagatare 42 f cultivatrice mariée
Emmanuel 18 m étudiant célibataire
Nyiramazuru 12 f étudiante
François Semuhungu 45 m éleveur marié
Agnès Uwayisaba 40 f ccc cultivatrice mariée
Mukandori 21 f cultivatrice célibataire
Odette 18 f cultivatrice célibataire
Sebiroro 12 m étudiant
Kanyoni 10 m étudiant
Uwayisaba 8 f étudiante
Buseruka 6 f
Léonidace Kanyabiga 60 m éleveur marié
Anathalie Mukankusi 54 f cultivatrice mariée
Kayihura 30 m cultivateur célibataire
Mugoremwiza 40 f cultivatrice célibataire
Alexis 12 m étudiant
Christine 10 f étudiante
Kanyabigega 8 m étudiant
Télésppudent
Télésp Télésphore 8 m étudiant
Gasigwa 5 m
Athanase Buregeya 60 m éleveur marié
Bernadette 50 f cultivatrice mariée
Jeanne d’Arc Mukamurenzi 25 f cultivatrice mariée
Françoise 2 f
Nyiragasigwa 30 f cultivatrice mariée
Dancille Mukabahizi 35 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
80
81
82
83
84

189

Saruhara 12 m étudiant
Bapfakurera 52 m éleveur marié
Adèle 40 f cultivatrice mariée
Ayirwanda 14 m étudiiant
Nyirambarara 12 f étudiante

Cellule Nyamabuye
No. Nom Age Sexe

Prof.

Etat Civil

1 Michel Kanyamibwa 80 m éleveur marié
2 Rose Karuyumba 75 f cultivatrice mariée
3 Bénoît Mucumbitsi 45 m enseignant marié
4 Félicitée 38 f enseignante mariée
5 Dorothée 17 f cultivatrice célibataire
6 François Gahiga 70 m éleveur maried
7 Jérôme Mucungandege 55 m infirmier marié
8 Thacienne Mukarubuga 55 f cultivatrice mariée
9 Eugène Mutuyeyezu 32 m cultivateur célibataire
10 Jacques Rubayiza 28 m cultivateur célibataire
11 Jacqueline Mukakabayiza 24 f étudiante célibataire
12 Jean Bimenyimana 20 m étudiant célibataire
13 Mukabyagaju 13 f étudiante
14 Mafene 6 m
15 Bernard Murasandonyi 55 m éleveur marié
16 Alphonse Kayigema 28 m commerçant célibataire
17 Aphrodis Ntakirutimana 24 m mécanicien célibataire
18 Eugénie 17 f cultivatrice célibataire
19 Rusingiza 15 m étudiant
20 Hélène 52 f cultivatrice mariée
21 Bernard Munyanndi 50 m éleveur marié
22 Thérèse Mukamudenge 45 f cultivatrice mariée
23 Consolée 17 f cultivatrice célibataire
24 Alphonsine 13 f étudiante
25 Nyakazi Nyirabagira 9 f étudiante
26 Uwamahoro 12 f étudiante
27 Mukamutesi 6 f
28 Sudi Kabanda 33 m cultivateur marié

190
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Thacienne 2 f cultivatrice
Nyiranshuti 7 f étudiante
Ingabire 4 f
Mukarushema 45 f cultivatrice veuve
Nyiratunga 32 f cultivatrice
Mukakinani 28 f cultivatrice
Uwamariya 26 f cultivatrice célibataire
Mukamunana 24 f commerçante célibataire
Rugwiza 17 m agent de l’état célibataire
Sugabo 3 m
Virgile 4 m
Rwamanywa 70 m éleveur marié

No. Nom Age
41
42
43
43
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58
59
60
61
62

Sexe Prof. Etat Civil

Vénérande Nyirakanuma 65 f cultivatrice mariée
Claude Mutama 18 m étudiant célbataire
ibataire
Généreuse Ruzindana 18 f étudiante célibataire
Nyirabugegera 40 f cultivatrice veuve
Kamana 45 m éleveur marié
Kumutoyi 40 f cultivatrice mariée
Karangwa 23 m étudiant célibataire
Mukarugwiza 20 f étudiante célibataire
Faïna 7 f étudiante
Rudomoro 16 m étudiant célibataire
Françoise Nyirabutoraguro 5 f
Nyiramazuru 3 f
André Mahuku 82 m éleveur marié
Nyirabukeye 90 f cultivatrice mariée
Njakazi 14 f étudiante
Nyiramucyo 17 f étudiante célibataire
Busizori 9 f étudiante
Agnès 17 f étudiante célibataire
Monique Karubero 42 f commerçante divorcée
Butyerezi 6 m
Bénoît Mucumbitsi 53 m enseignant marié
Félicitée 45 f enseignante mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80

Martin Mazimpaka 34 m maçon marié
Daphrose Mukarasi 28 f cultivatrice mariée
Kayitesi 13 f étudiante
Umurisa 11 f étudiante
Kibwa 10 m étudiant
Sarigoma 7 m
Cyrille Mazimpaka 5 m
Damascène Mazimpaka 2 m
Michel Kayihurrurra 45 m éleveur marié
Thérèse Mukaruhunga 3 f cultivatrice
Xaveri 18 m cultivateur célibataire
Rupari 14 m étudiant
Mukamana 8 f étudiante
Nyirabusoya 4 f
Athanase Mukaragandekwe 40 m éleveur marié
Appolinaire Mukasangwa 34 f cccultivatrice mariée
Uwimana 18 f cultivatrice célibataire
Mukamana 15 f étudiante

No. Nom Age
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91

191

Sexe Prof. Etat Civil

Mukamutesi 10 f étudiante
Madeleine 55 f cultivatrice veuve
Mukandori 20 f étudiante célibataire
Bifata 14 m étudiant
Claver Munyampundu 40 m éleveur marié
Cécile Nyirandutiye 37 f cultivatrice mariée
Rutabana 23 m éleveur célibataire
Canisius 20 m éleveur célibataire
Pierre 18 m éleveur
Candide 25 f enseignante célibataire
Isabelle Mutanguha 20 f étudiante célibataire

Cellule Rwabirembo
No.

Nom

1 Martin Majene 55 m éleveur marié

Age

Sexe

Prof.

Etat Civil

192

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

2 Marie Nyirangendahayo 50 f cultivatrice mariée
3 Appolinarie N.gendahayo 50 f
4 Jacqueline Mukarubayiza 10 f étudiante
5 Nirere 8 f étudiante
6 Faustin Munyandamutsa 60 m éleveur marié
7 Stéphanie 58 f cultivatrice mariée
8 J. M Vianney Nzamutuma 27 m cultivateur célibataire
9 Grégoire Rukaka 22 m commerçant célibataire
10 Victorie Mukandamage 19 f étudiante célibataire
11 Xavier Ndayisaba 14 m étudiant
12 Laurent Mumyarubuga
65 m éleveur marié
13 Bernadette M.mukomeza 60 f cultivatrice mariée
14 Narcisse Rutiyomba 19 m étudiant célibataire
15 Basile 14 m étudiant
16 Ndatimana 8 m étudiant
17 Augustin Kanamugire 32 m éleveur marié
18 Patricie Bayisenge 29 f cultivatrice mariée
19 Laurent Kanamugire 1 m
20 François Kalera 40 m cultivateur célibataire
21 Isidore Kanamugire 36 m éleveur marié
22 Stéphanie 32 m cultivateur marié
23 Béatrice Uwimana 9 f étudiante
24 Donatha Uwimpuhme 6 f étudiante
25 Dismas Kanamugire 3 m
26 Cyrille Kanamugire 3 m m
27 Eric Kanamugire 1 m
28 Gabriel Munyagabe 68 m éleveur marié
29 Thérèse Nyirasangwa 65 f cultivatrice mariée
30 Claver Kabanda 30 m cultivateur marié
31 Boniface Boyi 60 m éleveur marié
32 Léoncie Kandanga 26 m cultivateur célibataire
33 Pascal Kabagema 26 m cultivateur célibataire
34 Gaspard Kayigema 28 m
35 Elias
29 m étudiant célibataire
36 Fabien Rudahunga 27 m éleveur marié
37 Anne-Marie Uwanyiligira 26 f enseignante mariée
38 Espérance Rudahunga 2 f
39 Cécile Rudahunga 7d f

12.1. COMMUNE GISHYITA
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56

Augustin Gatera 36 m commerçant marié
Charles Buzindu 60 m juge marié
Astérie Uzamukunda 58 f cultivatrice mariée
Gertrude Mukobwagaju 24 f commerçante
Fidèle Rurangirwa 22 m commerçant célibataaaire
Jean Bosco 20 m commerçant célibataire
Espérance Murekatete 19 f étudiante célibataire
François Sebisaho 45 m enseignant marié
Marthe Mukabuhake 42 f enseignante mariée
Javan 22 m éleveur célibataire
Pascal Nsabimana 42 m commerçant marié
Emile Kamilindi 70 m cultivateur marié
Théodore Habiyambere 50 m cultivateur marié
François Myandagona 55 m cultivateur marié
Bernard Muberuka 32 m cultivateur marié
Adela Mukabadege 60 f cultivatrice veuve
Anne-Marie Mukarugwiza 30 f cultivatrice

Cellule Rwabirembo (continued)
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Didace 45 m éleveur marié
2 Patricie 42 f cultivatrice mariée
3 Mukashyaka 8 f étudiante
4 Martin 7 m étudiant
5 Son of Didace 3 m
6 Vianney Rutaganira 42 m cultivateur marié
7 Eugénie 34 f cultivatrice mariée
8 Nyiranzage 4 f
9 Dative 2 f
10 Mukasekkuru 1 f
11 Rushingabiuru 1 f
11 Rushingabigwi 72 m éleveur marié
12 Uwambaye 65 f cultivatrice mariée
13 Louis 22 m cultivateur célibataire
14 Kajabo 70 m éleveur marié
15 Gaudence 62 f cultivatrice mariée

193

194
16
18
17
18
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31
32
33
34
35
36
37
38
39
40

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Busugugu 15 m cultivateur célibataire
Nyirankware
Augustin Kayigana 40 m éleveur marié
Nyirankware 9 f étudiante
Candide 4 f
Mukimbiri 2 m
Burimwinyundo 45 m éleveur marié
Sylvestre 7 m étudiant
Muzehe 5 m
Nyiraaare 7 m étudiant
Muzehe 5 m
Nyira
Nyiraneza 2 f
Denis 54 m éleveur marié
Rosalie 48 f cultivatrice mariée
Michel 25 m cultivateur célibataire
Béata
17 f étudiante célibataire
Vérène 12 f étudiante
Rubyogo 6 m
Son of Denis 4 m
Eudosie 40 f cultivatrice veuve
Catherine 25 f cultivatrice célibataire
Esther 26 f étudiante célibataire
Mbaraga 40 m éleveur marié
Laurencie 32 f cultivatrice mariée
Pacifique 8 m étudiant
Virginie 6 f
Louis Mbaraga 4 m
Théonèste Mbaraga 2 m

No. Nom Age
41
42
43
44
45
46

Sexe Prof. Etat Civil

Gabriel 28 m éleveur marié
Dancile 20 f cultivatrice mariée
Son of Gabriel 1 m
Fidèle 30 m cultivateur marié
Adèle 27 f cultivatrice mariée
Baby of Fidèle 1 m

12.1. COMMUNE GISHYITA
47
48
49
50
51
52
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54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66

Kageruka 52 m éleveur marié
Ngarambe 2 m
Kwisssshima 20 f cultivatrice célibataire
Musabyimana 17 m cultivateur célibataire
Gakwavu 50 m éleveur marié
Anésie 47 f cultivatrice mariée
Eugénie 20 f cultivatrice célibataire
Ribuba 17 f étudiante célibataire
Alfred 35 m éleveur marié
CCaritas 32 f cultivatrice mariée
Son of Alfred 4 m
Rwamanywa 60 m éleveur marié
Marthe 54 f cultivatrice mariée
Nzatona 22 f cultivatrice célibataire
Marianne 45 f cultivatrice veuve
Uwamariya 21 f cultivatrice célibataire
Emmanuell 19 m étudiant célibataire
Garambe 37 m éleveur marié
Caritas 31 f cultivatrice mariée
Niyomugabo 4 m

12.1.3

Sector Gishyita

Cellule Nganzo
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Eliezer Ngendahayo 57 m éleveur marié
2 Azelle Nyirabukacari 52 f cultivatrice mariée
3 Ezéchias Ndekezi 33 m enseignant célibataire
4 Jonas Ruhumuliza 25 m cultivateur célibataire
5 Assiel Rutaganda 22 m étudiant célibataire
6 Jacqueline Mukamana 13 f étudiante
7 Denis Mutarambirwa 60 m enseignant marié
8 Juulienne 45 f cultivatrice mariée
9 Rose Mukashyaka 16 f étudiante célibataire
10 Erina Nyiraneza 18 f cultivatrice célibataire
11 Jérôme
11 m étudiant

195

196
12
13
14
15
16
17
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34
35
36
37
38
39
40

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Edith
8 f étudiante
Adalie Mukagatare 40 f cultivatrice veuve
Israël Habineza 18 m cultivateur célibataire
Phanuel Bayiringire 13 m étudiant
Mukamusana 10 f étudiante
Paul Bitega 85 m
marié
Julie 60 f cultivatrice mariée
Esther 26 f étudiante célibataire
Esdras Ruzindana 50 m éleveur marié
Thabithe 47 f cultivatricce mariée
Tuyisenge 19 m étudiant célibataire
Antoine 22 m étudiant célibataire
Antoinette 24 f étudiante célibataire
Nshimiye 6 m étudiant
Nsengamihigo 56 m éleveur marié
Mukankusi 50 f cultivatrice mariée
Thérèse 26 f cultivatrice célibataire
Anésie 24 f cultivatrice célibataire
Anastase 22 m cultivateur célibataire
Assiel Ngoboka 20 m cultivateur célibataire
Xavere Nkundumukiza 18 m cultivateur célibataire
Mukamudenge 16 f étudiante célibataire
Mukankundiye 14 f étudiante
Jean Hitimana 45 m éleveur marié
Chrésia 40 f cultivatrice mariée
Gratien Ruhumuliza 20 m étudiant célibataire
Ntihemuka 18 m cultivateur célibataire
Alphonse 4 m
Marie 9 f étudiante

No. Nom Age
41
42
43
44
45
46

Sexe Prof. Etat Civil

Nsengiyumva 12 m étudiant
Ildephonse Hitimana 4m
Alphonse 9 m étudiant
Judith Mukankiko 47 f cultivatrice mariée
Jakson Seromba 25 m étudiant célibataire
Ndagije 32 m enseignant célibataire

12.1. COMMUNE GISHYITA
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
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67
66
67
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70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82

Nelson Ndizeye 22 m étudiant célibataire
Théophile Byiringiro 18 m étudiant célibataire
Jason Ngirumwami 51 m infirmier marié
Marthe Mukantagara 48 f cultivatrice mariée
Ismaël Ntawuyirusha 26 m enseignant célibataire
Wilson 24 m étudiant célibataire
Tite Muvunyi 20 m étudiant célibataire
Charlotte Ngirumwami 9 f étudiante
Charles Habayo 45 m enseignant marié
Nyiraneza 35 f enseignante mariée
Karemera 45 m éleveur marié
Judith Nyirantoki 40 f cultivatrice mariée
Karekezi 45 m éleveur marié
Daniel Habyarimana 48 m éleveur aaaamarié
Rose 44 f cultivatrice mariée
Son of Gashugi 2 m
Rugaragara 5 m
Thomas Niyitegeka 19 m étudiant célibataire
Sahabo 42 m maçon marié
Nyirakadari 14 f étudiante
Niyonzima 11 m ééé
Nyirakadari 14 f
Niyonzima 11 m éa 11 m étudiant
Bayiringire 16 m étudiant célibataire
Reya 82 f cultivatrice veuve
Sophie Mukandekezi 60 f cultivatrice veuve
Seth Bayingana 24 m étudiant célibataire
Anathalie
30 f cultivatrice veuve
Tuyishime 11 m étudiant
Alex Ruhumuliza 25 m cultivateur célibataire
Evérienne Mukakayijuka 52 f cultivatrice mariée
Sylvain Nzisabira 29 m étudiant célibataire
Joël Bizirurema 14 m étudiant
Bucurindinga 75 f cultivatrice veuve
Murisa 22 f cultivatrice mariée
Thomas Sentama 57 m éleveur marié
Nyiranuma 50 f cultivatrice mariée
Cécile Nyirandizihiwe 20 f cultivatrice célibataire

197

198
83
84
85
86
87
88
89
90
91
92
93

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Benjamm3 Benjamenjamin 13 m étudiant
Kanyamugara 48 m éleveur marié
Ana Marie 37 f cultivatrice mariée
Muhire 13 m étudiant
Adèle Mukandutiye 62 f cultivatrice veuve
Charles Gashugi 45 m éleveur marié
Mukashema 40 f cultivatrice mariée
Marcel Ndayisaba 20 m cultivateur célibataire
Eugénie 17 f étudiante célibataire
Espérance 15 f étudiante
Marie 11 f étudiante

Cellule Mpatsi
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Ndahayo 8 m étudiant
22
1 Ndahayo 8 m étudiant
2 Simon Muvunyi 6 f
3 Gasagara’s daughter 2 f
4 Mathias Rutaganira 25 m éleveur marié
5 Mukabideri’s wife 22 f cultivatrice mariée
6 Karekezi 65 m éleveur marié
7 Louise Rutaganira 2 f
8 Ndabiruzi 78 m éleveur marié
9 Nyiragashonga 67 f cultivatrice mariée
10 Kwizera 14 m éleveur
11 Azelle Nyirakidederi 67 f cultivatrice veuve
12 Gasasira 25 m éleveur célibataire
13 Cyprien 14 m éleveur
14 Cf veuve
12 Gasasira 25 m éleveur célibataire
13 Cyprien 14 m éleveur
14 Ceveur
14 Claver Mugema 32 m éleveur marié
15 Mukabutera 23 f cultivatrice mariée
16 Mugema 2 m

12.1. COMMUNE GISHYITA
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40

Rwigema 35 m éleveur marié
Dorothée 32 f cultivatrice mariée
Béata
11 f étudiante
Gasaza 8 m student
Rwigema 5 f
Alice Rwigema 2 f
Etienne Habimana 45 m éleveur marié
Nyinawumwami 42 f cultivatrice mariée
Damien 12 m étudiant
Habimana 2 m
Kajisho Hategeka 52 m éleveur marié
Felicitée Mukangwije 47 f cultivatriccce mariée
Nsengiyimva 18 m cultivateur célibataire
Antoine Ngiruwonsanga 54 m cultivateur veuf
Ildephonse Shingiro 23 m enseignant célibataire
Patricie Mukamasabo 20 f étudiante célibataire
Pascasie Mukaruyonza 14 f étudiante
Vérène 10 f étudiante
Denis Ngiruwonsanga 4 m
Cyprien Munyakazi 60 m cultivateur marié
Nyirakajangwe 57 f cultivatrice mariée
Eline Uwimana 22 f étudiante célibataire
Jean Nsengayire 40 m cultivateur marié
Mukanyangezi 38 f cultivatrice mariée

No. Nom Age
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51

Sexe Prof. Etat Civil

Nsengiyaremye 13 m étudiant
Nsengiyumva 10 m étudiant
Jeannette 7 f étudiante
Nsengimana 5 m
Jean, son of Nsengayire 3 m
Sayinzoga 67 m éleveur marié
Kanyanja 62 f cultivatrice mariée
Faïda 6 f
Pascal Nzahumunyurwa 21 m éleveur marié
Mukansanga 19 f cultivatrice mariée
Nélie 51 f cultivatrice veuve

199

200
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
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68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Mukansanga 12 f étudiante
Marie 15 f étudiante
Munyandekwe 60 m éleveur marié
Esther Mukarugwiza 52 f cultivatrice mariée
Seth 40 m cultivateur marié
Jonas Muvunandinda 24 m cultivateur célibataire
Mukamurenzi 20 f cultivatrice célibataire
Seth Niyomuremyi 15 m étudiant
Sophie 47 f cultivatrice mariée
Vincent Ruhumuliza 14 m étudiant
Assiel Kabanda 52 m éleveur marié
Rose 4se 49 f cultivatrice mariée
Julienne 24 f étudiante célibataire
Ousiel Ndikubwimana 20 m étudiant célibataire
Nirere 15 f étudiante
Sindayigaya 12 m étudiant
Jason Ngeruka 33 m éleveur marié
Alphonsone 27 f cultivatrice mariée
Tumishimee 5 m
Donatha Ngeruka 2 f
Mathias
28 m cultivateur marié
Marie Mukangoga 35 f cultivatrice mariée
Damascène Uwayo Mafene 11 m étudiant
Dusabimana 6 f étudiante
Mujawimana 3 f
Son of Basomingera 3d m
Athanase Semakwavu 62 m éleveur marié
Nyirandizanya 57 f cultivatrice mariée
Mukamunana 19 f cultivatrice célibataire

No. Nom Age
81
82
83
84
85
86

Sexe Prof. Etat Civil

Samuel Kampayana 32 m
Thèrèse Mukabera 35 f
Odette Mukamurenzi 11
Kampayana 6 m
Louis Kampayana 3 m
Ngarambe 42 m éleveur

éleveur marié
cultivatrice mariée
f étudiante

marié

12.1. COMMUNE GISHYITA
87 Madeleine 31 f cultivatrice mariée
88 Chrésie Nyirabashyitsi 61 f cultivatrice mariée
89 Déo Ngarambe 5 m
90 Sugabo Ngarambe 2 m
91 Muhutu 65 m éleveur marié
92 Muheha 62 f cuuultivatrice mariée
93 Ndikumuzima 45 m cultivateur célibataire
94 Nyinawandori 25 f étudiante célibataire
95 Philomen Mugemana 31 m cultivateur marié
96 Mukarwego 28 f cultivatrice mariée
97 Uwamahoro 5 f
98 Domatille Mugemana 2 f
99 Gérard Mavugwa 49 m cultivateur marié
100 Mukakarera 45 f cultivatrice mariée
101 Mukangwije 18 f étudiante célibataire
102 Niyonzima 14 m étudiant
103 Rutaburingoga 11 m étudiant
104 Mukarunyange 30 f cultivatrice mariée
105 Cassien Nibigira 5 m
106 Drocella Nibigiraa 2 f
107 Mukakabera 54 f cultivatrice veuve
108 Karanguza 49 m cultivateur célibataire
109 Diolace Karangira 15 m étudiant
110 Nyirambabazi 65 f cultivatrice veuve
111 Herdion Iyamuremye 30 m tailleur célibataire
112 Silas Kageruka 46 m maçon marié
113 Marthe Mukangoga 41 f cultivatrice mariée
114 Rachel 21 f étudiante célibataire
115 Nyirabashyitsi 20 f cultivatrice célibataire
116 Nikuze 14 f f étudiant célibataire
115 Nyirabashyitsi 20 f cultivateur célibataire
116 Nikuze 14 f éuze 14 f éétudiante
117 Samuel 12 m étudiant
118 Elianne Ngendahimana 34 m maçon marié
119 Elina Musanandori 31 f cultivatrice mariée
120 Niyongira 13 f étudiante
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

201

202

121
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132
133
134
134
135
136
137
138
139

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

Pierre 19 m étudiant célibataire
Jean Ndikubwimana 27 m maçon marié
Mukashyaka 22 f cultivatrice mariée
Jeanne Ndikubwimana 2 f
Kajabo
62 m éleveur marié
Habyarimana 24 m étudiant célibataire
Joséphine
19 f étudiante célibataire
Emmanuel Nkurikiyinka 45 m maçon marié
Elina 41 f cultivatrice mariée
Muvunyi 14 m étudiant
Marguerite 12 f étudiante
Bugingo 9 m étudiant
Epiphanie Muhoracyeye 7 f étudiante
Marciann
Bugingo 9 m student
Epiphanie Muhoracyeye 7 f student
Marciannye 7 f student
Marciannarcianne 5 f
Rugamba 3 m
Rubayiza 27 m maçon marié
Judith Mukazitoni 29 f cultivatrice mariée
Rubayiza 2 m
Karekezi 65 m éleveur marié

Cellule Bugina
No. Nom Age
1
2
3
4
5
6
7
8
9

Sexe Prof. Etat Civil

Kabanyana 34 f cultivatrice mariée
Jean Kanyenkwere 49 m maçon marié
Patricie Bayisenge 22 f cultivatrice mariée
Pascasie Bamurebe 20 f étudiante célibataire
Pétronille Bazubagira 17 f étudiante célibataire
Perpétuée Niyirema 16 f étudiante célibataire
Marie Mukarushema 38 f cultivatrice mariée
Emmanuel Sibomana 6 m
Lerideri Kayitera 38 m éleveur marié

12.1. COMMUNE GISHYITA
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40

Odette Mukabutera 35 f cultivatrice mariée
Mathieu Ruhamyambuga 11 m étudiant
Eric Kagabo 8 m étudiant
Olive Nyirabucinkeri 6 f
Shabungori 3 m
Abiyingoma 52 m éleveur marié
Adèle Mukangofero 43 f cultivatrice mariée
Mukamukomeza 12 f étudiante
Jeanne Nyirasogi 32 f cultivatrice célibataire
Gaspard 6 m
Immaculée Mukangwije 50 f cultivatrice veuve
Niyomugabo 5 m
Aloys Kaayinamura 49 m maçon marié
Appolinaire Mukarugina 48 f cultivatrice mariée
Uwamahoro 16 f étudiante célibataire
Nyirarugira 12 f étudiante
Gaspard Ndikuyeze 14 m étudiant
André Rwatambuga 68 m cultivateur veuf
Denis Nduwammamngu 35 m éleveur marié
Nyampinga 5
Uwimana 12 f étudiante
Sibomana 3 m
Nyiransanabandi 7 f étudiante
Nduwamungu 9 m étudiant
Mukarubirika 53 f cultivatrice mariée
Bidederi 38 m éleveur marié
Suzanne
33
f
cultivatrice mariée
Nsengiyumva 11 m étudiant
Mbindigiri 4 f
Marcianne 13 f étudiante
Tuyizere 6 m

No. Nom Age
41
42
43
44

Sexe Prof. Etat Civil

Vincent Kanamugire 46 m éleveur marié
Thérèse Nyirabatemberezi 42 f cultivatrice mariée
Mukeshimana 17 f cultivatrice célibbataire
Sibomana 15 m étudiant

203

204
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
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58
58
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70
71
72
73
72
73
73
74
75
76
77
78

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Martin Munyampenda 42 m éleveur marié
Mukariyaka 7 f étudiante
Hakizimana 3 m
Thadée 60 f cultivatrice veuve
Marcel 26 m éleveur célibataire
Munyakayanza 35 m éleveur marié
Patricie 50 f cultivatrice mariée
Nyiraromba 8 f étudiante
Christophe 5 m
Cyprien Munyankindi 33 m éleveur marié
Xavéra 28 f cultivatrice mariée
Nyirabagenimana 18 f cultivatrice célibataire
Mukarugwiza 14 f étudiante
Marthe a 14 f étudiante
Marthe 43 f cultivatrice veuve
Evérienne
18 f cultivatrice célibataire
Joseph Munyanshongore 70 m enseignant marié
Cécile Nyirabwinturo 60 f cultivatrice mariée
Pierre Nsabimana 27 m éleveur marié
Emmanuelle Mujawamariya 17 f cultivatrice célibataire
Gasana 50 m éleveur marié
Agnès Uwimana 24 f cultivatrice mariée
Nyirabagirishya 46 f cultivatrice veuve
Mukankusi 23 f cultivatrice célibataire
Kirizani 10 m étudiant
Béattta Mukamusoni 17 f étudiante célibataire
François Ndayisaba 68 m cultivateur veuf
Munyangabe 42 m cultivateur veuf
Bucyana 29 m éleveur marié
Winniphrreuf
Bucyana 29 m éleveur marié
Winniphrucyana 29 m éleveur marié
Winniphrida 21 f cultivatrice mariée
Bucyana 1 m
Ignace Habiyambere 49 m éleveur marié
Murekatete 6 f
Pascasie 4 f
Mukasine 3 f

12.1. COMMUNE GISHYITA
79 Perpétuée 56 f cultivatrice veuve
80 Damien 21 m cultivateur célibataire
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

81 Eugénie 18 f étudiante céélibataire
82 Catherine 56 f cultivatrice veuve
83 Anésie 22 f cultivatrice célibataire
84 Kirizani 10 m étudiant
85 Munyandamutsa 45 m éleveur veuf
86 Mukandori 20 f cultivatrice célibataire
87 Karangwa 16 m cultivateur célibataire
88 Nyirimpeta 67 m éleveur marié
89 Consolée 53 f cultivatrice mariée
90 Isaïe 17 m cultivateur célibataire
91 Aimé-Marie 15 f cultivatrice célibataire
92 Emmanuelle 20 f cultivatrice célibataire
93 Gakeri 71 m éleveur veuf
94 Edouard 49 m tailleur célibataire
95 Karegeya 25 m cultivateur célibataire
96 Mukandori 21 f cultivatrice célibataire
97 Monique 32 f cultivatrice célibataire
98 Mukangwije 56 f cultivatrice veuve
99 Annonciata 15 f étudiante célibataire
100 Mukarusanga 13 f étudiante
101 Vénancie Nyiramafaranga 40 f cultivatrice veuve
102 Mukarugwiza 14 f étudiante
103 Mukotanyi 10 m étudiant
104 Marie Mukarutabana 60 f cultivatrice veuve
105 Vincent Munyambibi 30 m célibataire
106 Gorette 20 f cultivatrice célibataire
107 Uwamahoro 6 f
108 Bélie Kabagwiza 70 f cultivatrice veuve
109 Cyprien Munyurangabo 40 m éleveur marié
110 Béatrice 30 f cultivatrice mariée
111 Berna 65 f cultivatrice veuve
112 Mathias 40 m éleveur marié
113 Xaverine Mukareta 30 f cultivattrice mariée

205

206
114
114
115
116
117
118
119
120

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Marie 17 f crice mariée
Marie 17 f cultivatrice célibataire
Pierre 18 m cultivateur célibataire
Musabende 10 f étudiante
Rusezera 7 m étudiant
Martin Sindayiheba 40 m éleveur marié
Marguerite Kanziga 30 f cultivatrice mariée
Alphonsine 18 f cultivatrice célibataire

No. Nom Age
121
122
123
124
125
126
127
128
129
130
131
132

Sexe Prof. Etat Civil

Rukara 10 m étudiant
Kanyamaswa 45 m éleveur marié
Bernadette 30 f cultivatrice mariée
Rudomoro 18 m cultivateur célibataire
Kadugu 10 m étudiant
Isacar Ruhumuliza 35 m éleveur marié
Dina Mukarugwiza 30 f cultivatrice mariée
Emmanuel 13 m étudiant
Ruhumuliza 9 m étudiant
Cécile Ruhumuliza 7 f étudiante
Mathias Muhire 50 m éleveur marié
Chrésie 23 f cultivatrice célibataire

Cellule Gitovu
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Kanyaviekwe 61 m éleveur marié
2 Nyirandeme 53 f cultivatrice mariée
3 Appolinaire Nyirasangwa 32 f cultivatrice célibataire
4 Jean 26 m cultivateur célibataire
5 Musabyimana 21 f cultivatrice célibataire
6 Emmanuelle Mukeshmana 14 f étudiante
7 Athanase Makaka 37 m marié
8 Athanasie Mukeshimana 84 f enseignante marié
9 Tuyisenge 12 m étudiant
10 Marguerite Ishimwe 9 f étudiant

12.1. COMMUNE GISHYITA
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
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28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40

Emmanuel Rukundo 5 m
Makaka 2 m
Gorette 38 f cultivatrice
Florence Nyirabikara 17 f cultivatrice célibataire
Nzayisenga Matoroshi 14 m étudiant
Twagiramungu 12 m étudiant
Mathias Nsabimana 37 m marié
Munyantarama 40 m éleveur célibataire
Amon Gahigi 45 m cultivateur célibataire
Marc Nturo 58 m éleveur marié
Pauline Nyirajyambere 49 f cultivatrice mariée
Habimana 27 m cultivateur célibataire
Aron Nsabimana 25 m cultivateur célibataire
Thomas 22 m enseignant célibataire
Gaudence 20 f étudiante célibataire
Munyabarame 54 m éleveur marié
Pauline Nyiramanyana 48 f cultivatrice mariée
Babeniaiée
Babenia 20 m étudiant célibataire
Matorshi 15 m étudiant
Munyantarama 13 m étudiant
Xavéra Mukabutera 32 f cultivatrice mariée
Denise
2 f
Emmanuel Muhayimana 32 m commerçant marié
Ishimwe
30 f cultivatrice mariée
Claudine Niyodusenga 9 f étudiante
Nzayisenga 6 m
Claudine Tumushime 3 f
Charles Gashugi 61 m éleveur marié
Monique Mukamusoni 52 f cultivatrice mariée
Alfred Niyongaba 23 m commerçant célibataire

No. Nom Age
41
42
43
44

Sexe Prof. Etat Civil

Annonciata 38 f cultivatrice mariée
Emmanuelle Muukeshimana 16 f étudiante célibataire
Gashugi 12 f étudiante
Raphaël 17 m étudiant célibataire

207

208
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
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66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Jeanne 14 f étudiante
Alexandre Nsengiyumva 6 m
Cansilde 25 f cultivatrice célibataire
Nyirambagariye 81 f cultivatrice veuve
Mukamusoni 15 f étudiante
Uwimbabazi 12 f étudiante
Mukesharurema 18 f cultivatrice célibataire
Camir Ngezahayo 44 m cultivateur célibataire
Mukantagara 48 f cultivatrice mariée
Kabibi 21 f cultivatrice célibataire
Ntigurirwa Sekaganda 27 m éleveur marié
Suzanne
26 f cultivatrice mariée
Athanasie 9 f étudiante
Ndahimana 4 m
Ntigurirwa 5m m
Dominique Nturo 62 m éleveur marié
Madeleine Nyirakigarama
52 f cultivatrice mariée
Cyriaque Sarasi 12 m étudiant
François Munyankambi 61 m éleveur marié
Bernadette 55 f cultivatrice mariée
Xavéra Nkori 19 f étudiante célibataire
Angélique 14 f étudiante
Niyonsaba 25 f cultivatrice célibataire
Kamugwera 69 f cultivatrice veuve
Charles Munyakazi 49 m cultivateur célibataire
Patricie Uwantege 29 f enseignante célibataire
Musirikari 27 m cultivateur célibataire
Nyirasinbwabo 24 f cultivatrice célibataire
Marie Niyigena 5 f
Pascasie Mukankusi 35 f cultivatrice veuve
Ndayisaba 11 m étudiant
Mukankusi 5 f
Pasteur Ntagara 49 m éleveur marié
Gaudence 45 f cultivatrice mariée
Philbert Karangwa 24 m étudiant célibataire
Marcel 20 m étudiant célibataire

No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

12.1. COMMUNE GISHYITA

81 Martin Karekezi 52 m éleveur marié
82 Agnès Mukantagara 49 f cultivatrrrice mariée
83 Buhungiro 21 m étudiant célibataire
84 Cansilde 27 f cultivatrice sngle
85 Thérèse 15 f étudiante célibataire
86 Daphrose 25 f cultivatrice célibataire
87 Thomas 60 m éleveur marié
88 Rose 54 f cultivatrice mariée
89 Odette 26 f cultivatriccee célibataire
90 Athanasie 24 f étudiante célibataire
91 Son of Odette 4 m
92 Thomas Rutabana 62 m commerçant célibataire
93 Edouard Gakwaya 55 m éleveur marié
94 Bernadette 52 f cultivatrice mariée
95 Ignace 34 m commerçant célibataire
96 Agnès 27 f cultivatrice célibataire
97 Ngarambe 24 m cultivateur célibataire
98 Claver Ndagije 21 m étudiant célibataire
99 Déo 65 m éleveur marié
100 Esther 60 f cultivatrice mariée
101 Mukakayiro 31 f cultivatrice célibataire
102 Gaudence 24 f cultivatrice célibbataire
103 Dominique Nsabimana 5 m
104 Nsanzurwimo 52 m éleveur marié
105 Evérienne Kamayogi 53 f cultivatrice mariée
106 Gaspard 15 m étudiant
107 Mukangwije 30 f cultivatrice
108 Habayo 12 m étudiant
109 Bernard Gakwaya 57 m éleveur marié
110 Xaveri 16 m étudiant célibataire
111 Marie Nyirangirimana 12 f étudiante
112 Gakwaya 8 m étudiant
113 Abel Gakwaya 5 m
114 Tite Gakwaya 2 m
115 Mutemberezi 53 m éleveur marié
116 Odette 56 f cultivatrice mariée
117 Thérèse 18 f cultivatrice célibbataire

209

210

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

118 Eugénie 16 f cultivatrice célibataire
119 Mutemberezi 12 m étudiant
120 Dugiri 9 m étudiant
No. Nom Age
121
122
123
124
125
126
127
128
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130
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145
146
147
148
149
150
151
152

Sexe Prof. Etat Civil

Mukangarambe 7 f étudiante
Banyangiriki 50 f cultivatrice veuve
Nyiranteziryayo 32 f cultivatrice célibataire
Nyirabakiga 25 f cultivaivatrice célibataire
Segatashya 40 m cultivateur marié
Banamwana 32 f cultivatrice mariée
Nyirabucinkeri 12 f étudiante
Sugabo 5 m
Nyirarukundo 14 f étudiante
Alphonse 10 m étudiant
Callixte Sindayiheba 32 m commerçant marié
Nyirahabimana 31 f cultivatrice mariée
Nsabimana 7 m étudiant
Mukabagire 10 f étudiante
Rusihiri 7 m étudiant
Sindayiheba 5 m
Louis Sindayiheba 2 m
Anésie 37 f cultivatrice mariée
Théogène 20 m étudiant célibataire
Dodori 18 m cultivateur célibataire
Théobald 16 m cultivateur célibataire
Théonèste 14 m étudiant
Muzehe 12 m étudiant
Nkecuru 7 f étudiante
Mukamusoni 30 f cultivatrice célibataire
Nyabwana 14 m étudiant
Nkecuru 8 f étudiante
Gatera 37 m éleveur marié
His wife, Eugénie 28 f cultivatrice mariée
Nsengiyumva 14 m étudiant
Gibyori 11 m étudiant
Jean-Paul 9 m étudiant

12.1. COMMUNE GISHYITA
153
154
155
156
157
158
159
160

Claudine 5 f étudiante
Anathalie 38 f
mariée
Paul Muzungu 39 m commerçant marié
Cyrille Muzungu 5 m
Pauline Muzungu 2 f
Claudine Muzungu 1 f
Madeleine Nikuze 18 f étudiante célibataire
Emmanuel 26 m infirmier célibataire

No. Nom Age
161
162
163
164
165
166
167
168
169
170
171
172
173
174

Sexe Prof. Etat Civil

Triphine Nyirabukara 32 f inspectrice mariée
Nzamurambaho 4 f
Déo Nzamurambaho 1 m
Anésie 21 f domestique célibataire
Donatien 32 m cultivateur célibataire
Rwabashi 68 m cultivateur veuf
Xaverine Nyiraromba 35 f cultivatrice célibataire
Lidie Nyiragiraneza 31 f mariée
Kimonyo 21 m cultivateur célibataire
Aloys Ndahayo 45 m éleveur marié
Cléophaste Ndahayo 14 m étudiant
Cécile Ndahayo 12 f étudiante
Denis Ndaha Denis Ndahayo 9 m étudiant
Rubyogo Ndahayo 5 m

12.1.4

Sector Mubuga

Cellule Gihira
No. Nom Age
1
2
3
4
5
6

Sexe Prof. Etat Civil

Annonciata Nyirabahunde 63 f cultivatrice veuve
Augustin Rugwizangoga 35 m éleveur célibataire
Claudine Barazagwire 7 f
étudiante
Izabayo 5 m
Cyprien Nzamurambaho 8 m étudiant
Ntaganira 40 m cultivateur marié

211

212

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

7 Agnès 12 f étudiante
8 Marthe Ntaganira 10 f étudiante
9 Alphonse Ntaganira 5 m
10 Denis Ntaganira 3 m
11 Canisius Gabiro 50 m éleveur marié
12 Caritas Mukamunana 42 f cultivatrice mariée
13 Xavier Mashaka 32 m cultivateur célibataire
14 Pascal Ndori 14 m étudiant
15 Jeanne Kabagwira 22 f cultivatrice célibataire
16 Nyiramadibongo 10 f étudiante
17 Rugamba 9 m étudiant
18 Munyangabe 65 m éleveur marié
19 Athanasie Mukamusoni 50 f cultivatrice mariée
20 Vénuste 35 m tailleur célibataire
21 Emmanuel Rutayisire 24 m commerçant célibataire
22 Mukamunana 20 f cultivatrice célibataire
23 Vianney Munyangabe 25 m éleveur célibataire
24 Jean Nzamutuma 13 m étudiant
25 Emmanuelle Rutaysire 30 f cultivatrice mariée
26 Marie Uwimana 22 f étudiante célibataire
27 Immaculée Mukamurigo 58 f cultivatrice veuve
28 Mukarutabana 14 f étudiante
29 Rubunda 9 m étudiant
30 Pascasie Uwimana 12 f étudiante
31 Nyirafaranga 7 f étudiante
32 Martin Munyankindi 55 m éleveur marié
33 Marie-Thérèse Mukangamije 42 f cultivatrice mariée
34 Nyirarigoga 12 f étudiante
35 Vincent Banamwana 15 m étudiant
36 Uwera 16 f cultivatrice célibataire
37 Théodore Ngarambe 23 m éleveur célibataire
38 Vincent Rubiringa 12 m étudiant
39 Emile Bayingana 16 m étudiant célibataire
40 Evariste 35 m éleveur marié
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

41 Colette Uwimana 30 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
42
43
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75
76
77
78

Nzamurambaaho 12 m étudiant
Zimenyi 19 m étudiant célibataire
Uwineza 5 f
Alphonsine 17 f étudiante célibataire
Gakirage 10 f étudiante
Uwamahoro 15 f étudiante
Athanase Benimana 60 m marié
Angéline Mukakurigo 42 f cultivatrice mariée
Assumpta Benimana 30 f enseignante célibataire
Marie Pierre 22 f enseignante célibataire
Agnès Benimana 20 f enseignante célibataire
Rubunda 9 m étudiant
Bernard Kabera 35 m cultivateur t
Jean Rudakubana 59 mmarié
Murakaza 12 m étudiant
Jean Rudakubana 59 m éleveur marié
Agnès Kandamage 42 f cultivatrice mariée
Clarisse 52 f cultivatrice veuve
Jacqueline Ingabire 15 f étudiante
Agnès Mukamwiza 16 f étudiante célibataire
Félicitée Mukammmwiza 17 f étudiante célibataire
Marie Louise Bamurange 10 f étudiante
Niyigena 7 f étudiante
Marie Mukarwego 20 f étudiante célibataire
Habinshuti 14 m étudiant
Phocas Segasagara 50 m maçon marié
Thacienne Nyirabatwa 48 f cultivatrice mariée
Mukamwiza 35 f cultivatrice veuve
Athanase Bikorimana 14 m étudiant
Eugénie Mushimiyimana 12 f étudiante
Jacqueline Mukabaziki 8 f étudiante
Cécile 30 f enseignante veuve
Aimé Gashema
3 m
Raphaël Kayigema 45 m enseignant marié
Anastasie Mukantagara 37 f cultivatrice mariée
Césalie 14 f étudiante
Jacques Kayigema 16 m étudiant célibataire
Justine 20 f étudiante célibataire

213

214

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

79 Déo Mukarurangwa 36 m marié
80 Bibiannnne Musaniwabo 28 f cultivatrice mariée
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

81 Jean d’Arc Muhayemungu 15 m étudiant
82 Valence Twayigira 13 m étudiant
83 Aimé Semuhanuka 10 m étudiant
84 Providence Muhayemungu 7 f étudiante
85 Emmanuel Rudakenga 29 m éleveur célibataire
86 Bonaventure Gasarasi 42 m éleveur marié
87 Liberata Mukarugero 37 f cultivatrice mariée
88 Sébastien Rwigema 13 m étudiant
89 Marie-Claire Uwamurera 11 f étudiante
90 Mwavita 14 f étudiante
91 Jean-Damascène Seribateri 8 m étudiant
92 Agnès Nyinawumwami 5 f
93 Caritas Mukabatesi 21 f enseignante célibataire
94 François Nyarwanda 37 m éleveur marié
95 Berthe Mukabatesi 27 f cultivatrice mariée
96 Clementine Uwamahoro 3 f
97 Stanislas Mbonimana 1 m
98 Alexis Kayitsinga 37 m éleveur marié
99 Marie Mukasine 32 f cultivatrice mariée
100 Joseph Kayitsinga 8 m étudiant
101 Justine Uwimana 5 f
102 Epimaque 28 m éleveur célibataire
103 Ladislas Gakwavu 60 m éleveur marié
104 Gaudence Nyirabititaweho 54 f cultivatrice mariée
105 Ngarambe 12 m étudiant
106 Claudien Gakwavu 9 m étudiant
107 Thacien Ngimbanyi 49 m éleveur marié
108 Mutabaruka 70 m éleveur marié
109 Costasie 62 f cultivatrice mariée
110 Valence Ndamyambi 42 m vétérinaire
111 Thacienne Mukabutera 37 f cultivatrice marié
111 Thacienne Mukabutera 37 f cultivatrice mariée
112 Clément
17 m soldat célibataire

12.1. COMMUNE GISHYITA
113
114
115
116
117
118
119
120

Agnès Uwihaye 14 f étudiante
Cyuzuzo 10 f étudiante
Madeleine Akayezu 8 f étudiante
Louis Nyakayiro 28 m éleveur célibataire
Marthe Mukangango 23 f infirmière mariée
Damien 47 m éleveur marié
Dative Mukantagwabira 35 f cultivatrice mariée
Athanase Nsabimana 9 m étudiant

No. Nom Age
121
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145
146
147

Sexe Prof. Etat Civil

Wenceslas Munyambo 70 m éleveur marié
Dancille Karuyonga 67 f cultivatrice mariée
Béata Uwimana 16 f étudiante célibataire
Drocella Mukakibibi 22 f cultivatrice célibataire
Muvoma 20 m cultivateur célibataire
Murebwayire 14 f étudiante
Damien Hakizimana 40 m ensseignant marié
Mukabera 47 f cultivatrice veuve
Anaclet Rugirwa 19 f commerçante célibataire
Agnès Uwayisaba 13 f étudiante
Chantal Mukandori 10 f étudiante
Cécile Uwera 50 f cultivatrice veuve
Ignace Shingiro 23 m enseignant célibataire
Colette karmpire 42 f cultivatrice veuve
Jules Ndamage 14 m étudiant
Marie Chantal Mukandori 14 f étudiante
Casimir 37 m élevem éleveur marié
Christine 46 f cultivatrice mariée
Frédéric Bikerinka 62 m éleveur marié
Marie-Thèrèse Nyiramariza 54 f cultivatrice mariée
Amiel Bayingana 38 m secrétaire marié
Thérèse Nyiramariza 33 f cultivatrice mariée
Nyiraruddddrarudomoro 5 f
Rudomoro 8 m
Augustine Rwasibo 41 m éleveur marié
Kanyundo 32 f cultivatrice mariée
Gakwaya 5 m

215

216
148
149
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158
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160

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Olive Nyiranjagari 38 f cultivatrice mariée
Mujawamariya 18 f étudiante célibataire
Uwamariya 18 f étudiante céllélibataire
Joséphine Uwase 14 f étudiante
Joseph Cadet 6 m
Gato 3 m
Gakuro 3 m
J.M.V Nyakarundi 70 m éleveur marié
Venancie Nyirantagorama 58 f cultivatrice mariée
Laurent 50 m éleveur marié
Rosaline Ntakabonye 46 f cultivatrice mariée
Emmanuel Ndayisaba 18 m cultivateur célibataire
Etienne Ndamage 15 m étudiant célibataire

No. Nom Age
161
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164
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178
179
180

Sexe Prof. Etat Civil

Gashema 12 f étudiante
Tite Rutiyomba 35 m éleveur marié
Agnès Mukandinda 32 f rried
Sendamage 14 m student
Nzuruzacultivatrice mariée
Sendamage 14 m étudiant
Nzuruzaba 6 m
Ukobizaba 2 m
Eugène Nshizirungu 28 m cultivateur marié
Xaverine Musabyemariya 23 f cultivatrice mariée
Emile Mushinzemungu 14 m étudiant
Stanislas Kanimba 49 m élleveur marié
Josephina Nyiramipira 43 f cultivatrice mariée
Corneille Mafene 12 m étudiant
Béata Nyiramafene 7 f étudiante
Vérédienne Nyinawandori 60 f cultivatrice mariée
Médard Kanimba 58 m éleveur marié
Agnès Kampire 53 f cultivatrice mariée
Ikimanimpaye 16 f étudiante célibataire
Ujeneza 12 f étudiante
Louis Tena 46 m cultivateur marié
Eugènie Nyiranshuti 41 f teur married

12.1. COMMUNE GISHYITA
181
182
183
184
185
186
187
188
189
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211
212
213
214
215

Jeanne Kamariza 5 f
Philbert Ruterana 2 m
Edouard Kanamugire 24 m éleveur marié
Emile Biterisenge 45 m éleveur veuf
Evariste 49 m éleveur marié
Félicitée Mukabaziga 40 f cultivatrice mariée
Rukebesha 5558 m enseignant veuf
Claire Bamukunde 19 f étudiante célibataire
Françoise Bamukunde 11 f étudiante
Florence Bayisenge 15 f étudiante
Oreste Batsinda 11 m étudiant
Pascal Rucyebesha 39 m enseignant veuf
Léonidas Butaza 72 m enseignant marié
Thérèse Nyiramahe 63 f cultivatrice mariée
Antoine Rugeruza 17 m étudiant célibataire
Alphonse Butaza 33 m cultivateur célibataire
Justine Butaza 30 f cultivatrice célibataire
Madeleine Uwimana 18 f étudiante célibataire
Alphonse Uwera 21 f étudiante célibataire
Mawo 7 m étudiant
Camille Kayigamba 39 m marié
Agnès Kamariza 27 f enseignante mariée
Olivier Kayigariza 10 m étudiant
Thomas Gatana 67 m éleveur marié
Vérédienne Kamatamu 60 f cultivatrice mariée
Clément Nkurikiyinka 42 m enseignant célibataire
Annonciata Mukamunana 33 f enseignante célibataire
Gloriose Uwamahoro 30 f infirmière célibataire
Adrien Kamoso 29 m cultivateur célibataire
Jean Rwasibo 25 m maçon célibataire
Agnès Mukakimanuka 62 f cultivatrice veuve
Emmanuel Muyenzi 32 m marié
Adèle Nyirangije 30 f cultivatrice célibataire
Tharcisse Rukerikibaye 15 m étudiant
Denis Senkerekere 68 m cultivateur marié

217

218

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

Cellule Rwamiko
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Alphonsine Kayitesi 32 f cultivatrice mariée
2 Christine Mukanni 32 f cultivatrice mariée
2 Christine Mukanntesi 35 f cultivatrice veuve
3 Ugiraneza 13 m étudiant
4 Mukeshimana 8 f étudiante
5 Antoine Ngango 65 m éleveur marié
6 Christine Nyinawandori 50 f cultivatrice mariée
7 Ntagwabira 35 m éleveur célibataire
8 Gasagara 33 m éleveur célibataire
9 Mukandori 23 f cultivatrice célibataire
10 Jean Rutebuka 37 m éleveur marié
11 Immaculée Uwamahoro 35 f cultivatrice mariée
12 Jeanne Mushimiyimana 112 f étudiante
13 Eugénie Nzamutuma 9 f étudiante
14 Emmanuel Ndamage 7 m étudiant
15 Marie Mukarwego 38 f cultivatrice veuve
16 Justine Nsabimana 16 m étudiant célibataire
17 Emmanuelle Nyiragukura 14 f étudiante
18 Emmerence Nyirabera 12 f étudiante
19 Jean Gasigwa 40 m éleveur marié
20 Xaverine Nyirabera 35 f cultivatrice mariée
21 Jules Kanamugire 14 m étudiant
22 Nzamutuma 11 m étudiant
23 Casimir Kagenza 42 m éleveur marié
24 Béata Nyiranzitonda 40 f
cultivatrice mariée
25 Dancille Uwera 14 f étudiante
26 Ancille Mukeshimana 12 f étudiante
27 Mukandori 10 f étudiante
28 Rukara 8 m étudiant
29 Ilibagiza 4 f
30 Claudien Kabanda 45 m éleveur marié
31 Caritas Mukandanga 39 f cultivatrice mariée
32 Charles Kayiranga 28 m commerçant célibataire
33 Dorothée Mukamurigo 24 f étudiante célibataire

12.1. COMMUNE GISHYITA
34
35
36
37
38
39
40

Ignace Niyomugabo 18 m étudiant célibataire
Antoine Uzabumwana 36 m marié
Justine Mukarukaka 32 f cultivatrice mariée
Pascal Nshimiye 12 m étudiant
Ilibagiza 14 f étudiante
Urayaneza 12 f étudiante
Abraham 66 m éleveur veuf

No. Nom Age
41
42
43
44
45
46
47
48
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60
61
62
63
64
65
66
67
68

Sexe Prof. Etat Civil

Marie-Thérèse N.gahombo 72 f cultivatrice veuve
Charles Karangwa 45 m éleveur veuf
Zitoni Gaspard 58 m éleveur veuf
LouLouLou4 Louis Mugesera 69 m éleveur veuf
Anastasie Nyinawindinda 47 f cultivatrice veuve
Antoinette Mukantwari 44 f enseignante veuve
Tharcisse Ngezahayo 54 m éleveur marié
Anastasie Nyinawandori 48 f cultivatrice mariée
Cécile Nyirashongore 18 f étudiante célibataire
Jean-Paul Nsabayezu 47 m infirmier marié
Catherine Nyiranjishi 45 f cultivatrice mariée
Marie- Louise Uwimana 15 f étudiante
Aimé Kararwa 9 f étudiante
Stanislas Twagiramusinga 48 m éleveur marié
Paul Kayihura 51 m éleveur marié
Xavéra Mukankusi 42 f cultivatrice mariée
Gaspard Gasasira 16 m étudiant
Rutaganda 14 m étudiant
Ujeneza 8 m étudiant
Gihura 12 m étudiant
Kayiranga 5 m
Pascasie Muuarié
Justine Kagoyire 7 f étudiante
Joséphine Musomandera 39 f cultivatrice veuve
Donatille Uwera 17 f étudiante célibataire
Gorette Uwimana 15 f étudiante
Odette Uwitonze 13 f étudiante
Aloys Ntezimana 11 m étudiant

219

220
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Joséphine Kabagwiza 10 f étudiante
Kwitonda 8 m étudiant
Mashyaka 5 m
Uwikunda 3 m
DaphroseYankurije 29 f cultivatrice mariée
Tuyizere 6 f
Uwimpuhire 2 m
Bernadette Mutamuriza 27 f cultivatrice mariée
Jean Ruhumuliza 17 m étudiant célibataire
Mpinganzima 40 f cultivatrice célibataire
Marie 35 f cultivatrice mariée
Mathieu Masabo 26 m cultivateur célibataire
Consolée Mukarubibi 42 f cultivatrice mariée
Donatille Bayisenge 34 f cultivatrice mariée

12.1.5

Sector Ngoma

Cellule Uwingabo
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Cyprien Mugemana 74 m éleveur marié
2 Foyibi Mpogazi 700 f cultivatrice mariée
3 Claudette Uwera 10 f étudiante
4 Marie Mukamuyango 30 f cultivatrice mariée
5 Mukasine 7 f étudiante
6 Esdras Ngirindamutsa 45 m responsable marié
7 Mukandoli 40 f cultivatrice mariée
8 Seth Bayiringire 21 m cultivateur célibataire
9 Jacques Niyitegeka 19 m étudiant célibataire
10 Pierre Ntivuguruzwa 17 m étudiant célibataire
11 Mbarushimana 13 m éleveur
12 Odette Mukamana 20 f cultivatrice mariée
13 Samuel Mulindahabi 47 m éleveur marié
14 Emerithe 22 f cultivatrice mariée
15 François Mushimiyimana 16 m étudiant célibataire
16 Jeanette Mukamuhizi 14 f étudiante
17 Aimable 12 m étudiant

12.1. COMMUNE GISHYITA
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
34
35
36
36
37
38

Twagirayezu 10 m étudiant
Isacar 15 m éleveur
Ezéchiel Ruhigisha
55 m marié
Félicitée 50 f cultivatrice mariée
Edouard 27 m technicien célibataire
Jamaika 23 m étudiant célibataire
Julius Mbabazi 17 m étudiant célibataire
Murekatete 20 f étudiante célibataire
Uwamariya 10 f étudiante
Thée
Thérèse 15 f domestique
Jean Ngango 30 m mécanicien célibataire
Marthe Nyirahabimana 35 f infirmière mariée
Eric Bigirimana 13 m étudiant
Dina 10 f étudiante
Yvette 8 f étudiante
Josué Nzamwita 50 m tailleur marié
Esther 48 f cultivatrice mariée
Gérard 23 m étudiant célibataire
ailor mariée
Esther 48 f cultivatrice mariée
Gérard 23 m étudiant célibataire
aire
Birori 20 m étudiant célibataire
Furaha 25 m étudiant célibataire
Isacar Kajongi 52 m comptable marié

Cellule Uwingabo (continued)
No. Nom Age
1
2
3
4
5
6
7

Sexe Prof. Etat Civil

Zachée Rukara 60 m éleveur marié
Pauline Busasa 55 f cultivatrice marriée
Euphrasie Mukamusoni 30 f cultivatrice célibataire
Julie 28 f tailleuse célibataire
Nyiramana 26 f étudiante célibataire
Elie Ndayisaba 24 m éleveur célibataire
Aloys 45 f cultivatrice mariée

221

222

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

8 Ntagara 28 m maçon célibataire
9 Rwabudadara 4447 m éleveur marié
10 Mukangarambe 30 f cultivatrice mariée
11 Nyiransengiyumva 19 f cultivatrice célibataire
12 Murasandonyi 60 m cultivateur marié
13 Mukasine 10 f étudiante
14 Mukabera 8 f étudiante
15 Nyirabuyange 60 f cultivatrice veuve
16 Hakizimmziana 28 m éleveur célibataire
17 Eliézer Musayidizi 30 m éleveur célibataire
18 Donat Ngarambe 35 m éleveur marié
19 Félicitée Nyirahabayo 30 f cultivatrice mariée
20 Casimir 32 m éleveur marié
21 Mukarwema 30 m éleveur marié
22 Habineza 7 m étudiant
23 Hesron Gahizi 60 m éleveur marié
24 Lidie Mukandutiye 55 f cultivatrice mariée
25 Kayigema 23 m étudiant célibataire
26 Mukamana 20 f étudiante célibataire
27 Senyoni 16 m éleveur célibataire
28 Edison Kayijuka 32 m cultivateur marié
29 Mukarutabanaaa 30 30 f cultivatrice mariée
30 Mukantagara 48 f cultivatrice mariée
31 Joséphine 15 f étudiante
32 Umutesi 12 f étudiante
33 Eugénie 29 f cultivatrice célibataire
34 Géneviève 24 f cultivatrice célibataire
35 Bizimungu 30 m cultivateur marié
36 Edith Mukamtwali 26 f cultivatrice mariée
37 Tabeya 68 f cultivatrice veuve
38 Julienne 50 f cultivatrice mariée
39 Mukasine 25 f infirmière célibataire
40 Joséphine 22 f enseignante célibataire
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

41 Emmanuel 20 m éleveur célibataire
42 Charles Kobizaba 50 m comptable marié

12.1. COMMUNE GISHYITA
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
76
77
78
79

Musonera 32 m cultivateur célibataire
Nzamukunda 45 f cultivatrice mariée
Osée 28 m étudiant célibataire
Vérène 20 f étudiante célibataire
Mariane Nyirambuye 78 f cultivatrice mariée
Uwamariya 10 f étudiante
Rwadigiri 65 m éllleveur marié
Keziya 60 f cultivatrice mariée
Thomas 20 m étudiant célibataire
Nyiransabimana 18 f étudiante célibataire
Amos Karera 50 m secrétaire marié
Edith 48 f cultivatrice mariée
Jeanette 25 f enseignante célibataire
Eugénie 22 f enseignante célibataire
Jean-Louis 18 m étudiant célibataire
Albert 16 m étudiant célibataire
Chantal 14 f étudiante
Alexis 20 m éleveur célibataire
Bugwete 60 m éleveur marié
Murasandonyi 60 m cultivateur marié
Muhire 16 m étudiant célibataire
Rosalie 60 f cultivatrice mariée
Nsanzimfura 12 m étudiant
Nsengimana 14 m étudiant
Dominique Matingiri 38 m infirmier marié
Caritas 30 f enseignante mariée
Erina 15 f
Esther 40
f cultivatrice mariée
Benjamin 24 m étudiant célibataire
Edison 22 m étudiant célibataire
Makuza 20 m étudiant célibataire
Ngarambe 18 m étudiant célibataire
Uwayo 16 m étudiant célibataire
Ndayiso 16 m étudiant célibataire
Ndayisdayishimiye 14 m étudiant
Joshua Mbuguje 55 m pasteur marié
Nyiramongi 30 f cultivatrice mariée
Joseph 27 m enseignant célibataire

223

224

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

80 Nyiragwiza 31 f cultivatrice mariée
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

81 Emmanuel 17 m étudiant célibataire
82 Mukarubingo 80 f cultivatrice veuve
83 Nyirabagirishya 68 f cultivatrice veuve
84 Ndekezi 30 m cultivateur célibataire
85 Jonas Ngendahayo 45 m comptable marié
86 Elena Nsabwimana 42 f mariée
87 Vera 25 f enseignante mariée
88 Bitahurugamba 35 m commerçant marié
89 Mukarutabana 38 f mariée
90 Uwizeye 10 f étudiante
91 Uwamahoro 8 f étudiante
92 Byiringiro 6 m étudiant
93 Gaspard 16 m éleveur célibataire
94 Sindayigaya 38 m tailleur marié
95 Nyiragwiza 35 f enseignante mariée
96 Jean d’Amour 9 m étudiant
97 Philippe Mwitegeri 70 m tailleur marié
98 Debora 65 f cultivatrice mariée
99 Mukabaziga 17 f étudiante célibataire
100 Etienne Sirikari 7 m étudiant
101 Rudakubana 24 m cultivateur célibataire
102 Yuwana 22 m cultivateur célibataire
103 Mélibataire
103 Musemakweli 12 m étudiant
104 Mukashimana 15 f étudiante
105 Thomas Rukara 48 m cultivateur marié
106 Mukagatare 40 f cultivatrice mariée
107 Mukabutera 25 f cultivatrice célibataire
108 Muhire 11 m étudiant
109 Aminadabu Kabenga 50 m infirmier marié
110 Tamari Mukawera 45 f cultivatrice mariée
111 Manzi 32 m infirmier célibataire
112 Vérène 22 f enseignante célibataire
113 Rwagasore 60 m cultivateur marié

12.1. COMMUNE GISHYITA
114
115
116
117
118
119
120

Karwoga 50 f cultivatriée
Colette Mukamujara 30 f cultivatricce mariée
Samuel 36 m cultivateur marié
Muhayimana 12 m étudiant
Dina 8 m étudiant
Claver Nsangimfura 32 m cultivateur marié
Mukabutera 30 f cultivatrice mariée

No. Nom Age
121
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145

225

Sexe Prof. Etat Civil

Iyamuremye 45 m cultivateur marié
Nyirabuseruka 42 f cultivatrice mariée
Munyandamutsa 28 m chauffeur célibataire
Thérèse 25 f enseignante célibataire
Mukangarambe 22 f étudiante célibataire
Iyamuremye 17 m étudiant célibataire
Jason Kayibanda 50 m enseignant marié
Erina 45 f mariée
Ngirumwami 45 m marié
Zibiya 42 f cultivatrice mariée
Nyirahabimana 18 f étudiante célibataire
Nyiraneza 16 f étudiante célibataire
Annonciata 14 f étudiante
Odette 12 f étudiante
Racherl 10 f étudiante
Emmanuel 8 f étudiante
Pierre 6 m étudiant
Kabuto 80 m cultivateur veuve
Rukara 35 m cultivateur célibataire
Mukakarori 30 f cultivatrice mariée
Danny Mushimiyimana 11 m étudiant
Usabwimana 9 f étudiante
Niyongira 7 f étudiante
Kayijamahe 50 m cultivateur marié
Nyirabagisha 45 f cultivatrice mariée

Cellule Kigarama
No. Nom Age Sexe

Prof.

Etat Civil

226

154
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186
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188
189
190

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

Félicitée 15 f
Bisengimana 33 m cultivateur marié
Kayijuka 30 m cultivateur célibataire
Mwizerwa 17 m étudiant célibataire
Habyarimana 15 m étudiant
Vincent Kayishema 53 m comptable marié
Colette 44 f cultivatrice mariée
Valérie 15 f étudiante
Valence 12 m étudiant
Vestine 10 m étudiant
Gapfizi 56 m responsable marié
Nshimyumukiza 30 m cultivateur célibataire
Ntihemuka 20 m étudiant célibataire
Nyiranshuti 12 f étudiante
Yamuragiye 55 m bumaçon marié
Twagirayezu 17 m étudiant célibataire
Muhayimana 13 m étudiant
Nyirabukara 12 f étudiante
Musabyimana 7 m étudiant
Nyirabiraro 70 f cultivatrice veuve
Nyirabuseruka 35 f cultivatrice célibataire
André 65 m cultivateur marié
Nzitukuze 68 f cultivatrice veuve
Dancille Mukagatare 37 f cultivatrice mariée
Adèle Kanyanja 60 f cultivatrice mariée
Mukangwije 10 f étudiante
Ntibugirumye 45 m menuisier marié
Anselme 40 m éleveur marié
Cyubahiro 24 m étudiant célibataire
Uwimpuhwe 18 f étudiante
Jacques 13 m étudiant
Erina 9 f étudiante
David 35 m cultivateur marié
Bernadette 25 f cultivatrice mariée
Nyirandekwe 63 f cultivatrice veuve
Muhire 24 m menuisier célibataire
Mukaruberwa 22 f cultivatrice célibataire

12.1. COMMUNE GISHYITA
191 Gafaranga 12 m étudiant
192 Mushimiyimana 45 m cultivateur marié
193 Nyirarukundo 43 f cultivatrice mariée
No. Nom Age
194
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224
225

Sexe Prof. Etat Civil

Nyirabugingo 16 f étudiante célibataire
Mukamwiza 14 f étudiante
Uwilingiyimana 12 f étudiante
Hagenimana 7 m étudiant
Ndamyimana 35 m cultivateur marié
Mukagasore 30 f cultivatrice mariée
Eric 7 m étudiant
Birara 70 m cultivateur marié
Kambibi 60 f cultivatrice mariée
Adiriya 34 f cultttivatrice mariée
Ndayizeye 12 m étudiant
Emmanuelle 7 f étudiante
Nyamwigendaho 65 m cultivateur marié
Agnès 50 f cultivatrice mariée
Nyiragaruka 45 f cultivatrice mariée
Léonard 70 m cultivateur marié
Uwamahoro 13 f étudiante
Uwimana 28 f cultivatrice veuve
Harindintwali 7 m étudiant
Marcel Habinshuti 30 m cultivateur marié
Ayinkamiye 25 f cultivatrice mariée
Athanase Gashugi 25 m cultivateur marié
Mukabarore 30 f cultivatrice mariée
Ndayisaba 14 m étudiant
Béata
10 f étudiante
Nyiramaningiri 7 f étudiante
Mwimuka 45 m cultivateur marié
Mukamazimpaka 40 f cultivatrice mariée
Innocent 26 m cultivateur célibataire
Mukamudenge 24 f cultivatrice céllibataire
Louis 21 m étudiant célibataire
Mukankundiye 16 f étudiante célibataire

227

228
226
227
228
229
230
231
232
233

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Mukamwiza 13 f étudiante
Rubayiza 8 m étudiant
Gakwaya 38 m cultivateur marié
Mukamutesi 34 f cultivatrice mariée
Joseph Matabaro 16 m étudianttt célibataire
Pascasie 18 f cultivatrice célibataire
Mukamana 35 f cultivatrice mariée
Espérance 16 f étudiante célibataire

No. Nom Age
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235
236
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258
259
260

Sexe Prof. Etat Civil

Ntakuritimana 14 m étudiant
Faustin 12 m étudiant
Caritas 8 f étudiante
Mukandamage 34 f cultivatrice mariée
Kamali 12 m étudiant
Hakizimana 9 m étudiant
Nsanzurwimo 35 m cultivateur marié
Mukanjabali 33 f cultivatrice mariée
Jacques 14 m étudiant
Bosco 11 m étudiant
Chantal 7 f étudiante
Harolimana 35 m cuultivateur célibataire
Murutankwaya 38 m cultivateur marié
Mukangofero 34 f cultivatrice mariée
Munyantwali 22 m cultivateur célibataire
Mukeshimana 18 f étudiante célibataire
Bizimungu 14 m étudiant
Berthilde 14 m étudiant
Uttetiwabo 7 f étudiante
Nyilidandi 70 m éleveur marié
Izabiriza 38 f cultivatrice mariée
Nyiransengimana 21 f commerçante célibataire
Nyirakanani 8 f étudiante
Bugingo 15 m étudiant
Gérard 9 m étudiant
Gasherebuka 45 m ronomiiiagronome marié
Mukahigiro 40 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
261
262
263
264
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266
267
268
269
270
271
272
273

Virginie 30 f cultivatrice mariée
Charles 25 m étudiant célibataire
Martha 20 f étudiante célibataire
Uwamahoro 16 f étudiante célibataire
Bucyeye 60 f cultivatrice mariée
Gakwerere 36 m éleveur célibataire
Prosper 33 m cultivateur célibataire
Françoise 26 f cultivatrice célibataire
Mbanda 33 m éleveur célibataire
Kabanda 26 m éleveur célibataire
Kabandana 18 m éleveur célibataire
Gaëtan 35 m éleveur célibataire
Odette 55 f cultivatrice veuve

No. Nom Age
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284
285
286
287
288
289
290
291
292

Sexe Prof. Etat Civil

Vénuste 28 m commerçant célibataire
Jean Marie-Vianney 30 m éleveur célibataire
Rutaremara 26 m cultivateur célibataire
Rutabana 24 m cultivateur célibataire
Innocent 22 m éleveur célibataire
Mukeshimana 18 f cultivatrice célibataire
Devota 15 f étudiante
Nyamaswa 50 m cultivateur marié
Kankuyo 45 f llcultivatrice mariée
Ignace 35 m éleveur célibataire
Kayitera 36 m éleveur célibataire
Gatera 38 m éleveur célibataire
Olive Mukangoga 22 f cultie
Kayitera 36 m éleveur
Gatera 38 m éleveur single
Olive Mukangoga 22 f culti cultivatrice célibataire
Muhayimana 20 m éleveur célibataire
Habinshuti 16 m étudiant célibataire
Mukamana 14 f étudiante
Simon Kalimunda 60 m éleveur marié
Adèle Mukankanika 40 f cultivatrice mariée
Bayingana 13 m étudiant

229

230

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

293 Zingiro 11 m étudiant
294 Ngamije 7 m étudiant
295 Gasamagera 30 m cultivateur marié
296 Musengimana 26 f cultivatrice mariée
297 Odette 40 f cultivatrice mariée
298 Nyirahaabimana 20 f cultivatrice mariée
299 Laurent 24 m cultivateur célibataire
300 Nyirankuzana 10 f étudiante
301 Nsengiyumva 40 m éleveur marié
302 Mukarudahunga 35 f cultivatrice mariée
303 Nyirahakizimana 15 f étudiante
304 Niyomwungeli 12 f étudiante
3005 Madeleine 9 f étudiante
306 Clément 58 m éleveur marié
307 Thérèse 52 f cultivatrice mariée
308 Ruhimbana 30 m éleveur célibataire
309 Emmanuel 24 m éleveur célibataire
310 Ndayiringiye 18 m éleveur célibataire
311 Sophie 47 f cultivatrice ariéeee
312 Kmariée
312 Kanyabashi 60 m éleveur marié
313 Belline 55 f cultivatrice mariée
No. Nom Age
314
315
316
317
318
319
320
321
322
323
324
325
326

Sexe Prof. Etat Civil

Gloria 28 m éleveur célibataire
Mathilde 20 f cultivatrice célibataire
Danny Kayibanda 49 m cultivateur marié
Aimable 20 m étudiant célibataire
Erina 24 f
tailleuse célibataire
Bahati 18 f étudiante célibataire
Mugiraneza 12 f étudiante
Furaha 8 f étudiante
Eliézer 36 m éleveur marié
Bernadette 30 f cultivatrice mariée
Appolinaire 11 f étudiante
Sophie 30 f cultivatrice mariée
Izabiriza 38 m éleveur veuf

12.1. COMMUNE GISHYITA
327
328
329
330
331
332
333
334
335
336

Akumuremyi 38 f cultivatrice veuve
Maboko 14 m étudiant
Hakizimana 12 m étudiant
Mukabatare 45 f cultivatrice mariée
Kamegeri 25 m éleveur célibataire
Habyarimana 21 m éleveur célibataire
Mayira 18 m éleveur célibataire
Mukeshimana 15 f étudiante
Buregeya 11 m étudiant
Zaburoni 41 m éleveur marié

Cellule Kamaliba
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Anselme 40 m éleveur marié
2 Adrien 34 f cultivatrice mariée
3 Pascasie 18 f cultivatrice célibataire
4 Félicitée 15 f cultivatrice
5 Appolinaire 11 f étudiante
6 Nyirakanani 8 f étudiante
7 Ntigurirwa 60 m maçon célibataire
8 Nyiranshara 55 f cultivatrice célibataire
9 Nkundimana 26 m éleveur célibataire
10 Mukandoli 25 f cultivatrice célibataire
11 Ndatimana 19 m commerçant célibataire
12 Mukeshimana 12 f étudiante
13 Uwimana 15 f étudiante
14 Nkundimana 37 m éleveur célibataire
15 Jurida 34 f cultivatrice mariée
16 Nkundimana 14 m éleveur
17 Donat 9 m étudiant
18 Mukeshimana 7 f étudiante
19 Musonera 17 m étudiant célibataire
20 Gashema 60 m éleveur marié
21 Mukanta Mukantagara 60 f cultivatrice mariée
22 Nyilidandi 50 m cultivateur marié
23 Nyirakijè 50 f cultivatrice mariée

231

232
24
25
26
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31
32
33
34
35
34
35
36
37
38
39
40
41

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Bamurange 25 f cultivatrice célibataire
Mukamana 22 f cultivatrice célibataire
Ndahimana 20 m cultivateur célibataire
Macondo 15 m étudiannt
Akimana 10 f étudiante
Karengera 55 m éleveur célibataire
Kanamugire 45 m cultivateur marié
Yamfashije 40 m éleveur marié
Dativa 30 f cultivatrice mariée
Niyonsenga 23 m éééleveur célibataire
Emmanuel 20 m éleveur célibataire
Adleveur célibataire
Emmanuel 20 m éleveur célibataire
Adèle Nyirakamondo 40 f cultivatrice mariée
Mukamuganga 6 f étudiante
Kamayugi 65 f cultivatrice mariée
Camille 36 m éleveur célibataire
Uwambaye 26 f cultivatrice célibataire
Iyakaremye 20 m éleveur célibataire
Caritas 30 f cultivatrice célibataire

12.1.6

Sector Mpembe

Cellule Gisoro
No. Nom Age Sexe

Prof.

Etat Civil

1 Elias Buhanga 82 m éleveur marié
2 Anésie Kamunazi 73 f mariée
3 Bruno Munyankindi 45 m éleveur célibataire
4 Habarugira 1 m
5 Claver Kayiranga 17 m étudiant célibataire
6 Marie-Jeanne Mukandoli 22 f cultivatrrice célibataire
7 Jeannette Mukandayisenga 9 f étudiante
8 Mathilde Mukashyaka 24 f cultivatrice célibataire
9 Marie Nyirabukara 12 f étudiante
10 André Sebuturumba 80 m éleveur marié
11 Vérédiaatudiant

12.1. COMMUNE GISHYITA
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
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24
25
26
27
28
29
30
31
32

André Sebuturumba 80 m éleveur
Vérédiarédiane 72 f mariée
Catherine Mukandoli 38 f cultivatrice célibataire
Fidèle Yambabariye 33 m éleveur célibataire
Stanislas Shema
48 m éleveur célibataire
Gaspard Kaberuka 68 m éleveur marié
Mukantaganda 2 f cultivatrice mariée
Albert Yaambabariye 16 m éleveur célibataire
Philbert Karangwa 20 m éleveur célibataire
Félicien Gasana 15 m éleveur célibataire
Twagirayezu 11 m étudiant
Donatha Uwanyiligira 9 f étudiante
Géneviève Mukarutakwa 30 f enseignante célibataire
Damien Zanindi 52 m éleveur marié
Xavéra Nyiranshimiyimana 40 f cultivatrice mariée
Jeanne D’arc Uwizeyimana 20 f cultivatrice célibataire
Jean-Paul Mugabonejo 12 m étudiant
Appolinaire Mukasine 25 f cultivatrice célibataire
Léopold Niyomwungeli 9 m étudiant
Mbabazi 5 m étudiant
Emmanuel 2 m
Vianney Rugira 28 m éleveur marié
Césalie Mukamukomeza 50 f cultivatrice célibataire

Cellule Gisoro (continued)
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Ferdinand Kabera 665 m éleveur marié
2 Patricie Nyirarubungo 60 f cultivatrice mariée
3 Thérèse Mukangamije 48 f cultivatrice veuve
4 Evariste Kayigire 26 m éleveur célibataire
5 Déo Iyamuremye 23 m cultivateur célibataire
6 Iyamumpayempaye 18 f cultivatrice célibataire
7 Gabriel Hitimana 10 m étudiant
8 Béata Nyirabugingo 8 f étudiante
9 Samuel Ruhumuliza 70 m cultivateur marié
10 Chrésie Mukamacumu 67 f cultivatrice mariée

233

234
11
12
13
14
15
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31
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33
34
35
36
37
38
39
40

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Augustin Kamanzi 32 m
cultivateur célibataire
Julienne Yankurije 25 f cultivatrice célibataire
Mukeshimana 35 m éleveur marié
Gaudence Nyirangohe 25 f cultivatrice mariée
Aloys Mukeshimana 2 m
Anastasie Bugirimfura 80 f cultivatrice mariée
Innocent Niyitegeka 30 m cultivateur marié
Habimana 27 m cultivateur célibataire
Augustin Ngamije 35 m éleveur marié
Marie Ngamije 2 f
Innocent Uwayisaba 50 m enseignant marié
Bernadette Mukansanga 42 f cultivatrice mariée
Muhire 2 m
Augustin Mugenga 35 m cultivateur marié
Béata Mukayuhi 28 f cultivatrice mariée
Eric Mugenga 10 m étudiant
Angélique Mukamugenga 13 f étudiante
Téléphone
Imanimurinde 4 f
Erina Yankurije 22 f cultivatrice mariée
Nkoreyimana 50 m cultivateur veuf
Nzayisenga 12 m étudiant
Nyirabugingo 9 f étudiante
Boniface Renzaho 70 m cultivateur marié
Zimuyange 60 f cultivatrice mariée
Emmanuel Habiyambere 35 m cultivateur célibataire
Ildephonse Hitimana 35 m cultivateur célibataire
Erina Nikuze 30 f cultivatrice célibataire
Papias Nduwamungu 40 m cultivateur marié
Vénancie Kanyanja 35 f cultivatrice mariée
Kibwega 11 m étudiant

No. Nom Age
41
42
43
44
45

Sexe Prof. Etat Civil

Antoinette Nduwamungu 9 f étudiante
Consolée 5 f
Mujawamariya 35 f cultivatrice veuve
J. Paul Ndayisaba 12 m étudiant
Julienne Uwayezu 30 f cultivatrice veuve

12.1. COMMUNE GISHYITA
46
46
47
48
49
50
51
52
53
54
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70
71
72
72
73
74
75
76
77
78
79
80

Nyiranyirane
Nyiransengimana 1 f
Mbanzarugamba 35 m cultivateur veuf
Nsabimana 11 m étudiant
Rwatingamba 50 m éleveur veuve
Muzehe Rwatingamba 10 m étudiant
Saruhara 10 m étudiant
Ndayisaba 12 m étudiant
Jacques Migeri 32 m éleveur marié
Catherrine Migeri 30 f cultivatrice mariée
Rubyogo 10 m étudiant
Ntakuritimana 8 m étudiant
Léonidas Twagirayezu 50 m éleveur marié
Mukankuranga 40 f cultivatrice mariée
Epiphanie Mujawayezu 12 f étudiante
Théophile Bugenimana 9 f étudiante
Iyamumpaye 16 m étudiant célibataire
Juvénal Simbizi 60 m éleveur marié
Caritas Nagahweje 50 f cultivatrice mariée
Nzamutuma 20 m cultivateur célibataire
Murekatete 28 f cultivatrice célibataire
Nyiramwamiraa 2 f
Léonard Habiyambere 56 m éleveur marié
Généreuse Mukazitoni 50 f cultivatrice mariée
Léonidas Ndayisaba 18 m étudiant célibataire
Béatrice Dusabimana 15 f étudiante
Marie Uwizeye 12 f étudiante
Martin SSdiant
Martin SMartin Sezibera 54 m éleveur marié
Mukankwaya 50 f cultivatrice mariée
Augustin Ruzindana 26 m cultivateur célibataire
Bernard Nteziryayo 8 m étudiant
Consolée Bayisenge 20 f cultivatrice célibataire
Christine Mukamana 14 f étudiante
Caritas Nyirahabimana 16 f étudiante célibataire
Jean Nsengiyumva 7 m étudiant
Namuhoranye 35 f cultivatrice veuve

235

236
No. Nom Age

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Sexe Prof. Etat Civil

81 Mukashema 12 f étudiante
82 Alexia 6 f
83 Rusingizandekwe 80 m cultivateur marimarié
84 Nyiransengimana 28 f cultivatrice mariée
85 Adèle Nyinawumuntu 10 f étudiante
86 Fidèle Iraguha 5 m
87 Félix Mugisha 1 m
88 Ignace Hageniyaremye 18 m étudiant célibataire
89 Tuyisenge 14 f étudiante
90 Augustin Ndayizeye 12 m étudiant
91 Bigirimana 10 m étudiant
92 Ndayambaje 8 m étudiant
93 Rwasabahizi 60 m éleveur marié
94 Pauline Karwera 55 f cultivatrice mariée
95 Zigiranyirazo 12 m étudiant
96 Seth Habineza 10 m étudiant
97 Céléstin Simbikangwa 50 m éleveur marié
98 Nyirabizimana 7 f étudiante
99 Gena 5 m
100 Nyirabutaza 8 f étudiante
101 Kabera 60 f cultivatrice veuve
102 Ngezahoguhora 20 m cultivateur célibataire
103 Uwayisaba 3 f
104 Mathias Hagenimana 30 m éleveur marié
105 Uwamahoro 4 f
106 Sibomana 2 m
107 Mukanoheri 1 f
108 Marianne Nyiramagufi 50 f cultivatrice veuve
109 Nzayisenga 20 m cultivateur célibataire
110 Donatha Habinshuti 25 f cultivatrice mariée
111 Vénant Rubaduka 65 m éleveur marié
112 Rose Kakuze 60 f cultivatrice mariée
113 Nyiranuma 15 f étudiante
114 Kibwa 10 m étudiant
115 Aloys 55 m cultivateur marié
116 Marthe Mukandekendekezi 45 f cultivatrice mariée

12.1. COMMUNE GISHYITA
117
118
119
120

Agnès Mukagatare 30 f infirmière célibataire
François Mukeshimana 13 f étudiante
Marie Uwimana 10 f étudiante
Chrésie Mukaruziga 40 f cultivatrice veuve

No. Nom Age
121
122
123
124
125
126
127
128
129
130
131
132
133
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135
136
137
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143
144
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146
147
148
149
150
151

Sexe Prof. Etat Civil

Françoise Mukeshimana 13 f étudiante
Thomas Muhayimana 10 m étudiant
Jean-Paul Munyakazi 7 m étudiant
Anathalie Mukamana 3 f
Consolée Munyakizi 1 f
Jean Kayiranga 52 m éleveur marié
Alphonsine Nyirabugingo 45 f cultivatrice mariée
Jeanne Nyiransengimana 16 f étudiante célibataire
Emmanuel Hakizimana 14 m étudiant
Joseph Hategikimana 12 m étudiant
Nyiramana 10 f étudiante
Matoroshi Kayiranga 5 m
Kayiranga Rubyogo 7 m étudiant
Jean Havuga 67 m éleveur marié
Mukamuu Mukamu Mukamurigo 40 f cultivatrice mariée
Nyirabukara 15 f étudiante
Mukangoga 14 f étudiante
Gasamagera 9 m étudiant
Kanziga 4 m
Daniel Havuga 67 m éleveur married
Amos Ngiraguseswa 36 m cultivateur married
Daphrose Mukamugema 30 f cultivatrice mariée
Rubyogo 3 m
Etienne Rutiyomba 45 m éleveur marié
Alphonsine Mukasine 35 f cultivatrice mariée
Rutiyombbbbbmba 18 m étudiant célibataire
Cassien Rutiyomba 16 m étudiant célibataire
Bernadette Rutiyomba 14 f étudiante
Damien Rutiyomba 11 m étudiant
Suzanne Rutiyomba 5 f
Nyirandibikiye 60 f cultivatrice
veuve

237

238
152
153
154
155
156
157
158
159
160

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Obed Kabirigi m cultivateur veuf
Thomas Nzamutuma 35 m cultivateur veuf
Harorimana 5 m
Nyirabukara 6 f
Anglebert Iyamuremye 40 m éleveur marié
Dancilla Kabazinga 42 f cultivatrice mariée
Colette Nyiranzabahimana 15 ff étudiante
Thérèse Niyigena 13 f étudiante
Angelebert Gasore 39 m éleveur marié

No. Nom Age
161
162
163
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179
180
181
182

Sexe Prof. Etat Civil

Jeanne Nyiransengimana 35 f cultivatrice mariée
Pascal Uwamariya 4 m
Emmanuel Mbanziriza 5 m
Erina Yankurije 22 f cultivatrice mariée
Mukarwwaka 40 f cultivatrice mariée
Elière Hagenimana 5 m étudiant
Nsabyimana 7 f étudiante
Ukwitegetse 3 f
Muzindutsi 54 m éleveur marié
Thérèse Mukamunana 33 f cultivatrice mariée
Mukamusoni 15 f étudiante
Munyandamutsa 35 m ééleveur marié
Léoncie Muzindutsi 10 f étudiante
Nikuze 8 f étudiante
Chadrac Kagabo 60 m éleveur marié
Mukantanda 45 f cultivatrice mariée
Nshimyikiza 12 m étudiant
Joséphine Uwimana 10 f étudiante
Muturakazi 8 f étudiante
Charles Kagabo 4 m
Niyomugabo 11 m étudiant
Rusaya 30 m cultivateur célibataire

12.2. COMMUNE GISOVU

12.2

Commune Gisovu

12.2.1

Sector Rwankuba

Cellule Bisesero
No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

1 Stéphanie Nyirangezahayo 54 f cultivatrice mariée
2 Narcisse Rwagasana 24 m étudiant célibataire
3 Vincent Rutaganira 20 m étudiant célibataire
4 Pascasie Mukagasana 16 f étudiante célibataire
5 Cécile Mukasonga 14 f étudiante
6 Odette Mukamurenzi 12 f étudiante
7 Immaculée Mukamunana 11 f étudiante
8 Nyirahategeka 44 f cultivatrice mariée
9 Alphonse Hakizimana 25 m cultivateur célibataire
10 Mukangoga 21 f cultivatrice mariée
11 Uwiturije 19 f étudiante célibataire
12 Uwiragiye 17 f étudiante célibataire
13 Nyiransengiyumva 18 f étudiant célibataire
14 Karime 19 f étudiante célibataire
12 Uwiragiye 17 f étudiante célibataire
13 Nyiransengiyumva 18 f étudiante célibataire
14 Karimwijabo 74 élibataire
12 Uwiragiye 17 f étudiant célibataire
13 Nyiransengiyumva 18 f étudiant célibataire
14 Karimwijabo 74 jabo 74 m éleveur veuve
15 Kangabe 54 f cultivatrice mariée
16 Mukarusanga 26 f cultivatrice célibataire
17 Nyirahabineza 23 f cultivatrice célibataire
18 Nyiraneza 21 f cultivatrice célibataire
19 Bagambiki 22 m cultivateur célibataire
20 Joseph Segikwiye 31 m éleveur marié
21 Mukaribanje 29 f cultivatrice mariée
22 Sindabyemera 8 m étudiant
23 Mukankomeje 6 f
24 Nyirabagiriki 5 f

239

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30
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39
40

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES
Nyirabucandage 40 f cultivatrice mariée
Mukabutera 20 f cultivatrice célibataire
Mukamukomeza 18 f étudiante célibatairee
Uwimana 16 f étudiante célibataire
Musabyimana 7 f étudiante
Rwemarika 45 m éleveur marié
Innocent Nsengimana 24 m étudiant célibataire
Rose Nyirahategeka 35 m cultivateur marié
Hélène Nyirahategeka 40 f cultivatrice célibataire
Kaaanamugire 10 m étudiant
Nyirambindigiri 7 f étudiante
Maronko 8 f étudiante
Nyiramana 6 f
Rwambuga 80 m éleveur marié
Nyiramugwera 75 f cultivatrice mariée
Nyiramashashi 28 ffcultivatrice mariée

No. Nom Age
41
42
41
42
43
44
45
46
47
48
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50
51
52
53
54
55
56
57

Sexe Prof. Etat Civil

Nyirambegeti 10 f étudiant
Nyira cultivatrice mariée
Nyirambegeti 10 f étudiante
Nyirahabimana 9 f étudiante
Uwamahoro 6 f
Rwanyagatare 50 m éleveur marié
Mukangamije 42 f cultivatrice mariée
J. Damascène Muhajimana 14 m étudiant
Eugénie 12 f étudiante
Mukaashema 10 f étudiante
Nkunzurwanda 30 m éleveur marié
Mukamuganga 25 f cultivatrice mariée
Nyirandegeya 12 f étudiante
Nyirambeba 10 f étudiante
Nyiramatama 8 f étudiante
Habimana 6 m
Munyaneza 30 m cultivateur marié
Matoroshi 6 m
Habimana 4 m

12.2. COMMUNE GISOVU
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
76
77
78
79
80

Mukandutiye 40 f cultivatrice mariée
Habiyambere 30 m cultivateur marié
Nyirankumbuye 22 f cultivatrice mariée
Nsengimana 2 m
Ntagozera 50 m cultivateur riéeeeeemarié
Ntagara 12 m étudiant
Kamagaza 25 f cultivatrice célibataire
Utetiwabo 18 f cultivatrice célibataire
Nikuze 15 f étudiante
Gatorano 2 m
Ntampuhwe 35 m éleveur célibataire
Mukagashema 29 f cultivatrice célibataire
Nsabimana 9 m étudiant
Uwamahoro 7 m étudiant
Gapiripiri 15 m cultivateur
Sebugunzu 15 m étudiant
Kazungu 40 m éleveur marié
Mukansonera 30 f cultivatrice mariée
Kanamugire 10 m étudiant
Mcultivatrice
Kanamugire 10 m étudiant
Marceline Uwimana 8 f étudiante
Nyiramashashi 7 f étudiante
Nyiraneza 6 f
Kankindi 70 f cultivatrice mariée

No. Nom Age
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90

Sexe Prof. Etat Civil

Munyarubuga 80 m éleveur veuf
Augustin Bivara 47 m éleveur marié
Mukankwaya 40 f cultivatrice célibataire
Havugimana 24 m c ultivateur
Muzehe
16 m étudiant
Jean-Damascène Gihanga 12 m étudiant
Nyirakanani 6 f
Mukamana 4 f
Bimenyimana 28 m cultivateur marié
Uwimana 20 f cultivatrice mariée

241

242

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

91 Utetiwabo 38 f cultivatrice mariée
92 Niyomugabo 14 m étudiannt
93 Nsengiyumva 10 m étudiant
94 Kazungu 6 m
95 Mukankomeje 3 f
96 Rwabununga 65 m éleveur marié
97 Mukaruburika 35 f cultivatrice mariée
98 Mukarubayiza 35 f cultivatrice célibataire
99 Nyiramazuru 8 f étudiante
100 Akizanye 22 f cultivatrice
célibataire
101 Uwimana
7 f étudiante
102 Mukashema 4 f
103 Uwayisaba 3 f
104 Mukankomeje 35 f cultivatrice mariée
105 Mukamana 30 f cultivatrice célibataire
106 Mukashema 28 f cultivatrice mariée
107 Ayinkamiye 10 f étudiante
108 Gasagara 70 m éleveur marié
109 Uwambaye 60 f cultivatrice mariée
110 Mukashyaka 30 f cultivatrice mariée
111 Nyirabunuma 3 f
112 Uwihoreye 1 f
113 Ruhanga
55 m éleveur marié
114 Uzamukunda 49 f cultivatrice mariée
115 Ahishakiye 8 f étudiante
116 Iyamuremye 67 m éleveur marié
117 Ndayisaba 26 m cultivateur célibataire
118 Rutiyomba 24 m cultivateur célibbbre
119 Sinzayiataire
119 Sinzayisebya 21 m cultivateur célibataire
120 Kagabo
18 m cultivateur célibataire
No. Nom Age
121
122
123
124

Mukabideri
Mukamuhire
Rutayisire
Mukamuhire

Sexe Prof. Etat Civil
22 f cultivatrice mariée
2 f
30 m cultivateur marié
25 f cultivatrice mariée

12.2. COMMUNE GISOVU
125
126
127
128
129
130
131
132
133
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151
152
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154
155
156
157
158
159
160

Mukamusoni 2 f
Dismas 52 m éleveur marié
Mukantaganda 47 f cultivatrice mariée
Ndahimana 24 m cultivateur marié
Nyirahabimana 26 f cultivatrice mariée
Masabo 6 m
Marcel Mushimiyimana 4 m
Mukashyaka 2 f
Havugimana 15 m étudiant
Nyirabideri 79 f cultivatrice mariée
Kayumba 26 m cultivateur marié
Mukadefanyi 24 f cultivatrice mariée
Mukamana 2 f
Seromba 17 m cultivateur célibataire
Vuguziga 2 f
Mukashema 38 f cultivatrice mariée
Nirere 155 f cultivatrice
Mukaruziga 8 f étudiante
Mukabera 4 f
Nzitukuze 32 f cultivatrice mariée
Harorimana 11 m étudiant
Mukangango 7 f étudiante
Mukankaka 5 f
Mukamudenge 5 f
Sankweri 3 f
Mukansonera 1 f
Mukabideri 34 f cultivatrice mariée
Nyirabwerinuma 10 f étudiante
Nyiransengiyumva 8 f étudiante
Gashirabake 5 m
Ingabire 3 f
Nyirangezahayo 36 f cultivatrice mariée
Kananura 55 m cultivateur marié
Nyiramaaombo 52 f cultivatrice mariée
Muhayimana 25 m cultivateur célibataire
Yamuragiye 9 f étudiante

No. Nom Age

Sexe Prof. Etat Civil

243

244

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167
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169
170
171
172
173
174
175

CHAPITRE 12. RECENSEMENT DES VICTIMES

Mukamuhigirwa 35 f cultivatrice mariée
Nziyumvira 14 m étudiant
Nzabitega 12 f étudiante
Mukankundiye 9 m étudiant
Nyirahabimana 7 f étudiante
Sebugunzu 70 m éleveur
marié
Nyirabumende 65 f cultivatrice mariée
Mushingwamana 72 m éleveur
marié
Mukarusine 50 f cultivatrice mariée
Rushema
87 m éleveur
marié
Kamashara 80 f cultivatrice mariée
Nyirankundwa 95 f cultivatrice veuve
Mukarwego 65 f cultivatrice mariée
Mukankubito 25 f cultivatrice célibataire
Mangara
55 m éleveur
marié

Haut

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