Fiche du document numéro 9744

Num
9744
Date
Lundi 19 juillet 2004
Amj
Auteur
Fichier
Taille
489882
Titre
Audition de Mbarushimana Eugène
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Source
Fonds d'archives
Type
Langue
FR
Citation
Gendre de Félicien Kabuga, il s'est réfugié à l'ambassade de France

Le 06.04.94, je me trouvais chez moi, à Kimiruhura quand nous
avons appris l'attentat sur l'avion présidentiel par un coup de fil de ma
belle-mère.

Avec mon épouse, nous avons au cours de cette soirée, gagner [sic] le
domicile de sa soe ur Félicitée, l'épouse d’Augustin Ngiribatware
qui habitaient sous la BNR.

C'est 1à que mon beau-frère Augustin, ministre du Plan, a reçu un coup
de fil lui disant qu’il allait recevoir une escorte pour le mener au camp
des GP [gardes présidentiels] situé à Kimihurura.

Toutes les personnes chez lui l'ont accompagné, dont mon épouse et
moi.

Le convoi était composé des principaux ministres et leur famille.
Au camp de Kimihurura, nous avons été cantonné [sic] dans une des
écoles où nous avons passé la nuit.

Le lendemain, le 07.04.94, mon épouse et moi, ainsi que mon beau-frère
Augustin Ngirabatware et sa famille, avons rejoint l'ambassade
de France dans l'après-midi. [...]

Etaient déjà présents à l'Ambassade de France à notre arrivée, avec leur
famille, le procureur général de KIGALI, Pierre-Marie NKUBITO, la
famille NTESIRYAYO Siméon, directeur de la SONARWA, le colonel
URUGEYE [Uwihoreye Charles], la ministre Pauline NYIRAMASUHOKO, de
NAHIMANA Ferdinand, de Casimir BIZIMUNGU, ma belle-famille
mais pas mon beau-père Fé1icien KABUGA.

Du 07 au 12 avril 94, nous sommes restés à l'ambassade de France.

Le 08.04.94, mon grand frère est décédé de malaria.
Nous avons donc quitté ce jour l'ambassade pour aller visiter mes
parents qui habitaient près de l'ambassade de France.

Le samedi 09.04.94 dans.la matinée, avec mon beau-frère Augustin
NGIRABATWARE, nous avons quitté l'ambassade de France bondée
pour nous rendre à l'hôtel des diplomates, en vue d'y chercher des
chambres.

Augustin était escorté d’un gendarme et, à bord de sa voiture, nous nous
y sommes rendus.

Arrivés là, il nous a été répondu qu'il n'y avait plus de places
disponibles.

Nous cherchions une solution.

C'est dans le hall de l'hôtel des diplomates que j'ai croisé Ephrem.

Je lui ai expliqué que je me trouvais à l'ambassade de France et que je
cherchais à quitter le pays.

Ephrem m'a dit qu'il était à l'hôtel pour participer à une réunion du
comité des interahamvwé.

Curieusement, cette réunion avait été organisée par des gens que je ne
connaissais pas.

Ephrem était escorté de militaires qui possédait des motorola

S.I. Ephrem était habillé en civil, les militaires l’escortant étaient armés,
lui pas.

Je pense qu’il devait de GP qui lui avait été adjoint pour sa sécurité par
BAGOSORA.

I1 m'a dit qu’il était en mission, celle d’aller calmer toute cette jeunesse
dans KIGALI afin d'éviter les débordements et, qu'avec Bernard
MANIRAGABA, SERUGENDO Joseph que j'y ai vu l'accompagner,
ils s’y rendaient escortés par des militaires.

Je pense me souvenir que cette mission de pacification comme il me l'a
présentée leur avait été dévolue par soit Joseph NZIRORERA, S.I. que
j'ai également vu à ce moment dans Le hall de cet hôtel, soit par Mathieu
NGIRUMPATSE.

Devant mes propos lui exposant que je cherchais à quitter le pays, il m°a
répondu qu’il restait là pour résister.

S.I. je n'ai fait quéchanger quelques propos avec Ephrem lors de cette
brève rencontre dans le hall, je n’ai pas assisté à cette réunion du Comité
National des interahamwé, je n'avais que faire de cela à ce moment.

SI. Je n'ai pas vu Théoneste BAGOSORA à l'hôtel des diplomates.

Je suis alors reparti à l'Ambassade de France avec mon beau-frère
Augustin NGIRABATWARE.

Je tiens à rectifier mes propos, je pense que finalement ce n’est pas le
samedi 09.04 mais bien le lendemain de la mise en place du
gouvemement interimaire, soit donc le 10.04.94, que j'ai croisé Ephrem
à l'hôtel des diplomates.

Le 12.04.94, nous avons été évacué de l'ambassade de France vers
BUJUMBURA avec mon épouse et sa famille Augustin

Après quatre ou cinq jours passés à BUJUMBURA, les français nous
ont amené à BUKAVU où nous sommes restés environ deux semaines.
C'est vers le 02 mai que nous avons gagné GISENYI, via un petit
porteur que mon beau-père Fé1icien KABUGA avait afrété au départ de
GOMA.

Le 02 mai, nous avons donc logé au Méridien à GISENYI où nous
sommes restés.

Une semaine plus tard, en possession de son visa, mon épouse a gagné
PARIS où elle est restée jusqu’au terme de sa grossesse.

Moi, je suis resté sur place au MERIDIEN où j'ai réussi à faire venir ma
propre famille de KIGALI.

Entre-temps, le gouvemement intérimaire alors qu'il était encore à
MURAMBI-GITARAMA, m'a fait savoir qu'il souhaitait que la
RWANDEX reprenne ses activités économiques afin de faire rentrer les
devises nécessaires à l’achat d'armes.

C'était le 10 mai 94.

En fait, c'était le ministre de l’agriculture, un docteur en médecine du
prénom de Straton et originaire de BUTARE, qui à Pascal
MUKARALINDA qui se trouvait comme moi à GISENYI et qui était
directeur technique de la RWANDEX de KIGALI, et moi-même, a
demandé dans quelle mesure il serait possible de faire reprendre les
activités de l’usine RWANDEX de GISENYI.

Je lui expliqué que ce n'était pas possible à ce moment, qu’il fallait
d’abord faire les entretiens d'usine des machines et, qu'en sus, mes
responsables hiérarchiques, à savoir Jean BIRARA et Alain
VIGNERON, étaient en Belgique et que dès lors je ne pouvais
débloquer aucun fond au titre de la société.

Ce ministre s’est alors fâché, il m'a dit qu'en état de guerre, il fallait
d’abord agir, prendre ses responsabilités, puis s'expliquer après.

Je lui ai répondu que cela n’était pas possible juridiquement et, nous
avons convenu d’une mission vers la Belgique, aux fins d'obtenir les
autorisations de BIRARA et VIGNERON et la présence d'un technicien
belge pour entretenir le matériel à GISENY.

Fin mai, je pense le 27 ou le 28, avec Le ministre de l’agriculture, Straton
comme chef de délégation, KAMPAYANA Charles en tant que chef de
département commercial de l'OCIR-Café ( il faut savoir que l'OCIR-
Café était actionnaire pour 49% de la RWANDEX, les 2 autres pour
cent étatique appartenant à l'OCIR-Thé), le représentant de la BNR de
KIGALI et moi-même.

Nous sommes partis par KINSHASA via GOMA.

Après quatre jours à KINSHASA, nous avons obtenu un visa pour la
SUISSE où nous sommes restés trois jours à BERNE d’où nous avons
gagné PARIS.
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fgtquery v.1.9, 9 février 2024