Fiche du document numéro 1342

Num
1342
Date
Vendredi 25 février 1994
Amj
Taille
77901
Surtitre
Alors que la mise en place d'un gouvernement et d'un Parlement de transition est encore reportée
Titre
De nouveaux affrontements interethniques ont fait des dizaines de morts au Rwanda
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Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
La crise que traverse le Rwanda s'est aggravée mercredi 23 février, à la
suite d'affrontements interethniques et d'un nouveau report sine die de
la mise en place d'un gouvernement et d'un Parlement de transition. Dans
la nuit de mardi à mercredi, plusieurs dizaines de personnes ont été
tuées dans des quartiers périphériques de Kigali, selon des sources
humanitaires. La Croix-Rouge de Belgique a chiffré à « au moins
trente-sept
 » le nombre de morts. Des affrontements entre Hutus et
Tutsis ont suivi l'assassinat de deux dirigeants politiques, le
président d'un parti radical hutu et le ministre des travaux publics et
de l'énergie (le Monde du 24 février).

Un soldat du Front patriotique rwandais (FPR, mouvement tutsi) a été tué
et un autre grièvement blessé, lors de l'attaque d'un convoi escorté par
des « casques bleus » belges, qui acheminait une centaine de membres du
FPR, de Mulundi, quartier général du Front au nord du Rwanda, vers la
capitale, où ils devaient intégrer les forces armées rwandaises et
assurer la protection des membres du FPR qui doivent participer au
gouvernement de transition. La mise en place de ce gouvernement a été
maintes fois reportée depuis début janvier, date initialement prévue par
les accords de paix signés en août 1993 à Arusha, en Tanzanie, après
trois années de guerre civile.

Le FPR a affirmé que cette attaque visait ses ministres et députés, qui
auraient dû prêter serment mercredi, lors de la cérémonie d'investiture
des institutions de transition. Mais les dirigeants du FPR avaient déjà
décidé de ne pas participer à la cérémonie, de même que le Parti social
démocrate (parti du ministre assassiné), une partie du Parti libéral
(PL) et du Mouvement démocrate républicain (MDR), deux formations
d'opposition au président Juvénal Habyarimana. Le premier ministre
désigné du nouveau gouvernement, Faustin Twagiramungu, membre du MDR, a
lui-même boycotté la cérémonie, ainsi que son prédécesseur, Agathe
Uwilingiyimana.

Le premier ministre a dénoncé à la radio les atermoiements du président
Habyarimana dans la mise en place d'un gouvernement de transition. « Ce
n'est pas la faute du premier ministre, mais celle du président, si le
gouvernement de transition n'a pas été formé. Le président veut nommer
des ministres appartenant à des formations politiques qui lui
conviennent
 », a-t-il affirmé. (AFP.)

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