Citation
KIGALI, 24 mai, Reuter - L'émissaire de l'Onu Iqbal Riza est arrivé
    mardi en milieu de journée dans la capitale rwandaise Kigali, où se
   poursuivaient de violents tirs d'artillerie qui ont forcé des milliers
                             de civils à fuir.
   Le Hercules C-130 canadien qui transportait l'envoyé pakistanais et son
    conseiller militaire, le général Joseph-Maurice Baril, a atterri à
             l'aéroport de Kigali peu après 11h30 (09h30 GMT).
  A son arrivée, l'émissaire est monté à bord d'un véhicule blindé de
   transport de troupes et, escorté d'un convoi militaire, a été conduit
                  sans attendre vers la garnison de l'Onu.
     L'avion qui l'avait amené est aussitôt reparti, probablement pour
                 rejoindre Entebbe, la capitale ougandaise.
     Iqbal Riza doit rencontrer des représentants du gouvernement pour
             examiner les moyens de faire cesser les massacres.
   Mais l'Hôtel des Diplomates où devait se tenir cette réunion étant
    situé en pleine zone des combats, les responsables de l'Onu devaient
         décider dans la journée d'un nouveau lieu de rendez-vous.
  Arrivé lundi au quartier général des rebelles à Mulundi, dans le nord
     du pays, en provenance de l'Ouganda voisin, Iqbal Riza avait alors
        renoncé à rejoindre Kigali pour des raisons de sécurité.
                                   ---
                             Nouvel exode
                                   ---
  L'envoyé de l'Onu a précisé à Reuter qu'il entendait aussi rencontrer
    des dirigeants gouvernementaux dans la ville de Gitarama, à 50 km au
    sud de Kigali. Et si c'est nécessaire, j'irai aussi revoir le FPR
,
      a-t-il dit. Tout ce que nous essayons de faire, c'est d'aider le
      Rwanda. Nous ne prenons pas parti pour un camp ou pour l'autre
.
   Les tirs de la nuit et de mardi matin ont forcé 5.000 civils à fuir la
                                  capitale.
     Depuis début avril, les massacres et les combats déclenchés par
 l'attentat qui a coûté la vie au président Juvénal Habyarimana et à son
    homologue burundais ont fait 500.000 morts, selon les estimations de
                                   l'Onu.
   Lundi soir, l'Ouganda a demandé l'aide de la communauté internationale
        pour enlever des milliers de cadavres de civils rwandais qui
                      pourrissent dans le lac Victoria.
   La situation est horrible. Des milliers de corps sont prisonniers des
    marécages qui entourent les nombreuses îles et nous n'avons pas les
   moyens de les retirer
, a déclaré un membre du gouvernement, Godfrey
                                  Kazibwe.
   Il a précisé à Reuter que le gouvernement espérait obtenir 200.000
                 dollars pour enterrer toutes les victimes.
  Des habitants ont expliqué que, ces derniers jours, près de 50 cadavres
   - certains mutilés - s'échouaient chaque heure sur les rives du lac.
   L'Ouganda a déclaré dimanche les trois régions de Kalangala, Rakai et
                          Masaka zones sinistrées.
Près de 40.000 corps ont échoué dans le lac Victoria après avoir dérivé
   sur plus de 100 km sur la rivière Kagera, a déclaré le gouvernement.
                                     /GK
                          (c) Reuters Limited 1994