Fiche du document numéro 13654

Num
13654
Date
Jeudi 26 mai 1994
Amj
Hms
16:50:00
Taille
85250
Titre
Rwanda - Les rebelles acceptent l'ONU, pas la France
Cote
reutfr0020011106dq5q010p8
Source
Fonds d'archives
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
NATIONS UNIES, 26 mai, Reuter - Le Front patriotique du Rwanda (FPR),
qui combat les forces gouvernementales depuis début avril, a déclaré
mercredi aux Nations unies qu'il retirait ses objections au déploiement
d'une force de 5.500 casques bleus au Rwanda mais a ajouté qu'il ne
voulait pas de la France.

Patrick Mazimhaka, vice-président du FPR, a dit lors d'une conférence
de presse que son mouvement ne pouvait plus critiquer l'envoi de
plusieurs milliers de soldats de l'Onu après avoir entendu les
arguments sur la nécessité d'assurer leur sécurité.

Il a précisé que le FPR ne voyait aucun inconvénient au déploiement des
casques bleus à Kigali, la capitale, où des groupes de civils isolés
ont besoin d'une protection et où des corridors humanitaires doivent
être mis en place.

Il a toutefois précisé que les soldats de l'Onu ne pourraient pas
prendre le contrôle de l'aéroport. Nous avons jugé nécessaire de
prendre l'aéroport et nous garantirons une sécurité totale aux Nations
unies
, a-t-il expliqué.

L'Onu a demandé l'envoi de 5.500 soldats au Rwanda pour mettre fin aux
violences ethniques qui ont fait entre 250.000 et 500.000 morts depuis
le début du mois d'avril. Mais seuls le Sénégal, l'Ethiopie et le Ghana
ont pris des engagements fermes.

Patrick Mazimhaka s'est cependant dit hostile à une participation
française, même sous forme de matériel, à cette opération. Nous avons
des relations orageuses avec la France depuis le début de ce conflit.
Nous pensons que moins la France eera impliquée dans la résolution du
conflit, mieux ce sera
.

Il a de nouveau accusé Paris d'avoir fourni des armes à l'armée hutue
et à des milices responsables des massacres commis depuis l'assassinat
du président hutu Juvénal Habyarimana.

La France disposait d'une petite force à Kigali jusqu'à l'arrivée des
premiers casques bleus en octobre dernier. Elle a démenti avoir armé le
gouvernement de l'époque.

Patrick Mazimhaka a par ailleurs reproché aux extrémistes hutus de
continuer à diffuser des appels aux meurtres sur les ondes de leurs
radios. (Ils disent) tuer les Tutsis, découpez les et jetez les dans
la rivière Nyabarongo
, a-t-il dit.

Si les Hutus veulent arrêter les massacres, ils doivent cesser de
diffuser de tels appels, a-t-il ajouté. /WEM

(c) Reuters Limited 1994

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