Fiche du document numéro 18556

Num
18556
Date
Lundi 29 janvier 2007
Amj
Taille
126278
Titre
Le calvaire immobilier de la veuve Habyarimana
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
En attendant la décision de la Commission des recours des réfugiés,
Agathe Habyarimana, veuve de l’ancien président rwandais et déboutée du
droit d’asile « essaye de survivre » dans les coquets pavillons de son fils.

Déboutée du droit d’asile par l’Ofpra (Office français de protection des
réfugiés et des apatrides) le 4 janvier dernier, la bonne veuve
Habyarimana n’a pas encore perdu la partie. Son recours devant la
Commission des recours des réfugiés a été examiné le 25 janvier au matin
et, respect des délais légaux oblige, la décision ne sera rendue que le
15 février prochain.

Agathe se plaint



À lire les attendus de la décision de l’Ofpra, l’espoir de voir Agathe
Habyarimana, née Kanziga, bénéficier du statut de réfugiée politique est
néanmoins mince. L’Office des réfugiés a notamment justifié son refus
par les larges soupçons qui planent sur son rôle dans le génocide
printanier des Tutsi en 1994. Un massacre qui laissa 800 000 morts sur
le carreau et auquel Agathe, de son prénom, ne serait pas tout à fait
étrangère selon les enquêtes du Tribunal Pénal International au Rwanda
(TPIR). Des documents accablants attestent même qu’elle était la tête de
pont de l’Akazu (la petit maison), un groupuscule d’excités qui a
planifié les tueries.

Petit détail mesquin, en cas de rejet de son appel par la Commission des
réfugiés, Agathe H. se trouverait dans le peu confortable costume
d’expulsable en puissance. Et un recours devant le conseil d’État,
procédure non suspensive en théorie, ne la tirerait pas de ce mauvais pas.

Devant le peu de compassion dont faisait montre la justice,
l’ex-première dame rwandaise s’est tournée vers les médias et le
Figaro-Magazine pour raconter ses malheurs. En est ressortie
l’interview d’une veuve éplorée. « On essaye de survivre tant bien que
mal,
décrit-elle, malgré maints obstacles, les calomnies et
l’injustice que nous avons pu rencontrer dont, notamment, le
détournement des indemnisations de l’assurance de tous les ayants droit
des victimes de l’avion et la confiscation de tous nos biens par le
gouvernement Kagame.
» (19/02)

Bonne gérante sans doute, la famille Habyarimana a semble-t-il gardé du
grisbi de côté, si l’on en juge de l’acte notarié qu’a débusqué Bakchich.

Dans un joli papier à en-tête, daté du 25 août 1999, défile l’ensemble
des biens acquis à cette date par « Monsieur Bernard Habyarimana, sans
profession […] /né à Nyarurenge Kigali, le 29 août 1972
», le dit
Bernard n’étant autre que le fils d’Agathe.

Le bon fiston, qui renseignements pris, vit de son oeuvre d’artiste et
loge sa maman, n’est pas bohème pour un sou. Et se trouve à la tête d’un
petit empire immobilier (voir Ne réveillez pas l’Ofpra qui dort
http://www.bakchich.info/article703.html). Soit un immeuble à
Courcouronnes, dans l’Essonne, agrémenté de deux fort sympathiques
bicoques, toujours à Courcouronnes. Les deux pavillons de « type 6 »
comprennent « - au rez de chaussée : porche et hall d’entrée, cuisine,
WC, salle de séjour, une chambre, escalier d’accès à l’étage,
garage cellier, rangement
», et au 1er étage, « palier de dégagement,
salle de bains, salle d’eau avec WC, quatre chambres, rangement […]
».
Et les deux maisonnettes s’étendent respectivement et terrain compris
sur 314 et 228 m2. Deux jolis petits lots, qui aux vues du prix de
l’immobilier (2500 euros le m2 à Courcouronnes) représentent un joli
pactole de plus d’un million d’euros.

Tout juste de quoi « essayer de survivre ».

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