Fiche du document numéro 2137

Num
2137
Date
Mardi 13 janvier 1998
Amj
Taille
389042
Surtitre
De 1990 à 1993, François Mitterrand engage les militaires et les diplomates français dans un engrenage infernal. Soucieux de contrer les «~visées anglo-saxonnes~», il prend fait et cause pour le pouvoir hutu...
Titre
France-Rwanda : le syndrome de Fachoda
Soustitre
Quatre ans après, de nouvelles questions sur la politique africaine de Paris (2)
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
La veille, une colonne d'exilés tutsis vient de pénétrer au nord de
son pays : le Rwanda, dit-il, est agressé. En conséquence, il demande
l'aide de la France.
Le 6 octobre, le régime de Kigali met en scène une fausse attaque de
la capitale qui lui permet d'entamer une camapgne d'arrestations
massives. En province, plusieurs dizaines de civils sont
massacrés. Paris sait mais se tait : c'est le «~syndrome de Fachoda~»[...]
A l'Elysée, malgré ces rapports, on ne veut rien savoir. A tel point
qu'à l'automne 1993, le président Juvénal Habyarimana est reçu à Paris
par François Mitterrand. Il s'agit d'une visite officielle avec tapis
rouge, garde d'honneur ... Le chef de l'Etat a-t-il évoqué avec lui
les problèmes soulevés par le rapport de la FIDH et de la commission
des droits de l'homme de l'ONU?
«~{it Oui}~», affirme l'Elysée au {it Figaro} en 1994. Un haut
responsable raconte : «~{it Le président a dit au chef de l'Etat
rwandais : «~il est venu à ma connaissance des exactions, des
choses inacceptables, je sais bien que vous êtes à la tête d'un
pays en guerre mais ...~»}
Il est des «~{it mais}~» qui peuvent tout changer. Outre qu'il faut
croire sur parole ce récit, on ne retrouve dans les archives aucune
trace de déclarations officielles protestant contre les exactions
alors commises au Rwanda, aucune trace non plus d'éventuelles remise
en cause de l'aide apportée à un pays où il existe un risque de
génocide.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024