Fiche du document numéro 2353

Num
2353
Date
Mercredi 15 juin 1994
Amj
Taille
98707
Titre
Le Rwanda au centre des débats
Page
15
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Cote
no 15500
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
LES travaux du 30e sommet de l'Organisation de l'unité africaine sont
dominés par la situation au Rwanda. Le président tunisien Ben Ali, qui
vient de se voir transmettre par acclamations la présidence de
l'organisation, qui a insisté dans son discours sur les difficultés
économiques de l'Afrique et son endettement, a lancé un appel à ses « frères du Rwanda pour qu'ils cessent de s'entretuer et recourent au
dialogue et à l'entente ».

Il a estimé que le mécanisme de prévention et de règlement des
conflits, dont la création a été décidée au sommet du Caire, l'année
passée, contribuera à la solution de tels drames. Les pays africains
sont invités à apporter leur soutien à cette initiative et à s'y
engager pour qu'elle ne devienne pas une coquille vide.

Le secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros-Ghali a lui aussi
longuement discouru sur le « carnage » au Rwanda. Affirmant qu'il
s'agit « d'un cruel échec non seulement pour l'ONU mais pour la
communauté internationale dans son ensemble », il s'est dit convaincu
que la solution de la crise se trouvait dans la poursuite des
négociations dans le cadre des accords de paix d'Arusha d'août 1993. «
Mais, a-t-il ajouté, dans l'intervalle, il est urgent que l'ONU
augmente ses efforts pour faire face aux drames humanitaires créés par
le conflit. »

La décision la plus importante prise par l'OUA en la matière n'est pas
un gage de neutralité. Finalement, c'est le président zaïrois, Mobutu,
qui sera « médiateur » dans la résolution de la crise rwandaise. Le
maréchal-dictateur revient ainsi en force sur la scène diplomatique
après que les Etats-Unis et la France aient eu la volonté de l'évincer
du pouvoir pour cause de non-respect du processus de démocratisation.

Cette réunion des chefs d'Etat africains a aussi été l'occasion pour
Yasser Arafat de faire ses adieux à la Tunisie, qui abrite la
direction de l'OLP depuis près de douze ans : « Nous ne faisons nos
adieux à la Tunisie que pour regagner la Palestine. » « Au moment où
la Tunisie s'apprête à nous voir partir, elle accueille un grand fils
d'Afrique, mon frère, mon camarade et compagnon d'armes, le président
Nelson Mandela », a-t-il ajouté. Le président sud-africain, véritable
« vedette » du cru 1994, a promis d'aider le Rwanda « dans la mesure
de ses moyens » ainsi qu'une somme de 1 million de rands (près de 2
millions de francs) pour le fonds de paix créé par l'OUA, censé
prévenir les conflits.

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