Fiche du document numéro 24480

Num
24480
Date
Mercredi 15 mai 2019
Amj
Auteur
Auteur
Auteur
Auteur
Auteur
Auteur
Auteur
Auteur
Auteur
Taille
48043
Titre
Lettre à Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste [À propos des déclarations de Raphaël Glucksmann sur la complicité de Mitterrand dans le génocide des Tutsi]
Type
Lettre
Langue
FR
Citation
Jean Auroux, Jean-Louis Bianco, Laurent Cathala, Bernard Cazeneuve, Michel
Charasse, Edith Cresson, Jean Glavany, Elisabeth Guigou, Jacques Guyard, JeanNoël Jeanneney, Charles Josselin, Jack Lang, Martin Malvy, Louis Mermaz, Louis
Mexandeau, Henri Nallet, Paul Quilès, Alain Richard, Yvette Roudy, Michel
Vauzelle, Hubert Védrine, anciens ministres.

Lettre à Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Le 12 avril 2019, Hubert Védrine, en tant que président de l’Institut François
Mitterrand et Paul Quilès, en tant qu’ancien président de la mission d’information
sur la politique française au Rwanda, t’ont adressé un message dans lequel ils te
proposaient d’organiser une rencontre afin d’aborder sérieusement la question de
la politique française au Rwanda.
Compte tenu de ton silence, il nous a semblé nécessaire de te faire la demande
qui suit.
*************
Plusieurs récentes déclarations de Raphaël Glucksmann, tête de liste commune
du Parti Socialiste et de Place publique aux élections européennes ont suscité
une profonde émotion parmi les socialistes, et au-delà :
-

Dans Le Monde daté des 6 et 7 janvier 2019, il déclarait que François
Mitterrand « avait porté de la manière la plus radicale et abjecte la
politique de la France au Rwanda. »
Lors de la réunion publique du 6 avril dernier à Toulouse, répondant à
l’interrogation des socialistes devant son oubli de citer François Mitterrand
parmi les principaux inspirateurs du Parti socialiste, Raphaël Glucksmann
aurait répondu « je ne l’ai pas cité volontairement, parce que Mitterrand a
été complice du génocide au Rwanda ».

Comment peut-on porter un tel jugement, alors que la France a été le seul pays
au monde, avec la Belgique, à avoir pressenti dès 1990 et les premières attaques
du FPR, le risque de guerre civile et de massacres au Rwanda ? Alors que la
France a été le seul pays à intervenir pour stopper ces attaques, ce que lui a
permis d’imposer au pouvoir hutu un compromis politique de partage du pouvoir,
ce qu'elle avait cru obtenir avec les accords d'Arusha à l'été 1993. Alors que la
France fut le seul pays, dès le feu vert donné par l’ONU, à mener une opération
humanitaire en 1994, pendant le génocide, pour sauver des vies, pendant que le
monde entier restait indifférent.
Certes, la politique française au Rwanda qui était combattue par les extrémistes
des deux camps, n’a pas, malheureusement, réussi à empêcher le génocide et
les massacres intervenus (pour les raisons que la mission parlementaire de 1998
avait déjà soulignées). Elle peut naturellement être évaluée, discutée, ou
critiquée. Mais rien, absolument rien, ne peut justifier les accusations de
« complicité de génocide » relayées par M. Glucksmann, alors qu’il s’exprime
aujourd’hui au nom des socialistes.
C’est pourquoi nous demandons au Premier secrétaire du Parti socialiste que tu
es de convaincre Raphaël Glucksmann de retirer ses insultes et accusations

infondées envers François Mitterrand. En cas de refus, nous souhaitons que tu
trouves les formes appropriées pour désavouer ses propos.

Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024