Fiche du document numéro 4303

Num
4303
Date
Lundi 8 août 1994
Amj
Taille
152967
Titre
Compte rendu de l'entretien de Monsieur l'Auditeur militaire N. Van Winsen et le colonel Vincent, chef de la CTM le 8 août 1994
Nom cité
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Mot-clé
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Fonds d'archives
VdM
Commentaire
Colonel Vincent, who had gone on holidays, was not in Kigali on April 6, 1994.
Type
Audition judiciaire
Langue
FR
Citation
Compte rendu de l'entretien l'Auditeur militaire N. Van Winsen et le colonel
Vincent, chef de la CTM le 8 août 1994

Le colonel Vincent est arrivé au Rwanda le 4 août 1990
comme chef du projet "ESM" à Kigali. A coté de ce projet il y
avait encore les projets “Centre medico-social” à Kanombe et
“Commando” à Bigabwe. À la date précitée il y avait comme
assistance technique militaire: la Belgique (CTM 20 pers.), la
France (MAM 20 pers.) s‘occupant de la gendarmerie, des Para
et des RECCE) et l'Allemagne ( 6 pers.) pour le génie.

Le 1 juillet 1991 le colonel est devenu chef de mission et a
été remplacé comme chef de projet ESM d'bord par le LtCol BEM
Anthierens jusqu'au 1 aout 1993 et ensuite par le LtCol Duvi-
vier.

Lors des évènements de 1990, les francais sont arrivés de
Bangui, avec une compagnie, un jour avant le bataillon belge
de para commando à savoir le 4 octobre 1990. Les belges sont
repartis au début du mois de novembre et ce départ a été très
mal ressenti par les Rwandais. A ce ressentiment s’est encore
ajoutée une certaine rancoeur de la part des Rwandais à l'é-
gard des belges en raison de l'embargo sur les armes déjà
payées. Les francais, par contre, sont restés en s’installant
principalement dans les batiments de l'aéroport (2e étage) et
avec leur PC en face de l'hotel du Méridien. Cette présence
francaise évoluait selon les circonstances du moment : ainsi
lors de l'offensive FPR du 5 juin 1992, lorsque des poches FPR
ont été créées sur le territoire rwandais, la France a dépéché
3 compagnies au Rwanda et a fourni un renfort appréciable en
armes (e.a. des canons de 105 mm). Au cours de l'offensive FPR
du 8 février 1993 quatre compagnies ont été envoyées au Rwanda
notamment pour ceinturer la ville de Kigali menacée par le FPR
arrivé à 20 Km de la capitale. Suite au cessez le feu du 8
mars 1993 le FPR s'est retiré dans ces poches et la zone
démilitarisée fut controlée par GOM sous la direction d'un
général Nigérien.

De plus la France a appuyé la montée en puissance de la
FAR en envoyant d'une part des conseillers d'EM et d'autre
part des officiers en sous-officiers instructeurs. Leur nombre
total avoisinait les 80. Ils étaient connus sous le cygle de
DAMI (Det Ass Mil Instr ). Leur commandant était initialement
le colonel Chollet et ensuite le colonel Maurin. On les re-
trouvait essentiellement à Kigali, à Gabiro et à Mukamira;

A remarquer que l’armée rwandaise était passée d'un effectif
de 7.000 hommes en Nov 1990 à 45.000 en juin 1991. Cette
évolution était vraiment trop rapide tant au plan du recrute-
ment qu'à celui du cadre et du matériel et c’est également en
Juin 1991, lors de création du multipartisme que le vénin
s'est installé dans l'armée (les hutus ne s’entendaient plus
entr'eux et se diversifiaient selon les régions d'origine).

I1 y avait donc au Rwanda trois sortes de militaires
francais :

- l'assistance technique proprement dite (MAM), qui est
restée,

- le Det Ass Mil Instr (DAMI), qui est officiellement
partie lors de l’arrivée de la MINUAR en Nov 1993 mais
dont on aurait revu certains membres en civil par
après,

- les renforts permanents (Det NOROIT), qui ont quitté le
Rwanda dès l'arrivée de la MINUAR en Nov 93

La France avait en outre organisé un système d'écoute radio et
aurait perdu 2 militaires faisant partie du groupe d'interven-
tion de la gendarmerie Nationale (GIGN) au cours des opéra-
tions aux alentours du 7 avril 1994.

Le colonel ne possède aucune preuve concrète au sujet de
l'influence précise des francais sur les évènements survenus
au Rwanda à partir du 6 avril 1994. Il sait toutefois que les
francais font aveuglement ce qu’ils veulent faire sans "pren-
dre des gants" et avec tout le poids qu'il faut.

I1 connait le commandant francais (major) de Saint Quentin qui
fait partie de la MAM (Para) et qui résidait dans le camp de
Kanombe, De ce fait il est parfaitement plausible qu'il était
parmi les premiers sur les lieux de l'accident d'aviation le 6
avril 1994 au soir.Il n'avait rien à voir avec les gardes
présidentielles et encore moins avec l'interhamwe.

D'après le Colonel, ni la FAR ni le FPR ne possédait des
missiles.

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