Fiche du document numéro 6145

Num
6145
Date
Jeudi 21 octobre 2010
Amj
Taille
88025
Surtitre
Rwanda/Kabuga
Titre
Un ancien proche de Kagame aurait entravé l'arrestation de Kabuga
Nom cité
Nom cité
Source
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
Arusha, 21 octobre 2010 (FH) - L'armée rwandaise a accusé
le colonel Patrick Karegeya, un ancien proche du président
Paul Kagame aujourd'hui en exil en Afrique du Sud, d'avoir
entravé l'arrestation du milliardaire Félicien Kabuga
considéré comme le financier du génocide des Tutsis de 1994.

Avant son départ en exil, Patrick Karegeya dirigeait le
service rwandais des renseignements extérieurs.

Kabuga est actuellement recherché par le Tribunal pénal
international pour le Rwanda (TPIR) basé à Arusha, en
Tanzanie.

Cette gravissime accusation est contenue dans un article en
anglais publié jeudi sur www.mykagame.com, un site ouvert à
la veille de l'élection présidentielle d'août dernier. Les
signataires de l'article sont deux proches du président
rwandais : le lieutenant-colonel Jill Rutaremera est le
porte-parole de l'armée rwandaise tandis que le brigadier
général Richard Rutatina est le conseiller du président
Kagame pour les questions de défense et de sécurité.

« Il a été découvert que Patrick Karegeya a saboté les
efforts nationaux et internationaux en vue de localiser et
arrêter le très recherché fugitif du génocide, Félicien
Kabuga », écrivent les deux officiers supérieurs.

« A un moment donné lorsque les services de sécurité étaient
sur le point de mettre la main sur Kabuga au Kenya, c'est
Karegeya qui l'a prévenu en échange d'importantes sommes
d'argent», poursuivent-ils.

« On croit fortement que sa connexion avec Kabuga se faisait
à travers sa fille, une copine de Karegeya », indique le
texte.

Dans cet article intitulé « Réponse aux allégations de
quatre renégats », les deux officiers s'en prennent
également à l'ancien chef d'Etat-major de l'armée et ancien
ambassadeur du Rwanda en Inde, le général Faustin Kayumba
Nyamwasa, à l'ancien procureur général Gerald Gahima et à
son demi- frère Théogène Rudasingwa, ancien directeur de
cabinet du président Kagame.

Les quatre anciens proches du chef de l'Etat, tous en exil,
avaient, dans un document publié début septembre, dressé un
bilan très négatif des libertés individuelles et politiques
dans leur pays après le génocide de 1994.

Il avaient dénoncé « un gouvernement minoritaire aussi
répressif qu'irresponsable » et exigé la mise en place d'
« un gouvernement de coalition qui inclurait l'opposition
actuellement exclue du jeu politique ».

Pour le porte-parole de l'armée et le conseiller du
président, « aucun des quatre n'a le minimun d'intégrité ou
l'autorité morale requises pour critiquer l'actuel
gouvernement du Rwanda ».

Rutaremara et Rutatina accusent Nyamwasa d'avoir fait preuve
de « favoritisme et irresponsabilité » à la tête de l'armée,
traitent Rudasingwa d'«escroc notoire » et affirment que
Gahima est recherché pour fraude par la justice
australienne.

ER/GF

© Agence Hirondelle

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