Fiche du document numéro 27836

Num
27836
Date
Mercredi 3 mars 2021
Amj
Fichier
Taille
15825
Titre
Guerre d’Algérie : Macron reconnaît que le militant Ali Boumendjel a été « torturé et assassiné » par l’armée française
Nom cité
Lieu cité
Source
AFP
Type
Dépêche d'agence
Langue
FR
Citation
Emmanuel Macron a reconnu mardi, « au nom de la France », que l’avocat et
dirigeant nationaliste Ali Boumendjel a été « torturé et assassiné » par l’armée
française pendant la guerre d’Algérie en 1957, a annoncé l’Elysée, un meurtre à
l’époque maquillé en suicide.

Cette reconnaissance, que le chef de l’Etat a lui-même annoncé aux
petits-enfants d’Ali Boumendjel en les recevant mardi, fait partie des gestes
d’apaisement recommandés par l’historien Benjamin Stora dans son rapport sur la
colonisation et la guerre d’Algérie, afin de résoudre les tensions autour de la
mémoire de ce conflit.

« Au coeur de la Bataille d’Alger, il fut arrêté par l’armée française, placé au
secret, torturé, puis assassiné le 23 mars 1957 », détaille l’Elysée dans un
communiqué. En 2000, « Paul Aussaresses (ancien responsable des services de
renseignement à Alger, ndlr) avoua lui-même avoir ordonné à l’un de ses
subordonnés de le tuer et de maquiller le crime en suicide ».

« Aujourd’hui, le président de la République a reçu au Palais de l’Elysée quatre
des petits-enfants d’Ali Boumendjel pour leur dire, au nom de la France, ce que
Malika Boumendjel aurait voulu entendre: Ali Boumendjel ne s’est pas suicidé. Il
a été torturé puis assassiné », ajoute la présidence française.

Il leur a également dit sa volonté de poursuivre le travail engagé depuis
plusieurs années pour recueillir les témoignages encourager le travail des
historiens par l’ouverture des archives, afin de donner à toutes les familles
des disparus, des deux côtés de la Méditerranée, les moyens de connaître la
vérité ».

Ce geste « n’est pas un acte isolé », promet le président dans ce communiqué.
« Aucun crime, aucune atrocité commise par quiconque pendant la Guerre d’Algérie
ne peut être excusé ni occulté ».

« Ce travail sera prolongé et approfondi au cours des prochains mois, afin que
nous puissions avancer vers l’apaisement et la réconciliation », conclut le
communiqué, qui plaide pour « regarder l’Histoire en face, reconnaître la vérité
des faits » pour « la réconciliation des mémoires ».

« La génération des petits-enfants d’Ali Boumendjel doit pouvoir construire son
destin, loin des deux ornières que sont l’amnésie et le ressentiment. C’est pour
eux désormais, pour la jeunesse française et algérienne, qu’il nous faut avancer
sur la voie de la vérité, la seule qui puisse conduire à la réconciliation des
mémoires », précise l’Elysée.

Le mois dernier, la nièce d’Ali Boumendjel, Fadela Boumendjel-Chitour, avait
dénoncé un « mensonge de l’Etat (français) qui fut dévastateur ».
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