Fiche du document numéro 29533

Num
29533
Date
Lundi 22 août 1994
Amj
Fichier
Taille
8174285
Titre
Fiche particulière n° 19261/N - Rwanda : Rôle du colonel Bagosora dans les heures qui ont suivi l'attentat du 6 avril 1994
Nom cité
Nom cité
Cote
N° 19261/N ; D8880
Source
Fonds d'archives
PAT
Type
Note
Langue
FR
Declassification
N° 009560 du 9 oct 2015
Citation
CONFIDENTIEL DÉFENSE O

Déclassifié par décision
du ministre de la Défense

N° 6069560 du 09 02015


Le 22 août 1994
N°19261/À

FICHE PARTICULIERE

RWANDA

ROLE DU COLONEL BAGOSORA DANS LES HEURES QUI ONT SUIVI L'ATTENTAT DU
6 AVRIL 1994

Selon un officier des anciennes Forces Armées Rwandaises (FAR), une activité
inhabituelle était perceptible, au début du mois d'avril 1994, peu avant l'attentat, dans les
garnisons de la capitale. Par ailleurs, le colonel Bagosora, directeur de cabinet du ministre de la
Défense, aurait, dès l'annonce du drame, tenté, mais en vain, de prendre les affaires en main.

Le ler avril 1994, aurait êté signée une note autorisant le transfert logistique de
carburant. d'armes collectives et de munitions, en quantités bien supérieures à la moyenne, depuis
le camp militaire de Kanombe vers le camp de Kimihurura, occupé par la Garde
Présidentielle (GP). De même, deux compagnies de parachutistes (environ 300 hommes) ont été,
dans le même temps, transférées de Kanombe à Kimihurura. Les déplacements se sont déroulés en
toute discrétion afin d'éviter les contrôles de la Mission d'Assistance des Nations Unies au
Rwanda (MINUAR). Selon cet officier, ce renforcement exceptionnel était destiné à permettre à la
GP, désormais seule au camp de Kanombe, d'exécuter son oeuvre, le 6 avril, tout en laissant son
camp de Kimihurura sous la protection des parachutistes. Le camp de Kimihurura était, en effet,
situé à proximité immédiate du Conseil National de Développement (CND-Parlement), où se
trouvaient les 600 hommes du bataillon de protection du Front Patriotique Rwandais (FPR).

Outre les réunions officielles de la hiérarchie des FAR, des réunions restreintes se
sont déroulées, à Kanombe, peu après l'attentat. Le colonel Bagosora (1), absent à ce moment-là,
aurait alors tenté de réclamer sa place au sein du "comité de crise", mis en place dès le
7 avril 1994. Le général Rusatira, commandant de l'Ecole Supérieure Militaire de Kigali, et qui a
ensuite pris ses distances avec l'ancien gouvernement, assisté d'une dizaine de jeunes officiers
récemment promus, l'en aurait empêché. Le colonel Bagosora, à la suite de ce revers, aurait
rappelé tous les officiers en retraite sous les drapeaux, afin d'obtenir leur soutien. Des membres de la délégation présidentielle, restés à Dar-Es-Salaam après l'annonce de l'attentat, ont également
témoigné que le colonel Bagosora avait tenté de s'imposer comme le nouvel homme fort au Rwanda.
USAGE STRICTEMENT NATIONAL





CONFIDENTIEL DÉFENSE


Déclassifié par décision
du ministre de la Défense

N° 009560 du 09 OCT 2015

)98e yo

(1) Le colonel Bagosora est également l'ancien commandant du camp militaire de Kanombe.

USAGE STRICTEMENT NATIONAL
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