Fiche du document numéro 29973

Attention : ce document exprime l'idéologie des auteurs du génocide contre les Tutsi ou se montre tolérant à son égard.
Num
29973
Date
Jeudi 7 avril 1994
Amj
Hms
19:00:00
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
19778
Surtitre
Journal de 19 heures
Titre
Au Burundi comme au Rwanda, une forte minorité de l'ethnie tutsi revendique une part du pouvoir aux mains des Hutu. Les auteurs de l'attentat pourraient être justement des Tutsi
Soustitre
L'attentant d'hier [6 avril] risque bien d'embraser très vite ces pays de collines.
Nom cité
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Lieu cité
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Résumé
- The Prime Minister of Rwanda and three UN military observers were killed.

- General Habyarimana: a strange navy blue look and an iron fist. He had ruled Rwanda since a coup in 1973. Burundi President Ntaryamira, a 39-year-old elected in January after his predecessor was assassinated in an attempted coup. Common point of the two heads of state: they were Hutu, the majority ethnic group in Burundi and Rwanda. They were just returning from a summit in Tanzania, a summit to try to find a settlement to the ethnic wars that bloody the two countries.

- In Burundi as in Rwanda, two former Belgian colonies, a strong minority of the Tutsi ethnic group claims a share of power in the hands of the Hutu. The perpetrators of the attack could precisely be Tutsis. They had the promise, through agreements signed in August, to play a role in Rwanda. But these agreements remained a dead letter.

- Since October, the situation between Tutsi and Hutu has been explosive again. The massacres responded to the massacres in Burundi. And the Burundian army, almost exclusively Tutsi, repressed the clashes with the population very harshly. More than 700,000 people had to flee and became refugees.

- Yesterday's attack [April 6] is likely to set these hilly countries ablaze very quickly. France is worried: Paris is studying the repatriation of French people to Rwanda. The French army in the Central African Republic has been put on alert, as every time a destabilizing element occurs in the French zone of influence on the continent.
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Citation
[Élise Lucet :] […] Premier ministre du Rwanda et trois observateurs militaires de l'ONU ont été tués. Commentaire Mémona Hintermann.

[Mémona Hintermann :] Le général Habyarimana : un étrange regard bleu marine et une main de fer. Il dirigeait le Rwanda depuis un coup d'État en 73 [diffusion d'une image d'archives montrant Juvénal Habyarimana en pleine interview]. Le Président du Burundi Ntaryamira, un jeune homme de 39 ans élu en janvier, son prédécesseur ayant été assassiné dans une tentative de coup d'État [diffusion également d'une image d'archives où l'on voit Cyprien Ntaryamira donner une interview]. Point commun des deux chefs d'État : ils étaient Hutu, l'ethnie majoritaire au Burundi et au Rwanda. Ils rentraient précisément d'un sommet en Tanzanie, un sommet pour tenter de trouver un règlement aux guerres ethniques qui ensanglantent les deux pays [diffusion d'images d'archives montrant notamment des réfugiés dans une église].

Au Burundi comme au Rwanda, deux ex-colonies belges, une forte minorité de l'ethnie tutsi revendique une part du pouvoir aux mains des Hutu [diffusion d'une carte d'Afrique puis d'une carte de la région des Grands lacs localisant le Rwanda et le Burundi]. Les auteurs de l'attentat pourraient être justement des Tutsi. Ils ont eu la promesse, par des accords signés au mois d'août, de jouer un rôle au Rwanda [diffusion d'images d'archives de réfugiés]. Mais ces accords sont restés lettre morte.

Depuis octobre, la situation entre Tutsi et Hutu est à nouveau explosive. Les massacres ont répondu aux massacres au Burundi. Et l'armée burundaise, presque exclusivement tutsi, a réprimé très durement les affrontements avec la population [on voit notamment deux militaires mettre en joue un civil]. Plus de 700 000 personnes ont dû fuir et sont devenues des réfugiés.

L'attentant d'hier [6 avril] risque bien d'embraser très vite ces pays de collines. La France s'inquiète : Paris étudie le rapatriement des Français au Rwanda. L'armée française au Centrafrique a été mise en alerte, comme à chaque fois qu'un élément déstabilisateur survient dans la zone d'influence française du continent [diffusion d'images d'archives de réfugiés].
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