Fiche du document numéro 31433

Num
31433
Date
Vendredi 21 février 1964
Amj
Fichier
Taille
20033
Urlorg
Titre
Le Ruanda insulté ?
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Lieu cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Le ministère de l'information et de la fonction publique du Ruanda nous adresse une lettre relative aux événements récemment survenus dans ce pays et dont le Monde a rendu compte à plusieurs reprises. Estimant que, « par manque d'une documentation précise les faits relatés dans plusieurs périodiques et journaux ne correspondaient pas à la réalité », le ministère ruandais nous communique différents textes afin, dit-il, « d'éclairer une opinion qui aurait tendance à charger la République du Ruanda de crimes dont elle a conscience de ne pas porter la responsabilité ».

L'un de ces documents est une interview de M. Mpakaniye, ministre des affaires étrangères du Ruanda, qui rappelle de nouveau les différentes tentatives de coups de main effectuées par des réfugiés tutsis contre le Ruanda et affirme que « les services gouvernementaux ont relevé 750 morts, dont à peu près 400 terroristes, et environ 327 massacrés par les inyenzi (terroristes conduits par des Tutsis) ».

Les autres textes rejettent, pour l'essentiel, la responsabilité des troubles sur les terroristes tutsis et ceux qui les encouragent ou les hébergent à l'extérieur des frontières du Ruanda. L'un d'eux présente toutefois un intérêt particulier. Il s'agit d'une lettre adressée par le président de la République du Ruanda, M. Kayibanda, au Mawami du Burundi, Mwambutsa IV. « Depuis quelques jours, écrit M. Kayibanda, la radio burundi... se livre à des insultes réitérées à l'égard du président du Ruanda. Ces insultes sont si basses que les quelques auditeurs ruandais les qualifient d'ibitutsi by'abashumba tellement c'est trivial. » Après cette protestation, dont il nous est difficile de davantage préciser le sens, M. Kayibanda ajoute : « Ce n'est pas à l'époque de la prise de position d'une Pacem in terris... au moment où une grande voix, comme celle de Radio-Pékin ou Moscou, appelle la paix contre les impérialismes néo-colonialistes qu'il convient que la petite radio d'Usumbura (capitale du Burundi) se prête à être un instrument de calomnies et d'insultes à l'égard d'une nation africaine pacifique comme le Ruanda ».
Haut

fgtquery v.1.9, 9 février 2024