Fiche du document numéro 33742

Num
33742
Date
Jeudi 6 juin 1991
Amj
Auteur
Fichier
Taille
1044886
Titre
Au Chef d'Etat-Major Gendarmerie Nationale. Objet : Visite du groupement de Butare
Nom cité
Mot-clé
Source
Fonds d'archives
Type
Document militaire
Langue
FR
Citation
REPUBLIQUE RWANDAISE le 06/05/1991
GENDARMERIE NATIONALE
ETAT MAJOR

Au Chef d'Etat-Major Gendarmerie Nationale.

OBJET : Visite du groupement de BUTARE.
Ref : N.d.S. n° 357/93.3.1/EM Gd du 10 avril 1991.

Le 2 mai 1991. le Lt Cl RUELLE et le Major ROBARDEY,
Conseillers Techniques auprès de l'Etat-Major de la Gendarmerie
Rwandaise ont visité à Butare le siège du groupement de Gendarmerie
de cette préfecture.

Reçus par le Maior HABYARABATUMA accompagné du Capitaine
NGENDAHIMANA. ils ont, après l'exposé du commandant de groupement
procédé à la visite des installations et du périmètre de défense et
à une reconnaissance de l'emplacement envisagé pour l'implantation
de la future brigade de Butaré.

Créée le 23.09.1986. date du transport du siège du
groupement de la ville de Nyanza à celle de Butare, cette unité a
une articulation théorique à quatre compagnies :

- une compagnie de commandement et des services,
- une compagnie d'intervention,
- deux compagnies territoriales.

Cette organisation n'a jamais été réalisée et se limite
actuellement à Butare à une compagnie d'intervention, l'effectif
théorique de 425 étant réduit à 151 réalisés dont 2 officiers et 6
sous-officiers.

L'activité de ce groupement de gendarmerie est entièrement
consacrée au domaine militaire dans un secteur qui n'est pas
opérationnel et où aucune agression extérieure n'est à déplorer
depuis de nombreuses années. Les missions traditionnelles de l'arme
police judiciaire et administrative ne sont pas remplies au point
qu'il n'existe même pas de brigade territoriale (les démarches
entreprises depuis 3 ans pour installer cette brigade dans un local
au demeurant choisi judicieusement semblent ne pas progresser pour
des raisons obscures).

Plus grave encore, le jour de notre visite, un militaire
de l'armée Rwandaise était en fuite avec son arme de service après
avoir abattu trois civils. La gendarmerie ne participait en rien aux
recherches, laissant ce soin aux chefs hiérarchiques de l'intéressé!





2.

En fait, à Butare. les gendarmes se contentent de faire un
mauvais travail de fantassin en consacrant une partie trop
importante de leurs effectifs, 34 hommes en permanence, à garder
militairement leur PC dont chacun s'accorde à reconnaitre qu'il
n'est pas sérieusement menacé.

Le travail de la gendarmerie, police judiciaire et
arrestation des criminels est fait par d'autres, enquêteurs du
parquet ou personnels de l'armée.

Seul semble patrouiller un peloton de sécurité routière
aux effectifs voisins de la trentaine, qui ne constate pas
d'accident et qui ne reléve pas d'infractions laissant ces deux
tâches primordiales aux enquéteurs du parquet. Dés lors qu'il ne
fait rien, on peut s'interroger sur l'utilité de ce peloton.

II - PROPOSITIONS.

Il est urgent de créer une véritable unité de gendarmerie
à Butare et de laisser à l'armée rwandaise le soin de faire du
travail d'infanterie dans une région où elle suffit largement à la
tâche.

Pour cela il faut très vite :

- créer une brigade territoriale.
- créer un service judiciaire.

Le personnel nécessaire existe sur place. Il suffit de lui
donner les locaux et les ordres nécessaires.

Faute de s'atteler aux missions fondamentales de l'arme et
de montrer son efficacité, la gendarmerie risque de se voir
cantonner dans un rôle de force d'infanterie supplétive, voire
d'être purement et simplement débaptisée et rattachée à l'armée dont
elle se contente de faire le travail.

Lt Cl RUELLE
Chef DMAT Gendarmerie

Copie à : Colonel, Chef de la Mission d'Assistance Militaire
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