Fiche du document numéro 709

Num
709
Date
Samedi 25 juin 1994
Amj
Auteur
Fichier
Taille
85196
Titre
Note à l'attention de Monsieur le Président de la République. Objet : Rwanda - Burundi. Assistance militaire
Mot-clé
Résumé
Quesnot summarizes in this note the donations of weapons to Rwanda from 1990 to 1993. He specifies: "no machetes".
Source
Fonds d'archives
FM
Type
Note
Langue
FR
Citation
PRESIDENCE
DE LA
RÉPUBLIQUE Paris, le 28 juin 1994

Le Général

Chef de l'Etat-major particulier

NOTE

à l'attention
de Monsieur de Président de dla République

O B J E T : Rwanda-Burundi. Assistance militaire.

La France a consenti un effort particulier
d'assistance militaire au profit du Rwanda et du Burundi à
partir des événements d'octobre 1990 sous la forme, notamment,
de cessions gratuites d'armes et de munitions.

I- RWANDA

Le coût total des équipements et des munitions
cédés aux armées et à ia gendarmerie rwandaises au cours des
trois dernières années s'élève à 54,8 millions de francs.

La moitié (28MF) a été financée par le budget de
la Mission Militaire de Coopération, le restant (26,8 MF)
étant constitué par des cessions gratuites, autorisées par
le ministre de la Défense, d'équipements et de munitions
existant en stock dans les armées francaises,

Au total, la France a livré de 1990 à 1993 :

- 8 canons d'artillerie 105 HM2 {+ 17 700 obus},
- 6 radars d'infanterie, 3 radars d'artillerie,
- 2 hélicoptères,
- 145 postes radio,
24 véhicules tout terrain,
90 mitraijileuses lourdes (12,7 mm) (+ 164 000 cartouches)
4 500 obus de mortier,

Commentaires :

- La France n'a pas 6té, tant s'en faut, le principal
fournisseur dés armées rwandaises durant cette période.

Pendant la seule années 1992, l'Egypte, l'Afrique du Sud
ou Israël ont livré à Kigali [à titre onéreux) :

35 000 obus, 4 lance-roquettes multiples, 23 mortiers,

2.800,000 cartouches, etc... Les seules ventes de
L'Afrique du Sud en 1992 s'élevaient à 25 millions de
francs.


- Les armes et munitions données par la France consistaient
exclusivement en matériel de guerre lourd de nature défensive
destiné à arrêter l'offensive du F.P.R.
Nous n'avons livré aucune arme individuelle qui ait pu
étre utilisée ultérieurement dans les massacres (et,
a fortiori, aucune machette).

II- BURUNDI

La France ét 1e Burundi sont liés par un accord
d'assistance militaire du 7 octobre 1969, limité à la
formation et l'encadrement de l'armée de l'air burundaise.

Un avenant du 5 juin 1974 étend notre assistance
à l'ensemble des armées burundaises et précise que nos
“personnels ne doivent en aucun cas et dans aucune
circonstance être associés à la préparation ou à l'exécution
d'opérations de guerre, de maintien ou de rétablissement de
l'ordre”.



Ainsi, de 1990 à 1994, la totalité des brigades
territoriales ont été équipées de véhicules et de postes
radios pour un coût total de 24,3 millions de francs
financés par la Coopération,

De plus, après l'assassinat de M. N'DADAYE,
premier président élu du Burundi, le 21 octobre 1993, vous
avez décidé la mise en place d'un détachement de formation
de l'unité de protection des autorités de l'Etat, en
renforcement de nos conseillers permanents auprès de la
gendarmerie.

Ce détachement, qui sera réduit de moitié à
partir du 1er juillet, a contribué de manière décisive à la
stabiliisation de la situation à Bujumbura. L'assassinat du
nouveau président et des conséquences de la dernière
offensive du F.P.R. (actualisation d'un grand "Tutsiland" et
mouvements de réfugiés) rendent ce succès bien précaire,



Général QUESNOT






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