Fiche du document numéro 857

Num
857
Date
Jeudi 16 juin 1994
Amj
Auteur
Auteur
Fichier
Taille
106492
Titre
Note à l'attention de Monsieur le Président de la République. Objet : Intervention au Rwanda
Soustitre
S/C de Monsieur le Secrétaire Général
Source
Fonds d'archives
FM
Type
Note
Langue
FR
Citation
/ PRÉSIDENCE
DE LA . .
RÉPUBLIQUE Paris, le 16 juin 1994

Ze Conseiller à la résidence

NOTE
à l’attention de
Monsieur le Président de la République S Ÿ
S/C de Monsieur le Secrétaire Général 6

. — —…
ua Æqa,
KV
Objet : Intervention au Rwanda.

A la suite de la décision prise en Conseil restreint le 15 juin,
une réunion interministérielle s’est tenue ce matin au Quai d'Orsay pour
étudier les aspects diplomatiques et militaires d’une intervention au
Rwanda.

1 - Sur le plan diplomatique
a) La mission

Le ministère des Affaires étrangères a présenté cette

intervention comme uge action à vocation humanitaire qui doit s'inscrire
dans l'esprit du mandät de la MINUAR : assurer la sécurité et la

protection des personnes menacées. Il ne s’agit pas de mettre en place
une force d’interposition.
{

L'opération doit être limitée dans le temps (moins de deux
mois) jusqu’à ce que la MINUAR soit suffisamment opérationnelle.
b})_ Avec qui ?

Le Premier ministre met comme condition à cette opération

| la participation à nos côtés d’au moins un pays européen, afin de ne pas

être accusé par le Front patriotique rwandais (FPR), qui verrait une

nouvelle fois la victoire militaire lui échapper, de voler au secours du
gouvernement et des responsables des massacres

Pour l'instant nos partenaires européens adoptent une
attitude réservée. L'Allemagne est ‘hors jeu pour des raisons
constitutionnelles, la Belgique est réticente, la Grande Bretagne est
sceptique. L'Espagne pourrait se tenir à nos côtés si cette action
obtenait le label UEO. L'Italie serait plus allante et prête à nous accorder |
_un soutien logistique.



Les Américains pour leur part n’apprécient guère d’avoir
appris nos projets par la presse et souhaitent que notre action soit
“légitimée" par l'ONU.

Mais c'est également le souhait du gouvernement français qui

veut agir sous couverture des Nations-Unies et qui recherche aussi une Il
étiquette UEC.



Des pays africains francophones (Sénégal) et anglophones
(Ghana - le Président Rawlings pourrait accepter de participer à cette
opération) seront également sollicités.

c) Comment ?

L'aéroport de Kigali étant fermé, l'opération ne peut
intervenir qu'à partir des pays voisins, qui seront interrogés (Zaïre, et
Burundi de préférencekf aussi & foufes fins uhte, , OUCAW OA & TAWZANW: €)

(qu Laure ose ee Cont Mit pe c'en rl Lara)
2 - Sur le plan militaire

L'opération militaire pourrait être déclenchée en milieu de
semaine prochaine quand toutes les conditions politiques seront réunies






(le Quai d'Orsay conditionne notre action au non respect du cessez-le-feu
et à la poursuite des massacres).

Le détachement engagé comprendrait environ 2000 hommes
dont 300 Africains sans compter les éléments européens qui
éventuellement accepteraient de se joindre à nous.

Il serait mis en place à partir du Zaïre (Goma, Bukavu), et du
Burundi si les autorités de ce pays donnent leur accord.

Le déploiement se ferait ensuite par la route à partir de la
zone tenue par les forces gouvernementales, le premier site à protéger
pouvant être Cyangugu près de la frontière zaïroise où une communauté
tutsie est menacée par les milices hutues.

L'opération suppose que des moyens soient mis en place
rapidement en République centrafricaine.

3 - Vous trouverez ci-joints les télégrammes diplomatiques
qui, en application des décisions du conseil restreint, adressent des
instructions à notre ambassadeur aux Nations Unies, et par ailleurs
demandent la réunion du conseil de l’UEC.

4 - Enfin votre accord est sollicité pour la mise en place
rapide de moyens de renforcement à Bangui.

Quus.

Général QUESNOT


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