Fiche du document numéro 1167

Num
1167
Date
Samedi 20 octobre 1990
Amj
Taille
78509
Surtitre
Rwanda : à l'issue de sa visite à Paris
Titre
Le président Habyarimana se déclare favorable à une négociation avec les rebelles dans un cadre régional
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
A l'issue de son entretien, jeudi 18 octobre à Paris, avec le président
François Mitterrand, le chef de l'Etat rwandais, M. Juvenal Habyarimana,
s'est déclaré prêt à étendre l'ouverture politique à l'ensemble de
l'opposition interne et externe. D'autre part, il a indiqué avoir
informé le chef de l'Etat français de l'initiative de la Belgique, qui
suggère l'envoi au Rwanda d'une force d'interposition de la Communauté
économique européenne (CEE) pour contrôler un éventuel cessez-le-feu
entre les belligérants.

Selon le président rwandais, la composition de la force d'interposition
fera l'objet de discussions entre le premier ministre belge, M. Wilfried
Martens, les autres membres de la Communauté européenne et les
dirigeants des pays voisins du Rwanda. Il reste qu'en l'état actuel des
structures européennes, aucun cadre juridique ne se prête à la
constitution d'une telle force.

Concernant le problème des réfugiés rwandais estimés à deux millions de
personnes, et qui forment le gros des troupes rebelles qui ont pénétré
au Rwanda début octobre, le président Habyarimana a fait preuve de
davantage de souplesse. « Le Rwanda est prêt à accueillir tous les
réfugiés qui voudraient revenir à l'intérieur
 », a-t-il affirmé. Les
négociations avec les rebelles pourraient constituer l'un des éléments
d'un programme de réforme politique qui devrait conduire, d'ici à 1992,
à un référendum sur une Constitution autorisant l'existence de plusieurs
partis politiques.

Le président rwandais a cependant déclaré qu'il cherchait toujours à
obtenir une condamnation de l'invasion par le Conseil de sécurité de
l'ONU. Son homologue ougandais, le président Yoweri Museveni, lui aurait
confirmé que beaucoup de rebelles étaient d'anciens militaires de
l'armée régulière ougandaise, qui « ont déserté et ont volé des armes ».
Selon des sources diplomatiques belges à Nairobi (Kenya), les deux chefs
d'Etat auraient conclu un accord prévoyant l'organisation d'une
conférence régionale pour régler la crise au Rwanda. Cette conférence
réunirait le Rwanda, l'Ouganda, le Zaïre, le Burundi, la Tanzanie et le
Kenya, a-t-on précisé de même source.

On semble donc se diriger vers une solution négociée, à l'échelle
régionale, dont les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR) ne
seraient pas exclus. Mais ces derniers n'ont pas encore fait connaître
leur position. (AFP, Reuter.)

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