Fiche du document numéro 26417

Num
26417
Date
Vendredi 7 décembre 1979
Amj
Taille
132777
Titre
M. Mitterrand : il n’y a pas de raison d’État
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
M. Mitterrand : il n’y a pas de raison d’État
Le Monde, le 7 décembre 1979
Après les nouvelles informations du "Canard enchaîné" sur l’affaire des
diamants qu’aurait offerts, en septembre 1974, Jean-Bedel Bokassa à M. Valéry
Giscard d’Estaing ("le Monde" du 6 décembre), on n’a enregistré aucune
réaction de l’Élysée. Du côté des socialistes, en revanche, il y a eu mercredi
plusieurs réactions. M. François Mitterrand a notamment estimé qu’il y avait
"fait nouveau" et jugé que "tout homme public (...) doit être en mesure, à tout
moment, d’expliquer et de s’expliquer sans que l’on préjuge en quoi que ce soit
approbation ou condamnation". Car, pour le premier secrétaire du P.S., "il n’y
a pas de raison d’État". MM. Gaston Defferre et Georges Fillioud ont
également réagi. La plupart des journaux font à nouveau état de l’affaire dans
leurs éditions du 6 décembre, comme les chaînes de télévision et les radios
l’avaient évoquée largement la veille.
Au cours de la conférence de presse consacrée à la politique extérieure qu’il a
donnée mercredi après-midi 5 décembre à l’Assemblée nationale, M. François
Mitterrand a déclaré, en réponse à une question : "Il y a indiscutablement fait
nouveau. Mais, fait nouveau ou pas, je dis et je répète que, pour les socialistes, il
n’y a pas de raison d’État. Et que tout homme public y compris bien entendu le
plus important d’entre eux, doit être en mesure à tout moment d’expliquer et de
s’expliquer, sans que l’on préjuge en quoi que ce soit, approbation ou
condamnation. Il n’y a pas de raison d’État. Il y a un déplorable processus de la
politique franco-centrafricaine, la triste compromission de la France dans la
dictature de Bokassa. Il y a l’étrange et maladroite intervention de la France dans
les affaires de Centrafrique au cours de ces dernières semaines. Il y a par voie de
conséquence une situation particulière du président de la République et des
gouvernements français qui se sont laissé entraîner plus qu’il ne convenait dans
des relations de caractère personnel qui se trouvent à l’origine de la question que
vous me posez."

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