Fiche du document numéro 28343

Num
28343
Date
Lundi 10 mai 2021
Amj
Taille
233124
Titre
François Hollande : « [La responsabilité de François Mitterrand] est pointée, non pas au sens d’une quelconque complicité ou d’une acceptation même de violences qu’il aurait essayé de laisser faire ou qu’il n’aurait pas empêché. Non ! François Mitterrand est hors de cause de ce point de vue » [Transcription]
Source
Type
Transcription d'une émission de radio
Langue
FR
Citation
Transcription partielle de l’émission « L’invité de 8 h 20 : le grand entretien », diffusée sur France Inter le 10 mai 2021.

Lien :
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-10-mai-2021


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FRANÇOIS HOLLANDE DANS LE STUDIO DE FRANCE INTER, LE 10 MAI 2021.

NB. – Les principaux bégaiements ainsi que les acquiescements de complaisance du journaliste ont été supprimés.

[Début de la transcription à 08’ 33’’]

Nicolas Demorand : C’est sur sa politique étrangère, François Hollande, que François Mitterrand est actuellement le plus durement critiqué. La conclusion du rapport Duclert sur le génocide des Tutsi par les Hutu au Rwanda pointe clairement son rôle : « Les autorités françaises ont fait preuve d’un aveuglement continu dans leur soutien à un régime raciste, corrompu et violent. L’alignement sur le pouvoir rwandais procède d’une volonté du chef de l’Etat », François Mitterrand, donc. Je citais le rapport. La semaine dernière, Nicolas Sarkozy a pointé également la responsabilité de François Mitterrand. Je le cite : « Beaucoup avaient compris ce qui se passait. L’aveuglement dramatique était le fait d’un petit groupe au plus haut sommet de l’Etat : chef d’état-major particulier, cellule Afrique et le Président Mitterrand lui-même ». Fin de citation. Quelle est la responsabilité de François Mitterrand dans ce génocide, François Hollande ?

[09’ 23’’]

François Hollande : D’abord, il y a eu génocide. Il y a eu un massacre qui a fait 800 000 morts, au Rwanda. Et avec une volonté d’écraser une ethnie, donc les Tutsi, parce qu’ils étaient tutsi. C’est un génocide. Ensuite…, pourquoi parler de la responsabilité de la France ? 25 ans plus tard, nos auditeurs peuvent se… être surpris : qu’est-ce que faisait la France au Rwanda ? La France avait été appelée… – c’était un accord de coopération, de défense en 1975, donc avant Mitterrand – et il s’est trouvé que la France a été amenée à donner son soutien à un régime qui était menacé, disait-on de l’extérieur mais aussi de l’intérieur. Ce qui est grave…, et je pense que les rapports ont permis de faire, d’une certaine façon, la…, une part de la clarté, même s’il reste encore un certain nombre de zones d’ombre. Ce qui est clair, c’est qu’il n’y a pas eu de complicité de la France. Et ça, aussi bien le rapport Duclert que le rapport commandé par le Rwanda lui-même à des avocats américains l’a établi.

[10’ 32’’]

Nicolas Demorand : Là…, je vous demandais la responsabilité de François Mitterrand.

[10’ 35’’]

François Hollande : Alors, François Mitterrand…

[10’ 36’’]

Nicolas Demorand : C’est elle qui est pointée dans ce rapport.

[10’ 37’’]

François Hollande : Oui, oui ! Elle est pointée, non pas au sens, donc, d’une quelconque complicité ou d’une acceptation même de violences qu’il aurait essayé de laisser faire ou qu’il n’aurait pas empêché. Non ! François Mitterrand est hors de cause de ce point de vue. Là où il peut y avoir des explications – et elles sont nécessaires ! – et des clarifications, c’est… Il y a eu une erreur d’appréciation dans le soutien à un régime qui était un régime qui comportait des extrémistes et qui ne faisait pas vraiment œuvre de réconciliation. Voilà ce que l’on peut dire. Mais reconnaître des erreurs, reconnaître des fautes, soit mais…

[11’ 15’’]

Nicolas Demorand : Le rapport est très dur, tout de même ! Sans aller jusqu’à la complicité de génocide, évidemment…

[11’ 18’’]

François Hollande : Oui, oui, mais…Voilà ! Laisser penser…

[11’ 19’’]

Nicolas Demorand : Mais sur François Mitterrand, le rapport est très, très dur.

[11’ 21’’]

François Hollande : Je vous rappelle, sous François Mitterrand, moi, je n’étais pas du tout en responsabilité à ce moment-là. Donc je n’ai rien à défendre et je ne suis pas le gardien de la mémoire. Je suis le…, j’essaie d’être aussi… – parce que j’ai été Président –, aussi clair sur la responsabilité de la France que c’est possible de l’être.

[11’ 36’’]

Nicolas Demorand : La France doit-elle s’excuser ?

[11’ 39’’]

François Hollande : Je pense que la communauté internationale a une très lourde responsabilité. Puisque, vous le savez, entre avril et juillet, elle n’a rien fait ! Quand je dis « la communauté internationale », c’est l’ONU, c’est les Etats-Unis, c’est la France… Et la France a été la seule nation, quand même, à envoyer des militaires pour faire cesser – mais il était trop tard – le génocide. Donc, oui ! Je pense que la communauté internationale doit reconnaître qu’elle a une très grave responsabilité dans ce qui s’est produit à ce moment-là.

[Fin de la transcription à 12’ 02’’]

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