Fiche du document numéro 28384

Num
28384
Date
Jeudi 21 mai 2021
Amj
Taille
1722015
Surtitre
Le dirigeant rwandais accueillera Emmanuel Macron à Kigali le 27 mai
Titre
Kagamé veut des explications sur son arrestation en 1991
Soustitre
Réconciliation
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Nom cité
Source
Type
Article de journal
Langue
FR
Citation
Emmanuel Macron est attendu à Kigali
le 27 mai. Ce voyage, le premier depuis
celui de Nicolas Sarkozy en 2010, doit
permettre de solder définitivement les
querelles franco-rwandaises à propos
du génocide de 1994. Le président français
prononcera une allocution très attendue,
reconnaissant au moins des erreurs de la
France face à cette tragédie.

Jean-Dominique Merchet et Pascal Airault

« Paul Kagamé a passé l’éponge sur l’épisode
douloureux du génocide, mais il veut savoir qui
a orchestré son arrestation et les manœuvres
d’intimidation à son encontre lors de son passage
à Paris en septembre 1991 », confie une source
française. C’est le souhait exprimé par le dirigeant
rwandais, mardi soir à l’hôtel Peninsula à
Paris, lors d’une rencontre avec l’ancien ambassadeur
de France en Ouganda, Yannick Gérard,
l’ex-attaché de défense à Kigali le colonel René
Galinié, l’ex-directeur de la coopération militaire
en Afrique, le général Jean Varret, et l’ex-commandant
adjoint du groupement Nord de l’opération
Turquoise, le général Eric de Stabenrath.
A l’époque, le patron de la rébellion rwandaise
accompagnait une délégation du Front patriotique
rwandais pour des négociations politiques
à l’initiative de la France.
Devant ses interlocuteurs, Paul Kagamé est
longuement revenu sur cet épisode en racontant
son arrestation la nuit suivant sa réunion de travail
avec Paul Dijoud, le directeur des Affaires
africaines et malgaches du Quai d’Orsay, et avec
Jean-Christophe Mitterrand, conseiller Afrique
de son père à l’Elysée. L’ex-rebelle a révélé avoir
été frappé lorsqu’il a mal énoncé le prénom du
fils de François Mitterrand, parlant de « Christophe
» Mitterrand au cours d’échanges tendus.
Il avait finalement été relâché après une nuit et
près d’une journée de détention, semble-t-il dans
les locaux de la préfecture de police de Paris. Le
dirigeant rwandais n’a jamais été informé des raisons
pour lesquelles il avait été arrêté.
Normalisation. Paul Kagamé avait déjà
demandé au président de la commission de recherche
sur les archives françaises relatives au
génocide au Rwanda, l’historien Vincent Duclert,
qu’il avait reçu à Kigali pour la remise du rapport
de son équipe le 9 avril dernier, de rechercher
des informations à ce sujet dans les archives françaises.
Mais les services concernés ont indiqué
n’avoir pas de trace écrite de cet événement, qui
met à mal toutes les conventions diplomatiques
et les principes de droit de la République. Nul ne
peut être détenu en France sans que le motif de
l’arrestation ne lui soit notifié. Vincent Duclert
a conseillé à Paul Kagamé de saisir personnellement
son homologue français afin de relancer
l’enquête dans les archives.
Cette demande ne remet pas en cause les
efforts de normalisation des relations entre les
deux pays. Emmanuel Macron se rendra à Kigali,
le 27 mai, en compagnie du patron du Quai
d’Orsay, Jean-Yves Le Drian, du directeur général
de l’AFD, Rémy Rioux, et de plusieurs parlementaires.
Au programme : une séquence mémorielle
au cours de laquelle il prononcera un grand
discours. Ira-t-il aussi loin que Jacques Chirac qui
avait reconnu la responsabilité de la France dans
la rafle des juifs au Vél’ d’Hiv’ ? Le chef de l’Etat
devrait rouvrir le centre culturel français de Kigali,
appuyer l’entreprenariat rwandais et l’AFD
conclure de nouveaux accords (énergie renouvelable,
enseignement du français).

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024