Fiche du document numéro 33906

Num
33906
Date
Vendredi 29 mars 2024
Amj
Taille
0
Titre
Paul Kagame : la paix au Rwanda au détriment des libertés ? [Invitée : Maria Malagardis]
Soustitre
Un “Napoléon Africain” : voici comment le journal Aujourd’hui au Faso qualifiait le président rwandais Paul Kagame lors de l’annonce de sa candidature aux élections présidentielles de juillet prochain. Avec Maria Malagardis, grand reporter au journal Libération.
Nom cité
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Mot-clé
M23
Type
Émission de radio (son)
Langue
FR
Citation
Les résultats ne font que peu de doutes : son score devrait avoisiner les 98 %, le prolongeant au pouvoir pour un quatrième mandat. Alors que se tiendront les 30 e commémorations du génocide des Tutsi au Rwanda la semaine prochaine, nous vous proposons d’analyser les ressorts d’un régime qui fascine autant qu’il clive : pour certains, l’ancien guérillero est devenu un autocrate parmi les plus intransigeants du continent ; pour d’autres, il a mis son pays sur une voie que bien d’autres lui envient… Comment donc qualifier l’exercice du pouvoir de Paul Kagame ?

Nous recevons Maria Malagardis, grand reporter chargée de l’Afrique à Libération et auteure du roman Avant la nuit, qui paraîtra le 3 avril chez Talent Éditions. Elle co-signe également avec Michaël Sztanke le documentaire : Rwanda, vers l’apocalypse, Le monde en Face, diffusé le dimanche 7 avril à 21.05 sur France 5.

Le Rwanda, une démocratie ?



Paul Kagame est à la tête du Rwanda depuis la fin du génocide des Tutsi. Alors que les élections présidentielles sont prévues pour juillet, son score devrait atteindre les 98 %, ce qui est “assez inhabituel dans les démocraties”, comme le souligne Maria Malagardis. La journaliste ajoute “si on s'en tient à certains critères comme la possibilité d'une alternance politique, l'existence d'une opposition crédible et de médias qui puissent former un contre-pouvoir, il est certain que le Rwanda ne peut pas être qualifié de démocratie. Paul Kagame est devenu formellement président en 2000 et il se représente en juillet avec a priori un seul adversaire, le leader d'un petit parti écologiste qui a donc peu de chance de lui voler la vedette.” Cependant, le président semble avoir une certaine popularité : “Paul Kagame a plusieurs particularités. Son mouvement rebelle, le Front patriotique rwandais, a arrêté le génocide et fait fuir les chefs d'orchestre de cette solution finale africaine, ce qui lui vaut une certaine aura. Il y a le traumatisme persistant du génocide et un environnement régional tendu qui font qu’en réalité Kagame est très populaire”.

La rébellion du M23 chez son voisin, la RDC



Selon le président de la République Démocratique du Congo, la rébellion du M23 est soutenue par le Rwanda. Pour Maria Malagardis “la situation est complexe, avoir ce genre de raccourcis caricaturaux n'aide pas à la comprendre. Cette rébellion existe, car il y a des problèmes récurrents de stigmatisation de certaines communautés, notamment la minorité tutsi congolaise. Les arrestations et assassinats sont de plus en plus présents en RDC”. Le Rwanda n’est pas le seul à être impliqué : “lorsque les membres du M23 ne sont pas basés en RDC, ils le sont en Ouganda. Alors pourquoi ne pas dire que le M23 est aussi soutenu par l'Ouganda ? Il est également épaulé par un nouveau mouvement, l'Alliance Fleuve Congo, présidé par l'ancien président de la commission électorale, Corneille Nangaa, un personnage très important en RDC”.

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fgtquery v.1.9, 9 février 2024