Il n'y a apparemment aucun lien entre la liquidation des Algériens à Paris le 17 octobre 1961 et le génocide des Tutsi. On remarquera cependant que le procédé de mise à mort est le même. On matraque et on jette la victime inanimée au fleuve, la Seine ou la Nyabarongo. La symbolique est semblable. On renvoie la victime dans son pays par le plus court chemin, en Algérie pour les uns, en Ethiopie où mène la Nyabarongo, affluent du Nil, pour les autres. Le crime est nié. À Paris ce sont des policiers qui tuent, au Rwanda les massacres sont organisés par les autorités. C'est un crime d'État. Plus même, ce sont les victimes qui en sont accusées. L'accusation en miroir joue à plein. En 1961, la France soutient à l'ONU la Belgique qui appuie le parti raciste Parmehutu de Kayibanda qui prendra le contrôle du Rwanda indépendant en 1962. Voir
Olivier Thimonier, Aux sources de la coopération franco-rwandaise, Golias magazine, n° 101, 1er mars 2005, p. 14.