Page d'accueil
France Génocide Tutsi France Génocide Tutsi
Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Ceux qui hier encore désapprouvaient l'intervention française sont ce soir de plus en plus nombreux à changer d'avis

Fiche Numéro 31810

Numéro
31810
Auteur
Leclerc, Gilles
Auteur
Dumont, Joël-François
Date
24 juin 1994
Amj
19940624
Heure
23:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 23 heures [3:14]
Titre
Ceux qui hier encore désapprouvaient l'intervention française sont ce soir de plus en plus nombreux à changer d'avis
Soustitre
Pour Alain Juppé, "La France réveille enfin les apathies".
Nom fichier
Taille
9954094 octets
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Résumé
- L'opération Turquoise entamée depuis 24 heures au Rwanda se déroule dans des conditions satisfaisantes. C'est du moins ce que confie ce soir l'état-major français. Les soldats ont entamé en effet leurs patrouilles à l'intérieur même du pays. Et déjà les forces françaises protègent plusieurs camps de réfugiés.
- Sur la route qui mène à Cyangugu, voici les premiers soldats français qui ont franchi hier après-midi [23 juin] la frontière rwandaise. Une cinquantaine d'hommes venus en éclaireurs. Leur mission a été clairement définie : protéger les vies humaines et s'il le faut utiliser leurs armes. Pierre-Jean Segnier, "commandant" : "L'expérience des opérations humanitaires qui ont eu lieu dernièrement prouve qu'il faut pouvoir montrer suffisamment de force pour éviter justement de s'en servir et d'être obligé d'engager le combat".
- La nouvelle de l'arrivée des premiers soldats français se propage vite. Spontanément, la population massée au bord des routes acclame les militaires considérés comme des sauveurs. Beaucoup d'entre eux n'osaient même plus espérer. C'est la fin d'un long cauchemar.
- Première étape de cette intervention sans le moindre coup de feu, le camp de Nyarushishi où vivent 8 000 réfugiés tutsi. Les militaires français désarment les milices hutu. Pour la première fois depuis des mois les habitants qui se sentent protégés réussiront à trouver le sommeil.
- Jacques Lanxade : "Le déploiement se poursuit. Les moyens se mettent en place. Et progressivement nous allons poursuivre nos opérations de reconnaissance pour déterminer exactement quelle est la situation, quels sont les problèmes auxquels nous serons confrontés".
- Les parachutistes français, au fur et à mesure de leur progression, clament haut et fort que désormais tous les civils sans exception, hutu comme tutsi, sont placés sous leur protection.
- Les massacres doivent cesser. En remontant vers le Nord ils découvriront pourtant les premiers charniers, témoins du génocide qui a frappé le Rwanda. L'horreur. Ceux qui hier encore désapprouvaient cette intervention française sont ce soir de plus en plus nombreux à changer d'avis.
- Mais à Kigali, sur place, la situation reste toujours très tendue : des bombardements, notamment sur l'hôpital de la Croix-Rouge, ont fait aujourd'hui cinq morts.
- Sur le plan diplomatique il semble que l'action de la France reçoive l'appui de plusieurs pays africains. Quant à nos partenaires européens, ils envisagent également d'aider l'opération française. Bref pour Alain Juppé, qui se trouve en ce moment même au sommet européen de Corfou, "La France, dit-il, réveille enfin les apathies". Alain Juppé : "J'ai pu constater aujourd'hui que tous nos partenaires approuvaient l'initiative de la France et, sous des formes diverses (envoi d'avions, envoi d'unités médicales), étaient prêts à s'y associer sur le plan logistique. C'est une action dont la France a pris l'initiative. Les Nations unies lui ont donné le feu vert. Elle se déploie sur le terrain dans les conditions que nous avions prévues. Je forme le vœu que l'exemple ainsi donné puisse entraîner ensuite la communauté internationale".