Scandalisée par les propos de Paul Kagame remettant en cause les frontières, Colette Braeckman en appelle à un historien. Celui-ci rappelle que les frontières furent tracées à la Conférence de Berlin de 1885 où aucun Africain n'était présent et où personne ne disposait de carte précise. Le Congo Belge ne fut pas créé à ce moment-là. Madame Braeckman confond avec l'Association internationale du Congo créée par Léopold II suite aux voyages de Stanley qui devint l'État indépendant du Congo, propriété du seul Léopold II. Il en fit don à la Belgique en 1908 après les révélations sur les méthodes d'exploitation de la population pour obtenir du caoutchouc et de l'ivoire. La frontière ne fut tracée qu'après, par une négociation entre l'Allemagne et la Belgique. Colette Braeckman a très bien rappelé devant
la commission Mucyo que la France avait revendiqué à l'indépendance du Congo belge en 1960 un droit de préemption qu'elle avait obtenu de Léopold II. L'historien établit donc que les frontières actuelles résultent de négociations entre États européens, les populations concernées n'ayant jamais été consultées. Il conteste Madame Braeckman quand elle affirme que Kagame veut s'approprier le Kivu. Les Belges ne se sont-ils pas appropriés le Congo ? En plus des rwandophones présents au Kivu, les Belges n'y ont-ils pas fait venir des travailleurs rwandais ? L'historien invite à un peu d'humilité. Ajoutons qu'il faut prendre en compte la réalité. Quand un habitant du Kivu veut prendre l'avion pour se rendre à l'étranger, il ne passe pas par Kinshasa. Par où passe-t-il ?