Page d'accueil
France Génocide Tutsi France Génocide Tutsi
Mise à jour :
7 décembre 2023 Anglais

Conseil restreint

Fiche Numéro 150

Attention : ce document exprime l'idéologie des auteurs du génocide contre les Tutsi ou se montre tolérant à son égard.

Numéro
150
Auteur
Bentégeat, Henri
Date
13 avril 1994
Amj
19940413
Titre
Conseil restreint
Taille
162044 octets
Nb. pages
4
Fonds d'archives
FM
Type
Procès-verbal de réunion
Langue
FR
Résumé
Tandis que l'amiral Lanxade prévoit que le FPR va contrôler très vite la plus grande partie de Kigali et que ce sont les Tutsi qui massacreront les Hutu, Alain Juppé propose un retrait total de la MINUAR. Le Président Mitterrand lui répond : « Je suis d'accord ».
Commentaire
L'amiral Lanxade, chef d'état-major des armées, prévoit que le FPR va prendre rapidement le contrôle de Kigali et, inversant ce qui se passe en réalité, il annonce que « maintenant ce sont les Tutsis qui massacreront les Hutus dans Kigali ». Le ministre de la Coopération, Michel Roussin, estime cyniquement : « Nous sommes dans une situation où les comptes vont se régler sur place ». Alain Juppé prône le retrait de la Mission des Nations Unies pour l'Assistance au Rwanda (MINUAR) : « Les Belges sont favorables à une suspension et c'est aussi mon avis ». Mitterrand approuve. Le retrait des Casques bleus va laisser les Tutsi sans aucun secours devant les tueurs qui vont pouvoir massacrer sans témoin. Le 21 avril 1994, le Conseil de sécurité, avec l'accord de la France, réduira à 270 les effectifs des Casques bleus sous les ordres du général Dallaire. Les plus grands massacres se dérouleront à ce moment-là. Censés être opposés, l'accord entre Mitterrand et Juppé pourrait surprendre. Il perdurera jusqu'à la fin pour laisser exterminer les Tutsi, ennemis de la France, et protéger leurs assassins, amis de la France. Tous les échanges dans ce conseil sont teintés de cynisme. Mitterrand constate que l'assassinat d'Habyarimana a donné le signal du massacre collectif. Cela ne l'empêche pas de vouloir le retrait des Casques bleus et d'estimer que la France restera indispensable. Il prévoit que « le gouvernement d'Habyarimana », qui est mort, pourra résister longtemps dans « un endroit sûr ».