Résumé
Alors que le ministre Marcel Debarge, de retour de Kigali, a constaté que le Président Habyarimana est désorienté et à bout de souffle, François Mitterrand déclare en conseil restreint : « Il faut, le plus tôt possible, céder la place à des forces internationales des Nations unies. […] Nous n'avons pas intérêt à ce que les Tutsis avancent trop vite. Il faut gagner du temps, retarder par tous les moyens diplomatiques et continuer à soutenir l'armée rwandaise en lui fournissant les munitions dont elle a besoin ».
Commentaire
Après l'offensive du FPR, le 8 février 1993, l'armée rwandaise s'est effondrée et l'armée française a dû intervenir le 20 février pour lui éviter la défaite. Son armée stoppée par les Français, le FPR a déclaré un cessez-le-feu le 21 février. Il reprend la négociation avec les partis non MRND de la coalition gouvernementale. Le ministre de la Coopération, Marcel Debarge, de retour de Kigali, déclare que Habyarimana est « désorienté et à bout de souffle ». L'amiral Lanxade, chef d'état-major, ne cache pas le soutien militaire français à l'armée gouvernementale. Pierre Joxe, ministre de la Défense, propose de saisir le Conseil de sécurité afin que « nos quatre compagnies » deviennent « des forces de l'ONU ». François Mitterrand approuve et ajoute « Nous n'avons pas intérêt à ce que les Tutsis avancent trop vite », montrant par là que l'ennemi pour lui est le Tutsi.