Ancien officier envoyé au Rwanda en 1992, Michel Goya décrit comment les guerres, benoîtement appelées « opérations extérieures », sont décidées par le seul président de la République. Il souligne l'incompétence de l'armée gouvernementale rwandaise et reconnaît que ce sont des militaires français qui ont arrêté l'offensive de l'armée du Front patriotique rwandais (APR) avec une batterie d'artillerie. Il se félicite d'une victoire militaire mais constate un échec politique qu'il attribue à la démocratisation et au partage du pouvoir. Il veut faire croire que l'objectif français a été atteint avec la signature des accords d'Arusha en
août 1993. Il veut ainsi faire oublier que la France a poursuivi
des livraisons d'armes et a accepté le 8 avril 1994 qu'un
Gouvernement intérimaire soit constitué en violation flagrante de ces accords.