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Mise à jour :
23 août 2023 Anglais

Rwanda - Réponse du ministre des Affaires étrangères à une question d'actualité à l'Assemblée nationale

Fiche Numéro 9917

Numéro
9917
Auteur
Juppé, Alain
Date
28 avril 1994
Amj
19940428
Titre
Rwanda - Réponse du ministre des Affaires étrangères à une question d'actualité à l'Assemblée nationale
Taille
18902 octets
Nb. pages
2
Source
Type
Conférence de presse
Langue
FR
Résumé
Dans sa réponse à un député exprimant l'émotions de familles bretonnes en passe d'adopter des enfants rwandais, Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, les rassure sur le sort des orphelins de Nyundo qui sont sains et saufs « malgré la poursuite des troubles ».
Commentaire
Il faut remarquer que la région de Nyundo est dans la zone gouvernementale et que le FPR n'y est arrivé que vers le 14 juillet 1994. Les troubles dont il s'agit sont des massacres délibérés de Tutsi organisés par les autorités rwandaises que la France soutient. Alain Juppé assure que les orphelins devant être adoptés en France vont y être transférés. Ceci laisse penser que les relations avec les autorités rwandaises sont maintenues. En effet, il vient de recevoir la veille le ministre des Affaires étrangères rwandais et le principal idéologue qui pousse au massacre des Tutsi. Il ne parle pas de ces entretiens secrets, comme il ne parle pas de génocide, mais il s'apitoie sur « ce malheureux pays déchiré par une guerre tribale ». Cette formulation méprisante à connotation raciste cache aussi la connivence de Juppé avec les assassins. Sans l'intervention de l'ambassadeur Marlaud, qui agit sous les ordres du ministre des Affaires étrangères, le Gouvernement intérimaire rwandais n'aurait pas pu être formé en un jour et le coup d'État qui a fait assassiner toutes les personnalités politiques favorables aux accords de paix aurait été dénoncé par les Nations unies. Alain Juppé se dit favorable au « processus de réconciliation nationale », alors qu'il soutient les assassins qui y ont mis fin à ce processus engagé lors des accords d'Arusha d'août 1993. Il constate que la force des Nations unies a été réduite à 270 militaires, se gardant bien de dire que la France a voté pour cette réduction. Il se répand sur l'action humanitaire de la France. Le minimum aurait été de cesser de soutenir cette bande d'assassins.