Page d'accueil France Génocide Tutsi France Génocide Tutsi Mise à jour :
7 mars 2024
Anglais

Jean-Claude Lefort, vice-président de la Mission d'information parlementaire : « Le champ des suspects se réduit à ceux qui eurent accès à la zone du crash dans les heures qui ont suivi l'attentat »

Numéro : 293
Date : 20 octobre 1998
Auteur : Lefort, Jean-Claude
Titre : Note n° 19 à Bernard Cazeneuve
Source : MIP
Fonds d'archives : MIN
Résumé : Jean-Claude Lefort, vice-président de la Mission d'information parlementaire, constate dans une lettre du général Rannou (chef du cabinet militaire du ministre de la Défense, François Léotard, au moment de l'attentat) que l'avion Falcon du président Habyarimana était bien équipé de « deux boîtes noires ». Sachant que des militaires français, assistants techniques des FAR, ont eu accès au lieu du crash et ont cherché ces boîtes noires, il conclut : « Je constate que quelqu'un a pensé qu'il était préférable de les faire disparaître [les deux boîtes noires]. Ce qui réduit le champ des suspects à ceux qui eurent accès à la zone du crash dans les heures qui ont suivi l'attentat ».
Commentaire : Jean-Claude Lefort refusa de signer le rapport de la Mission d'information parlementaire. Dans une interview d'avril 2008 (La Nuit rwandaise, n° 2, 7 avril 2008, p. 232), il fit remarquer que le président et les deux rapporteurs de cette mission étaient tous les trois du même groupe parlementaire, contrairement aux usages. « Je ressens un certain malaise car j’ai le sentiment que nous sommes passés, à coup sûr, à côté d’une vérité qu’il nous fallait rechercher coûte que coûte ». Jean Claude Lefort publia plusieurs notes qu’il avait envoyées pendant le travail de la Mission au co-rapporteur Bernard Cazeneuve, dont celle figurant ci-contre.
Citation: 3) La lettre du général Rannou en date du 15 juin 1998 confirme officiellement la présence à bord du Falcon 50 des deux "boîtes noires" habituelles, un CVR (enregistreur des conversations de l'équipage) et un enregistreur des paramètres de bord. J'ignore si leur analyse "n'aurait pas été de nature à éclaircir les circonstances exactes" de l'attentat, comme l'estime le général Rannou, mais je constate que quelqu'un a pensé qu'il était préférable de les faire disparaître. Ce qui réduit le champ des suspects à ceux qui eurent accès à la zone du crash dans les heures qui ont suivi l'attentat.

Retour