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7 août 2022
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Général Huchon : « Il faut sans tarder fournir toutes les preuves prouvant la légitimité de la guerre que mène le Rwanda de façon à retourner l'opinion internationale en faveur du Rwanda ».

Date : 16 mai 1994
Auteur : Rwabalinda, Ephrem
Titre : Rapport de visite fait auprès de la maison militaire de coopération à Paris
Source : FAR
Fonds d'archives : Braeckman
Résumé : Un mois après le début des massacres organisés par l'armée et le Gouvernement intérimaire rwandais, la France, par la bouche du général Huchon, propose une aide à cette armée, donne des conseils avisés en communication, et les assure de son soutien. Au plus haut niveau, alors que les morts se chiffrent déjà par centaines de milliers, la France se montre plus préoccupée par l'opinion que le public pourrait avoir des tueries, que par les tueries elles-mêmes. « Il faut sans tarder fournir toutes les preuves prouvant la légitimité de la guerre que mène le Rwanda de façon à retourner l'opinion internationale en faveur du Rwanda et pouvoir reprendre la coopération bilatérale », lui déclare le général Huchon qui lui fournit des moyens de communications sécurisés pour s'entretenir avec le général Bizimungu, chef d'état-major, qui sera condamné pour génocide en 2011 par le TPIR. Ce rapport décrit les différents volets d'une opération secrète de fourniture de moyens de secours à une armée qui poursuit un génocide soit directement, soit à travers les milices. Ce document a été fourni à la Mission d'information parlementaire qui ne l'a pas publié. Ce rapport est authentique :
- La rencontre entre Rwabalinda et Huchon est attestée par l'ordonnance du juge Bruguière du 17 novembre 2006 et par son interrogatoire de Bagosora le 18 mai 2000 à Arusha. Rwabalinda a apporté à Huchon des pièces à conviction concernant l'attentat contre l'avion d'Habyarimana.
- De nombreux faits viennent confirmer la réalité de la coopération secrète décrite dans ce rapport :
- Consigne de discrétion donnée aux tueurs par la RTLM afin de montrer à l'extérieur que les massacres ont cessé ;
- Transfert d'orphelins en France par Bernard Kouchner ;
- Contrat de l'ex-capitaine Barril ;
- Achats d'armes depuis Paris par les colonels Ntahobari et Kayumba ;
- Fourniture de moyens de communication pour les FAR ;
- Nettoyage des espions dans les environs de l'aéroport de Kamembe en vue d'y débarquer des secours ;
- Lettre du Président Théodore Sindikubwabo du 22 mai 1994 à François Mitterrand le remerciant de son aide « jusqu'à ce jour ».

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