Résumé
- À New York le Conseil de sécurité des Nations unies a reporté une nouvelle fois à la semaine prochaine une éventuelle décision sur le renforcement de la mission des Casques bleus au Rwanda.
- Et pourtant il y a urgence, c'est le moins que l'on puisse dire : selon les émissaires de l'ONU sur place, le dernier bilan des massacres là-bas se monte à au moins 200 000 morts et certains évoquent même le chiffre de 500 000 victimes. Bref le Rwanda, c'est vraiment l'enfer sur terre.
- Au Rwanda de nouveaux cadavres, chaque jour, apparaissent sur des routes hier dégagées. Les miliciens sont toujours en action et de nombreux civils, souvent de jeunes garçons, armés, sont difficilement contrôlables.
- C'est de Kigali, la capitale, qu'est parvenue aujourd'hui une nouvelle estimation du bilan de cette guerre : 500 000 morts peut-être.
- Et malgré l'urgence, le Conseil de sécurité a reporté au début de la semaine prochaine l'adoption d'une résolution par laquelle la communauté internationale pourra se donner les moyens de mettre fin à l'impitoyable tragédie rwandaise.
- "Un jour de retard est un jour de trop" a déclaré le représentant des Nations unies à Kigali, pour l'instant spectateur impuissant du carnage.
- Bernard Kouchner, l'ancien ministre de l'Action humanitaire, tente de son côté à Kigali une action ponctuelle : faire libérer les Tutsi prisonniers dans un grand hôtel de la ville et dans le stade. Bernard Kouchner : "C'est une des vraies catastrophes humanitaires de ce temps. Alors, employer le mot 'génocide' n'est pas mon habitude. Mais ces gens ont été tués pour ce qu'ils étaient ! Pas pour ce qu'ils ont fait ! Et donc ça, c'est la définition d'un génocide".
- Ce soir à Kigali on entendait toujours des tirs sporadiques et des échanges d'artillerie. Les gouvernementaux hutu tentent d'arrêter la progression des Tutsi du FPR. Et dans la nuit, les massacres vont continuer.