Résumé
- L'ONU prouve son impuissance en Bosnie mais aussi au Rwanda où ses capacités à rétablir un dialogue entre forces gouvernementales et rebelles du Front patriotique sont très limitées. Malgré un premier contact, les combats continuent dans la capitale.
- Sur place, selon l'envoyé spécial de l'AFP à Kigali, des pourparlers semblent s'être ébauchés entre les forces gouvernementales et des représentants de la rébellion à minorité tutsi. Et selon un observateur de l'ONU sur place, ces rebelles du FPR semblent bien en mesure de prendre le contrôle de la capitale dans les tous prochains jours.
- Sur l'aéroport de Kigali, après les ressortissants étrangers, après les diplomates, après les militaires dépêchés sur place, c'est au tour de certaines forces des Nations unies de prendre le chemin du départ. Les Casques bleus belges quittent la MINUAR qui, selon la Belgique, est sans objet. Elle prône même carrément la suspension du mandat de l'ONU et le retrait des troupes. Une façon peu diplomatique de signifier l'échec total de l'ONU. Des Nations unies fortes de 2 500 hommes au Rwanda et pourtant incapables d'imposer les accords de paix d'Arusha. Incapables d'empêcher ces milliers de massacres. Incapables même de négocier un simple cessez-le-feu.
- Certes, des pourparlers ont eu lieu aujourd'hui entre rebelles du FPR et troupes gouvernementales. Mais l'on se bat toujours à Kigali et les forces du Front patriotique rwandais continuent leurs avancées sur le terrain. Au moment où il semble en mesure de prendre la capitale, Boutros-Ghali annonce que le Conseil de sécurité décidera dans les heures qui viennent du maintien d'une présence militaire au Rwanda.
- Mais plus que des hommes, c'est une politique claire et ferme qu'il faudrait. En attendant, on continue de mourir à Kigali et les Rwandais sont de plus en plus nombreux à fuir vers les pays voisins.