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Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Partout les Français rencontrent un accueil exubérant de la part des Hutu. Les miliciens ont des drapeaux bleu-blanc-rouge autour du cou, les enfants des pancartes indiquant « Vive la France »

Fiche Numéro 32170

Numéro
32170
Auteur
Lucet, Élise
Auteur
Aït-Habbouche, Morad
Auteur
Poincaré, Nicolas
Date
24 juin 1994
Amj
19940624
Heure
19:30:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 19 heures 30
Titre
Partout les Français rencontrent un accueil exubérant de la part des Hutu. Les miliciens ont des drapeaux bleu-blanc-rouge autour du cou, les enfants des pancartes indiquant « Vive la France »
Soustitre
Près de la frontière zaïroise, les militaires français ont découvert des fosses communes.
Taille
25526 octets
Nb. pages
3
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Résumé
- L'opération Turquoise et les premiers contacts entre les militaires français et la population rwandaise n'ont donc pas provoqué d'incident. Mission observatoire dans plusieurs endroits du pays. Près de la frontière zaïroise, les militaires français ont découvert des fosses communes.
- Nous sommes à Bangui en Centrafrique. C'est de là essentiellement que les hommes et le matériel français partent, direction Goma et Bukavu au Zaïre. Depuis hier [23 juin] le déploiement est massif. Pierre-Jean Segnier, "commandant" : "L'expérience des opérations humanitaires qui ont eu lieu dernièrement prouve qu'il faut pouvoir montrer suffisamment de force pour éviter justement de s'en servir et d'être obligé d'engager le combat".
- Pour le moment, sur les routes empruntées par les Français en territoire rwandais, il n'y a eu aucun incident. Les commandos parachutistes progressent, lentement mais sûrement.
- Aujourd'hui, après avoir pris position dans deux camps de réfugiés, les militaires sont partis vers Kibuye. 45 d'entre eux remontent actuellement le lac Kivu. Leur mission est d'évaluer la situation humanitaire. Une situation où l'horreur est toujours présente. Général Raymond Germanos : "Les contacts qui ont été pris ont permis, outre de rassurer les gens qui se trouvaient en place, de faire quand même la découverte de quelques fosses communes".
- Les Français ne sont probablement pas au bout de leurs surprises. Témoin : ces nouvelles images tournées à Nyarubuye il y a deux jours seulement. Et quelques centaines de mètres plus loin, des réfugiés tutsi vivent toujours dans la hantise de nouveaux massacres.
- La première mission humanitaire de l'opération Turquoise, c'est donc de venir en aide aux réfugiés du camp de Nyarushishi. 6 000 Tutsi y sont regroupés et ils manquent de vivres et de médicaments. En arrivant, les soldats français ont plutôt été bien accueillis.
- Arrivés à Cyangugu hier après-midi [23 juin], les Français ont poussé aujourd'hui plus à l'intérieur du pays. Les commandos sont montés vers le Nord, vers une ville sur laquelle ils ne savent rien ou presque. Vers l'Est, ils sont allés vers une forêt dans laquelle se cacheraient de nombreux réfugiés tutsi. Vers le Sud enfin, vers Bugarama où il y aurait un camp de 15 000 réfugiés. Ces soldats ne sont pas très nombreux, quelque 200 hommes parachutistes et commandos de marine, mais ils veulent faire vite apparemment. Partout ils rencontrent un accueil exubérant de la part des Hutu. Les miliciens ont des drapeaux bleu-blanc-rouge autour du cou, les enfants des pancartes indiquant "Vive la France". Ici, au camp de Nyarushishi, les 8 000 réfugiés tutsi ont eux aussi finalement acclamé les Français. Ces rescapés des massacres ont été les premiers que les commandos parachutistes ont atteint. Après des semaines d'angoisse, ils disent qu'ils ont dormi tranquille la nuit dernière pour la première fois.
- Depuis hier [23 juin] plusieurs pays européens ont exprimé leur solidarité vis-à-vis de l'opération Turquoise. L'intervention française a semble-t-il crée un électrochoc, notamment en Europe. C'est en tout cas ce qu'affirme Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères. Alain Juppé : "J'ai pu constater aujourd'hui que tous nos partenaires approuvaient l'initiative de la France et, sous des formes diverses (envoi d'avions, envoi d'unités médicales), étaient prêts à s'y associer sur le plan logistique. C'est une action dont la France a pris l'initiative. Les Nations unies lui ont donné le feu vert. Elle se déploie sur le terrain dans les conditions que nous avions prévues. Je forme le vœu que l'exemple ainsi donné puisse entraîner ensuite la communauté internationale".