Résumé
- Au Rwanda le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies estime l'épidémie de choléra enrayée dans les camps. Le taux de mortalité va décroissant. En revanche, l'épidémie de dysenterie est en progression. Le retour des réfugiés dans leurs villages s'effectue lentement.
- Dans la capitale, le nouvel ordre s'impose peu à peu. Dès l'aube, les vainqueurs du Front patriotique rwandais régentent Kigali. Éléments d'une armée bien organisée, les soldats de base du FPR, constamment encadrés par leur commandant, sont soumis à une stricte discipline illustrée par l'interdiction de fumer ou de boire de l'alcool.
- 24 heures sur 24 les combattants du FPR patrouillent. À bord de leur camionnette ou à pied, ils sont souvent très jeunes. Ici ils contrôlent le quartier de Nyamirambo. La sécurité est une obsession : certaines rumeurs laissent entendre que des éléments non contrôlés et ennemis se cacheraient encore dans la ville.
- Des mots d'ordre sont lancés pour la reconstruction. Aujourd'hui la priorité est au nettoyage de la ville : il faut effacer au plus vite les traces de la guerre. Mais à chaque carrefour stratégique, le va-et-vient de la population n'est pas si fluide : contrôles et fouilles pour tous. Étrange situation qui prévaut : le gouvernement officiel est civil mais les militaires sont omniprésents.
- Pour la première fois le général Paul Kagame, le véritable patron du pays, a troqué son treillis contre un costume civil. Il justifie une attitude intransigeante, notamment vis-à-vis des Français. Paul Kagame, "Vice-Président du Rwanda" : "Les Français qui ont en principe le contrôle sur la zone de sécurité ont fait peu de choses pour stopper les ex-milices et les soldats. On peut dire que les Français sont leurs complices. La zone de sécurité fait partie intégrante du territoire rwandais. Le Rwanda a un gouvernement légal. Le processus nous amènera obligatoirement à exercer notre pouvoir sur cette zone".