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Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Alain Juppé : « Il appartient au gouvernement de Kigali de rassurer les populations, sinon nous verrons encore ces images atroces que la France a été la première à dénoncer »

Fiche Numéro 29182

Numéro
29182
Auteur
Bromberger, Dominique
Auteur
Baillancourt, Isabelle
Date
11 août 1994
Amj
19940811
Heure
20:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 20 heures
Titre
Alain Juppé : « Il appartient au gouvernement de Kigali de rassurer les populations, sinon nous verrons encore ces images atroces que la France a été la première à dénoncer »
Soustitre
Les Éthiopiens de la MINUAR II sont déjà désignés comme ennemis irréductibles : ils seraient proches des Tutsi.
Taille
26148 octets
Nb. pages
3
Source
TF1
Fonds d'archives
INA
Type
Transcription d'une émission de télévision
Langue
FR
Résumé
- À la frontière du Rwanda, des incidents violents se déroulent dans le camp de Goma entre réfugiés rwandais et soldats zaïrois.
- Le poste-frontière de Rusizi. Visages anonymes ou plus menaçants, ils se dirigent tous vers le Zaïre et l'exil. Ce pont relie Cyangugu, dernière ville de la zone humanitaire française à Bukavu, ville frontière zaïroise. Le plus grand désordre y règne : un flux de réfugiés, croissant, se presse, se bouscule dans ce périmètre "Cour des Miracles".
- Les douaniers rwandais ont fui. Seuls les légionnaires français contrôlent comme ils peuvent ce nouvel exode. Traversant à pied, beaucoup fuient le Rwanda affirmant chercher le calme avant que la paix ne revienne. D'autres, en revanche, n'hésitent pas à transformer leur fuite en pillage organisé ou raid armé.
- Les soldats de l'ancien gouvernement en fuite ne sont pas loin et surveillent bien contents ce va-et-vient. Un exode qui se transforme déjà en catastrophe humanitaire.
- Chaque jour la population rwandaise s'échoue un peu partout dans un centre-ville déglingué. Aucune structure d'accueil n'existe réellement et les milliers de réfugiés viendront grossir une population déjà démunie de 300 000 personnes. Une foule qui erre en quête de survie mais qui sait déjà se nourrir des plus folles rumeurs. Les Éthiopiens de la MINUAR II sont déjà désignés comme ennemis irréductibles : ils seraient proches des Tutsi.
- Loin de la ville capharnaüm, quelques camps ont heureusement eu le temps de s'organiser. Mais ils sont fermés à toute nouvelle arrivée. Manque de structures, manque de nourriture. Et seuls 25 000 réfugiés ont pu trouver de la place.
- Freiner un nouvel exode est devenu une mission presque impossible pour les Français. Sans abris, sans eau, sans nourriture les Rwandais sont déjà en marche vers le nouvel enfer.
- Dominique Bromberger interviewe en plateau Alain Juppé. Dominique Bromberger : - "Où en sont nos relations avec les nouvelles autorités rwandaises alors que les Américains, eux, s'installent littéralement à Kigali ?". Alain Juppé : - "Nous parlons avec les autorités rwandaises de Kigali. Nous leur avons dépêché plusieurs émissaires. Et nous aurons bientôt une antenne sur place qui nous permettra de maintenir le contact. Je crois qu'on peut dire d'ores et déjà que l'opération Turquoise a un bilan positif. Nous avons 'sécurisé' plus d'un million et demi de personnes qui, sans cela, au moment où la guerre sévissait encore, auraient été victimes de massacres. Il faut maintenant réussir la relève. Je crois que c'est en cours, que c'est en bonne voie. Un contingent éthiopien vient d'arriver. À peu près la moitié de notre dispositif au Rwanda a été retiré. Le complément le sera d'ici le 21 ou le 22 août. Je voudrais surtout insister sur le fait que, maintenant, il appartient au gouvernement de Kigali, dont on dit tant de bien [sourire ironique], aux États-Unis en particulier, de rassurer les populations. Puisque c'est le gouvernement du Rwanda, c'est à lui de créer les conditions pour que la population reste chez elle. Sinon nous verrons encore ces images atroces que la France a été la première à dénoncer ou à montrer en tout cas".