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October 7, 2024
French

Between 1,000 to 2,000 "FPR fighters" are 3 or 4 km from Gishyita by Lake Kivu

Number: 1066
Date: 29 juin 1994
Author: Millet, Christian
Title: Le ministre de la défense constate au Rwanda la difficulté de l'opération "Turquoise"
Source: AFP
Citation: Le ministre de la défense François Léotard a passé l'essentiel de sa journée de mercredi dans l'ouest du Rwanda, au milieu des forces spéciales françaises qui y sont implantées et auprès desquelles il a pu constater la difficulté de l'opération "Turquoise". La situation dans cette région montagneuse, à la végétation dense, où se sont réfugiées plusieurs centaines de milliers de personnes (800.000, selon les estimations des militaires français) est en effet extrêmement confuse. Les renseignements encore parcellaires recueillis par l'état-major de "Turquoise" montrent que des unités des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR, dominé par les Tutsis) ont largement dépassé la ligne sur laquelle l'armée gouvernementale (essentiellement hutue) tient encore des positions, à environ 50 km à l'est de la frontière zaïroise. Selon plusieurs officiers supérieurs des forces spéciales, des éléments du FPR font des incursions jusqu'aux rives du lac Kivu au milieu duquel passe la frontière entre le Rwanda et le Zaïre. Ainsi, à Gishyita, une localité qui domine le lac, les 50 hommes du commando de Marine Trépel, la dizaine du 13ème RDP (régiment de dragons parachutistes), les quatre gendarmes de l'escadron parachutiste d'intervention de la Gendarmerie nationale (EPIGN) et les deux du groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) ont expliqué à M. Léotard qu'à 3 ou 4 km à vol d'oiseau de leur petit poste situé à 1.700 m d'altitude, se trouvent entre 1.000 et 2.000 Rwandais "fortement armés". Tous les renseignements recueillis auprès de la population et "d'autres sources", selon un offcier, donnent à penser qu'il s'agit de combattants du FPR. "Reconnaissance" Les nageurs de combat du commando Trépel, qui sont arrivés lundi à Gishyita, observent ces hommes grâce à des lunettes de visée nocturne de missiles anti-chars Milan. Ils suivent leurs déplacements dans les collines dont l'altitude oscille entre 1.500 et plus de 2.000 m et les voient positionner leur artillerie. Toutefois, ils n'ont pu encore acquérir la "certitude" qu'il s'agit bien du FPR. "Récemment", les Français ont entendu un "accrochage armé dans les collines, ce qui tend à prouver que rebelles et gouvernementaux sont dans le secteur. Plusieurs "sources" ont rapporté aux militaires français que plusieurs centaines, voire 3.000 Tutsis qui ont fui les massacres perpétrés par les Hutus dans le centre du Rwanda, sont bloqués et recherchés par des soldats gouvernementaux et des miliciens hutus sur les flancs du mont Karongi, à 8 ou 9 km à vol d'oiseau du poste du commando Trépel. Les militaires français ont indiqué au ministre qu'ils allaient y faire une "reconnaissance" jeudi, sans savoir qui ils allaient rencontrer ni comment ils seraient accueillis. Dans les deux autres localités de l'ouest du Rwanda visitées par M. Léotard --Nyarushishi où bivoaquent notamment une cinquantaine d'hommes du 1er RPIMa (régiment parachutiste de l'infanterie de marine) et Kibuye, où sont implantés autant de fusiliers commandos de l'air-- les exposés qu'il a entendus faisaient état d'une situation aussi confuse et délicate. Cela explique que la France ait déjà déployé près de 300 hommes des forces spéciales pour l'opération "Turquoise", ce qu'elle n'avait jamais fait, a admis le commandant du dispositif, le général Jean-Claude Lafourcade, lors d'une conversation avec un envoyé spécial de l'AFP. Pas même durant la guerre du Golfe en janvier-février 1991. chm/mfo

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