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Mise à jour :
2 août 2023 Anglais

Kigali vit dans la terreur : les Hutu craignent d'être à leur tour massacrés par les rebelles tutsi en représailles après le carnage qui a fait des milliers de morts

Fiche Numéro 31036

Attention : ce document exprime l'idéologie des auteurs du génocide contre les Tutsi ou se montre tolérant à son égard.

Numéro
31036
Auteur
Masure, Bruno
Auteur
Mavic, Florence
Auteur
Coste, Patricia
Date
14 avril 1994
Amj
19940414
Heure
20:00:00
Fuseau horaire
CEST
Surtitre
Journal de 20 heures [4:55]
Titre
Kigali vit dans la terreur : les Hutu craignent d'être à leur tour massacrés par les rebelles tutsi en représailles après le carnage qui a fait des milliers de morts
Soustitre
Marc Vaiter était venu au Rwanda en mission humanitaire. Il a refusé d'être évacué et d'abandonner les enfants qui lui avaient été confiés.
Nom fichier
Taille
16558686 octets
Source
Fonds d'archives
INA
Type
Journal télévisé
Langue
FR
Résumé
- Le ministre de la Défense François Léotard a confirmé le départ aujourd'hui des derniers militaires français encore présents au Rwanda. La Belgique a également pris la décision de retirer tous ses Casques bleus déployés dans son ancienne colonie.
- Les combats ont repris ce matin dans la capitale Kigali et l'aéroport a été bombardé à la roquette.
- Kigali dans l'œil du cyclone. Voici quelques-uns des rebelles du Front patriotique du Rwanda postés sur les collines qui encerclent Kigali. Le gros des troupes attend aux portes de la ville que les évacuations d'étrangers soient terminées pour passer à l'offensive.
- À l'aube, des combats se sont engagés contre les forces gouvernementales qui contrôlent toujours le centre de la ville, les faubourgs du sud et l'aéroport. Six obus de mortier sont tombés sur le tarmac sans faire de blessés parmi les soldats français, belges et les ressortissants étrangers.
- Kigali vit dans la terreur : les Hutu, soldats ou civils, craignent d'être à leur tour massacrés par les rebelles tutsi en représailles après le carnage qui a fait des milliers de morts. 30 membres de la Croix-Rouge ont été également assassinés.
- Hier [13 avril], sur la route de l'aéroport, les soldats belges ont dû ouvrir le feu pour protéger des compatriotes évacués dans l'urgence. Cette fois c'étaient des soldats de l'armée gouvernementale devenus hystériques qui ont pris comme cible les Casques bleus.
- Alors la Belgique a décidé de rapatrier son contingent fort de 400 hommes, laissant son ancienne colonie se diluer dans le chaos. Les derniers militaires français ont également quitté le pays, 500 au total étaient venus aider la force des Nations unies.
- Les rebelles avaient donné 24 heures aux troupes étrangères pour plier bagages. Refusant pour le moment de négocier avec les forces gouvernementales, ils cachent mal derrière leur sourire leur soif de vengeance.
- À Kigali le malheur s'ajoute au malheur : la capitale du Rwanda est en effet l'une des villes les plus touchées au monde par le virus du SIDA. On estime qu'un adulte sur trois est infecté. Et c'est pour s'occuper précisément d'une quarantaine d'orphelins, eux-mêmes touchés par le SIDA, qu'un jeune Français était venu au Rwanda en mission humanitaire. Il a refusé d'être évacué et donc d'abandonner les enfants qui lui avaient été confiés.
- Marc Vaiter : "Quand vous voyez des enfants pleurer parce qu'on vient vous chercher, je crois que on ne peut pas faire autrement que de rester. Ça fait sept mois que je suis avec les enfants. Ils me connaissent, je ne peux pas les abandonner. C'est de l'amour, c'est pas du courage. Il y a des morts tous les jours dans ma zone. Enfin quand il y a une fusillade importante, on rentre tous dans un petit couloir puis on se protège avec les matelas. Il y a des enfants traumatisés, il y en a qui ont vu leurs parents mourir devant leurs yeux. On a un enfant de trois ans qui n'arrête pas de pleurer, il ne mange pas. Donc on essaie un petit peu de lui enlever les frayeurs qu'il a. Et puis on a eu aussi un enfant qui a été battu, il a le front ouvert. Il a reçu un coup de hachette. […] Je ne sais pas comment nous allons faire pour la suite parce qu'on a très, très peu d'argent. La situation est vraiment très, très difficile".